MAGAZINE 362 430 FRANCE – SANTE NOTRE PHOTOGRAPHE A PASSE 9 MOIS AVEC LE SAMU DE PARIS. SON REPORTAGE PRESENTE LES COULISSES D’UNE PROFESSION MAL CONNUE DU GRAND PUBLIC ET MAL RECONNUE PAR LES SERVICES PUBLICS Etat d’urgences " Quand les gens appellent le Samu c’est parce qu’ils pensent que c’est grave. Lorsqu’on arrive chez eux, cela confirme leurs craintes. C’est d’ailleurs la première chose qu’ils nous demandent , le fameux " c’est grave docteur ? " ". Patrick Sauval est l’un des 5 praticiens hospitaliers travaillant à temps plein au Samu de Paris. Il est aussi en charge des relations avec la presse. Marié, il est le père de deux garçons et d’une fille auxquels il n’a pas transmisla fibre médicale. "La médecine, ce n’est pas leur truc : ils trouvent qu’on n’est pas suffisamment à la maison ! En fait, s’amuse-t-il, le seul regain d’intérêt qu’ils ont eu pour mon métier c’est grâce à la série télévisée " Urgences " ! Il y a d’ailleurs eu pas mal d’inscriptions en fac de médecine grâce à ce feuilleton. " Le Service d'Aide Médicale Urgente (Samu) est installé dans une aile de l’hôpital Necker, dans le 15ème arrondissement de Paris. C’est dans ce centre que sont réceptionnés tous les appels parisiens passés au " 15 ". Le Samu de Paris est l'un des 105 Samu installés en France. Chaque Samu coordonne l’activité de plusieurs Smur (Service Mobile d’Urgence et de Réanimation), qui sont en quelque sorte leurs " organes exécutifs ". Chaque Smur est affilié à un Centre Hospitalier, mais son intervention sur le terrain est sollicitée par un centre d'impulsion départemental unique : le Samu. Une douzaine d’ambulances, dont deux spécialisées en pédiatrie, sont à la disposition du Samu de la capitale. S’y ajoutent 3 autres véhicules qui appartiennent aux pompiers mais dont le Samu peut déclencher le départ en cas de besoin. Chaque jour, au moins une dizaine de personnes sont présentes à Necker pour faire face aux urgences. Après 18h, toutefois, les effectifs de garde sont réduits. Il y a moins d’activité, car Paris accueille en journée beaucoup de gens qui n’y résident pas. Les missions des Samu (déterminées par la loi du 6 janvier 1986 et les décrets du 16 décembre 1987) précisent que les Smur ne se déplacent, en théorie, qu’en cas de " détresse vitale " et pour les transports inter-hospitaliers. " Vous êtes nuls " "En 1999 nous avons reçu 601.260 appels, [ndlr contre 37.000 en moyenne dans les autres Samu] et nous traitons 350 à 450 cas médicaux par jour ", précise le docteur Sauval. " Attention, traiter un cas médical ne veut pas dire qu’il y a chaque fois une sortie d’ambulance puisque sur une année on compte 15.000 à 16.000 sorties d’Unités Mobiles Hospitalières. " Dans bien des cas donc, les appels passés au " 15 " n’ont pas un caractère d’urgence médicale réel, mais seulement ressenti. Parmi les principaux motifs de départ d’ambulances, on trouve les cas d’infarctus du myocarde, les accidents de voitures, les cas d’hypoglycémie, les accidents neurologiques, les intoxications médicamenteuses, etc… La tâche de gérer les appels est confiée aux Permanenciers Auxiliaires de la Régulation Médicale ou " P.A.R.M ", comme ils sont plus couramment nommés. Placés sous la responsabilité du médecin régulateur, ce sont eux qui, lors de la communication téléphonique, évaluent la gravité et l'urgence des cas. Du simple conseil médical, à l’envoi de l'ambulance de réanimation, d’un médecin de garde, de la police, des pompiers, en passant par la coordination des différents moyens à mettre en place lors d'une catastrophe, leur rôle est essentiel. " Ce sont des gens qui ont reçu une formation spécifique qui leur permet de comprendre très vite la réponse à apporter. Mais ils ne peuvent prendre de décision sans l’aval du médecin régulateur ". Leur rôle est crucial mais pas toujours facile. " Ce sont eux qui prennent les engueulades du style : ca fait 12 minutes que j’attends… vous êtes nuls ! ", ou encore " non, je ne vous donnerai pas mon numéro de téléphone (NDLR l’un des moyens de vérifier qu’il ne s’agit pas d’un appel bidon). Ils doivent aussi faire face aux enfants qui jouent avec le téléphone et aux quelques cas de malveillance. " Cependant Patrick Sauval comprend très bien les énervements des proches d’un malade…pour l’avoir vécu " de l’autre coté ". " Dix minutes dans le contexte de l’urgence c’est énorme. Bien sûr s’il ne faut que 10 minutes à une ambulance pour arriver chez un malade, c’est vraiment peu de temps. Mais si c’est vous qui appelez, alors ces quelques minutes durent une éternité. J’ai dû faire appel à mes collègues pour un membre de ma famille et au bout de 5 minutes je me suis demandé " mais qu’est ce qu’ils foutent, ils se sont trompés de rue ou quoi ? " ". Les PARM sont aussi chargés de trouver les places disponibles dans les hôpitaux pendant que les médecins du Samu sont chez le malade. Une tâche pas toujours simple, les hôpitaux n’étant pas toujours pressés ou ravis d’accueillir ce genre de patients. La population de Paris est assez agée et, dans certains services, on rechigne ouvertement à accepter des personnes âgées qui risquent de mourir. " C’est vrai que ce genre d’attitude peut exister, mais cela tend à disparaître. Nous avons beaucoup de contacts avec les médecins des hôpitaux privés comme publics. Une fois par mois, une de nos équipes va travailler avec eux. Le fait de bien se connaître, nous aide beaucoup dans l’admission des cas. " Ne pas faire que du " Pin-Pon " Les Unités Mobiles Hospitalières ne seraient rien sans les ambulanciers (tous titulaires d’un diplôme spécifique). S’ils ne font aucun geste médical technique, ceux-ci aident énormément les médecins car ils connaissent parfaitement le matériel. " On pourrait faire un parallèle avec les aides opératoires des blocs hospitaliers. Ce sont des gens de grande qualité, extrêmement gentils et dévoués. " Outre les permanenciers et les ambulanciers, la mission des Samu repose sur des médecins spécialement formés à l’urgence. A Paris, le directeur médical a sous sa responsabilité une soixantaine de médecins spécialistes (anesthésistes réanimateurs, cardiologues, psychiatres..) et généralistes formés à l'urgence. La formation à la médecine d’urgence se fait en deux années supplémentaires aux 8 années de médecine classique. Tous les médecins du Samu de Paris ont pour particularité d’être thésés. Quelques uns travaillent à temps plein, mais la majorité sont vacataires ou prennent seulement des gardes. Il faut souligner que tous ont une activité médicale à l’extérieur du cadre du Samu. Certains sont à la fois médecins de Samu et médecins des sociétés d’assistance (Sos Médecins et autres). D’autres travaillent dans des services d’urgence des hôpitaux ou dans un service de réanimation. " Il est essentiel de se garder une ouverture sur l’extérieur. C’est dans l’intérêt des patients, du médecin. Cela serait sclérosant de ne faire que du " pin-pon "… " Le niveau demandé pour intégrer le Samu de Paris est d’ailleurs élevé et ce n’est pas sans rapport. Car s’il leur faut être bons médecins, il leur faut aussi être psychologues, le contact avec les malades et leurs proches n’étant pas toujours simple. "On est généralement bien accueilli, mais il nous arrive aussi de nous faire traiter de tous les noms. C’est quelque chose qu’il faut savoir gérer. Je n’ai jamais eu d’ennuis sérieux en intervention mais il m’est arrivé de me faire traiter de " dealer " par un homme dont je sauvais la femme qui avait pris trop de tranquillisants. " Mettre du bon sens dans l’urgence L’intervention du Samu est un acte médical, bref, très technique dont l’aspect humain semble absent. Mais, si l’efficacité prime, le patient comme individu et non comme malade n’est jamais oublié. " C’est vrai que l’on fait des gestes techniques très pointus puisque ce sont les mêmes qu’à l’hôpital. Il est vrai aussi que le contact est bref (50 à 60 minutes maximum), reconnaît Patrick Sauval. Mais pendant cette durée on communique beaucoup. Malgré l’urgence, nous avons toujours le temps pour le réconfort au patient. Au téléphone, comme chez eux, les gens ont besoin qu’on les rassure, qu’on les écoute qu’on les aime… Notre métier c’est du mettre du bon sens dans l’urgence. " " La relation humaine est très forte dans cette profession, confirme Annie Haegel, pédiatre au Smur de Necker. On doit très vite créer une relation avec les parents ou le patient, car si on arrive à créer ce lien, alors c’est une grande partie du traitement qui est fait. C’est quelque chose qui vient après quelques années d’expérience. Les jeunes sont un peu " cow-boys ", ils viennent avant tout faire des actes. Mais cela vient assez vite car c’est inséparable de notre action médicale. " La Pizza Hut de la médecine Pour le grand public, l’image due Samu est très liée aux évenements exceptionnels : catastrophes, attentats… Patrick Sauval qui travaille au Samu depuis 1985 a participé à toutes les grandes catastrophes récentes, du détournement de l’Airbus sur Marseille en 1995, aux attentats islamistes en passant par le déraillement de la gare de Lyon en juin 1988. " Mon premier attentat fut celui de la rue des Rosiers (en août 1982). Je fus le seul médecin sur place pendant 5 minutes. Je suis rentré chez moi assez perturbé, en me disant " plus jamais " et puis j’ai fini par pouvoir intégrer cette composante du métier. Ce qui nous aide en cas d’accident grave ou même de " simples " décès, c’est que nous ne sommes jamais seuls et toujours très soudés. Mais il est vrai que j’ai vu des médecins perdre les pédales lors de catastrophes. " Cependant, selon Patrick Sauval si le Samu est connu, les gens n’ont pas tous bien compris son rôle. " Les médecins de ville sont de moins en moins nombreux et les gens n’ont plus toujours un médecin de famille qui les suit. Beaucoup de gens pensent que le Samu c’est comme les consultations hospitalières". En effet si les nombre de sortie d’ambulance est stable d’une année à l’autre, le nombre d’appel ne cessent d’augmenter. En 1999 les permanenciers ont décroché leur téléphone 100.000 fois de plus qu’en 1998. Le phénomène est particulièrement aigu à Paris mais sur toute la France, le nombre d’appel a triplé sur les dix dernières années. Le centre de Paris reçoit souvent des lettres de gens qui se plaignent qu’ayant appelé le Samu cela soit un autre médecin (généraliste de garde par exemple) ou un autre service de soins (SOS médecins) qui leur ait été envoyé. " Je dis souvent que nous somme la Pizza Hut de la médecine. Nous sommes commodes pour les gens. Ils nous téléphonent pour des riens : ongles incarnés, préservatif troué, besoin d’une pilule du lendemain… Leur argument c’est :" je paye des impôts vous devez venir ". " Les urgentistes constatent aussi avec regret que très peu de malades leur adressent des mots de remerciement une fois sauvés grâce à eux. Lorsque cela arrive, ces gestes les touchent d’autant plus. Vers une " judiciarisation " de la médecine ? A contrario, l’une de leurs craintes est qu’à terme se développent des procès contre leurs interventions. A ce jour, c’est essentiellement comme témoins que sont intervenus les médecins du Samu. Comme le souligne le docteur Sauval, une explication franche et un dialogue permettent en général de ramener à la raison ceux qui menacent de porter plainte. " Cela dit, il est vrai que les cabinets d’avocats spécialisés en affaires médicales se multiplient. Je ne pense pas qu’on arrivera au stade de la " judiciarisation " de la médecine tel que le connaissent les USA, mais la multiplication des plaintes est à craindre ". Ce qui sera terrible pour cette profession, car si le législateur a précisé quel type de fil doit être utilisé pour coudre les vestes des personnels des Smur, l’étendue des responsabilités légales de ces personnels n’est quant à elle pas clairement établie. On se souvient qu’à l’époque de l’accident mortel de la princesse Diana la méthode française avait d’ailleurs été critiquée. Aux USA, le principe consiste à transporter les malades le plus vite possible dans un service hospitalier. La méthode française consiste, elle, à apporter l’hôpital chez le patient où sont alors prodigués les premiers soins. "Ce que les Américains ne disent jamais, c’est le temps qu’il y a entre l’arrivée d’un patient aux urgences d’un hôpital, et celui où le malade est pris en charge dans le service spécialisé. Je monte une étude comparative avec un collègue Sud-Africain, qui porte sur le délai entre la première douleur et l’arrivée au cathétérisme, lors d’un infarctus du myocarde... Sur les 50 premiers cas étudiés il y a 1 heure d’écart en faveur du système français. Pour le cas des infarctus du myocarde nous sommes très en avance sur eux car, plus on le traite vite, moins il est grave. " Le docteur Sauval reconnaît cependant que dans certains cas le système français est moins performant, en particulier pour les cas d’orthopédie (fracture ouverte du fémur par exemple) ou pour les cas qui nécessitent de la chirurgie thoracique. " Une petite partie du système américain serait intéressante à intégrer en France, mais cela suppose des services hospitaliers d’urgence de très bonne qualité. Aux USA, du médecin d’urgence aux psychiatres en passant par le chirurgien thoracique etc… la majorité des hôpitaux ont des plateaux techniques très complets, ce qui n’est pas le cas chez nous. Par ailleurs, il y a chez eux un grand nombre de blessés par balles. Or, pour ces cas il est évident que l’urgence c’est de les amener au bloc le plus vite possible ". Patrick Sauval souligne d’ailleurs que le système des urgences français est actuellement en restructuration et qu’à terme des éléments empruntés à la méthode américaine seront intégrés. Mais cela supposera des moyens or, le système français en manque déjà. S’ils ne sont pas en " défaut " de matériels, les médecins soulignent que ce service phare de l’Assistance publique que sont les urgences pourrait être mieux doté. L’autre gros point noir qui, à terme pourrait remettre en cause le fonctionnement, des urgences concerne le statut et la rémunération des médecins. Actuellement, 80% des médecins des Samu et Smur sont des vacataires payés 100 francs de l’heure. "Pour une garde, c’est-à-dire, 14 heures de travail de nuit, les médecins touchent environ 1300 francs. C’est vraiment très peu pour une responsabilité qui est colossale ». Les urgentistes de Paris sont aussi liés à Air France et aux TGV SNCF et en cas de personne malade à bord c’est à eux de conseiller s’il doit y avoir arrêt du train ou déroutement d’un avion. Les médecins du Samu savent qu’ils gagneraient bien mieux leur vie dans le système libéral ou en cabinet. Ils ont choisi l’Urgence par amour de l’action mais ils plaident aussi pour une plus grande reconnaissance. " Nous soignons tout le monde, nous donnons les mêmes soins à tous, nous donnons les mêmes chances à tous les individus quel que soit l’age, le niveau social. Notre rôle social est important. " Si vous faites un jour appel à eux, n’oubliez pas de leur dire " merci ". Vous ne pourrez leur faire plus plaisir. L’une des particularités du Samu de Paris c’est de disposer de deux services de pédiatrie d’urgence. L’un des deux est basé à Necker où travaille Annie Haegel. Elle témoigne de sa vie de médecin, de son rapports aux malades mais aussi à la société. "Le Smur pédiatrique a été créé parce que beaucoup de maternités ne disposaient pas de pédiatre. C’était pour pallier un manque. Aujourd’hui je pense qu’il y a un peu d’abus, car on remplace un service médical qui, selon les textes de lois, devrait exister dans les maternités. La pédiatrie est en train de mourir. D’un côté les maternités sont de mieux en mieux équipées mais de l’autre, il y a de moins en moins de pédiatres. On courre à la catastrophe car il n’y a pas de renouvellement des praticiens. De plus en plus, ce sont les généralistes que l’on forme de manière plus ou moins bâtarde à notre spécialité On fait appel au Samu Pédiatrie comme on le fait dans les cas " adultes ", c’est-àdire pour des interventions primaires (NDLR c’est-à-dire à domicile) souvent pour des convulsions, des laryngites, bronchiolites, plus rarement pour des enfants victimes d’accidents du type brûlures et pour des interventions secondaires, c’està-dire du transport inter-hospitalier (entre maternité et services de soins intensifs par exemple). Sur la centaine d’interventions médicales que nous réalisons par mois, nous avons de plus en plus de cas où on ne sert que de transporteur. L’urgence pédiatrique n’est pas très différente de celle pour les adultes : il faut avant tout faire un diagnostic rapide. Mais pour les adultes on fait très vite beaucoup de gestes et d’actes médicaux. En pédiatrie les interventions sont beaucoup plus longues. On emploie aussi beaucoup moins de drogues. Bien sûr, le matériel est différent et très diversifié puisqu’il couvre du prématuré jusqu’à l’adolescent de 15 ans. La grosse différence entre la pédiatrie d’urgence et la pédiatrie classique, c’est surtout que nous devons gérer le stress des parents. C’est aussi ce qui est le plus difficile. Le pire, c’est lorsqu’on intervient sur des morts subites, évidemment. Ma mère était directrice de Smur. J’ai baigné dedans très jeune et l’urgence m’a toujours intéressée alors qu’à l’époque c’était quelque chose qui n’était pas bien pris en compte. J’ai commencé par la médecine adulte avant de faire de la pédiatrie et aujourd’hui je fais les deux. Le train-train quotidien du médecin de ville, les consultations… ce n’est pas mon truc. Le stress de l’urgentiste existe. Il est là tout le temps, mais c’est aussi notre moteur. Quand on part sur une intervention on ne sait jamais exactement ce que l’on va trouver. Je pense que le jour où un médecin n’a plus ce stress, s’il devient complètement détaché du patient, alors il faut qu’il change de métier. J’aime bien bouger, j’aime l’action. Je ne pourrais pas être toute journée sur une chaise. Mais je ne conseillerai pas à mon fils de devenir urgentiste, notre statut est vraiment épouvantable. Cela fait 15 ans que je suis au Samu et je ne suis toujours pas titulaire de mon poste. Le fonctionnement de l’Assistance publique nous est préjudiciable : il n’y a aucune création de poste en pédiatrie. Les études sont très longues (4 ou 5 ans en plus des 8 ans de médecine), et on travaille énormément pour des salaires peu valorisants. La semaine dernière, un monsieur m’a fait énormément plaisir. Il est venu me voir, ici à Necker. C’était un patient que j’avais traité il y a un mois et qui était là pour me remercier. C’est super, mais c’est très, très rare. Une autre fois, une mère que j’avais aidée à accoucher dans l’ambulance des pompiers m’a envoyé la photo de son enfant. Ce sont des attentions qui font plaisir, mais qui sont extrêmement rares. On a bien plus souvent des gens qui viennent nous voir excédés parce qu’on bloque la circulation lorsqu’on fait une intervention. Les gens sont de plus en plus égoïstes. " PARIS FRANCE 2000 PHOTOS : PATRICK FORESTIER / CORBIS SYGMA PROPOS RECUEILLIS PAR OLIVIER VAN CAEMERBEKE/ CORBIS SYGMA