3 Le dialogue moléculaire tripartite (plante, bactérie et

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Introduction
La symbiose, c’est-à-dire l’aptitude à établir des associations à bénéfice mutuel, est un type de
relation entre certains organismes vivants qui est apparue très tôt pour jouer un rôle important et
fondamental dans l’évolution. Notamment, il y a 400 millions d’années, la colonisation du milieu
terrestre par les plantes a été facilitée par la formation de symbioses entre les racines de nombreuses
espèces végétales et des champignons appelés mycorhizes à arbuscules à cause des structures que le
champignon forme à l’intérieur des cellules des racines [1]. Pour des raisons similaires d’adaptation à
la vie terrestre, un autre type de symbiose s’est développé entre des bactéries fixatrices d’azote de
type Rhizobium et des plantes de la famille des Fabacées, aboutissant à la formation d’excroissances
racinaires de la plante hébergeant les bactéries, les nodules. Ces deux types de symbiose racinaires
jouent un rôle considérable dans le fonctionnement des écosystèmes naturels et dans la nutrition
phosphatée et azotée des plantes.
De ce fait, ces différentes symbioses sont de véritables coopérations permises par des
interactions spécifiques entre un symbiote et une plante hôte, auxquelles les agricultures se sont
particulièrement intéressées pour améliorer la nutrition phosphatée et azotée des plantes ainsi que leur
rendement. C’est pourquoi, depuis plusieurs années, des études sur la formation, le développement et
le fonctionnement des symbioses ont été réalisées afin de pouvoir exploiter mieux ces systèmes
symbiotiques, notamment dans le cadre de systèmes agricoles durables. Ainsi, des chercheurs ont
découvert récemment qu’il existait un vrai dialogue moléculaire entre la plante hôte et le symbiote et
que différents signaux (d’appels ou de fonctionnement) étaient échangés entre ces deux partenaires
[2].
Le terme « dialogue moléculaire » a été utilisé la première fois par Dénarié et al. en 1993 [3]
pour décrire les échanges de signaux chimiques qui existent lors de l’infection des racines des
Fabacées par les Rhizobium [4]. Ce terme a ensuite été emprunté pour la symbiose avec les
Mycorhizes.
Alors, nous devons nous demander quels sont les signaux d’appels et de fonctionnement qui
entrent dans le dialogue moléculaire entre les différents symbiotes (Rhizobium et Mycorhizes) et les
Fabacées. Mais aussi comment se fait la mise en place de ces deux types de symbioses et comment
fonctionnent-elles ?
Dans ce but, nous avons choisi de vous présenter :
-
en première partie, le dialogue moléculaire entre les Rhizobium et les Fabacées
-
en deuxième partie, celui entre les mycorhizes et les Fabacées
-
et dans une dernière partie, le dialogue moléculaire tripartite.
1
1 Le dialogue moléculaire entre les Rhizobium et les Fabacées :
Introduction
Aujourd’hui, nous savons que la symbiose est une association bénéfique entre ces deux types
de partenaires, c'est-à-dire que chaque partenaire a un intérêt particulier pour l’autre partenaire [2]. En
effet, ce type d’association est une symbiose Rhizobium-Fabacées apparu il y a 70 millions d’années
[1]. Nous savons également que bien que l’azote moléculaire (N2) constitue environ 80% de
l’atmosphère terrestre, l’azote constitue un facteur limitant majeur de la croissance des végétaux
cultivés. Ce paradoxe est bien dû au fait que la molécule d’azote est très stable et que les organismes
supérieurs (Eucaryotes) sont incapables de l’utiliser. Seules des bactéries (Procaryotes) sont capables
de réduire N2 en ammoniac (NH4+), c’est-à-dire de « fixer » l’azote en le rendant assimilable par les
plantes. Mais cette réduction nécessite beaucoup d’énergie : c’est pourquoi les systèmes fixateurs les
plus efficaces sont constitués par des plantes capables de former des organes particuliers, les
nodosités racinaires, où elles hébergent des bactéries fixatrices mais aussi des substances spéciales
tels que les leghémoglobines [1,5]. Ces leghémoglobines sont des substances protéiques, appelées
nodulines, qui jouent un double rôle : elles approvisionnent les bactéries gourmandes en oxygène et
facilitent la diffusion de l’oxygène sous très faible pression à l’intérieur des nodosités [5]. Dans cette
symbiose, la plante fournit de l’énergie et des composés carbonés à la bactérie qui en retour fournit de
l’azote assimilable à son hôte [1]. Ces nodosités produisent chaque année plus d’azote assimilable
que l’industrie des engrais [1].
Par ailleurs, des chercheurs ont découvert que des échanges de signaux chimiques existaient
entre les bactéries du sol (les Rhizobium) et les Fabacées, ce qui correspond à un dialogue
moléculaire entre les deux partenaires permettant leur reconnaissance et l’établissement de la
symbiose. Suite à cette découverte en 1993 par Dénarié et al. [3], deux nouveaux signaux ont été
découvert en 1986 [4]. Ce sont des flavonoïdes inducteurs de gène Nod. Ces flavonoïdes peuvent être
soit de la lutéoline produite par Medicago sativa (la luzerne), soit du 7,4’ dihydroxyflavone produit
par Trifolium repens (le trèfle blanc) [6]. La première forme de facteur Nod a été décrite en 1990 chez
la bactérie Sinorhizobium meliloti [7]. Ce sont ces dernières années que les découvertes ont été les
plus importantes sur les flavonoïdes déclencheurs de gènes Nod (qui représentent de véritables
signaux), découverts notamment dans les tissus épidermiques et les exsudats des Fabacées [4]. Les
chercheurs ont recherchés peu de temps après ces découvertes les rôles de ces molécules
(flavonoïdes) et ont découvert que ces deux types de molécules étaient très importants dans la gestion
de l’association et des échanges entre les deux partenaires symbiotiques [4]. Par la suite, ils ont
également découvert de nombreux autres signaux agissant comme de véritables déclencheurs de gène
Nod (l’acide aldonique, les xanthones, les phénoliques simples…) [4]. Il a également été mis en
évidence qu’en plus des facteurs Nod et des polysaccharides de surface synthétisés par les Rhizobium,
d’autres types de protéines (de type I, III et IV ; des bradyoxetines…) contribuent au dialogue
moléculaire [4]. A présent, les chercheurs ont décidé de mettre l’accent sur la signification exacte de
l’implication de ces molécules dans le dialogue moléculaire entre les Rhizobium et les Fabacées, et ce
pour les vingt prochaines années [4].
1.1 Les premiers signaux d’appel pour la reconnaissance des futurs
partenaires
Tout d’abord ces signaux d’appels sont émis par chacun des deux partenaires : des substances
chimiques sont émises à la fois par la bactérie Rhizobium mais aussi par les racines des Fabacées [4].
Les premiers signaux d’appel, qui sont à l’origine de la symbiose, proviennent des racines des
Fabacées [8]. Ce sont notamment des composés volatiles organiques (VOCs) [2], des flavonoïdes et
des attractants chimiques [4]. Les flavonoïdes induisent l’expression de gènes Nod puis de facteurs
Nod chez le Rhizobium [4,8]. Dans un deuxième temps, les bactéries émettent à leur tour des signaux
d’appel qui seront à l’origine de la formation des nodosités, tels que des facteurs Nod, mais aussi des
protéines de type I et III, des polysaccharides de surface ou encore des hormones [4].
2
C’est pourquoi nous verrons en premier lieu les signaux émis par les racines des Fabacées
(Tableau 1) puis ceux émis par les Rhizobium (Tableau 2).
1.1.1 Les signaux émis par les racines des Fabacées
Tableau 1 : Signaux émis par les racines des Fabacées
Les composés volatiles organiques
(VOCs)
Les attractants
chimiques
Les flavonoïdes
Ce sont les premières substances organiques
volatiles libérées par les racines des Fabacées
dans le but d’attirer des micro-organismes du
sol capables de transporter des bactéries
rhizobium comme par exemple les nématodes
ou autres larves. Le composé le plus attractant
est le sulfure de diméthyle mais il en existe
d’autres tels que l’octane, l’hexanal ou le
disulfure de diméthyle qui ont un pouvoir
attractant moins important mais qui sont
importants pour le développement de la
symbiose. [2]
Ces deux substances
combinées permettent
d’attirer les bactéries et
d’améliorer la formation
de
la
colonisation
racinaire [4].
Ce sont des substances émises par
les racines des Fabacées qui
agissent comme des déclencheurs
de
gènes
Nod,
permettant
notamment la formation de nodules
à l’origine de la symbiose. Il en
existe plusieurs sortes : ceux qui
servent d’appels (glycones ou
aglycones), et ceux qui ont un rôle
dans le fonctionnement de la
symbiose en tant que telle et que
nous aborderons par la suite [4].
1.1.2 Les signaux émis par les Rhizobium
Tableau 2 : Signaux émis par les Rhizobium
Les facteurs Nod
Les protéines de type I Les hormones
et III
Ces sont des composés qui sont essentiels
dans le développement symbiotique et
particulièrement la pénétration des Rhizobium
dans les racines des Fabacées. Ils jouent de
multiples rôles suite aux réponses des racines
des Fabacées : déformation des racines,
formation des nodules au niveau des racines,
attraction des cheveux racinaires vers les
bactéries [4].
Ces deux protéines ont des
rôles différents : la protéine
de type I permet de faciliter
l’infection des bactéries
dans les racines, celle de
type III est responsable de la
production de protéine
externes de nodulation [4].
Ce sont des substances émises
par les Rhizobium qui servent à
la progression de la colonisation
racinaire mais qui ont aussi un
rôle dans la formation de
nodules. Les hormones les plus
synthétisées par les Rhizobium
sont les acides indoles acétiques
(IAA) [4].
Une fois que les premiers signaux ont été échangés entre les deux partenaires, la symbiose va se
mettre progressivement en place et d’autres substances chimiques seront nécessaires pour que les
deux partenaires puissent communiquer et s’organiser dans leur symbiose [4].
1.2 La mise en place de la symbiose
Chez la quasi-totalité des Fabacées étudiées jusqu’à présent, qu’elles soient d’origine tempérée
(comme le pois, la luzerne ou le trèfle) ou tropicale (comme le soja, le haricot ou l’arachide), la
pénétration du Rhizobium se produit uniquement au niveau des racines [5]. Ce sont les signaux
symbiotiques, en général des flavonoïdes, secrétés par les racines des Fabacées qui induisent
l’expression de gènes Nod chez le Rhizobium [4,8]. Ces gènes Nod contrôlent et régulent la
production de signaux bactériens, les facteurs Nod (fig. 1). Ces facteurs Nod, qui sont des oligomères
de chitine N-acylés par une chaîne d’acide gras [1], sont reconnus par deux complexes récepteurs à
haute affinité provenant de la plante hôte (NFR1 et NFR5) pour les transporter jusqu’à l’enzyme
SYMRK (une kinase réceptrice) (fig. 1) [8]. Ensuite ces facteurs seront par la suite intégrés par cette
enzyme SYMRK déclenchant ainsi le mécanisme d’amplification et de transduction des trois gènes
DMI (fig.1) [8]. Enfin le gène DMI3 induit la formation des nodosités (fig.1) [1]. Les facteurs Nod
induisent en retour de profondes transformations dans les racines de l’hôte pour préparer l’infection
symbiotique et induire l’organogenèse des nodosités (réorganisation du cytosquelette, activation de la
transcription de gènes symbiotiques précoces, induction de divisions cellulaires…) [1].
3
Chez nombre d’espèces de Fabacées des régions tempérées, l’infection débute lorsque des
Rhizobium spécifiques, présents dans le sol, entrent dans les racines par l’extrémité des poils
absorbants ; ceux-ci se recourbent en crosse (fig. 2) [5]. Il se forme alors dans le poil absorbant un ou
parfois plusieurs cordons d’infection, structure tubulaire à l’intérieur de laquelle les cellules de
Rhizobium se disposent en file (fig. 2) [5]. En 48 heures le cordon d’infection atteint la base du poil
absorbant, puis pénètre dans les cellules de l’écorce de la racine, ou cortex (fig. 2) [5]. Sous
l’influence d’un médiateur chimique provenant de la bactérie, certaines cellules de la racine se
divisent activement pour former un méristème [5]. Les cellules de Rhizobium contenues dans les
cordons d’infection sont libérées dans le cytoplasme de ces cellules méristématiques (fig. 2) [5]. A ce
stade, les bactéries présentent déjà des caractéristiques morphologiques et physiologiques différentes
de celles que présentent les Rhizobium du sol avant leur pénétration dans le poil absorbant [5]. C’est
sous cette forme appelée « bactéroïdes » que les Rhyzobium sont capable de fixer l’azote [5]. Chaque
bactérie libérée du cordon infectieux est entourée d’une enveloppe appelée membrane péribactéroïde
[5]. Il peut y avoir dans chaque enveloppe de un à plus de vingt bactéroïdes, selon l’espèce végétale
et l’âge du nodule. Chez certaines Fabacées, chaque cellule-hôte du cortex racinaire peut héberger
jusqu’à plusieurs milliers de bactéroïdes [5]. Les cellules infectées se multiplient jusqu’à former, à la
surface des racines des excroissances d’une taille variable : de 0,5 à 4 mm [5]. Ce sont les nodules,
dont l’aspect est propre à chaque espèce de légumineuse infectée [5]. Cependant ces nodules sont de
très gros consommateurs d’oxygène [5]. Ce paradoxe est résolu par la présence, dans les nodules, de
substances spéciales telles que les leghémoglobines, qui jouent un double rôle : elles alimentent les
bactéries en oxygène et facilitent en même temps la diffusion de l’oxygène sous très faible pression à
l’intérieur des nodules. [5]
1.3 Le fonctionnement de cette symbiose
Durant le fonctionnement de la symbiose chaque partenaire contrôle l’expression du programme
symbiotique de son associé à l’aide de certains signaux moléculaires spécifiques [4]. Ces signaux
agissent de façon spécifique à des concentrations extrêmement faibles ce qui implique l’existence
chez la plante hôte de récepteurs à haute affinité et de mécanismes d’amplification et de transduction
de ces signaux [1]. Aujourd’hui la génétique a identifié plusieurs gènes contrôlant la perception de
facteurs Nod, provenant des bactéries, et la transduction du signal chez la plante hôte (gènes DMI1,
DMI2 et DMI3) [1]. La colonisation du cortex et le développement des nodules sont contrôlés par un
programme génétique et un ensemble de signaux cités ci-dessus et provenant de la plante hôte [8]. La
plante peut également contrôler le niveau de colonisation des bactéries [8,9].
Conclusion
Nous venons de voir que les bactéries étaient capables d’établir une étroite relation avec les
racines des Fabacées telles que la luzerne ou le trèfle ; il s’agit donc d’une association de type
symbiose. Cependant les plantes n’interviennent pas seulement avec ces bactéries mais aussi avec des
champignons que sont les Mycorhizes ; il s’agit également d’une association de type symbiose.
2 Le dialogue moléculaire entre les Mycorhizes et les Fabacées :
Introduction
L’aptitude à établir des associations à bénéfice mutuel est une caractéristique très ancienne des
organismes vivants, et certaines de ces symbioses ont joué un rôle fondamental dans l’évolution. En
effet, il y a environ 400 millions d’années, la colonisation du milieu terrestre par les plantes a été
associée à la formation de symbioses appelées Mycorhizes à Arbuscules (ou Endomycorhize) à cause
de ses structures que le champignon forme à l’intérieur des cellules de racines et qui facilitent les
échanges de métabolites ente partenaires [1]. Ces Mycorhizes jouent un rôle important dans la
nutrition phosphatée des plantes et sont présentes chez plus de 80% des espèces végétales existantes,
chez des mousses, fougères, gymnospermes et angiospermes [1].
4
Dans cette association, la plante fournit des sucres et d’autres substances chimiques au
champignon qui en retour facilite l’absorption d’éléments minéraux (et plus particulièrement la
nutrition phosphaté) de son hôte [1]. Le maintien de ces associations au cours de l’évolution témoigne
de l’importance de ces symbioses dans l’adaptation des plantes au milieu [1]. Mais un autre type de
Mycorhize s’est développé par la suite, il s’agit de l’Ectomycorhize [10]. Ce deuxième type de
Mycorhize est plus récent et consiste en une symbiose entre les arbres ligneux ou les arbustes et les
champignons Ectomycorhiziens [10]. Par ailleurs, des chercheurs ont découvert que des échanges de
composés chimiques existaient entre les champignons du sol (Mycorhizes) et les Fabacées, ce qui
correspond également à un dialogue moléculaire entre les deux partenaires permettant leur
reconnaissance et l’établissement de la symbiose [10]. C’est en 1993 qu’il a été découvert que ces
composés jouaient un rôle significatif dans l’interaction entre les plantes et l’environnement biotique
et abiotique [10,11]. Mais les premiers types de composés ont été découverts en 1989 par GianinazziPearson et al. [10,12]. Ce sont des flavonoïdes qui sont libérés par les racines des Fabacées, et qui
déclenchent la germination du champignon mycorhizien [12]. En 1987 et en 1990, deux autres types
de composé ont été découverts [10]; ce sont les exsudats de racines de plantes déficientes en
phosphates (Elias and Safir, 1987) [13] et les composés volatiles (Nemec and Lund, 1990) [14]. Par la
suite, les chercheurs ont découvert de nombreux autres signaux agissant comme de véritables
déclencheurs de l’association mycorhizienne comme par exemple des pigments ou des hormones
[8,12]. Mais à présent, les chercheurs ont décidé de mettre l’accent sur la signification exacte de
l’implication de ces molécules dans le dialogue moléculaire entre les Mycorhizes et les Fabacées, et
ce pour les dix prochaines années [15].
2.1 Les premiers signaux d’appel pour la reconnaissance des futurs
partenaires
En premier lieu, ces signaux d’appels sont émis par chacun des deux partenaires : des
substances chimiques sont émises à la fois par le champignon mais aussi par les racines des Fabacées
[10]. Les premiers signaux d’appel, qui sont à l’origine de la symbiose, proviennent des racines des
Fabacées [15]. Ce sont des exudats comprenant des composés volatiles organiques (VOCs), des
flavonoïdes et des attractants chimiques qui permettent la germination des hyphes des champignons
mycorhyziens [10,15]. Les flavonoïdes, induisent l’expression de gènes Myc puis de facteurs Myc
chez le Mycorhize [1]. Dans un deuxième temps, les champignons émettent à leur tour des signaux
d’appel en réponse aux premiers signaux émis par les racines, tels que des facteurs Myc, mais aussi
des composés chitiniques, des protéines, des polysaccharides de surface ou encore des hormones [1],
[10]. C’est pourquoi nous verrons en premier lieu les signaux émis par les racines des Fabacées puis
ceux émis par les Mycorhizes.
2.1.1 Les signaux émis par les racines des Fabacées
Les signaux émis par les racines des Fabacées pour les Mycorhizes sont les mêmes que pour
les Rhizobium (voir ci-dessus), mais les flavonoïdes agissent ici comme des déclencheurs de gènes
Myc (Tableau 3) [1].
2.1.2 Les signaux émis par les Mycorhizes
Tableau 3 : Signaux émis par les Mycorhizes
Les hormones
Ce sont des composés qui sont essentiels dans le développement Ce sont des substances émises par les
symbiotique et particulièrement la pénétration des Mycorhizes dans les Mycorhizes
qui
servent
au
racines des Fabacées. Ils jouent de multiples rôles suite aux réponses fonctionnement de la symbiose [10].
des racines des Fabacées : déformation des racines, morcellement de
la vacuole centrale, le volume du cytoplasme augment
considérablement, attraction des hyphes des champignons vers les
racines des Fabacées [8].
Les facteurs Myc
5
Une fois que les premiers signaux ont été échangés entre les deux partenaires, la symbiose va se
mettre progressivement en place et d’autres substances chimiques seront nécessaires pour que les
deux partenaires puissent communiquer et s’organiser dans leur symbiose.
2.2 La mise en place de la symbiose
Dans la plupart des cas, comme par exemple avec les Fabacées, le champignon forme un
appressoria lorsque celui-ci arrive au contact des racines de la plante concernée [8]. Cette structure
d’infection (= appressoria) est en fait mis en place par un contact seulement physique de celle-ci avec
une couche de cellules épidermiques isolée de racines et en absence d’échange de signaux [8]. Mais
avant cette formation de cet appressoria, des signaux symbiotiques de types flavonoïdes sont sécrétés
par les racines et induisent l’expression de gène Myc du Mycorhize [1,8]. Ces gènes Myc contrôlent et
régulent la production de signaux fongiques, les facteurs Myc (fig.1). Ces facteurs My sont reconnus
par deux complexes récepteurs à haute affinité provenant de la plante hôte (NFR1 et NFR5) pour les
transporter jusqu’à l’enzyme SYMRK (une kinase réceptrice) (fig.1) [8]. Ensuite ces facteurs seront
par la suite intégrés par cette enzyme SYMRK déclenchant le mécanisme d’amplification et de
transduction des trois gènes DMI [8]. Enfin le gène DMI3 induit la formation des hyphes ou
appressoriums (fig.1) [1]. Ces facteurs Myc, induisent de profondes transformations dans les racines
de l’hôte pour préparer l’infection symbiotique et induire l’organogenèse des appressoriums
(morcellement de la vacuole centrale, augmentation du volume du cytoplasme, attraction des hyphes
des champignons vers les racines des Fabacées…) [8,10]. Durant la formation de l’appressorium, les
cellules épidermiques sous jacentes réagissent avec un programme de réorganisation cellulaire qui est
assez intéressant [8,9] (fig. 3). Premièrement, le noyau migre rapidement à une position juste endessous de l’appressorium et ensuite il s’éloigne et se rapproche près d’un agrégat de microtubules
formant ainsi une structure en forme de doigt : l’appareil de pré-pénétration (PPA) (fig. 3) [8]. Celuici pénètre à l’intérieur des cellules du lumen [8]. Cette structure contient des quantités importantes de
réticulum endoplasmique mais aussi des microtubules et des filaments cellulaires [8]. L’appareil de
pré-pénétration (PPA) définit une trajectoire à travers les cellules, ce qui permet l’invasion et la
pénétration des hyphes fongiques (fig. 3) [8]. Pendant la mise en place de la symbiose, d’autres
signaux sont émit comme c’est le cas avec l’appressoria qui émet un signal local qui permet aux
cellules épidermiques sous-jacentes de le détecter avec précision [8]. La colonisation intracellulaire
des premières cellules épidermiques est suivit par une phase de progression intercellulaire du
champignon à l’intérieur du cortex racinaire et le long de ses cellules longitudinales (fig. 4) [8]. Cette
phase est contrôlée par des signaux provenant des racines des plantes [8,10]. Le développement de la
symbiose se poursuit par l’établissement d’une interface symbiotique qui sert à échanger des
substances nutritifs et des signaux possibles [8,16,17]. Le champignon a inventé une structure
intracellulaire spécialisée, l’arbuscule, pour faciliter l’échange des éléments nutritifs avec la plante
[8,16,17]. Celle-ci est composée d’une ramification d’hyphes importants avec des bouts terminaux
très fins ce qui permet d’avoir un rapport de volume de surface plus grand qu’avec un hyphe normal
et un transfert d’éléments nutritifs particulièrement efficace [8,18]. La formation de ces arbuscules,
comme l’entrée à l’intérieur des cellules épidermiques des racines, est accompagnée par des
changements importants dans l’organisation cellulaire des cellules hôtes [8]. Par exemple, le
morcellement de la vacuole centrale, la migration nucléaire à partir de la périphérie jusqu’au centre
de la cellule, et le réarrangement du cytosquelette [8,19,20]. Bien que les arbuscules sont
intracellulaires, ils restent entourés par une membrane de la plante : la membrane péri-arbusculaire
(PAM), laquelle est en continu avec le plasmalemme fongique (fig. 5) [8]. L’espace entre la
membrane péri-arbusculaire (PAM) et le plasmalemme fongique, c’est à dire l’interface symbiotique,
comprend des restes de couches cellulaires fongiques et du matériel apoplastique de la plante (fig. 5)
[8]. En fin de compte, l’arbuscule occupe une partie importante du volume cellulaire (fig. 5) [8]. Les
cellules habitées par les arbuscules développent par la suite un mécanisme élaboré pour activer le
transfert des éléments nutritifs [8]. Elles expriment des transporteurs de phosphate qui résident dans
la membrane péri-arbusculaire (PAM) et servent probablement à prendre le phosphate qui est délivré
par les arbuscules [8,21,22].
6
2.3 Le fonctionnement de cette symbiose
Durant le fonctionnement de la symbiose chaque partenaire contrôle l’expression du programme
symbiotique de son associé à l’aide de certains signaux moléculaires spécifiques [8,15]. Les
arbuscules mycorhiziens sont contrôlés principalement par la plante [8,9]. De plus l’étroite relation
entre la plante hôte et le symbiote fongique ainsi que le changement des structures fongiques
intracellulaires indiquent que le développement de la symbiose est plus influencé par la plante hôte
[8]. D’ailleurs, celle-ci peut contrôler le niveau de colonisation du champignon [8]. Cependant
d’autres éléments présents autour ou à l’intérieur de cette symbiose, comme par exemple les
substances nutritifs, peuvent aussi influencer le niveau de colonisation racinaire [8]. En effet s’il y a
assez d’éléments nutritifs pour une croissance optimale de la plante, alors la colonisation fongique est
réduite [8, 23]. Dans d’autres cas, la plante ayant trop d’éléments nutritifs, peut fournir des glucides
au champignon sans qu’il y ait de retour en échange de la part du champignon et dans ce cas, celui-ci
agirait comme un parasite [8].
Conclusion
Nous venons de voir que les champignons étaient capables d’établir une étroite relation avec les
racines de plantes hôtes (comme par exemple les Fabacées) ; il s’agit donc d’une association de type
symbiose. Par ailleurs, nous observons des similitudes dans les deux types de symbioses présentés cidessus : les plantes peuvent donc intervenir avec des bactéries mais aussi des champignons.
Maintenant quelles sont ces similitudes mais aussi les différences entre ces deux types de mécanismes
et existe-t-il une relation étroite entre, d’une part, les Rhizobium et les Mycorhizes, et d’autre part, les
trois partenaires à la fois (plantes, bactéries et champignon) ?
3 Le dialogue moléculaire tripartite (plante, bactérie et champignon) :
Introduction
Depuis des millions d’années, ces deux types de symbioses présentés ci-dessus jouent un rôle
considérable dans le fonctionnement des écosystèmes naturels et dans la nutrition phosphatée et
azotée des plantes [1]. De plus, nous savons que ceux-ci ont été étudiés depuis plusieurs années. Mais
ces dernières années, des chercheurs ont découvert qu’il existait une relation entre trois types de
partenaires différents : la plante, la bactérie et le champignon (Cluett et Boucher, 1983 ; Barea et al.,
1992 ; Vejsadova et al., 1993 ; Xie et al., 1995) [15]. En 1993, Ianson et Linderman ont découvert
que les Fabacées établissaient des associations intimes avec les Mycorhizes (AMF) et les Rhizobium
[15,24,25]. Cette association est une véritable symbiose mutualiste tripartite (El-Hassanin et Lynd,
1985) [15]. La portée de cette association tripartite est double : les avantages accrus pour la plante et
l’acheminement du carbone vers les partenaires hôtes (de manière importante pour les champignons
et moins importante pour les bactéries) [15]. En général, cette association est très bénéfique pour les
plantes : croissance meilleure pour celles-ci, augmentation des rendements, meilleur contrôle des
maladies, nutrition azotée et phosphatée est facilitée et plus grande résistance à la sécheresse [25].
Mais cette association ne profite pas qu’aux plantes [15]. Il existe entre les deux partenaires
symbiotiques ; Mycorhizes et Rhizobium, une association assez proche et des chercheurs ont
découvert qu’il y avait une influence des champignons mycorrhiziens sur la formation des nodules
sur les racines des Fabacées (Ianson et Linderman 1993 ; Ibijbijen et al. 1996 ; Saxena et al. 1997)
[24,25,26,27]. Dans tous les cas, la croissance et la productivité des Fabacées sont bien dépendantes
d’une association spécifique entre les arbuscules mycorrhiziens et les bactéries de type Rhizobium.
De plus le dialogue moléculaire tripartite permettait un meilleur contrôle du développement des
plantes mais aussi une augmentation de leurs croissance et rendement. Des études récentes (Dénarié
et al., 2004) ont permis de démontrer que les deux types de symbioses partageaient des étapes
communes dans la cascade de traduction des signaux symbiotiques [1]. D’ailleurs la découverte de la
nature chitinique des facteurs Nod des Rhizobium a été une surprise [1]. En effet les bactéries et les
plantes ne produisent pas de composés chitiniques [1], pour quelles raisons une bactérie utiliserait de
tels composés comme signaux moléculaires ?
7
Ces mêmes chercheurs (Dénarié et al., 2004) ont proposé la solution suivante : dans la
symbiose mycorhizienne, l’évolution aurait sélectionné des mécanismes de signalisation fondés sur la
synthèse et la perception de composés de type chitinique, qui sont d’ailleurs abondants chez les
champignons [1]. La symbiose Rhizobium-Fabacées aurait utilisé et adapté une partie de ces
mécanismes pour la signalisation conduisant à la formation de nodosités [1]. Passons à présent aux
similitudes et différences de ces deux types de symbioses.
3.1 Présentation des similitudes et des différences pour les deux
types de symbiose
Tout d’abord, il est bon de rappeler que ce sont deux types de symbioses que l’on compare ici.
Par conséquent, il parait normal d’observer plus de similitudes que de différences. De ce fait, nous
verrons en premier lieu, les similitudes puis les différences entre ces deux types de mécanismes.
3.1.1 Les similitudes entre les deux types de mécanismes symbiotiques
Premièrement, ces deux types de mécanismes sont des symbioses, c'est-à-dire que pour les
deux mécanismes, nous observons deux partenaires : la plante hôte et son symbiote (la bactérie ou le
champignon). Cela veut donc dire qu’il y a des échanges assez similaires à l’intérieur de ces deux
mécanismes. Ensuite nous avons observé auparavant que ces échanges moléculaires (regroupant
divers signaux et molécules) étaient à l’origine d’un véritable dialogue moléculaire. La remarque
frappante est que les premiers signaux moléculaires sont émis en premier par les racines des plantes
vers le symbiote ; et ce pour les deux types de symbioses [15,24]. Par ailleurs, ces signaux
moléculaires sont identiques : ce sont des flavonoïdes, des attractants chimiques et des composés
volatiles organiques. De plus, certains signaux comme les flavonoïdes induisent l’expression de gènes
Myc ou Nod [1] (fig. 1). Ces flavonoïdes déclenchent puis contrôlent la production de signaux
fongiques ou bactériens, ce sont les facteurs Myc ou Nod. Par la suite, ils sont reconnus par deux
complexes récepteurs provenant de la plante (NFR1 et NFR5) pour les transporter jusqu’à une
enzyme SYMRK (une kinase réceptrice) (fig. 1) [8]. Puis ces facteurs seront intégrés par cette enzyme
SYMRK déclenchant le mécanisme de transduction des trois gènes DMI [1,8] (fig. 1). Nous
observons donc que ces deux symbioses partagent des étapes communes dans la cascade de
transduction des signaux de symbiotiques [1]. De plus, en aval, trois gènes DMI contrôlent non
seulement la formation de nodosités mais également la formation de Mycorhizes [1]. Maintenant,
voyons quelles sont ces autres étapes communes. Une des premières réponses de la plante hôte à
l’addition de facteurs Nod est l’induction d’oscillations calciques dans les poils absorbants [1]. Les
gènes DMI1,DMI2, et DMI3, communs aux deux types de symbioses, sont nécessaires pour
l’induction de cette réponse calcique mais aussi dans la voie de transduction, DMI2 codant pour une
enzyme récepteur-kinase qui est impliquée dans la perception des deux types de signaux
symbiotiques, bactériens et fongiques, et DMI1 codant pour un canal ionique (fig. 1) [1]. En fin de
compte, la formation mais aussi le développement des nodosités bactériens et des bourgeons
d’hyphes mycorhiziens sont déclenchés et contrôlée par un ensemble de signaux moléculaires mais
aussi un programme génétique de la plante hôte [8]. De plus, celle-ci peut aussi limiter le niveau de
colonisation de son symbiote (bactérie ou champignon) [8]. Enfin, une dernière similitude dans le
fonctionnement de ces deux types de symbioses est visible lors de la présence naturelle ou d’apports
de façon excessive d’éléments nutritifs par la plante hôte, nous observons alors une baisse du niveau
de colonisation des symbiotes (bactéries ou champignons) [8,23].
3.1.2 Les différences entre les deux types de mécanismes symbiotiques
Dans l’ensemble, il y en a peu et nous avons observé deux principales différences. Tout
d’abord une différence légère entre les signaux émis par les Mycorhizes et ceux émis par les
Rhizobium. En effet, même si les types de symbiotes libèrent les mêmes types de signaux, ils ne les
utilisent pas de la même façon. En ce qui concerne les facteurs Myc et Nod, ils ont une fonction
similaire mais les hormones ont des fonctions différentes selon le type de symbiote qui se présente.
Pour les Rhizobium, les hormones agissent dans la formation et la mise en place de la symbiose.
8
Cependant pour les Mycorhizes, celles-ci agissent seulement dans le fonctionnement dans la
symbiose [15]. Nous avons vu auparavant qu’il y avait plusieurs étapes communes dans la cascade de
transduction des signaux symbiotiques, mais il reste une étape différente des autres qui est à l’origine
de l’activation de la nodulation ou de la mycorhization. En effet, la différence se fait au niveau du
gène DMI3, commun aux deux types de symbioses, et qui est capable de percevoir les différentes
réponses calciques provoquées par les signaux des deux types de symbioses [1]. Par la suite ce gène
activera soit le programme de nodulation, soit le programme de mycorhization (fig. 1) [1]. En fin de
compte, nous observons qu’il y a un gène commun pour les deux symbiotes mais une réponse
différente face aux divers signaux émis par ces deux symbiotes.
3.2 Comment se fait le dialogue moléculaire entre les Mycorhizes et les
Rhizobium ?
Nous avons vu auparavant que la symbiose Rhizobium-Fabacées avait besoin d’une partie des
mécanismes de signalisation fondés sur la synthèse et la perception des composés de type chitinique,
et qui sont seulement présent chez les champignons (donc les Mycorhizes), pour la formation de
nodosités (Dénarié et al., 2004) [1]. En fait, il y a un vrai dialogue qui s’établit entre les deux types de
symbiotes (bactérie et champignon) mais seulement en présence d’une plante hôte [15]. Ce sont, en
fait, des signaux moléculaires (composés volatiles ou autres protéines) émis par chacun des deux
symbiotes qui sont nécessaires pour déclencher le mécanisme de reconnaissance de compatibilité
entre les deux types de partenaires [25], mais aussi la présence des certains composés organiques
(présents dans le sol ou apportés par la plante hôte) comme le carbone, le phosphore ou l’azote [25].
Ce mécanisme s’établit d’abord entre les deux types de symbiotes puis avec la plante hôte par la suite
[8,25]. D’ailleurs certains chercheurs ont démontré que la croissance et le rendement des plantes
hôtes étaient influencés par ce dialogue moléculaire qui existait entre les espèces de Mycorhizes et les
Rhizobium (Ames et al., 1991 ; Ruiz-Lozano et Azcon, 1993 ; Ahmed, 1995 ; Redecker et al., 1997 ;
Xavier et Germida, 2002) [24,28,29,30,31,32].
3.3 Quels impacts pour les trois partenaires ?
Les impacts sur les trois partenaires sont divers et la plupart d’entre eux sont bénéfiques. Tout
d’abord, la présence de chacun des deux symbiotes a un effet bénéfique l’un sur l’autre (bactérie et
champignon) facilitant la colonisation de ceux-ci dans la plante hôte [8]. Mais pour qu’il y ait une
association véritable et fonctionnelle pour la plante hôte, les deux partenaires doivent être
compatibles et former un complexe Mycorhize-Rhizobium en parfaite interaction (Harrison, 2000)
[25,33]. En effet, ce complexe d’interaction détermine l’efficacité de la symbiose tripartite [25].
Ensuite la plante hôte, envoyant ses premiers signaux à chacun des ces deux partenaires, permet de
faciliter la croissance des hyphes fongiques et des nodules bactériens [8] tout en contrôlant le
développement de ces deux types de symbioses [25]. D’ailleurs, la présence de ces deux types de
symbiotes permet de faciliter la nutrition azotée et phosphatée des plantes hôtes [25]. De plus, des
chercheurs ont observé que plus le complexe d’interaction était bon, plus la croissance et le
rendement de la plante hôte étaient meilleurs [25]. Enfin, la plante hôte permet la croissance de ses
deux partenaires grâces aux sucres, glucides ou autres acides aminés qu’elle échange avec ses deux
types de symbiotes [25]. Cependant, il existe des impacts qui peuvent être rendu négatifs soit par une
mauvaise compatibilité entre les deux symbiotes réduisant voire stoppant ainsi leur colonisation et
leur développement, soit par l’apport excessif d’éléments nutritifs (comme des glucides) par la plante
à l’un des deux partenaires sans qu’il y ait de retour en échange de la part de celui-ci et dans ce cas, il
agirait comme un parasite [8,25].
Conclusion
Nous venons de voir qu’il peut exister un réel dialogue moléculaire entre les trois types de
partenaires ; il s’agit donc d’une association tripartite. Cependant, nous avons observé des similitudes
et des différences entre les deux types de mécanismes symbiotiques. Enfin, nous venons de voir qu’il
existait différents impacts positifs et négatifs pour les trois partenaires.
9
Conclusion et discussion
Pour conclure, ce mémoire nous a permis de mettre en évidence l’importance des signaux
moléculaires émis par les symbiotes (champignons de type Mycorhize et bactéries de type Rhizobium)
et les plantes hôtes dans la mise en place et le fonctionnement de la symbiose. En effet, nous avons vu
que les mécanismes de mise en place et de fonctionnement de ces deux symbioses étaient assez
similaires. De plus, celles-ci partagent des étapes communes dans la formation des hyphes
Mycorhiziens et des nodosités. Enfin l’ensemble des ces mécanismes de formation et de régulation de
la symbiose semble être contrôlé et régulé par les plantes hôtes (grâce aux signaux et exsudats des
racines).
Par ailleurs, les études menées sur le dialogue moléculaire entre ces trois types de partenaires
(bactéries, champignons et plante de type Fabacées) sont récentes et nous ont permis de comprendre
qu’il pouvait exister un réel dialogue moléculaire entre ces trois types de partenaires dans le cas où
l’ensemble des conditions favorables sont réunies (symbiotes compatibles, pas d’excès en éléments
nutritifs présents dans le sol ou apportés par la plante aux symbiotes, complexe Mycorhize-Rhizobium
en parfaite interaction…). Pour finir, nous remarquons que ces associations jouent des rôles cruciaux
dans l’amélioration de la nutrition azotée et phosphatée des plantes hôtes.
En ce moment, des stratégies de co-inoculation vont être utilisées pour l’agriculture, mais elles sont
limitées en raison de la nature des Mycorhizes qui sont non cultivables. Cependant, d’autres
applications sont possibles dans diverses situations : par exemple pour les légumes, les forêts ou dans
les zones de hauts altitudes avec l’utilisation de la technique de phytoremédiation ou encore la
revégétation du territoire abîmé avec l’aide des ces deux types de symbioses.
Pourtant certains points restent encore à approfondir comme la question de savoir s’il existe une
véritable symbiose entre les deux symbiotes (bactéries et champignon) ou s’il est réellement possible
d’étendre ces deux types de mécanismes de symbioses pour l’ensemble de l’agriculture pour la rendre
plus durable.
10
Sommaire
Introduction........................................................................................................................................................... 1
1
Le dialogue moléculaire entre les Rhizobium et les Fabacées : .................................................................... 2
1.1
2
1.1.1
Les signaux émis par les racines des Fabacées ................................................................................ 3
1.1.2
Les signaux émis par les Rhizobium ................................................................................................. 3
1.2
La mise en place de la symbiose .......................................................................................................... 3
1.3
Le fonctionnement de cette symbiose ................................................................................................ 4
Le dialogue moléculaire entre les Mycorhizes et les Fabacées : ................................................................... 4
2.1
3
Les premiers signaux d’appel pour la reconnaissance des futurs partenaires .................................... 2
Les premiers signaux d’appel pour la reconnaissance des futurs partenaires .................................... 5
2.1.1
Les signaux émis par les racines des Fabacées ................................................................................ 5
2.1.2
Les signaux émis par les Mycorhizes ............................................................................................... 5
2.2
La mise en place de la symbiose .......................................................................................................... 6
2.3
Le fonctionnement de cette symbiose ................................................................................................ 7
Le dialogue moléculaire tripartite (plante, bactérie et champignon) : ......................................................... 7
3.1
Présentation des similitudes et des différences pour les deux types de symbioses ........................... 8
3.1.1
Les similitudes entre les deux types de mécanismes symbiotiques ................................................. 8
3.1.2
Les différences entre les deux types de mécanismes symbiotiques................................................. 8
3.2
Comment se fait le dialogue moléculaire entre les Mycorhizes et les Rhizobium ? ........................... 9
3.3
Quels impacts pour les trois partenaires ? .......................................................................................... 9
Conclusion et discussion ..................................................................................................................................... 10
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