¤ SURTOUT le maintien du parlementarisme : le vote des lois, du budget et le contrôle
de l'activité gouvernementale.
b) TROIS éléments majeurs de rupture avec la IVe République
¤ la séparation des pouvoirs :
Ce principe n'est textuellement pas inscrit dans la constitution mais les applications en sont
multiples : ainsi l'interdiction du cumul de la fonction gouvernementale et du mandat parle-
mentaire. Surtout, le gouvernement procède du seul président de la République (art 8).
¤ l'affaiblissement du parlement (significatif : Titre II sous la IVe, titre IV sous la Ve)
+ le parlement ne crée plus le gouvernement.
+ le pouvoir législatif est encadré : le parlementarisme rationalisé (ou régénéré)
- dans son fonctionnement : ex : ordre du jour défini par le gouvernement, perte de la
maîtrise du calendrier et 2 sessions ordinaires jusqu'en 1995.
- SURTOUT dans son activité législative : la limitation du domaine de la loi (art 34)
aux matières définies par la constitution ; la concurrence référendaire ; l'initiative
partagée et même réduite en matière financière ; le refus du débat imposé par l'exécutif :
le 49/3 : responsabilité sur tout ou partie d'un texte adopté sans discussion sauf si motion de
censure, le vote bloqué ; le contrôle de constitutionnalité par un Conseil Constitutionnel.
- dans ses capacités de contrôle de l'action gouvernementale : un contrôle-surveillance
allégé : ex la fin des interpellations au profit des questions posées au gouvernement, des
commissions d'enquête sans grands moyens techniques et un contrôle-sanction très encadré
(art 49) : "l'improbable censure" (B.François) : motion de censure = 1/10 e des députés, 48 h
après son dépôt, majorité absolue des votants !
¤ l'instauration d'un exécutif fort et à 2 têtes
+ un bicéphalisme
- Un président de la République à l'autorité accrue (Titre II : Le président de la
République) : par l'élection, un surcroît de légitimité : le grand collège : 80 000 grands
électeurs au sein desquels les parlementaires sont minoritaires ; par les pouvoirs inédits en
République et parfois en propre (sans contreseing) : article 16, référendum 11, surtout
nomination du chef de gouvernement sans oublier la dissolution.
- Un gouvernement à la conduite des affaires : Art 20 : "le gouvernement détermine et
conduit la politique de la Nation".
Une innovation de la Constitution de 1958 : une définition constitutionnelle de la fonction
gouvernementale et l'inventaire des moyens affectés pour remplir ses missions. Titre III
(art 20 à 23 inclus)
De nombreuses attributions propres : d'ordre exécutif : ex le pouvoir réglementaire,
responsable de la défense nationale, nomme aux emplois civils et militaires sous réserve des
pouvoirs du président de la République ; d'ordre législatif : ex droit d'initiative, engagement
de la responsabilité du gouvernement…
D'autres partagées avec le Président de la République (pouvoir de nomination, pouvoir
réglementaire général)
+ un bicéphalisme problématique : difficile de dire qui gouverne ? constitutionnellement
parlant c'est le premier ministre (art 20) mais le président avec ses pouvoirs dont celui de
nomination discrétionnaire ?
Un mixte constitutionnel, ambigu puisqu'il juxtapose de 2 logiques contradictoires :
- la logique parlementaire : un gouvernement aux affaires responsable devant le seul
Parlement puisqu'il devient après sa nomination, juridiquement indépendant de celui qui l'a
nommé (ainsi que de Gaulle le déclare en septembre 1958 devant les "constituants").
- la logique présidentielle : un gouvernement nommé par le détenteur de l'autorité de
l'Etat, qui en exécute les volontés et qui lui rend des comptes.