Adriaan Willaert

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Adriaan Willaert
Ave Virgo
Tu es sans souillure, intacte et pure, ô Marie.
Salut ô Vierge, fiancée de Dieu,
sanctuaire de l’Esprit Saint,
dans lequel, au-delá de la nature,
par un mystère merveilleux,
le Verbe s’est fait chair
et toi mère immaculée du Christ Rédempteur.
O Marie, bénie entre les femmes,
toi seule fontaine de vertus et
salutaire porte du ciel,
toi seule es mère de grâce,
toi seule espérance des
pauvres et notre avocate
devant la face du Seigneur.
C’est donc avec raison que,
pleurant nos fautes
en cette vallée de larmes,
nous recourons à toi.
Prie le Seigneur pour nous,
car nous regrettons nos péchés.
Prie-le sans cesse,
pour que sa seule clémence
nous pardonne. Amen.
Adriaan Willaert
Lauda Ierusalem
Loue le Seigeneur, Jérusalem,
loue ton Dieu, ô Sion.
Car il a renforcé les bâcles de tes portes,
il a béni tes enfants dans ton giron.
Il a établi ton royaume en
royaume de paix
et de la graisse de froment il te rassasie.
Il envoie son verbe sur terre;
rapide court sa parole.
Il dispense la neige comme laine,
comme cendre il répand le givre.
Il fait descendre sa glace par bouchées;
à sa froidure, qui pourra tenir?
Il enverra sa parole et les fera fondre;
son esprit soufflera et les eaux couleront.
Il annonce sa parole à Jacob,
sa justive et ses jugements à Israël.
De la sorte il n’a traité aucun peuple
et il ne leur a pas révélé ses jugements.
Gloire au Père, au Fils et à l’Esprit Saint,
comme il était au commencement,
maintenant et toujours
et dans l’éternité des siècles.
Amen.
Cypriaan de Rore
Schiet’Arbuscel
Pur arbrisseau, dont les branches ni le feuillage
Ne suscitèrent jamais mes ardents soupirs
Et dont toujours, d’où que souffle la brise,
je sens l’odeur qui me donne envie de pleurer:
Si un jour à ton ombre je pouvais
Calmer une si fervente envie et de si pressants désirs
Mes peines seraient douces, doux mon martyre,
Tout mal serait doux, douce toute affliction.
Mais puisque’une mauvaise fortune m’empêche
De reposer, fatigué, sous les belles branches vertes
Qui plongent leurs racines dans mon coeur,
Il faut que je brûle, que je gémisse et aspire
Amettre fin à ma vie misérable et malheureuse:
Sous cette étoile je me suis laissé prendre.
Adriaan Willaert
Douleur me bat
Douleur me bat et Tristesse m’afolle,
Amour me nuyt et malheur me consolle,
Vouloir me suit, mais ayder ne me peult:
jouÿr ne puis d’ung grant bien qu’on me veult.
De vivre ainsi, pour Dieu qu’on me decolle!
Adriaan Willaert
Vecchie letrose
Vieilles grognons, vous ne servez à rien d’autre
Qu’à être aux aguets pour prendre sur le fait
Tire, tire, tire, tire au bâton,
Vieilles grognons, décrépites et folles.
Giaches de Wert
Saule, Saule
Saül, Saül, pourqoui me persécutes-tu?
Qui es-tu, Seigneur?
Je suis le Jésus que to persécutes;
Il t’est dur de te cabrer contre l’aiguillon.
Seigneur, que veux-tu que je fasse?
Lève-toi, entre dans la ville et l’on te dira ce qu’il te faut faire.
Giaches de Wert
Egressus Iesus
Sortant de là, Jésus
se retira dans la région de Tyr et de Sidon.
Et voici qu’une femme de Canaan, étant sortie
de ce territoire, lui cria ces paroles:
Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David:
ma fille est fort malmenée par un démon.
Mais il ne lui répondit pas un mot.
Alors ses disciples, s’approchent,
insistaient auprès de lui en disant:
Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris.
A quoi il répondit ainsi:
Je n’ai été envoyé que pour les brebis
perdues de la maison d’Israël.
Mais elle vint se prosterner devant lui
et dit: Seigneur, aide-moi.
Il lui répondit ainsi:
Il ne convient pas de prendre le pain des enfants
et de le donner aux chiens.
Mais elle dit: Plûtot oui, Seigneur,
car aussi bien les petits chiens mangent des miettes
qui tombent de la table de leurs maîtres.
Alors Jésus lui répondit ainsi:
O femme, grande est ta foi:
qu’il te soit fait selon ton désir.
Giaches de Wert
Giunto alla tomba
Arrivée à la tombe, où pour son esprit vivant
Le Ciel avait ordonné une douloureuse prison,
Dépourvu de couleur, de chaleur, de mouvement.
Il regarda, le visage déjà de marbre à la vue de ce marbre,
Déversant à la fin des torrents de larmes
Il émit un faible hélas et dit:
O pierre si aimée et si amère
Qui gardes à l’intérieur ma flamme, à l’extérieur mes pleurs!
Ce n’est pas pour la mort
mais pour des cendres vivantes
Que tu formes un réceptacle où l’amour est caché.
Je sens au froid que tu dégages les flambeaux éteints,
Moins aimables certes mais non moins chauds au coeur.
Prends donc ces pleurs et ces baisers
Prends-les, car je suis plongé dans l’affliction,
Et donne-les du moins, puisque je ne le puis,
Aux chers restes que tu as en toi.
Giaches de Wert
Tu Canti
Tu chantes et je chante moi aussi,
Délicieux petit oiseau, mais ton chant et le mien
N’ont pas, hélas, la même cause:
Le tien naît de l’allégresse,
Le mien du désir
De cacher le martyre
Qui me consume, et les larmes angoissées.
Adriaan Willaert
Quante volte diss’io
Combien de fois n’ai-je pas dit
Rempli de stupeur:
“Elle doit être née au paradis!”
Ils m’avaient tellement plongé dans l’oubli,
La divine démarché,
Le visage, les paroles et le doux rire,
Et m’avaient tellement séparé
De l’image véritable,
Que je soupirais:
“Comment suis-je venu ici, et quand?”
Croyant me trouver au ciel
Et non là ou elle était.
Depuis lors j’aime tant
Cette verdure, qu’ailleurs je ne trouve pas de repos.
Cypriaan de Rore
Mia benigna fortuna
Mon destin favorable et vivre en joie,
Les jours heureux et les tranquille nuits
Et les soupirs langoureux et le doux style
Qui résonnait d’habitude en vers et en rimes,
Se sont transformés en chagrin et en pleurs,
Ils me font hair ma vie et aspirer à la mort.
Apre, cruelle et inexorable mort,
Tu me donnes une raison de ne plus vivre en joie
mais de passer ma vie en pleurs
En jours sombres et en tristes nuits;
Mes profonds soupirs ne vont pas en rimes
Et mon terrible martyre est plus fort que tout style
Cypriaan de Rore
Vous scavez bien
Vous sçavez bien, madame souveraine,
Que douleur est d’attendre et de languir.
Si pesant fait ne puis plus soustenir:
Secourez moy, belle de pitié plaine.
Cypriaan de Rore
Fratres, scitote
Frères, sachez que le Seigneur Jésus,
la nuit où il était livré, prit du pain,
le bénit et le rompit
pour le donner à ses
disciples, en disant:
Prenez et mangez:
ceci est mon corps, qui sera livré pour vous.
Faites ceci en mémoire de moi.
Giaches de Wert
Amen, amen dico vobis
En vérité, en vérité je vous le dis:
vous vous lamenterez et pleurerez,
tandis que le monde se rèjouira.
Vous serez, certes, dans la tristess,
mais votre tristesse se changera en joie.
La femme, sur le point d’accouches, s’attriste,
parce que son heure est venue;
mais quand elle a mis son enfant au monde,
elle oublie ses douleurs, à cause de sa joie.
Giaches de Wert
Vox clamantis
Voix de celui qui crie dans le désert:
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
Tout ravin sera comblé,
toute montagne et colline sera nivelée,
les sentiers torueux deviendront droits,
les chemins raboteux seront aplanis.
Et toute chair verra le salut de Dieu.
Cypriaan de Rore
Agimus tibi gratias
Nous te redons grâce,
Dieu, roi tout-puissant,
pour tous tes bienfaits,
tou qui vis et règnes
dans tous les siècles de l’éternité,
Amen.
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