Le participe passé te réserve encore bien des surprises au sens

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Le participe passé te réserve encore bien des surprises au
sens propre comme au sens figuré
Au lieu de surprises, j'aurais dû écrire pièges. Cela aurait été plus juste.
Cette belle langue française que tu utilises pour exprimer tant de
sentiments n'a pas fini de te surprendre. Tu verras que certains mots
employés au sens propre réagissent d'une drôle de façon au sens figuré.
Attaquons ces pièges.
1. Certains verbes employés au sens propre
Exemple : coûter, valoir, vivre, peser, marcher, courir…
Tu n'accordes pas leurs participes passés parce qu'ils sont accompagnés
de compléments circonstanciels que tu confonds souvent avec des
compléments directs. Voilà le piège.
Les deux mille dollars que cet achat m'a coûté... (combien m'a-t-il
coûté ?)
b.
La somme que cette jupe a valu...
c.
Les douze grammes que cette lettre a pesé...
d.
Les trente minutes que j'ai couru, marché...
e. Les cinquante années que j'ai vécu...
a.
2. Ces mêmes verbes employés au sens figuré
Tu accordes leurs participes passés s'ils ont un complément direct placé
avant.
a) Les efforts que cet exercice a coûtés...
b) Les compliments que cette danse m'a valus...
c) Les dangers que j'ai courus...
d) Les belles années que j'ai vécues...
3. Participe passé d'un verbe impersonnel
Ce verbe n'a pas de complément d'objet direct. Tu ne l'accordes donc pas.
Quelle patience il nous a fallu !
b. Quelle chaleur il a fait !
(Patience et chaleur sont en fait "sujets réels".)
a.
4. Participe passé du verbe bénir
Il a deux formes: bénit(e) et béni(e).
Bénit, bénite
Ne s'emploie que comme épithète (complément du nom) quand il s'agit
d'une bénédiction religieuse et ne concerne que des objets:
Le pain bénit, de l'eau bénite
Béni, bénie
Cette médaille a été bénie par le prêtre...
5. DE PLUS
1. Lorsque le MOT (ou le CD) lié directement au participe est le pronom en, le participe
demeure invariable.
CD PP
Des tempêtes, j'en ai vu.
C'EST cela (en) QUE j'ai vu.
CD PP
Des pommes, j'en ai mangé.
C'EST cela (en) QUE j'ai mangé.
2. Le participe passé employé avec avoir suivi d'un infinitif s'accorde si le MOT (ou CD) est
placé avant le verbe et fait l'action exprimée par l'infinitif.
N
CD
PP
Les enfants que j'ai vus jouer formaient un joyeux groupe.
CE SONT les enfants QUE j'ai vus qui jouaient.
PP CD
La pièce que j'ai vu jouer m'a plu.
CE N'EST pas la pièce QUE j'ai vue qui jouait.
3. Le participe passé des verbes impersonnels demeure invariable.
PP
Les trois heures qu'il a neigé m'ont paru courtes.
PP
Les orages qu'il a fait ont ravagé les récoltes.
Un verbe impersonnel ne se conjugue qu'à la troisième personne du singulier. Le il ne
représente aucune personne.
Il neige
Il pleut
Il a neigé
Il a plu
Il aura neigé
Il aura plu
4. Les participes passés dû, cru, su, pu, voulu, fait et laissé sont invariables quand le MOT
(ou CD) qui suit est un infinitif placé après le verbe ou qui est sous-entendu.
PP CD
Nous les avons fait partir.
C'EST partir QUE nous avons fait.
PP CD
J'ai fait toutes les démarches que j'aurais dû. (faire)
C'EST faire... QUE j'aurais dû.
5. Le participe passé employé avec avoir est invariable quand le MOT (ou CD) lié au
participe passé est le pronom neutre le.
Idée
CD
PP
Ces élèves sont plus intelligents que je ne l'aurais cru.
C'EST cela (l') QUE j'aurais cru.
Le pronom l' représente l'idée que les élèves sont intelligents.
6. Le participe passé des verbes courir, coûter, dormir, peser, vivre, régner et valoir est
invariable quand le MOT (que) a valeur de prix, de poids, de durée, etc.
N
PP
Les années qu'il a vécu furent bien remplies. (la durée)
N
PP
Cet homme ne fait plus les cent kilos qu'il a pesé. (le poids)
7. Les participes passés, attendu, compris, entendu, excepté, vu, passé, y compris, etc.,
restent invariables lorsqu'ils sont placés devant un nom. Ils jouent le même rôle qu'une
préposition.
Prép
Vu votre situation, taisez-vous.
Vu a le sens de à cause de, qui est une locution prépositive.
Prép
Passé cette porte, on ne fume plus.
Passé a le sens de après, qui est une préposition.
Accord du PP des verbes pronominaux
1. Le participe passé des verbes pronominaux à sens passif s'accorde en genre et en
nombre avec le sujet.
S
PP
Ces manteaux se sont bien vendus.
CE SONT les manteaux QUI ont été vendus.
2. Le participe passé des verbes essentiellement pronominaux s'accorde toujours en
genre et en nombre avec le sujet.
S
PP
Les oiseaux se sont enfuis.
CE SONT les oiseaux QUI se sont enfuis.
- Ici, le verbe s'enfuir se conjugue toujours avec deux pronoms; c'est pourquoi il
est toujours ou essentiellement pronominal.
3. Le participe passé des verbes accidentellement pronominaux s'accorde si le
MOT (ou CD) directement lié au PP est placé avant le verbe.
CD
PP
Elles se sont blessées.
C'EST elles-mêmes QU'elles ont blessées.
N
CD
PP
Les sacrifices qu'elle s'est imposés …
CE SONT les sacrifices QU'elle a imposés à elle-même
N CD
PP
La tâche qu'elle se sont imposée …
CE SONT la tâche QU'elles ont imposée à elle-même.
4. Le participe passé des verbes pronominaux demeure invariable quand le MOT
(ou CD) lié directement au participe est placé après le verbe.
PP
CD
Vous vous êtes juré de dire la vérité.
C'EST de dire la vérité QUE vous vous êtes juré de dire.
PP
CD
Elle s'est cassé la jambe.
C'Est la jambe QU'elle s'est cassé.
5. Le participe passé des verbes pronominaux demeure invariable quand il n'y a
pas dans la phrase de MOT (ou CD) lié directement au participe.
CI
PP
Pierre et Marie se sont parlé.
C'EST à eux-mêmes QUE Pierre et Marie ont parlé.
Se représente à eux-mêmes.
Les présidents se sont succédé pendant deux décennies en Argentine.
C'EST à eux-mêmes QUE les présidents ont succédé…
Se représente à eux-mêmes.
6. Le PP des verbes se rire, se plaire, se complaire, se déplaire, se faire, se
laisser est toujours invariable.
Ils se sont plu.
Elles se sont ri de cette remarque.
Elle s'est laissé mourir.
Ils se sont fait l'écho de ces rumeurs désobligeantes.
Ces individus se sont complu dans leur médiocrité pendant des années.
Ma sœur et moi nous sommes déplu quelques fois.
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