DESCARTES SPINOZA LIEBNITZ PASCAL LOCKE DIDEROT DE MAISTRE SCHOPENHAUER BERGSON DURKHEIM HEIDEGGER BACHELARD POPPER DESCARTES : (France 1596 -1650) Rupture par rapport à la scolastique: la réflexion cartésienne est rationaliste. En usant de la raison seule dans l'étude des phénomènes, fondant une nouvelle métaphysique radicalement différente de l'ancienne, Descartes ouvre n la voie à Malebranche, Spinoza, et aussi aux religions naturelles des Lumières (déisme et théisme). Descartes, dont le projet philosophique s'inscrit en réaction au procès de Galilée (1633), eut une influence considérable sur la pensée scientifique, surtout en France. L'impact de cette pensée fut grand car elle toucha à des questions théologiques. On ne peut pourtant attribuer à Descartes l'entière paternité de la philosophie moderne, puisqu'il jugeait qu'il serait nuisible de faire usage de sa philosophie dans le domaine politique. Doute préalable même s'il s'agit d'une tromperie de Dieu : Je pense donc je suis : Cogito Dualité de l'Homme corps/machine et âme, existence d'un Dieu : Homme IDENTITE DE RAISON Méthode : évidence, analyse : fragmenter, ordonner, récapituler. Morale : conformisme-faire des choix et des assumer, changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde, continuer à chercher la Vérité SPINOZA : (portugais1632-1677) Théorie de la connaissance philosophie spéculative entièrement déductive, l'ordre « géométrique » : axiomes et postulats, puis définitions, et enfin démonstrations, enchaînements logiques rigoureusement déduits à partir de définitions, sur le modèle des mathématiques DIEU : seule substance, infinie et unique, Dieu, qui se confond donc avec le monde, l'univers lui-même. " Deus sive Natura " (Dieu, c'est-à-dire la Nature). Infinité d'attributs (c'est-à-dire d'aspects, de caractères de la Substance, nous n'en connaissons que deux, les seuls accessibles à notre pensée : la Pensée et l'Étendue. La Pensée est un attribut et notre âme, ainsi que chaque idée particulière, sont des " modes " de cette pensée (c'est-à-dire qu'elles font partie de l'attribut plus Chaque objet matériel (cette table, ce cahier, mon corps...) sont des modes de l'attribut Étendue (étendue signifie "qui occupe de l'espace"). Les modes sont finis. Cette thèse est à la fois panthéiste et athée. Panthéiste, car elle identifie Dieu et le monde. Athée car elle nie l'existence d'un Dieu moral, créateur, transcendant nouveau modèle: le corps. Il y a chez Spinoza la thèse du parallélisme des attributs qui n'agissent pas l'un sur l'autre. Autrement dit, il n'y a pas de causalité entre l'esprit et le corps. Double illusion: illusion de la liberté, illusion de la finalité du monde. La conscience est lieu de l'illusion. Pour Spinoza chaque mode s'efforce de persévérer dans son être et cet effort, ce désir, qu'il appelle conatus, caractérise l'essence de cette chose. Ainsi le conatus de l'individu humain, en tant que celui-ci connaît sa propre nature, se résume à cette seule formule: connaître et connaître pour connaître. Tel est le fondement de l'existence humaine. réaliser notre nature même et nous permettre la joie par la connaissance de la nature. Le " bon " c'est lorsqu'un corps compose directement son rapport avec le nôtre et, de sa puissance, augmente la nôtre. Le bon est donc ce qui augmente la puissance de notre conatus (par exemple, un aliment). Le mauvais est ce qui tend, au contraire, à nous détruire (comme le poison, par exemple). Le but fondamental de la philosophie chez Spinoza est la constitution d’une authentique éthique du bonheur et de la liberté. La métaphysique et la théorie de la connaissance ne sont que des éléments propédeutiques et subordonnés à cette entreprise. LEIBNITZ (1646_1716) : Croit au progrès de la connaissance philosophique, tous ont, à ses yeux, apporté une contribution positive à la pensée et il s'efforce de retenir la meilleure partie des systèmes de ses prédécesseurs. Mais il y ajoute les fruits de sa recherche personnelle. Aussi scientifique. Ce génie des mathématiques invente le calcul infinitésimal. DIEU : Leibnitz, ne peut admùettre la conception cartésienne d’un dieu ; Dieu est soumis à la raison et il n'est du reste de vraie liberté que soumise à la raison. : la nécessité morale, le choix du meilleur qu'un Dieu juste n'a pu manquer de faire. Tout l'univers est constitué de monades, substances simples, sans parties, des atomes de la nature qui ont chacune une unité. Elles sont toutes différentes. Pour Leibnitz, tout est force, tout est âme. Les formes substantielles sont des forces qui ont quelque chose d'analogue à l'appétit, d'analogue à l'âme. Tout est force, pensée et désir. Le monde n'est pas une machine. Tout se passe comme si Dieu avait créé deux horloges (Ame/corps) qu'il aurait réglées au même rythme, qu'il aurait mises en harmonie préétablie : le corps se règlent suivant les causes efficientes, les âmes selon les causes finales et il y a harmonie entre les causes efficientes et les causes finales Posant, l'idée d'un Dieu bon, il n'a pu que créer le meilleur des mondes possibles, pas un monde parfait mais le meilleur des mondes qu'il était possible de créer. Le mal est la condition du bien. Il rend possible le bien. Le monde est harmonie et le mal rend possible le bien un peu comme dans un tableau les ombres rehaussent les couleurs et la lumière. Le mal est nécessaire pour mettre en évidence le bien. Le mal physique vient de notre union à un corps mais pour des esprits finis le corps est nécessaire pour pouvoir être en rapport avec d'autres esprits. Quant à la souffrance morale, elle est, soit une juste punition, soit un moyen d'acquérir des mérites. C'est une absurdité morale que de concevoir un monde sans douleur. Voltaire sera tenté par cette conception qu'il mettra en scène dans le conte philosophique Zadig mais qu'il y renoncera et la critiquera dans Candide après la catastrophe que fut le tremblement de terre de Lisbonne. PASCAL (français 1623-1662) à la fois philosophe et scientifique. Grand mathématicien, il s'occupe aussi d'expériences physiques. Mais Pascal est surtout un penseur chrétien janséniste. Son but est moins de convaincre son lecteur de l'existence de Dieu par la raison (la foi ne peut être donnée que par Dieu) que de vaincre l'indifférence des non croyants. Il montre la vanité et la misère humaine. C'est la vision de l'homme sans Dieu. L'homme ignore le bien, le vrai. Les lois sont relatives d'un lieu à un autre "Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà" c'est à dire que l'homme est incapable d'établir des lois justes. Tous ces thèmes sont inspirés de Montaigne. « L'homme n'est qu'un roseau le plus faible des roseaux… mais c'est un roseau pensant » 2 sources de connaissance : par la raison c'est à dire la pensée discursive, la faculté de l'universel. Malheureusement notre raison est finie et ne peut tout connaître. Intervient alors le cœur : connaissance immédiate et intuitive, permettant de saisir les premiers principes, les axiomes, mais aussi Dieu. L'homme cherche à oublier sa condition mortelle, son néant, en occupant son esprit, en s'affairant. Ainsi les activités difficiles et sérieuses, constituent aussi bien des formes de divertissement que les plaisirs de la chasse, du sport, de la danse etc. Dès que notre esprit est inactif, dès que nous cessons d'être occupés, la conscience obsédante de notre vacuité, de notre néant surgit. L'ennui prise de conscience de notre finitude et c'est pour y échapper que nous cherchons le divertissement. (loisirTravail) L'homme sans Dieu est déchiré entre l'attrait des plaisirs et la raison, entre ses sens et son besoin de vérité. Il y a une sorte de partage de la nature humaine : misère et grandeur de l'homme. LOCKE (anglais1632- 1704) : EMPIRISTE, théorise le libéralisme politique, considère "qu'il n'y a de connaissances vraiment dignes de ce nom que celles qui conduisent à quelque invention nouvelle et utile, toute autre spéculation étant une occupation de désœuvré." nature et des limites de l'entendement humain : erreurs inadéquation du langage et de la pensée car "Il n'y a pas assez de mots dans aucune langue pour répondre à la grande variété des idées qui entrent dans nos discours et nos raisonnements". (langage) origine de nos idées objets extérieurs qui agissent sur nos sens et produisent des impressions qui sont communiquées au cerveau. Nous avons alors des idées de sensation. Maïs cela ne signifie pas que toutes nos idées dérivent des sens : l'empirisme n'est pas un sensualisme. Seconde source de l'expérience qui est la réflexion. Nous percevons que nous doutons, que nous croyons, que nous imaginons, que nous raisonnons etc le sens interne les opérations de notre âme, ce qui produit des idées de réflexion qui ne sont autres que les idées que nous nous faisons de ces opérations. EXPERIENCE (les majuscules sont de lui). Toutes nos connaissances dérivent de l'expérience. S'oppose à la théorie des idées innées. Il n'existe pas davantage en morale de principes pratiques nécessaires et universels car selon la société à laquelle on appartient on forme les principes les plus divers. Ces arguments suffisent à détruire la théorie. DIDEROT (1713-1784 France, encyclopédiste) préfère à l'évidence la certitude expérimentale. La philosophie doit s'inspirer des sciences. Les sciences s'éclairent par des théories qui sont, pour le philosophe, une recherche des principes d’une métaphysique sans Dieu ni âme qui recherche les principes constitutifs du monde et de la nature (et donc de l'expérience). Le monde est un tout matériel : "monisme matérialiste », la matière, sans vide, est constituée de molécules hétérogènes (il n'y en a pas deux d'identiques). Le mouvement est essentiel à la matière c'est à dire qu'elle se meut d'elle-même sans avoir besoin d'une impulsion divine (cette thèse s'oppose aux déistes). Une profonde parenté chimique existe entre le règne animal, le règne végétal et la matière inerte. Les molécules sont, d'une certaine façon, vivantes. S'assemblant au hasard, durant l'infinité des siècles, elles forment les organismes. La sensibilité morte des molécules devient sensibilité vive. La conscience elle-même est le résultat d'un assemblage aléatoire de la matière. Dieu n'existe pas ou alors le céleste horloger des déistes est bien malhabile (ce qui est incompatible avec les attributs divins). La raison a une origine physiologique mais aussi sociale. La raison a besoin pour se développer de la société. Elle accède alors au langage conventionnel et, de simple faculté d'adaptation à la nature, elle devient réfléchie et prévoyante. Pour distinguer le juste et l'injuste il suffit de suivre la nature et d'écouter son instinct. L'athée règle son comportement sur ses besoins, sa sensibilité et le bien commun. La société subordonner les intérêts privés à l'intérêt général. Diderot, favorable à une libération de la femme, défend aussi le divorce. La morale n'est pas absolue. Elle dépend de notre physiologie (dans un monde d'aveugle le vol serait puni plus sévèrement) mais aussi chaque nation se fait la sienne. Diderot prône un naturalisme utilitaire, une morale réconciliée avec la nature. Chaque homme cherche d'abord son plaisir et cherche à éviter la douleur. Le bon et le mauvais sont changés par la société en bien et en mal. L'amour propre s'élève à l'intérêt général. La société donne l'idéal d'une morale universelle respectable par tous. Le libre arbitre, lui, n'existe pas et la liberté consiste à utiliser les lois de la nature pour promouvoir le progrès moral par la science et la politique. (morale) L’art imite la nature mais présuppose un modèle idéal. L'artiste doit créer selon les lois de la nature mais, n'étant pas un savant, il imite les apparences. Le modèle n'est pas le vrai mais est semblable au vrai. Par exemple, les hommes sont modelés par la société, le milieu. Le modèle idéal peut être réalisé par l'habitude de l'observation et la fréquentation des grandes œuvres. Mais il provient aussi du génie qui vient de la nature. Exécuter une œuvre suppose aussi la maîtrise, suppose de garder la tête froide ce qui est aussi valable pour le comédien dont l'émotion doit être répétée, perfectionnée et ordonnée. On voit donc que le beau n'est pas un plaisir spontané mais un plaisir réfléchi dans l'imitation. (art) Joseph de Maistre (1753-1821) : principal représentant, de la réaction traditionaliste contre la Révolution française. Il oppose au rationalisme du XVIIIe siècle le sens commun, la foi, les lois non-écrites. L'individu est une réalité seconde par rapport à la société et l'autorité. La société ne peut fondamentalement pas se définir comme la somme des individus qui la composent. En cela, il critique la conception de Jean-Jacques Rousseau : impensable de constituer une société à partir d'un contrat social. Les individus ne peuvent pas fonder les sociétés, ils en sont incapables de par leur nature. Le pouvoir forme les individus, mais les individus ne forment pas le pouvoir. (société/Etat) Il n'avait jamais vu d'Homme l'Homme, en tant qu'entité abstraite, n'existe pas. L'Homme appartient avant tout à la société. On peut donc voir des êtres qui ne peuvent se définir que par rapport au contexte particulier : un individu isolé n'est rien, puisqu'il est abstraitement séparé de l'autorité et des traditions qui unissent la société. Ayant surtout une tendance destructrice les hommes parviennent surtout à détruire la société. Encore qu'ils n'en soient même pas capables, puisqu'ils sont portés par une Providence qui se sert des individus pour la régénérer (Révolution manifestation de la providence) le corps politique est constitué à l'image d'un organisme vivant, il peut être malade l'affaiblissement de l'autorité et de l'unité qui lient la société. Aussi, pour punir les hommes et régénérer efficacement la société, la Providence les entraîne dans des rébellions contre l'autorité, telles que la Révolution Française. Les Hommes, se croyant maîtres de leur destin, se lancent en réalité dans l'exécution de leur propre châtiment, devenant leurs propres bourreaux (Terreur).La révolution une fois passée, telle un remède, l'organisme politique est débarrassé des éléments qui l'affaiblissent; le pouvoir est plus fort, la société davantage unifiée. Le sacrifice des individus est un mal nécessaire pour la sauvegarde du corps social. Régime républicain et protestantisme productions individuelles. Le premier est un gouvernement divisé, puisqu'il met en les individus au pouvoir ; le protestantisme est quant-à-lui une religion négative (religion qui proteste et n'affirme rien de positif), qui dissout en refusant l'autorité, "l'insurrection de la volonté individuelle contre la raison générale". L'individu est en effet un facteur qui divise, là où le pouvoir et l'autorité unifient. (religion) Toute religion doit être sociale : toute religion, du moment qu'elle sert à l'unité sociale, est susceptible de porter un gouvernement, et d'être portée par ce dernier. La religion doit apporter des croyances communes, et apporter la cohésion de l'organisme politique. Elle doit protéger le pouvoir autant que le pouvoir doit la protéger. Il n'est donc pas question de séparer l'Eglise de l'Etat théocratie, dans lequel la religion tient un rôle fortement structurant, devant apprendre aux sujets le respect aveugle pour l'autorité et "l'abnégation de tout raisonnement individuel" Religion chrétienne/mocarcie (par tradition) est le couple le plus adapté, (conservatisme, ultra-royalistes). Schopenhauer (1788-1860 all) nouvelle forme de philosophie qui remet en cause l'aptitude de la raison à éclairer le monde et l'aptitude de l'homme au bonheur. Philosophe pessimiste, son œuvre influencera profondément le jeune Nietzsche. se veut le véritable successeur de Kant qui a opposé les phénomènes aux choses en soi. Le monde qui m'apparaît dans l'espace et le temps n'est pas le vrai monde mais une représentation subjective. Les phénomènes sont les manières humaines de nous représenter les choses. Nous ne connaissons pas les choses en soi mais ne les percevons qu'à travers un voile. ≠ Kant. Shop réfléchit sur la chose en soi et découvre qu'elle n'est pas si inconnaissable le corps : n'est pas un phénomène parmi d'autres car nous en avons une expérience interne. Le sujet dispose d'une connaissance immédiate de son être intime. Pour saisir l'essence du monde, il faut donc rentrer en nous-mêmes et nous découvrons que notre être se manifeste, s'affirme comme Volonté. Le monde entier va être pensé comme Volonté, ce qui est la meilleure approximation que le sujet connaissant puisse atteindre de la chose en soi. À l'opposition classique âme / corps, Schopenhauer substitue la dualité Volonté / Intellect. Volonté≠ libre arbitre Elle est la puissance aveugle de la vie, sans fondement et surtout sans intention ou finalité qui fait de l'homme un jouet inconscient de ce qui l'anime. lutte aveugle pour la vie sans ordre préétabli puisqu'il n'existe aucun plan divin (Dieu n'existe pas). La même volonté se manifeste partout, la multiplicité, la diversité, l'individualité ne concernent que les phénomènes. Le principe d'individuation est une illusion. Nous sommes les esclaves du vouloir-vivre. Pour le dire autrement, l'homme est esclave du désir et oscille entre la souffrance (désir insatisfait) et l'ennui (après la satisfaction). Notre existence est toujours insatisfaite puisque la volonté ne veut rien d'autre que sa propre affirmation. Elle ne veut en somme que vouloir. Pessimisme la souffrance est notre condition. L'amour lui-même n'est qu'une manifestation du vouloir-vivre. Certes le monde n'est pas dénué de sens (s'il est sans cause et sans fin puisque Dieu n'existe pas, néanmoins la volonté le rend intelligible), mais il est de tous les mondes possibles le plus mauvais. morale du renoncement. Renoncer à transmettre la vie transmettre la tromperie du bonheur. Négation du vouloirvivre, non pas par le suicide mais simplement par l'acte de la non-volonté : "ce qui jusqu'ici a voulu ne veut plus". (pas très éloignés du bouddhisme). Il faut renoncer au désir, mal radical. Continuer à vouloir, c'est se faire souffrir, lutter pour des biens imaginaires, être toujours insatisfait. (art) Contemplation et, en particulier la contemplation esthétique, seule accessible à tous, ne serait-ce que dans le spectacle de la beauté de la nature désintéressée et que, donc, elle nous délivre de nos désirs. connaissance métaphysique. Si les sciences ne peuvent atteindre que les phénomènes, l'art permet d'accéder aux Idées (par exemple, l'architecture permet de saisir les idées de pesanteur et de résistance). L'art nous fait pénétrer l'intimité des choses. o Un art est capable d'atteindre directement la Volonté elle-même et c'est la musique, art métaphysique par excellence. Le remède radical reste l'ascétisme qui est bien une non-volonté, le refus des biens de ce monde, la fusion dans le néant. Seul l'ascète accède à la liberté car seul il a vaincu l'égoïsme. Il rompt avec la Volonté grâce à une connaissance parfaite de l'essence du monde. Il n'en reste pas moins vrai que la Volonté est impérissable et immuable. Il remet en cause toute une tradition philosophique humaniste : la raison, la liberté, l'âme laissent la place à l'irrationnel, à la nécessité et au corps. Heidegger (allemand 1889-1976) : Distinguer l'existence de la réalité. Dire que les tables, les chaises, les fruits etc. sont, 'ils sont disponibles, à notre pensée et à notre action, inertes dans le monde. Dire qu’un personne humaine est dire qu'elle existe, qu'elle est engagée dans un rapport de soi à soi. Le sujet (Dasein) est en charge de lui-même avant même qu'il choisisse un comportement. Le Dasein n'a pas de substance mais est poussée, orientation vers le possible. Nous sommes toujours en train d'anticiper, de redouter, de céder etc. à un possible. L'être-au-monde (exister, c'est être constamment impliqué dans un affairement c'est à dire une projection vers le futur), le comprendre et l’angoisse (absurde) BERGSON : (1859-1941) : Définition de l'homme : homo sapiens, mais d'homo faber. L’intelligence est fondamentalement une faculté active. Le langage ne peut communiquer que ce qui nous est commun. Les mots sont les mêmes pour tous les individus d'une même communauté (et comment, en effet, communiquerions-nous sans donner un sens unique à chaque signe ?) et ne peuvent donc exprimer ce que nous ressentons. (1000 façons d’aimer et un seul verbe). Le langage n'est qu'un instrument d'action. Privilège de l'intuition mode de connaissance direct, immédiat qui nous fait pénétrer l'être profond du réel. (langage) TEMPS objectif vision scientifique du temps. C'est le temps mesuré par l'horloge. Croyant mesurer le temps, le scientifique mesure en réalité de l'espace (l'espace parcouru par exemple par l'aiguille de l'horloge) et spatialise le temps, comme le montre cette habitude de représenter le temps par une droite c'est à dire par un espace. Le scientifique manque l'essentiel, ignore la réalité du temps durée, dimension de la conscience. Le temps subjectif est le temps vécu, celui qui fait paraître certaines heures plus longues et d'autres plus courtes. Ce caractère imprévisible nous révèle notre liberté. (temps) Action sous l'impulsion du moi superficiel, constitué d'idées toutes faites, de préjugés sociaux, de débris de connaissance. Cet acte n'est pas vraiment notre mais procède de ce que l'existence a de plus dépendant des modes, des habitudes et stéréotypes ambiants. Toute autre est l'action faite sous l'impulsion du moi profond, domaine des connaissances bien assimilées, des goûts authentiques, des volontés mûries longuement. Elle est vraiment notre et là réside la liberté. Notre vie intérieure est aussi mémoire. Mémoire-habitude (effort, répétition)de la mémoire-souvenir (spontanée, naturelle, capricieuse : en un seul passage) . Tout dépend de l'utilisation que nous faisons de nos souvenirs. La mémoire souvenir est propre à l'homme et suppose de " s'abstraire de l'action présente ", d'" attacher du prix à l'inutilité ", de vouloir rêver. La mémoire habitude nous pousse, elle, à agir et à vivre. Elle nous aide à tirer des leçons du passé. (mémoire) L'élan vital processus créateur et imprévisible qui organise les corps qu'il traverse. C'est une force qui saisit la matière et introduit l'indétermination et la liberté. C'est la spontanéité créatrice explique l'évolution du vivant. Religion statique : L'idée d'une survie après la mort permet de compenser l'influence que pourrait avoir l'exercice d'une intelligence terrorisée par l'idée de la mort ou de l'échec. religion statique volonté de se perpétuer par réaction contre la brièveté de la vie. L'intelligence conseille d'abord l'égoïsme parce que nous ne voyons pas spontanément que se tourner vers les autres, les aider, nous est utile. Mais, là encore, la nature veille. Elle donne aux hommes l'idée d'un Dieu protecteur de la cité qui défend, menace et réprime, qui oblige à travailler pour la société. (religion) La religion dynamique est toute différente. Elle est désintéressée et est dépositaire de la spiritualité religieuse. Elle est d'essence mystique. C'est la foi qui soulève les montagnes, l'aspiration à l'absolu. Telle est la véritable religion aux yeux de Bergson. Emile Durkheim (français, 1858-1917) Faire de la sociologie une science positive méthodes Il faut, « considérer les faits sociaux comme des choses » la méthode en sociologie doit être analogue à la méthode en physique. Expliquer, c'est analyser, chercher les causes alors que comprendre, c'est ramener à l'unité, faire la synthèse. Le sociologue recherchera les causes des faits sociaux. Cela signifie aussi que les hommes ne sont pas tout à fait libres puisque leurs comportements ont des causes, sont contraints. Les phénomènes ne sont donc pas immédiatement transparents pour l'intelligence, il faut donc recourir à une démarche inductive utilisant observation et expérimentation. (épistémologie) L'homme n'agit pas librement mais son comportement dépend d'un contexte social qui le fait agir. L’explication d'un fait social doit toujours être recherchée dans un autre fait social. La société entraîne des coercitions, des contraintes plus ou moins explicites. La société ne s'explique pas comme une somme d'individus mais c'est plutôt le comportement individuel qui s'explique par la société. Dans une société, les parties se tiennent les unes aux autres par des relations, compactes, solides : solidarité. Solidarité mécanique : les individus sont tous les mêmes dans une situation où les intérêts sont communs. Cette solidarité est surtout caractéristique des sociétés archaïques. Et la solidarité organique : les individus sont et vivent comme différents mais complémentaires, indispensables les uns aux autres. Cette solidarité caractérise surtout les sociétés modernes. de solidarité coexistent toujours. Le passage de la solidarité mécanique à la solidarité organique vient de l'extension démographique et de l'accroissement des communications et des échanges. Ceci pousse les hommes à répartir davantage les tâches. La division du travail va alors individualiser les hommes. Définition la religion par l'opposition entre sacré et profane. Toute religion se caractérise par la croyance en une force impersonnelle extérieure à l'individu. La seule force réelle qui dépasse les individus n'est autre que la société. La religion ne serait alors qu'une transposition de la société. Dieu n'est donc que la transfiguration inconsciente de la société. Ainsi la morale religieuse comme l'idée de sacré trouvent leur source dans la société et il n'est nul besoin de présupposer l'existence de Dieu pour expliquer d'où vient la religion. religion utile : on obéit plus facilement à un Dieu qu'à l'autorité sociale seule. (religion) BACHELARD (1884, 1962, France) : L'œuvre de Bachelard est double. Il est à la fois un important épistémologue et le penseur de l'imaginaire et de la symbolique poétique. La philosophie des sciences. : L'histoire des sciences est une histoire discontinue. Il faut psychanalyser l'esprit scientifique cad mettre en évidence les processus inconscients qui bloquent la connaissance. Les obstacles épistémologiques sont des représentations qui paraissent évidentes et qui, à certains moments, ont pu être utiles mais qui finissent par bloquer la connaissance. Il faut alors qu'on réussisse à " sauter l'obstacle " et opérer une rupture épistémologique. Il faut bien voir que ces obstacles sont intérieurs à la pensée scientifique elle-même. Le savoir peut bloquer le savoir puisque la connaissance " est une lumière qui projette toujours ses propres ombres ". (épistémologie) Un obstacle épistémologique connaissances premières qui se révèlent, après coup, des erreurs premières. Ce qui est premier n'est pas la vérité mais l'erreur et le processus scientifique est un processus de " rectification indéfinie ". Divorce entre le fait perçu et l'objet scientifique Il ne suffit jamais de constater les faits mais avoir une considération raisonnée. Tout fait est interprété mais encore faut-il qu'il le soit rationnellement. Rien n'est donné, tout est construit. L'évidence première est source d'erreurs. Autre obstacle la connaissance générale. " Une connaissance générale est presque toujours une connaissance vague ". Dire, par exemple, " les corps tombent ", c'est croire avoir tout dit et c'est arrêter la pensée. Pourquoi, puisqu'on croit avoir tout dit, étudier la chute des corps de plus près ? La pensée est alors immobilisée. La connaissance scientifique est une connaissance approchée. La précision scientifique est une donnée récente et l'on peut opérer des découvertes au moyen d'approximations qui peuvent nous sembler aujourd'hui affolantes. Importance de la recherche de la précision car " une science a l'âge de ses instruments de mesure », inutile de donner des précisions non mesurables par les instruments de mesure eux-mêmes. Il reste toujours une marge d'imprécision en physique. La science s'en accommode fort bien et calcule sa marge d'erreur. Bachelard défend l'approximation et révèle le contresens qu'il y a à croire qu'on emprisonnera la réalité dans les mailles de décimales de plus en plus précises. L'exactitude est un mythe. L'imaginaire : réhabilite l'imagination l'aspect créateur puissance majeure de la nature humaine. On peut la définir comme la faculté de produire des images à condition de bien différencier l'image du souvenir. Si la mémoire nous ramène au présent, l'image nous tourne vers l'avenir. POPPER (1902-1994) figures marquante de l'épistémologie contemporaine. Aucun scientifique, aujourd'hui, ne peut ignorer son rationalisme critique ni son célèbre critère de falsifiabilité. Comment démarquer la science véritable des pseudo-sciences ? différences : psychanalyse,marxisme et théorie de la relativité d'Einstein. La théorie d'Einstein n'a pas le même statut que les deux autres théories. (épistémologie) La réponse inductive est à l’époque la plus répandue : à partir d'un grand nombre d'observations, d'expériences, le savant dégage des lois universelles. Pourtant es théories scientifiques contemporaines (comme celle d'Einstein) sont des théories abstraites, spéculatives, n'entretenant qu'un lointain rapport avec l'observation. On sait, du reste, que les théories scientifiques contredisent souvent l'évidence sensible. Popper va donc opposer à l'induction une méthode déductive. Une théorie est scientifique si elle peut être "mise à l'épreuve", si elle est "testable" (via une expérience) ou "falsifiable". Déduire d'une hypothèse ou d'une théorie des prédictions susceptibles d'être testées dans l'expérimentation. Si la théorie ne résiste pas on dira qu'elle est falsifiée par l'expérience. Si elle passe le test avec succès elle sera considérée provisoirement comme admissible, mais provisoirement seulement car rien n'empêche qu'elle n'échoue à un test ultérieur. Les théories scientifiques ont un caractère hypothétique. On peut infirmer une thèse mais ne jamais la confirmer totalement. "Nous ne savons pas, nous pouvons seulement conjecturer." L'attitude scientifique est donc une attitude critique qui ne cherche pas des vérifications mais tout au contraire des tests qui peuvent réfuter la théorie mais non l'établir définitivement. Ni le marxisme, ni la psychanalyse ne se présentent comme des disciplines falsifiables. Leur pouvoir quasi infini d'interprétation bien loin d'être une vertu constitue un défaut. Tout discours totalisant trouvant partout des justifications et des confirmations, capable de tout expliquer, est un discours non scientifique. Chaque théorie scientifique est provisoire et les nouvelles théories ne sont que des approximations meilleures que celles qui les ont précédées Tes théories scientifiques // filets de pêcheurs. Certes, les mailles du filet peuvent être de plus en plus petites, il n'en reste pas moins qu'il reste toujours des poissons assez minuscules pour De même, nous approchons de plus en plus de la connaissance mais sans l'atteindre jamais. Quant à l'erreur, loin d'être un manque elle est une étape nécessaire du développement du savoir. (Sélection "darwinienne" des théories) L'essentiel n'est pas de fonder les sciences mais de les faire croître. s'échapper. Trois mondes : le premier de ces mondes est le monde physique ; le second est celui de nos états de conscience et de nos pensées subjectives ; le "troisième monde" est celui des pensées objectives : les théories en soi, les livres en soi, les problèmes en soi. Au plan politique, Popper critique l'historicisme. Il n'y a pas de lois générales du développement historique qui rendraient le cours de l'histoire inévitable et prévisible. L'histoire n'a pas de sens. Popper oppose aussi les sociétés libérales ou ouvertes aux sociétés closes reposant sur des explications totalisantes et non réfutables du monde (c'est le cas, à ses yeux, des sociétés communistes) On voit que la réflexion sur les sciences débouche sur une théorie de la démocratie. (histoire, société)