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Conseil Général des Alpes Maritimes Page 5 16/04/2017
(bouleau) à 300 litre d'eau (saule) par jour, voire beaucoup plus si l'eau est disponible). Les
scolytes limitent ainsi le pompage de l'eau dans le sol et la nappe superficielle par les arbres
adultes, au profit des graines et des jeunes plants, tout en diminuant le risque d'incendie. Les
scolytes accélèrent ensuite fortement la décomposition du bois mort (de résineux notamment)
qui produira plus rapidement un humus forestier favorable à la pousse des futurs arbres et à
une meilleure rétention de l'eau dans le sol.
Néanmoins, c'est surtout le risque phytosanitaire et la perte apparente de revenus que voit le
sylviculteur ou le propriétaire forestier qui craignent toujours une pullulations d'insectes
mangeurs de bois et/ou des champignons qui les accompagnent, pouvant engendrer une
catastrophe plus étendue et plus dommageable que la tempête elle-même. Ces atteintes
suivent souvent les périodes de forte sécheresse ou de sécheresses répétées, et elles peuvent
accroître de 30 % les volumes d'arbres (morts ou mourants) renversés par les tempêtes qui
suivront, et jusqu'à 50 voir localement 100 % si le vent est très violent.
COMMENT LUTTER ?
La lutte contre les scolytes est délicate, d'abord du fait de leur mode de vie : ils passent en
effet la plus grande part de leur vie sous l'écorce (où on lui connaît peu de prédateurs, hormis
des bactéries ou acariens qui peuvent attaquer ses oeufs, ensuite parce qu'en les éliminant par
des moyens chimiques (insecticides), on permettrait aux arbres stressés de vivre et
évapotranspirer plus longtemps, en continuant à épuiser la ressource en eau en temps de
sécheresse (risque accru d'incendie et de maladies), ou
Plusieurs modes de lutte sont possibles :
L'écorçage des grumes abattues, ou des arbres tombés après une tempête, permet
d'éviter que des scolytes ne s'y installent et y pondent, leurs larves ne pouvant en effet
vivre et grandir que sous l'écorce d'arbres fraîchement abattus ou tombés. Les adultes
issus de ces larves pourront alors ensuite s'attaquer à des arbres proches et assez
affaiblis pour y être vulnérables. En écorçant les grumes après abattage ou suite à une
tempête on évite ou au moins on limite le développement des populations de scolytes.
Le piégeage des adultes. Les adultes sont en effet attirés par les odeurs des arbres
auxquels ils sont attachés (et en particulier des arbres malades ou en déficience
physiologique, par exemple du fait d'une sécheresse). On peut donc attirer les adultes
vers des pièges à phéromones ou qui reproduisent le spectre d'odeurs d'arbres malades.
Cette méthode est en particulier efficace après une tempête, quand dans un endroit de
nombreux arbres sont cassés ou abattus - et en particulier s'il s'agit d'arbres d'une
même espèce, ce qui n'est pas rare dans des régions où la forêt est cultivée.
Une meilleure protection du sol, et si nécessaire sa restauration, ainsi qu'une meilleure
gestion de l'eau, de manière à mieux la retenir en forêt (pour limiter l'impact des
sécheresse), alors que depuis le moyen âge on a surtout drainé et asséché les forêts. Il
semble qu'une biodiversité élevée des arbres (ce qui implique l'usage de sujets issus de
souches locales et adaptées au substrat, nés de graines et non clonés ou bouturés) et
leur plantation en mélange soit favorable à moins de pullulations et à une meilleure
résilience, mais de nombreuses inconnues persistent en raison du réchauffement
climatique attendu (Dans les forêts polonaises et Bélarus de Białowieskiej les
pullulations semblent toutes corrélées à des stress climatiques, mais elles restent
localisées).