collectif « sauvons les forets publiques francaises - FSL

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COLLECTIF
« S.O.S FORÊTS EN DANGER
- Quelles forêts pour nos enfants ? »
Lorraine
GECNAL
Sarreguemines Forbach
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Objet :
Conséquences de la politique forestière française sur la biodiversité en Lorraine
Copies:
Monsieur le Secrétaire de la CBD Organisation des Nations Unies,
Monsieur le Président de l’Union Internationale de Conservation de la Nature
Monsieur le Directeur Général de l’Environnement – Commission Européenne
Monsieur le Président de la République française
Monsieur le Premier Ministre
Monsieur le Directeur du Muséum National d’Histoire Naturelle
Monsieur le Préfet de Région Lorraine
Monsieur le Président du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel
Nancy, le 4 Mars 2011
Monsieur le Commissaire Européen en charge de l’Environnement,
Le président de la République française, Monsieur Sarkozy, demande dans sa lettre du 27
Janvier 2010 à Hervé Gaymard, président du conseil d’administration de l’Office National des
Forêts (ONF), de tenir compte de 2010, année internationale de la Biodiversité.
L’orientation nérale pour la forêt française qu’il fixe est cependant entièrement tournée
vers une augmentation de la production et de la productivité. 21 millions de m3 de bois
supplémentaires dont 9 millions de m3 de Bois d’œuvre sont attendus d’ici 2020, ce qui
correspond à une augmentation de 40 % des volumes exploités en Forêts.
Une lecture attentive du rapport « Gaymard » du 28 Juillet 2010, confirme ces orientations
très productivistes. Ce rapport préconise pour atteindre les objectifs fixés par Nicolas
Sarkozy :
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- la réalisation d’importants investissements en voirie forestière et places de dépôts et
pour le moyen terme, en plantations ou replantations.
- le raccourcissement des âges d’exploitations.
- une mécanisation « beaucoup plus large et même généralisée à l’ensemble des travaux
réalisés en forêt, de récolte comme de sylviculture ».
- l’intervention dans les massifs sous-exploités en particulier dans les forêts de montagnes
pour lesquelles « il conviendra de prévoir un plan d’action spécifique, ce qui suppose une
nouvelle politique ambitieuse, avec le développement à grande échelle du débardage par
câble. »
Dans la Proposition n°3 : Réinvestir en forêt, les vieilles forêts sont également visées par
cette frénésie de production, contre-vérité scientifique
à l’appui :
« De larges zones de nos forêts sont en état de surcapitalisation et il est urgent, d’un point
de vue économique, mais aussi écologique, de les récolter et de les renouveler, avant qu’une
tempête, une sécheresse, le feu ou une attaque de parasites ne viennent décimer ce qu’il a
fallu des dizaines d’années à produire. Les forêts vieillies sont vulnérables, surtout dans un
contexte de réchauffement climatique. »
Or il s’avère que ces propositions sont dé mises en place partout en France sous les
ordres de la Direction nationale de la commercialisation à l’ONF. La fonction de production
de bois doit payer l’ensemble des services d’intérêts généraux fournis par la Forêt, et
l’augmentation des récoltes de bois devient une obligation pour équilibrer le budget, en
complément des suppressions de poste.
Les directives déclinées au sein de l’ONF vont même jusqu’à recommander un retour aux
boisements résineux en plaine
, qui ont pourtant fait la preuve de leur fragilité face aux
épidémies et aux aléas (premiers peuplements ravagés par la tempête de 1999). La
campagne de communication lancée actuellement par la Fédération Nationale du Bois sur ce
sujet vise à étendre cette orientation à toutes les forêts, alors qu’elle s’est déjà soldée par le
passé par un fiasco économique en plaine, et que cette mesure affaiblirait considérablement
les fonctions écologiques essentielles des forêts.
Ces orientations, qui n’ont pas été réfléchies à l’échelle d’un plan pluriannuel régional de
développement forestier, ne se traduisent pas par un « produire plus en protégeant mieux »
comme affiché mais par :
JC Génot, A. Schnitzler
Orientations Nationales d’Aménagement et de Gestion, ONF….
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- des visites de responsables de la direction nationale de la commercialisation
tenant des discours ultra-productivistes frisant l’irresponsabilité. Que ce soit en
dans les sites Natura 2000 des Hautes Vosges ou du plateau lorrain, ces
responsables déclarent inlassablement entre autres « ne plus vouloir voir un
arbre de plus de 50cm de diamètre debout » et se moquent ouvertement de la
biodiversité et des directives européennes Natura 2000,
- des pressions directes sur les agences locales pour viser les plans
d’aménagement à la hausse en termes de volumes produits, sans tenir compte
des autres fonctions de la forêt,
- des coupes rases de superficie inégalée depuis des décennies, y compris dans
des futaies mâtures, déjà constatées en forêt domaniale de Rambouillet (Ile-de
France) ou en forêt domaniale de Darney (Vosges)
- Un appel à l’enrésinement (plantation de résineux) !
- des pressions directes sur les rédacteurs des « documents d’objectifs » Natura
2000 confiés à l’ONF, pour réviser à la baisse les objectifs de préservation de la
biodiversité
- une diminution drastique des postes d’agents de terrain à l’ONF (-18% depuis
2002) que le rapport Gaymard recommande de poursuivre au même rythme,
avec une fragmentation des tâches qui consiste notamment dans les faits à
exclure la prescription des coupes de bois et des travaux du contrôle
réglementaire effectué par les agents.
- une répression antisyndicale contre les agents osant résister à cette politique. Le
malaise est grand chez le personnel de l’Office National des Forêts, les nombreux
suicides d’agents en sont le témoignage dramatique.
Parallèlement et dans la suite logique du rapport « Gaymard », on découvre dans la presse
des encarts publicitaires de multinationales de la filière « Bois Energie », qui sont les
premiers bénéficiaires de cette politique, se vantant de construire de nouvelles centrales
bois-énergie pour « nettoyer la forêt »
, oubliant que les énergies renouvelables doivent se
développer de manière durable et non au détriment de la biodiversité, des sols, de la
couverture forestière essentielle à la régulation climatique et au cycle de l’eau.
Concernant la Biodiversité, le rapport « Gaymard » se contente de citer les dispositifs déjà
existants : Réserves, Natura 2000, îlots de sénescence, directives de maintien des arbres
morts. La seule nouveauté étant le Parc National « Forêt de Feuillus de Plaine » qui ne
Publicité VEOLIA DALKIA « Pour nous nettoyer la forêt c’est créer de l’électricité et de la chaleur »
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concerne qu’un secteur forestier en France en dehors de la Lorraine. Ces dispositions
minimales, en contradiction totale avec la « Trame Verte et Bleue », la mise en place d’un
réseau écologique par ailleurs encouragée par le « Grenelle de l’Environnement »,
permettront-elles de compenser l’impact de la surexploitation sur la Biodiversité ?
Parmi tous les habitats européens, en particuliers français, la Forêt est certainement le
milieu ayant subi le moins de modifications majeures pour la biodiversité. La modification
de nos paysages depuis les années 1950 a contribué à diriger la plupart des espèces vers la
Forêt, en faisant ainsi un habitat refuge pour la biodiversité. Les vieux peuplements abritent
environ les deux tiers de cette biodiversité
En ce qui concerne la Lorraine, la forêt publique avec ses 570 000 Ha sur 850 000 Ha de forêt
au total soit 35% de la superficie régionale, est un véritable réservoir européen et
transfrontalier de biodiversité.
Les forêts à forte naturalité de moyenne montagne du Massif Vosgien, qui font l’objet d’un
programme européen « Life + », abritent encore le Grand Tétras, la Chouette de Tengmalm
ou encore le Lynx et tout un cortège d’espèces protégées. Les Sapinières et Hêtraies sont
classées habitats d’intérêt communautaires de la directive européenne « Habitats-Faune-
Flore » et l’habitat prioritaire 91DO* - Forêts de bouleaux, forêts tourbeuses- est bien
représenté. Les forêts feuillues de plaine et de plateau sont des bastions pour des espèces
affectant les futaies mâtures telles que le Gobe-mouche à collier ou encore la Cigogne Noire
concernant l’Avifaune, la Barbastelle et le Vespertilion de Beschtein concernant les
Chiroptères; des populations de Crapaud Sonneur à Ventre jaune profitent également de la
sylviculture raisonnée pratiquée depuis plus de 150 ans. Les Hêtraies lorraines sont classées
habitats d’intérêt communautaires et la présence des habitats prioritaires 9180* (Forêts de
pentes) et 9150* Rypisylves- soulignent encore l’intérêt patrimonial des forêts de plaine ou
du plateau lorrain.
Au total, on peut dénombrer dans l’état actuel des connaissances de la biodiversité
forestière lorraine :
- 9 habitats d’intérêt communautaire dont 3 prioritaires
,
- 53 espèces d’oiseaux protégées nationalement dont 13 espèces forestières d’Oiseaux de
l’Annexe I de la Directive Européenne de conservation des Oiseaux de 1979.
- 63 espèces de l’Annexe IV ou protégées en France dont 12 espèces de l’Annexe II de la
directive Habitats Faune Flore de 1992 :
Mayle 1990; Schnitzler-Lenoble 2002; Vallauri, André et al. 2002; Karjalainen and Pollard 2003; Vallauri and Poncet 2003;
Jaroszewicz 2004; Houde, Bunnell et al. 2005; Vallauri, André et al. 2005; Tillon 2008
Muller, Voirin, CSRPN Lorraine 2009
Feve 2004, … chiffres à vérifier
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