Pour les artistes ou les ateliers « secondaires », les tableaux (commandes) ne sont pas très chers (à la
différence des tapisseries ou de l’orfèvrerie). [Cf. les inventaires après-décès]
Il y a donc deux « marchés » de l’art : Un marché « prestigieux » (princes, mécènes) l’habitude se
prend d’envoyer des peintures en cadeau aux souverains étrangers.
Un marché « secondaire » : petits artisans dans leurs échoppes,
dont le nom est resté moins connu.
III – La Ronde nuit par Rembrandt (1642) :
Portrait de groupe (milice urbaine). Le tableau a coûté 100 florins (= 100 £) à chacun des 16
personnages représentés.
Ce tableau est à replacer dans le contexte des Provinces Unies du XVIIème siècle : essor économique et
enrichissement qui profite à une bourgeoisie urbaine.
Achat de tableaux, d’œuvres d’art (paysages, scènes de genre, portraits individuels ou de groupe) :
on a calculé qu’à Amsterdam au début du XVII ème siècle (1612), il y avait 6 tableaux par foyer, et 12
en 1650.
Demande donc très forte nombreux peintres, vente dans des tableaux dans des boutiques, ou lors
des foires. Existence de marchands spécialisés (Rembrandt a épousé la nièce d’un grand marchand).
Rembrandt conçoit son atelier comme une entreprise commerciale : commandes, style unique dans
l’atelier (pâtes épaisses).
Du vivant même de Rembrandt, il y a des amateurs du « style Rembrandt ». Le peintre demande des
avances sur commandes. Mais Rembrandt est en même temps très indépendant de ses commanditaires.
Rembrandt est très riche (Belle maison à Amsterdam, grand collectionneur d’œuvres d’art lui-même).
Il fait faillite en 1656, mais ne meurt pas ruiné (Sa femme lui laisse sa fortune à condition de ne pas se
remarier). Il fonde une maison de commerce avec son fils.
Art et commerce sont donc très proches.
N.B. A la même époque en France, situation différente : c’est système de l’Académie qui est l’instance
de reconnaissance (alors qu’aux Pays-Bas, c’est le « marché »)
Cf. Charles Lebrun, peintre de cour (pensionné), qui travaille sur commandes et sert la gloire du Roi.
Il est anobli est riche.
(Poussin lui refuse le service du Roi et travaille sur commandes pour des amateurs).
Dès le XVIIème siècle, apparition en France de marchands d’art (les « marchands merciers ») : Cf. le
tableau de Watteau l’enseigne de Gersaint, 1720.
IV – Le sacre de Napoléon par David (1805 – 1807) :
David est le peintre officiel de l’Empereur (il est pensionné). Pour le sacre, il reçoit un prix très élevé
(100 000 Frs.). Il accepte de contribuer à la propagande de l’Empire.
Contexte : La révolution oblige les artistes à trouver de nouveaux commanditaires.
David cherche à gagner de l’argent. Dès 1799, il peint les Sabines. Et il organise une exposition
payante.
A la même époque, le dessin commence à être reconnu comme une œuvre d’art à part entière (Vernet)
Début XIXème siècle, Paris compte une centaine de marchands.
V – Les demoiselles d’Avignon par Picasso (1907) :
Ce tableau marque une rupture de la représentation telle qu’on la concevait depuis la Renaissance.
Picasso a beaucoup travaillé sur cette œuvre.