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PROPOSITION DE SEQUENCE EN HISTOIRE - TERMINALE L ET ES
LE PROCHE ET LE MOYEN ORIENT, UN FOYER DE CONFLITS DEPUIS LA FIN DE LA
PREMIERE GUERRE MONDIALE
Le programme (B.O. spécial n°8 du 13 octobre 2011)
La question s’insère dans le thème 3 du programme d’histoire portant sur les
« puissances et tensions dans le monde depuis la fin de la Première Guerre
mondiale ». Il est possible d’y consacrer 6 heures. L’étude de la question a pour
finalité de « faire percevoir aux élèves les origines complexes des nombreux conflits
qui traversent la région » et de leur faire comprendre en quoi ces conflits ont une
résonnance planétaire. On s’appuie sur les acquis des classes de seconde et première
(des liens sont à faire en particulier le thème 2 du programme de première). Au
baccalauréat, sont possibles aussi bien une composition qu’une étude critique d’un
ou deux documents.
Bibliographie et sitographie sommaires (voir aussi http://eduscol.education.fr)
*H. Laurens et V. Cloarec, Le Moyen-Orient au XX è s., Paris, Colin, 2003.
Israël-Palestine », Les Collections de l’Histoire n°39, avril 2008.
Jérusalem », L’Histoire n° 378, juillet-août 2012.
*Article « Proche et Moyen-Orient contemporain » (rédigé par Nadine Picaudou et
Aude Signoles), in Encyclopédie Universalis.
En ligne :
*Le site du ministère de la Défense propose quelques dossiers et documents en
ligne : http://www.defense.gouv.fr/educadef/defense-et-programmes-
scolaires/offre-defense-pour-les-programmes-du-lycee/classe-de-terminale-generale-
series-economique-et-sociale-es-et-litteraire-l/histoire/le-proche-et-le-moyen-orient
* http://cartographie.sciences-po.fr/fr/cartotheque
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Une proposition de mise en œuvre
Plan
I. Une région qui concentre de multiples et puissants enjeux
A. Une situation géostratégique
B. Une mosaïque humaine
C. Des ressources convoitées
1. Les hydrocarbures
2. L’eau
II. Une histoire politique et diplomatique complexe
A. Un espace largement influencé par les grandes puissances
B. Les racines politiques des tensions et conflits régionaux
C. Les conflits autour de la création et de l’existence d’Israël
III. La montée de l’islamisme politique
A. L’émergence de l’islamisme politique
B. La diffusion de l’islamisme au Moyen-Orient
C. Le tournant du 11 septembre 2001
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Introduction
*Il est possible de partir de quelques images (diaporama) pour (ré)activer des
connaissances et montrer toute l’actualité de la question. Proche et Moyen-Orient
constituent, en ce but du XXI è siècle, une des grandes régions conflictuelles du
monde.
*Une définition précise du cadre géographique est nécessaire. Les expressions
renvoient à des découpages géopolitiques (point de vue européen) effectués il y a un
siècle :
- Le Proche-Orient : l’expression employée par les diplomates français dès la
fin du XIX è s. - désigne les régions orientales du bassin méditerranéen, de la
Turquie à l’Egypte [attention à la date en cas d’énumération des Etats] ; cette
région est aussi désignée par l’expression aujourd’hui datée de « Levant ».
- Le Moyen-Orient : expression employée et imposée par les Anglo-saxons
(Middle East) dès le début du XX è s.
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pour désigner une zone médiane entre
Proche et Extrême-Orient, centré sur le Golfe persique = un espace
géographique limité par le Levant à l’ouest, l’Iran, le Pakistan et l’Afghanistan à
l’Est ; il s’étend du sud du Caucase à la péninsule arabique. L’Egypte est incluse
dans cette région. L’expression de Moyen-Orient est de nature géopolitique.
*Il s’agit d’étudier cette gion depuis la « fin de la Première Guerre mondiale »,
c’est-à-dire depuis la disparition et l’éclatement de l’empire ottoman consécutif aux
traités de paix (1919-1920), de dégager les motifs et les formes de conflictualité, de
mesurer et de comprendre l’extraordinaire résonnance des conflits de cette région au
niveau mondial.
I. Une région qui concentre de multiples et puissants enjeux
L’approche et ici plutôt thématique et sur la longue durée.
A. Une situation géostratégique
Carte historique, par ex. p. 257 du manuel Nathan
Note : l’exemple de Suez (isthme
canal) permet de relier chacune des trois idées
suivantes.
Un carrefour « géographique » entre Afrique, Méditerranée orientale et Asie
occidentale, au climat semi-aride (unité climatique). Un espace ouvert.
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Le terme apparaît pour la première fois en 1902.
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Un espace qui se définit par les nombreux flux qui le traversent :
- humains (migrations des peuples),
- économiques : cf. par ex. les routes commerciales (au Moyen Age la région est
traversée par des flux reliant l’Occident à l’Extrême-Orient et l’Egypte tout
comme les ports de Syrie et Palestine sont des points de passage importants ;
au XIX s. le passage par Suez devient un enjeu pour les Européens //
colonisation ; évocation de la construction du canal de Suez, achevé en 1869,
qui évite le contournement de l’Afrique).
Une région qui attire les convoitises des grandes puissances dès le XIX è s. : il est
possible d’évoquer, au XIX è siècle, les rivalités entre La France (qui possède
d’importants intérêts dans les ports du littoral syro-palestinien et qui se présente
comme la protectrice des catholiques), la Russie (désireuse de s’assurer un débouché
maritime et qui jette son dévolu sur la région des détroits) et le Royaume-Uni (qui
souhaite à la fois sécuriser la route des Indes via Suez et contrecarrer les
ambitions russes). Les tensions peuvent déboucher sur des affrontements, à
l’exemple de la guerre de Crimée (1854-1856).
B. Une mosaïque humaine
On peut demander aux élèves d’illustrer la diversité ethnique et culturelle à partir
d’une carte (par ex. p. 258 dans le manuel Nathan), et apporter les éléments
d’explications suivants :
Sur le plan culturel, trois grandes groupes humains : les Turcs (installés sur le
plateau anatolien), les Persans (souligner la complexité de l’espace irano-afghan
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),
les Arabes (répartis dans la zone égypto-soudanaise, dans le Croissant fertile et la
péninsule arabe)
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. Donc une grande variété ethnolinguistique.
Sur le plan religieux, diversité également : une approche très pédagogique et bien
informée, prenant pour exemple l’Irak, est proposée dans une vidéo sur
www.lesite.tv (interview d’Antoine Sfeir accessible en suivant le lien :
http://www.lesite.tv/videotheque/0521.0029.00-antoine-sfeir-pourquoi-la-guerre-
en-irak-les-raisons-religieuses).
Deux idées importantes :
- L’islam est la religion majoritairement pratiquée, mais elle est marquée par
une diversité de courants. L’exemple de l’Irak permet de montrer et
comprendre l’opposition entre les courants sunnites
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(20 %) et chiites (55 %)
reste : Kurdes (25 %). Remarquer que Saddam Hussein était sunnite (comme
dans d’autres pays voisins, les minorités religieuses occup[ai]ent le pouvoir)
2
Dans les frontières de l’Iran actuel, quasiment la moitié de la population n’est pas persanophone d’origine.
3
Ces groupes humains sont également implantés hors des limites du Moyen-Orient : en Asie centrale pour les
Turcophones, au Maghreb pour les Arabes, au Tadjikistan pour les Persanophones.
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Courant de l’islam qui la tradition (sunna) du Prophète et de ses compagnons en tant que critère de foi.
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Sunnisme : courant majoritaire de l’islam (90 % environ des croyants)
qui s’appuie sur la sunna (tradition = ensemble des paroles, des actions
et des jugements du Prophète, tels qu'ils sont fixés dans les hadith).
Chiisme : courant de l'islam (9 % environ des croyants) du schisme
des partisans d'Ali à propos de la signation du successeur du
Prophète ; désigne aussi un ensemble doctrinal commun aux
musulmans qui se clament de ce courant (Druzes, Alawites, etc.). Le
chiisme est religion d’Etat en Iran.
- Existence de communautés chrétiennes (orthodoxes, Arméniens…) en Irak.
Note : il existe, en particulier dans le Croissant fertile, des minorités juives [sauf cas
israélien] et chrétiennes (11 communautés au Proche Orient : 6 rattachées à Rome, 5
séparées de Rome).
La présence des lieux saints des trois grands monothéismes (cf. carte p. 258
Nathan)
- La place particulière de Jérusalem, ville trois fois sainte. Il est possible, pour la
présentation des Lieux saints, de s’appuyer sur une carte (diaporama) et / ou
une vidéo illustrative disponible sur le site du Monde :
(http://www.lemonde.fr/voyage/video/2010/11/25/jerusalem-les-quatre-
quartiers-de-la-ville-trois-fois-sainte_1445129_3546.html) et de faire le lien
avec le thème 1.
Sur la longue durée, plusieurs moments et éléments caractérisent la
géopolitique de Jérusalem :
1) Le statut donné aux Lieux saints et la reconnaissance de l’importance
de cette ville
5
: au milieu du XIX e s., la protection des Lieux saints à
Jérusalem suscite une querelle entre grandes puissances
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. La France
propose sans succès l’internationalisation de la ville sainte. Les
oppositions dégénèrent en (et nourrissent) un conflit : la guerre de
Crimée. En 1856, le traité de Paris consacre la défaite du tsar. Dans les
années 1860-1880, Jérusalem profite de son accession au rang de
capitale régionale et de la redéfinition de son territoire
7
. Britanniques et
Français y demeurent très influents jusqu’en 1914. En dépit des accords
Sykes-Picot
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, les Britanniques souhaitent accentuer leur influence dans
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Jérusalem est au cœur de la question d’Orient.
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Tandis que les Britanniques favorisent l’immigration des Juifs vers la Palestine et instaurent un évêché
protestant à Jérusalem (1842), la Russie revendique un protectorat sur tous les orthodoxes (rétablissement du
patriarcat grec orthodoxe en 1845) et la France sur les catholiques ottomans (rétablissement du patriarcat latin
en 1847).
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Intégrant la plupart des Lieux saints, tel Nazareth dès 1872.
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En 1916 ; ils prévoient le partage du Levant en deux zones d’influence (britannique et française) et le placeent
de la Palestine sous administration internationale.
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