Genève, le 18 juin 2008 Projet surf: Vague statique à Genève Cédric

Genève, le 18 juin 2008
PROJET SURF:
VAGUE STATIQUE À GENÈVE
Cédric Chambordon
Enseignant en géographie et mathématiques
8B ch. De la Roselière
1293 Bellevue
T : +41 76 224 06 40
1. Présentation
Pour me présenter en quelques mots, je suis un enseignant de 29 ans en math et
géographie au cycle de Cayla à Genève.
J'ai grandi à Genève, passionné par les sports en tout genre.
Ayant beaucoup pratiqué le snowboard, je me suis naturellement intéressé au surf.
Sport que je pratique aujourd'hui depuis une petite dizaine d'années.
Frustré par la distance séparant Genève des vagues océaniques j'ai cherché avec des amis
le moyen d'exercer notre passion en Suisse.
L'objectif est donc de créer une installation à Genève permettant la pratique du surf loin
de l'océan.
2. Concept
Le principe est le suivant: il s'agit de construire sur le fond d'une
rivière un relief créant une vague statique (un remous) sur laquelle il est possible de
pratiquer le surf.
Une vague de ce type existe déjà naturellement sur le Rhône à Chancy, mais elle est trop
petite pour une bonne pratique du surf.
Le meilleur moyen de comprendre de quoi il s'agit est d'aller voir ce lien sur YouTube.com,
où l'on voit des surfeurs sur une vague statique à Munich.
http://www.youtube.com/watch?v=K1R_hF6dwlM
3. Technique
Gilles Bernard, 3 fois champion du monde de canoë a fondé la société Hydrostadium,
basée à Annecy, spécialisée dans les aménagements de rivières pour la pratique du canoë-
kayak. C'est d'ailleurs cette entreprise qui a réalisé le bassin de canoë-kayak pour les Jeux
Olympiques de Sydney.
Fort de son expérience en hydraulique torrentielle, Hydrostadium a engagé une phase de
recherche pour créer artificiellement une vague à surf de type rivière reproduisant des
sensations de glisse similaires aux vagues en mer.
Aujourd'hui, un système a été breveté et une première vague est en projet à Lisbonne.
Modèles de vagues réalisées en modèle réduit par Hydrostadium :
www.hydrostadium.com
http://www.hydrostadium.com/Version_francaise/Vague_a_surf/vague_a_surf.php
4. Réalisation
Deux types d'installations sont envisageables:
1. Par un canal de déviation
2. Directement sur une rive du cours d'eau
Pour la région genevoise, étant donné la forte urbanisation sur les rives de l'Arve et du
Rhône, il semble plus pratique de créer une vague directement sur le cours d'eau. Qui plus
est, cette technique est certainement la moins chère.
VAGUE
VAGUE
Différence
de niveau
Différence
de niveau
5. Localisation
De nombreux emplacements sont propices à l'installation d'une vague statique sur le
canton de Genève, essentiellement sur le Rhône et l'Arve.
La réalisation demandant une différence de niveau d'eau, il serait possible de créer une
vague au niveau des rapides situés le long de l'Arve (bout du monde, acacias...) ou du
Rhône (Chancy...).
L'emplacement idéal semble se situer sur l'Arve au niveau de la piscine de Carouge.
6. Sécurité
Les travaux menés par la société Hydrostadium permettront de garantir la sécurité de la
vague, en amont et en aval. Par exemple en créant une zone sécurisée en aval de la
vague.
7. Financement
Il est sûr que l'installation d'une telle vague a un coût. Cela dit, il ne nécessite pas de
travaux d'une très grande ampleur pour ce projet. De plus, une fois la vague installée, le
travail d'entretien est quasiment nul.
Si un projet peut être lancé, il faudra alors demander une étude à la société Hydrostadium
qui pourra fixer de manière précise le coût du projet.
Nous espérons que le financement pourra être soutenu par le canton de Genève, par le
biais du service des sports.
Cependant, la société Trivial Mass spécialisée dans le marketing événementiel a été
contactée et elle est partante pour trouver des sponsors privés (ex: Swatch, Red Bull ou
des sociétés dans le milieu surf/snowboard: Nidecker, Quicksilver...).
Si le projet pouvait arriver à son terme, une association de surf genevoise pourrait être
créée pour financer certains projets.
8. Environnement
La principale crainte des personnes ayant eu vent de ce projet est qu'il soit refusé pour
des raisons liées à l'environnement. Cependant, l'impact sur la rivière d'une installation du
type d'une vague statique n'est pas plus important que bien d'autres constructions (ponts,
mur de canalisations..).
On pourrait résumer vulgairement le projet à la dépose d'un gros caillou dans la rivière! Il
n'y a pas de raisons apparentes pour que la faune ou la flore des cours d'eau subisse un
impact négatif lié à la vague.
De plus, les personnes susceptibles de pratiquer le surf sur cette vague, ont tout intérêt à
ce que le cours d'eau soit le plus propre possible. La communauté liée au surf est
traditionnellement très soucieuse de l'environnement (voir par exemple « Surfrider
Fundation » qui milite pour la protection des océans et qui organise chaque année des
nettoyages de plages à travers le monde entier) et ce projet pourrait ainsi permettre de
sensibiliser des personnes aux problèmes environnementaux.
L’architecte et professeur d’architecture Jean-Gilles Decosterd a été contacté pour avoir
son avis sur la faisabilité d’un tel projet et de son impact sur l’environnement. Il nous a
renvoyé le texte suivant :
« SEUILS DES COURS D’EAU
Construire un spot de surf au moyen dune forme immergée pourrait, non
seulement offrir un nouvel usage urbain des cours deau, mais également
constituer une amélioration écologique du fleuve.
En effet, au cours du 20ème siècle, on a luté contre l’érosion du fond des
fleuves en construisant des « seuils » immergés, soit des murs sous l’eau
pour retenir les sédiments. Il s’agissait de luter contre l’érosion verticale
du fond du fleuve. Écologiquement parlant, ces murs invisibles en
surfaces sont nuisibles puisqu’ils empêchent les poissons de remonter les
cours d’eau pour frayer en amont. C’est un facteur de perte de la
biodiversité des fleuves.
Le projet d’un spot de surf sur l’Arve pourrait se substituer à l’un de ces
seuils construits tout en ménageant pour les poissons la possibilité de
remonter le cours d’eau. Il suffirait d’éviter de barrer le lit d’une berge à
l’autre en laissant les extrémités non construites. On peut aussi imaginer
que la construction immergée se fasse « en pointillé », c’est-à-dire de
manière discontinue pour laisser des « trous » disposés en chicane afin
de ne pas constituer des accélérateurs de courants aux endroits de passage.
Ou encore que la construction ne soit pas posée au sol mais surélevée
comme sur des piliers de manière à faire décoller en vague le sommet de
l’écoulement d’eau en laissant un écoulement laminaire en partie basse.
On le voit, des solutions existent pour faire cohabiter différentes
pratiques de l’eau, pour les poissons comme pour les surfeurs. La solution
appropriée ne pourra être trouvée qu’en analysant les conditions
spécifiques au lieu d’intervention : la pente du fleuve, sa largeur, la
vitesse de l’eau, sa température, sa viscosité, sa charge en alluvions
géologiques seront autant de paramètres contextualisés qui devront être
pris en compte pour déterminer la forme exacte à construire.
A l’heure du développement durable et d’une prise de conscience
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