Correction du devoir d’économie Application concrète a) la masse monétaire est composée des billets, des pièces (monnaie divisionnaire) et des dépôts à vue. Dans le cas présent, elle a augmenté de 100 000 euros puisque la personne qui a fait le crédit, s’est vue crédité du montant du crédit sur son compte. Par conséquent, les dépôts à vue ont augmenté ici de 100 000 euros. b) Le refinancement est l’opération qui consiste pour une banque commerciale à emprunter des billets ou de la monnaie banque centrale auprès de la banque centrale. Dans le cas présent, le client a réglé un entrepreneur qui va déposer son chèque dans une autre banque que la banque populaire. La banque populaire va donc devoir 50 000 euros à la société générale. Or, les banques commerciales doivent se régler en billets ou en monnaie banque centrale. Par conséquent, la banque populaire devra se procurer 50 000 euros en monnaie banque centrale et devra donc se refinancer Questions de réflexion La masse monétaire doit croître au même rythme que la production pour ne pas créer de tension inflationniste. Si la masse monétaire croit plus vite que la production cela crée un excès de demande sur le marché des biens et services. En effet, cela voudrait dire qu’une partie de la masse monétaire aurait pour contrepartie non des rémunérations, mais du crédit et n’aurait donc pas fait l’objet d’une production préalable. Une économie monétaire présente des avantages liés aux trois fonctions de la monnaie vis-à-vis d’une économie de troc - la fonction d’unité de compte, permet à la concurrence de pouvoir s’exercer (les agents économiques peuvent comparer les prix), et crée donc une émulation. Cette émulation est un fondement du principe même d’économie de marché. Sans cette incitation, l’économie perd beaucoup de vigueur. Ce qui est le cas pour une économie de troc. - La fonction d’instrument d’échange permet la spécialisation des agents économiques et donc leur efficacité, voir productivité. En économie de troc, il peut être dangereux de trop se spécialiser au risque de ne pas trouver de personne avec qui échanger. Une économie monétaire par sa spécialisation sera donc plus productive et efficace. - La fonction de réserve de valeur permet l’existence d’un système financier. Cela donne aux agents la possibilité par exemple d’emprunter. Le crédit aux entreprises et aux ménages permet de soutenir la consommation et l’investissement et donc la croissance de l’économie. En économie de troc, il est difficile d’épargner (non stockage du bien à échanger, périssable,…) dès lors, il n’y a pas de possibilité pour les banques de fonctionner et d’accorder des crédits. Economie droit TSTG2 2006-2007 1 Question de cours La monnaie fiduciaire est composée des billets, des pièces. Le mot fiduciaire vient de fiducia qui veut dire confiance en latin. La confiance est nécessaire car la personne qui travaille ou échange obtient en échange des pièces ou des billets qui n’ont aucune valeur intrasèque (cela ne se mange pas, ou n’a pas d’utilité en soi même). La seule valeur de ces billets, est l’accord collectif qui sous-tend la possibilité de l’échanger contre des biens et des services. Cet accord tacite collectif, sorte de contrat social est d’ailleurs parfois ébréché en situation de crise ou de guerre. La confiance est alors rompue, et la monnaie fiduciaire est alors parfois délaissée pour revenir à une économie de troc. Culture économique L’union économique et monétaire n’est pas seulement une zone de libre échange des biens et services au sein de l’europe. L’intégration européenne va bien au-delà du commerce. Le passage à l’euro a entraîné de fait l’abandon de souveraineté des pays membres de l’euro sur leur politique monétaire ; et l’émergence d’une politique monétaire européenne commune. Comment fonctionne la politique monétaire européenne et quelle politique à mener l’europe ces dernières années ? La politique monétaire européenne est à la main de l’europe et non des états membres. Nous allons décrire ici les grands axes de son fonctionnement. Sa direction est assurée par un gouverneur qui lui seul décide de la politique monétaire. Le gouverneur n’a pas d’ordre à recevoir des gouvernements ou ministres de pays membres de l’union. Il est indépendant. Son indépendance lui permet d’échapper à toute pression politique (pression électoraliste). La banque centrale européenne a pour rôle de garantir la stabilité de la monnaie dans la zone euro. En d’autres termes, elle doit lutter contre l’inflation afin de garder un euro fort. Son moyen d’action passe par le contrôle de la masse monétaire. Elle faire en sorte de juguler des croissances trop rapides de la masse monétaire qui pourrait créer des tensions inflationniste. Ou au contraire, relancer l’économie par l’injection de monnaie quand l’économie est atone. La masse monétaire étant composé à 90% de dépôts à vue, elle ne peut avoir un contrôle direct sur celle-ci. C’est donc par l’intermédiaire du coût du refinancement des banques commerciales (taux d’intérêt directeur) que la banque centrale peut agir. Sa politique va variée selon les circonstances. La banque centrale européenne a eu trois positions différentes dans les dernières années : une baisse de son taux d’intérêt directeur, une stabilisation de celui-ci, et enfin une hausse du taux d’intérêt directeur. Chacune de ces politiques répondait à un environnement et un objectif différent. - Avant les années 2000, la BCE baissait ses taux de façon à relancer l’économie. Une baisse du taux d’intérêt directeur se répercute sur le taux d’intérêt proposé par les banques commerciales en matière de crédit aux ménages ou aux entreprises. Le crédit moins cher favorise la consommation Economie droit TSTG2 2006-2007 2 - - et l’investissement des ménages. Deux moteurs de la croissance économique sont donc activés. De 2000 à 2003, la bce stabilise son taux. En effet, la crainte de reprise de l’inflation l’incite à une croissance de la masse monétaire modérée. Ce que permet cette non baisse des taux. Depuis la bce a révisé à la hausse son taux d’intérêt directeur qui est passé de 2% à 2,25%. L’objectif est renchérir le coût du crédit pour juguler l’augmentation de la masse monétaire et donc de l’inflation. Cette politique s’impose à elle du fait du contexte naturellement inflationniste provoqué par la crise pétrolière. La politique monétaire européenne peut être un instrument de reprise de la croissance européenne à travers une baisse de son taux d’intérêt directeur. Cependant, cette attitude n’est possible que dans un environnement non inflationniste. Selon le contexte, la BCE ajuste son taux d’intérêt directeur en arbitrant entre inflation et reprise de l’économie. L’équilibre est précaire et délicat et ses marges de manœuvre sont faibles. Economie droit TSTG2 2006-2007 3