Il pria seul sur la montagne. Jésus était irrésistiblement fasciné par la majesté et la solitude des mon-
tagnes. James Stalker suggéra que, lorsqu’Il arrivait dans une nouvelle ville, le Seigneur se demandait tout
d’abord quel était le plus court chemin pour gagner la montagne, exactement comme des voyageurs cher-
chent la route qui mène au meilleur hôtel.
Jésus n’appréciait pas seulement la solitude dans le temps et dans l’espace, mais encore celle de
l’esprit, qui est beaucoup plus difficile à atteindre. Considérons l’affirmation paradoxale : « Un jour que Jé-
sus priait à l’écart, ayant avec lui ses disciples [ . . . ] » (Lc 9.18). Apparemment, Il possédait une telle facul-
té de se retirer et se concentrer, que même leur présence ne troublait pas la solitude de Son esprit.
LES OCCASIONS OU JESUS PRIA
Luc en rapporte neuf : à Son baptême (Lc 3.21), après une journée de miracles (Lc 5.15-16), avant de
choisir Ses disciples (Lc 6.12), avant la première prédiction de Sa mort (Lc 9.18), sur la montagne de la
Transfiguration (Luc 9:29), avant d’enseigner aux disciples comment prier (Luc 11:1), quand les soixante-
dix revinrent avec leur rapport (Lc 10.21), dans le jardin de Gethsémané (Lc 22.39-46), et sur la croix (Lc
23.34, 46).
Etudions ces passages, ainsi que d’autres événements de Sa vie qui incitaient à la prière, et nous rece-
vrons de précieuses instructions pour notre vie de prière personnelle.
Jésus priait le matin, quand il faisait encore sombre (Mc 1.35) et le soir, après avoir accompli son tra-
vail quotidien (Mc 6.46).
La prière précédait toujours les crises. C’est pendant que Jésus priait que le Saint-Esprit descendit sur
Lui, et que le silence du ciel fut rompu par la voix du Père témoignant de Sa filiation divine (Lc 3.21-22). Il
ne choisit Ses douze disciples, un événement qui semble insignifiant, mais qui pourtant fait date dans
l’histoire du monde — qu’après avoir passé une nuit en prière (Lc 6.12-13). Ils ne devaient pas uniquement
être Ses compagnons, mais encore les messagers de Son enseignement après Son départ. Ce fut après une
période particulière de prière qu’Il leur ouvrit Son cœur, disant qu’Il allait bientôt souffrir et mourir (Lc
9.18, 21-22). La transfiguration fut une réponse à Sa prière (Lc 9.28-36). La prière était la cause, la transfi-
guration le résultat.
La prière précédait les hauts faits. Quand Il nourrit les quatre mille hommes (Mt 15.36) ; les cinq mille
hommes (Jn 6.11) ; Il marcha sur la mer (Mt 14.23-33) ; Il ressuscita Lazare (Jn 11.41-42) ; Il délivra
l’enfant possédé (Mc 9.16-29) : tous ces miracles furent l’aboutissement des prières qui les avaient précédés.
La prière suivait les hauts faits. Quand nous devons affronter des situations épineuses ou des besognes
difficiles, nous nous réfugions instinctivement dans la prière. Mais une fois que la crise est passée, que la
tâche est accomplie, nous avons tendance à nous appuyer de nouveau sur nos propres facultés ou sur notre
propre sagesse. Dans de telles circonstances, Jésus sut se préserver de ce danger en priant. Après ce qui avait
été peut-être l’un des jours les plus réussis de tout Son ministère, Il est écrit qu’au lieu de rechercher la po-
pularité, Il renvoya la foule et se rendit sur une montagne pour prier (Mt 14.23). Nous ferions bien de suivre
notre divin modèle en cela.
Une grande quantité de travail suscitait une prière supplémentaire. La vie de notre Seigneur était ex-
ceptionnellement remplie. L’ampleur de Sa tâche exerçait une pression constante. Parfois Il n’avait pas
même le temps de prendre Ses repas, mais Il ne laissa jamais les foules faire obstacle à la prière. Nous avons
tendance à prétexter que le poids de nos affaires nous empêche de prier, Jésus y aurait trouvé une raison de
consacrer davantage de temps à la prière (voir Lc 5.15-16 ; Mc 1.35 ; Lc 4.42 ; Jn 6.15).
La prière aidait à affronter les grands chagrins. Homme de douleur, Il souffrait profondément du ma-
térialisme grossier de Son peuple et d’un manque tragique de compréhension de la part de Ses disciples. La
plus grande de toutes les douleurs devait être le « châtiment » et « l’abandon » du Père. A cause de cela, Il se
fortifia par la prière (Mt 26.36-46 ; Jn 6.15 ; 11.41-42 ; 12.28).
I1 mourut en priant. L’habitude de toute une vie ne peut être étouffée, même à l’heure de la mort. Sa
dernière parole fut une prière confiante (Lc 23.46).