2. Les rapports entre le gouvernement provisoire et les bolcheviks
Crise en juillet :l’offensive de Kerenski de relancer la guerre débouche sur le mécontentement
des soldats, qui tentent avec les gardes rouges une insurrection et une prise de pouvoir. La forte
répression des bolcheviks fait fuir Lénine en Finlande, le journal bolchevik Pravda est interdit, la
peine de mort sur le front est rétablie. Kerenski devient P.M et nomme le Général Kornilov à la
tête des armées.
Fin août- début septembre, la tentative de putsch de Kornilov de remettre der l’ordre dans le
pays est soutenue par les industriels et les propriétaires fonciers. Lorsque les troupes sont sur la
capitale pour prendre le pouvoir la mobilisation populaire les met en échec. Le putsch échoue et
entraîne un ras- de- marée bolchevik.
3. La prise de pouvoir d’octobre
L’événement est ambigu. Pour certains, comme Martin Malia, La tragédie soviétique : histoire du
socialisme en Russie, les bolcheviks ont eu des circonstances favorables mais ne se sont pas
« enracinés » dans les terreau russe. L’insurrection d’octobre est un putsch, une rupture du
totalitarisme comme idée politique. (l’histoire vue d’en haut)
Pour d’autres historiens qui tiennent l’histoire par en bas et révisent l’aspect des choses (M.
Ferro), on met en avant l’histoire sociale de l’URSS. La révolution populaire s’est déjà faite quand
il y a la prise de pouvoir.
Qui prend le pouvoir au nom de qui ?
Linoviev et Kamenev étaient pour une victoire légale, lors d’une prochaine élection des
soviets. Cette instance démocratique aurait pu se constituer en gouvernement, démocratie
populaire ( par rapport au Congrès des soviets qui lui n’est représentatif que d’un certain
nombre de classes).
Lénine défend l’idée que l’on ne peut pas passer d’un mode bourgeois à un mode
révolutionnaire sans une brutale rupture. Il est, avec Trotski, pour une insurrection au nom
du Soviet. Celle-ci prend le pouvoir et le remet au Soviet. Les S.R. et le mencheviks sont mis
devant le fait accompli.
La vision de Lénine l’emporte, on prend le palais d’hiver sans résistance de la part du
gouvernement provisoire qui est annulé. Le Congrès du Soviet entérine (=rendre valable, ratifier)
l’insurrection, les S.R et les m. quittent la salle.
Création d’un nouveau gouvernement : le Conseil des Commissaires du Peuple (Sovnarkom)
Ce gouvernement exclusivement bolchevik émane t-il du soviet ou du parti bolchevique ?
Ambiguïté de la révolution d’octobre qui met en place un gouvernement soviétique et bolchevique.
Ce gouvernement est une démocratie populaire, ou dictature des classes populaires.
L’assemblée constituante qui devait se réunir début janvier a été élue au suffrage universel
masculin et féminin, mais la majorité est S.R, les bolcheviks ne sont que 25% Ils envoient des
soldats pour dissoudre l’Assemblée, les bolcheviks refusent la démocratie représentative.
La Constitution de juillet 1918 précise les catégories exclues du vote (oisifs, ecclésiastiques,
bourgeois, nobles), elle est discriminante pour les anciennes classes dirigeantes.
C’est un régime idéologique de lutte des classes, la Constitution en cherche pas à instaurer des
lois universelles, elle reconnaît le rôle dirigeant du Parti communiste dans l’appareil d’Etat.
Tout ceci n’est pas clairement perçu car les bolcheviks sont en accord, à court terme, avec les
revendications populaires, ce qui donne l’impression d’une démocratie soviétique avec les
bolcheviks comme représentants des soviets. Le peuple n’assimile pas les bolcheviks aux
communistes, cette dissociation se dissipe en 1918 quand ils prendront des mesures de
perquisition dans les campagnes.