Objectif LMC

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Éditorial
Quand l’immunologie
rencontre l’hématologie…
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C
e nouveau numéro de Correspon­dances en
Onco-Hématologie est consacré à une thématique souvent retrouvée en filigrane dans les
articles de cette revue : celle des relations étroites qui
existent entre le système immunitaire et le système
hématopoïétique.
Une caractéristique singulière de ces 2 poids lourds
de la physiologie est certainement leur efficacité silencieuse. Qui songe chaque jour aux milliards de globules
blancs ou rouges que fabrique sa moelle osseuse ? Qui
se soucie des grammes d’immunoglobulines synthétisées concomitamment par les petites usines plasmocytaires ? Qui se penche sur la folle danse intracellulaire
du phosphore, entre kinases et phosphatases, dans
les milliers d’échanges de signaux entretenus par les
contacts cellulaires ou les messages cytokiniques ?
Pourtant, tout cela fonctionne, chez chacun d’entre
nous, pour gérer cette tolérance évoquée par Alain Rey,
qui nous permet de vivre en bonne intelligence avec
notre environnement, à l’abri des infections, tout en
maîtrisant les velléités tumorales de certaines cellules
un peu égarées dans leurs programmes.
Mutations, translocations, miRNA, sous-clones et
chimiothérapies ont ainsi déserté ce numéro, qui propose plutôt une visite guidée dans quelques aspects
de ce qui confronte le système immunitaire à l’oncohématologie.
Juliette bénéficie d’un petit avant-propos, histoire de
replacer quelques bases de l’immunité antitumorale,
largement détaillée ensuite par l’équipe de C. Borg
dans ses applications thérapeutiques vaccinales.
Cette thématique séduisante progresse doucement,
au rythme où avance la manipulation des mécanismes
complexes du jeu du chat et de la souris auquel se
livrent les cellules tumorales et le système immunitaire. Cette manipulation du système immunitaire, pour
en tirer le meilleur parti en thérapeutique, trouve un
autre champ d’action dans le domaine de l’allogreffe.
Comme l’expliquent C. Alanio, J. Cohen et S. Maury,
les lymphocytes T du donneur et du receveur ont des
rôles clés dans cette thérapie sophistiquée. Le défi est
ainsi de gérer efficacement l’équilibre entre la délétère
réaction du greffon contre l’hôte et le bénéfique effet
antileucémique, tout en évitant de favoriser une autoimmunité elle aussi péjorative.
Aux antipodes de ces approches thérapeutiques visant
à reconstituer une hématopoïèse et un système immunitaire fonctionnels, l’étiologie et l’histoire naturelle de
certaines hémopathies sont aussi associées à des manifestations auto-immunes. C’est ce que nous racontent
T. Braun, O. Fain et L. Adès dans le contexte spécifique
des syndromes myélodysplasiques. Ici, les signes cliniques se conjuguent pour alerter sur la coexistence
auto-immunité/myélodysplasie, et l’arsenal thérapeutique des immunosuppresseurs peut s’avérer, de façon
à première vue paradoxale, très efficace.
Enfin, les effecteurs cellulaires antitumoraux par excellence de l’immunité innée, les “tueurs naturels” que
sont les cellules NK, qui participent au plus haut point
à la tolérance silencieuse évoquée plus haut, font
l’objet du quatrième article de ce dossier. Revenues
dans la lumière des projecteurs avec l’avènement des
monoclonaux et leur rôle dans la cytotoxicité cellulaire
dépendant des anticorps, ces cellules sont de mieux en
mieux comprises. N. Vey et D. Blaise nous proposent un
tour d’horizon des multiples modes de fonctionnement
de ces cellules, de leurs anomalies au cours des hémopathies malignes et des espoirs que soulève l’arrivée
d’outils permettant leur manipulation thérapeutique.
Bonne lecture…
Correspondances en Onco-Hématologie - Vol. VII - n° 2 - avril-mai-juin 2012
M.C. Béné
rédacteur en chef adjoint
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