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les vestes des personnels des Smur, l’étendue des responsabilités légales de ces
personnels n’est quant à elle pas clairement établie.
On se souvient qu’à l’époque de l’accident mortel de la princesse Diana la méthode
française avait d’ailleurs été critiquée. Aux USA, le principe consiste à transporter
les malades le plus vite possible dans un service hospitalier. La méthode française
consiste, elle, à apporter l’hôpital chez le patient où sont alors prodigués les
premiers soins. "Ce que les Américains ne disent jamais, c’est le temps qu’il y a
entre l’arrivée d’un patient aux urgences d’un hôpital, et celui où le malade est pris
en charge dans le service spécialisé. Je monte une étude comparative avec un
collègue Sud-Africain, qui porte sur le délai entre la première douleur et l’arrivée au
cathétérisme, lors d’un infarctus du myocarde... Sur les 50 premiers cas étudiés il y
a 1 heure d’écart en faveur du système français. Pour le cas des infarctus du
myocarde nous sommes très en avance sur eux car, plus on le traite vite, moins il
est grave. " Le docteur Sauval reconnaît cependant que dans certains cas le
système français est moins performant, en particulier pour les cas d’orthopédie
(fracture ouverte du fémur par exemple) ou pour les cas qui nécessitent de la
chirurgie thoracique. " Une petite partie du système américain serait intéressante à
intégrer en France, mais cela suppose des services hospitaliers d’urgence de très
bonne qualité. Aux USA, du médecin d’urgence aux psychiatres en passant par le
chirurgien thoracique etc… la majorité des hôpitaux ont des plateaux techniques
très complets, ce qui n’est pas le cas chez nous. Par ailleurs, il y a chez eux un
grand nombre de blessés par balles. Or, pour ces cas il est évident que l’urgence
c’est de les amener au bloc le plus vite possible ". Patrick Sauval souligne d’ailleurs
que le système des urgences français est actuellement en restructuration et qu’à
terme des éléments empruntés à la méthode américaine seront intégrés.
Mais cela supposera des moyens or, le système français en manque déjà. S’ils ne
sont pas en " défaut " de matériels, les médecins soulignent que ce service phare
de l’Assistance publique que sont les urgences pourrait être mieux doté. L’autre
gros point noir qui, à terme pourrait remettre en cause le fonctionnement, des
urgences concerne le statut et la rémunération des médecins. Actuellement, 80%
des médecins des Samu et Smur sont des vacataires payés 100 francs de l’heure.
"Pour une garde, c’est-à-dire, 14 heures de travail de nuit, les médecins touchent
environ 1300 francs. C’est vraiment très peu pour une responsabilité qui est
colossale ». Les urgentistes de Paris sont aussi liés à Air France et aux TGV SNCF
et en cas de personne malade à bord c’est à eux de conseiller s’il doit y avoir arrêt
du train ou déroutement d’un avion.
Les médecins du Samu savent qu’ils gagneraient bien mieux leur vie dans le
système libéral ou en cabinet. Ils ont choisi l’Urgence par amour de l’action mais ils
plaident aussi pour une plus grande reconnaissance. " Nous soignons tout le
monde, nous donnons les mêmes soins à tous, nous donnons les mêmes chances
à tous les individus quel que soit l’age, le niveau social. Notre rôle social est
important. "
Si vous faites un jour appel à eux, n’oubliez pas de leur dire " merci ". Vous ne
pourrez leur faire plus plaisir.