Immunologie– Immunité anti-tumorale – page 2/7
Ainsi, les cellules tumorales peuvent perdre une partie des antigènes (AG) normalement exprimés
par la cellule saine mais cela n’a normalement aucun impact sur la réponse immunitaire. Par
exemple on peut avoir perte des AG de groupe sanguin.
De plus, généralement elles se dédifférencient. On a donc perte des AG de différenciation, mais
ceci est difficile à voir.
Le plus marquant est la perte de molécules du CMH de type I car cette perte est très souvent
associée à l’augmentation du processus cancéreux.
En parallèle, elles expriment de nouveaux antigènes, potentiellement repérables par le système
immunitaire et permettant une réponse.
Rq : ex. lorsque la tumeur à une origine virale, les antigènes en question sont essentiellement des
antigènes viraux qui vont donc provoquer une réponse de type anti-virale, donc mieux connue que
ce dont nous allons parler par la suite.
- une partie des antigènes de la cellule saine d’origine peuvent être surexprimés. On
pensait à l’origine que comme ce sont des molécules du soi, elles ne sont pas vues. Mais
en réalité ce seraient de bons candidats : il existerait un niveau basal en dessous duquel
le système immunitaire ne réagit pas. Mais si on multiplie par 100 ou 1000 le nombre de
ces molécules, alors l’excès entraîne une réponse.
- il y a également apparition de nouveaux antigènes sur la cellule : antigènes fœtaux (qui
ne sont donc plus du soi, mais du non-soi) et des antigènes spécifiques de la tumeur
associée à des mutations génétiques qui provoquent une modification protéique
synthèse de protéine de tumeur, donc du non-soi.
On s’intéresse à ces AG de cellule tumorale car ils pourraient être de bonnes cibles thérapeutiques.
Question : Est-ce que toutes les cellules tumorales perdent certains antigènes et en acquièrent
d’autres ?
Non, toutes les combinaisons sont possibles selon l’agressivité de la tumeur. Il est bien évident que
plus une tumeur est agressive, plus elle exprimera des modifications antigéniques.
3. Identification des AG tumoraux
Ce sont donc potentiellement des cibles d’immunothérapie. Ils sont de deux grands types :
- AG définis par la présence d’anticorps (AC) dans le sérum, ce qui implique donc qu’ils
ne sont pas intracellulaires mais présents à la surface de la cellule ou bien excrétés ou
sécrétés par celle-ci. Certains ne sont pas utilisables pour la thérapie mais seulement
pour le diagnostic ou le pronostic et suivi de traitement. Par exemple, les marqueurs PSA
sont des antigènes caractéristiques du cancer de la prostate : une augmentation des PSA
traduit une réactivation de la tumeur. D’autres peuvent être utilisés dans le cadre d’une
thérapie monoclonalemais uniquement s’ils sont exprimés en surface et si non toxiques
pour les autres cellules. Ils sont à l’origine de traitements se terminant par « -mab » pour
« monoclonal anti-body ». Ex. le Rituximab.
- AG exprimés dans la cellule tumorale mais incapable d’induire une réponse humorale
car ils ne sont pas libérés dans le milieu extérieur ce sont des AG T-dépendants. Ce
sont ceux que l’on essaie d’identifier. Ils sont très intéressants car créent une réponse à
médiation cellulaire. Les antigènes ou les peptides dérivés d’antigènes sont présentés via
le CMH. Or le CMH ayant une grande variabilité d’une personne à l’autre, la nature des
antigènes ou peptides dérivés présentés est très grande. La réponse dépendra donc de la
nature de l’AG présenté qui varie selon les patients. La grande variabilité les rend très
difficile à identifier.
Ex. du mélanome : il a été très étudié pour la mise en place d’une immunothérapie –avec
de bons résultats d’ailleurs-. Tous les premiers essais avaient été infructueux in vitro car
on n’avait pas les bons peptides avec les bons allèles du CMH.