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perception réaliste de la Création est transfigurée, elle dévoile Dieu.
C’est une expérience intérieure qui reste enracinée dans le réel
physique au cœur de laquelle se découvre une communion spirituelle
organique qui peut favoriser l’illumination. On entrevoie l’unité de la
Création dans la pensée du Créateur, une unité à laquelle l’homme est
intégré non pas seulement subie mais participative, car c’est pour lui
qu’elle est ordonnée. Il en est l’objet, il n’en est pas sujet, il est sujet de
Dieu.
C’est le regard de la vie. On en perçoit toute la générosité et
son unité. Le chemin de l’esprit de pauvreté par lequel l’homme
découvre sa place, toute sa place. C’est une kénose de l’amour dans la
lumière d’un amour infini où l’on s’effondre pour se consumer dans la
kénose divine qui vient en nous s’effondrer également,
scandaleusement. On n’éprouve plus besoin de posséder, on a tout.
C’est la richesse de la vraie pauvreté, celle d’un Dieu fait homme qui
puise sa toute puissance dans une infinie pauvreté et faiblesse.
2e – Le regard de concupiscence et de mort, c’est celui qui
veut comprendre pour mieux dominer et posséder. C’est celui de la
déduction et de l’analyse tourner vers soi-même qui ne comprend la
réalité des lois dans la seule intention de maîtriser la vie pour la
satisfaction des puissances basses. Il tend à se dresser au niveau du
Créateur, il veut être celui qui proclamera : « voyez, je maîtrise la
mort et la vie ; je vous l’avais bien dit, on a plus besoin de Dieu ! »
L’âne ne rie plus, il pleure.
C’est le regard de la possession, de l’appropriation pour
soi, dans lequel et par lequel le sujet veut et va jouir ; il affirmera que
c’est pour le bien de l’humanité, il est urgent d’en douter !
C’est un regard de mort, car qui possède introduit la mort.
Il est celui de la science actuelle qui s’est aliénée de tous les vices
d’orgueil. Elle est sur le point de saisir la vie, de la réduire à sa
volonté, en même temps, dans un mouvement parallèle, elle ne cesse
de tuer et de justifier cette constante de mort par sa volonté apparente
de servir la vie. On n’est pas tenu de la croire.
C’est le même regard qui s’apprête à salir l’innocence parce
que cette qualité morale et spirituelle n’est pas mesurable, n’est pas
quantifiable. L’innocence comme la beauté dérange, fait peur. La
qualité en ces temps ne procède plus que du principe faux et effrayant
du confort que l’on désigne sous le terme mortifère de la qualité de
vie ! Connaissons-nous un terme plus insidieux, plus toxique que
celui-là ? Il porte la marque d’une société éprise d’elle-même,
satisfaite de sa gloire. Elle met sa seule force dans la puissance de ses
jarrets.