VIROLOGIE - Influenza - page 3/5
La diminution de pH dans l’endosome est due à la protéine canal M2 qui permet l’entrée de proton
dans le virus. Ceci entraine une modification de conformation du virus et la libération de son
contenu dans le cytoplasme.
La première protéine antivirale à avoir été isolée est l'amantadine qui bloque la protéine M2, mais
beaucoup de virus y sont résistants car cette protéine mute très rapidement.
Le tamiflu® est une autre protéine antivirale qui bloque l'étape de libération du virus : il ne peut plus
bourgeonner, et les autres cellules ne seront pas infectées. Le tamiflu® fonctionne car les
symptômes sont liés à la multiplication dans un grand nombre de cellules. Une autre protéine
antivirale est le Relenza®.
Evolution des virus Influenza
Deux propriétés en sont à l'origine :
le génome à ARN : la réplication se fait par une polymérase ARN dépendante qui n'est pas
très fidèle, d'ou un taux d'erreur important (1/10000) → mutation progressive
le génome segmenté : beaucoup d'échanges sont possibles
Les mutations progressives se font au hasard : on parle de dérive antigénique : il y a création de
nouveaux variants. Il y a une sélection naturelle des nouveaux virions les plus aptes à résister aux
anticorps neutralisants. Cependant, une immunité croisée partielle est observée. Cela donne lieu à
des épidémies (et non des pandémies).
Il y a sélection des mutants les plus aptes à proliférer : lorsque les mutations ne sont pas viables les
virus sont éliminés par sélection naturelle.
Ces nouveaux variants sont à l’origine de la mise à jour annuelle des vaccins contre les virus
Influenza (dont la grippe).
Pour l'échange de segments, on parle de cassure antigénique : il y a cette fois-ci création de
nouveaux sous-types, et donc plus d'immunité. C'est un mécanisme plus rare car il ne peut avoir lieu
qu’en cas de co-infection d’une cellule par deux virus Influenza différents. Le virus recombiné est
totalement nouveau et donc inconnu. Ce phénomène est très redouté parce qu’il pourrait donner lieu
à une pandémie.
Ex : rôle mélangeur du PC : le
PC peut être infecté par les virus
à cible α 2,3 et α 2,6. Si une
cellule se fait infecter par les
deux sous types, il peut y avoir
réassortiment génétique des 16
segments dans le noyau et donc
l'apparition d'un nouveau sous-
type pour lequel l'homme n'a
aucune immunité.
Remarque historique : En 1918, un oiseau contamine un PC avec le virus H1N1 qui s’adapte aux
récepteurs α 2,6 : c’est la grippe espagnole à l’origine d’une pandémie chez l'homme.
En 1968, le virus H3N2 type aviaire est à l’origine d’une épidémie de grippe à Hong Kong.
En 2003, le virus H7N7 est à l’origine d’une épizootie en élevage aviaire qui se transmet à l’homme
et apparaît sous forme d’une conjonctivite. Elle a entrainé la mort d’un vétérinaire qui était infecté
par une forte charge virale.
Les canards sont beaucoup utilisés pour étudier ces virus car ils sont beaucoup affectés par les
Influenza mais ils ne sont pas malades, ce sont juste des réservoirs de virus.