ses collègues dans une communauté hospitalière... D'autres, particulièrement sensibles à
l'échec, engageront le patient dans une série de thérapeutiques successives, toutes aussi
inefficaces les unes que les autres, alors que la seule attitude raisonnable serait que le
praticien dise au patient qu'il ne voit pas, personnellement, de solution adéquate à son
problème et l'engage éventuellement à demander un avis à un collègue.
De même, le patient se montrera difficile, méfiant, voire agressif si quelque chose dans
l'attitude du praticien évoque en lui des expériences désagréables de son passé.
Dans tous les cas, des mécanismes de transfert interviennent : projection du patient (du
praticien) sur le praticien (le patient) d'attitudes, de sentiments que l'on a eus auparavant vis-
à-vis de personnages significatifs du passé personnel.
Deux notions sont intéressantes, se sont la dépendance et la régression.
La dépendance
Le patient consultant le médecin lui abandonne, sur le plan symbolique tout au moins, une
part de son indépendance et s'en remet à lui pour une part de ses responsabilités et décisions.
Il s'établit ainsi entre patient et praticien une forme de dépendance (de même que l'enfant est
dépendant de ses parents). Cette situation particulière est, en général, bien acceptée de part et
d'autre et contribue à la confiance que place le patient en son médecin ainsi qu'aux soucis de
responsabilité et de prise en charge manifestés par le praticien vis-à-vis de son patient.
Cependant, dans certains cas, cette situation réactive, le plus souvent inconsciemment, des
conflits anciens de dépendance que le sujet a vécus en tant qu'enfant vis-à-vis du monde
adulte. C'est ainsi que certains patients pourront apparaître comme particulièrement difficiles,
discutant sans cesse les directives du praticien, essayant de contrôler ce qui leur est proposé,
manifestant des attitudes d'opposition, etc... ceci afin de ne pas vivre, si peu soit-il, cette
dépendance. Ces patients changeront souvent de médecin, feront fréquemment des sorties
exigées à l'occasion d'hospitalisations, feront de l'automédication, etc... (attitude de contre-
dépendance). De même, certains praticiens auront difficile à assumer ce rôle plus directif, ils
hésiteront à donner des avis, des conseils à leurs patients, leur laissant sans cesse le choix des
décisions et ils manifesteront de l'agacement lorsque le malade montre des attitudes de
dépendance et de passivité (« faites un effort, ne vous laissez pas aller, etc... »).
Au contraire, d'autres patients trouveront un bénéfice psychologique évident à se mettre en
situation de dépendance excessive vis-à-vis du praticien (« faites de moi ce que vous voulez...
mais cela doit réussir... »). Le praticien pourra, lui, également être tenté de prendre dans cette
relation un rôle excessivement directif, ne laissant au patient aucune possibilité d'initiative ni
de participation au traitement, cela se manifestera, entre autres, le plus souvent
inconsciemment, par une absence d'information au patient des éléments du diagnostic ou des
modalités de traitement.
La régression
Tout individu en situation de difficultés physiques ou psychologiques tend à manifester des
attitudes psychologiques régressives qui sont un retour à des comportements quelque peu
similaires à ceux qui étaient les siens à un stade infantile de son développement
psychologique. On rappellera que les réactions infantiles sont, par opposition aux attitudes
complexes de l'adulte, marquées par des attitudes simples, peu structurées, peu différenciées
et mal adaptées aux exigences du monde extérieur.