les sciences en pays d`islam - FTP de P-ZiB

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LES SCIENCES EN PAYS D’ISLAM : HERITAGE ET ECHANGES
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Civilisation dominée et conditionnée par la religion monothéiste : l’Islam.
Nous allons voir quels sont les rapports qu’a entretenu l’Islam avec les sciences et comment se sont développées avec
une telle ampleur les sciences arabes du VIIIème au XIIème siècle.
I. COMMENT LES SCIENCES ARABES SONT-ELLES NEES ?
La volonté d’authentifier le Coran provoque l’apparition d’une démarche scientifique :
 Problème de transmission du Coran oral/écrit
 Apparition d’1 nouvelle activité : authentifier les éléments du corpus de base de l’Islam : comparer, procéder
par induction, par analogie, faire référence aux faits connus, rechercher les éventuelles contradictions
internes… = activité critique qui marque le début de la tradition scientifique arabe.
 Cet esprit a contribué à l’essor des sciences.
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La religion islamique contient des éléments qui ont favorisé le développement des sciences :
 intérêt pour les problèmes d’astronomie (pour connaître la direction de la Mecque pour prier) et de
mathématiques (problèmes relatifs aux héritages).
 Dans le Coran, le mot « sciences » et les termes s’y rapportant sont présents plus de 400 fois ! En revanche il
n’y a pas de référence au Coran dans les travaux des grands savants.
II. POURQUOI LES SCIENCES ARABES SE SONT-ELLES TANT DEVELOPPEES ?
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Position centrale de l'empire musulman et diversité de ses groupes humains qui favorisent les échanges et
l'accès aux patrimoines scientifiques et culturels de vieilles civilisations (Grecque, Égyptienne, Babylonienne,
Syrienne, Perse, Asiatique)
 Par exemple, il y a eu à Edesse un grand travail de traduction en syriaque, vecteur incontournable du savoir
dans le monde arabe.
 Une partie de cet héritage faisait déjà partie de la culture et du savoir-faire des populations (comme les
mathématiques babyloniennes).
 Préservation de ce patrimoine : Inspirée par le message de l'Islam, cette religion se présente aux populations
conquises comme un prolongement des autres religions monothéistes; ce ne sont donc pas des ennemis
idéologiques et les populations n'ont pas détruit leur patrimoine pour empêcher aux arabes d'y accéder.
III. COMMENT SE SONT DEVELOPPEES LES SCIENCES ARABES ?
1) PROCESSUS D'APPROPRIATION DES SCIENCES DES SOCIETES ANTERIEURES
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Pas de transmission du savoir entre civilisation, ni simple processus de traduction mais appropriation du savoir
par les arabes :
 Appropriation orale : pratiques locales héritées des sociétés antérieures et liées à la vie quotidienne comme
l'arpentage, l'architecture, les transactions commerciales, la pratique des soins.
 avant les traductions, il y a déjà un ensemble de savoir qui sont familiers aux populations.
 Appropriation directe du contenu de certains ouvrages sans passer par la traduction (par les personnes
instruites maîtrisant 2 ou 3 langues qui lisent les textes anciens dans leur langue d'origine).
 Permet la réactivation des foyers scientifiques anciens.
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Correspondance et échanges entre les savants, rendus possibles grâce à l’arrivée du papier (VIIIème siècle), hérité de
la Chine. Ces correspondances permettent l’étendue des savoirs dans tout l'empire.
Les apports de l'Occident musulman à partir du Xème siècle sont aussi à prendre en compte.
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2) TRADUCTIONS (DU VIIIEME AU XEME SIECLE)
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Au début, traduction du grec en syriaque puis du syriaque à l'arabe. De même (mais de façon moins abondante)
pour le pehlvi et le sanskrit.
Ensuite seulement, apparaît la traduction directe en arabe : processus lent qui n'a été mené ni rationnellement, ni
de façon coordonnée (au départ : traduction locale et individuelle). Il y a plusieurs retraductions du même texte au fur
et à mesure de l'enrichissement de la langue.
3) FINANCEMENTS DES ACTIVITES SCIENTIFIQUES
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Par les princes ou califes (= financement individuel)
 L’exemple du Calife provoque l’élargissement du mécénat → passage à un mécénat de société.
 En contrepartie, les Califes ont des demandes envers les scientifiques (par exemple, ils demandent aux
Astronomes de faire des observations et des calculs).
Au-delà du simple mécénat, l'état va faire des commandes avec un budget programmé sur plusieurs années.
4) CURSUS DES SAVANTS : ORGANISATION DE L’ENSEIGNEMENT
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Enseignement graduel pour chaque discipline scientifique : Enseignement primaire→ Pas de secondaire →
Enseignement supérieur :
 privé, avec mécénats de l'état et de particuliers, jusqu’au milieu du 11ème siècle . La philosophie, les
mathématiques et l'astronomie ont une place privilégiées.
 Collèges supérieurs, financées par l’Etat qui choisit les programmes jusqu'au 14ème siècle.
IV. QUELLE EST LA NATURE DES DEVELOPPEMENTS SCIENTIFIQUES ?
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En philosophie : récupération des écrits grecs de Platon, Aristote... Il y a une forte préoccupation pour la
philosophie et son lien avec la théologie.
En médecine : nombreuses connaissances dans ce domaine (maladies, pharmacopée, actes médicaux).
En chimie : connaissance héritée des égyptiens qui l'utilisait pour la synthèse des produits de beauté.
En physique et astronomie : sciences héritées d'Aristote, ce qui a pu être un frein à certains développements.
En mathématique : pratiques héritées des babyloniens, utilisées dans la vie de tous les jours (géométrie pour
l'arpentage et l'architecture, systèmes de numération, algorithme...pour le commerce) et des grecs (Aristote et
Euclide).
V. QUAND ET COMMENT CE SAVOIR A-T-IL ETE TRANSMIS A L'EUROPE ?
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Échanges entre l'Europe et espace culturel musulman (au niveau de l'Espagne, du Maghreb et de la Sicile):
 Pas de traduction directe des ouvrages en arabe au début mais des intellectuels (comme Stéphane et
Théodore d'Antioche, Philippe de Tripoli) ayant vécu dans une communauté arabophone ont assimilé une
partie du savoir enseigné et l'ont ensuite transmis aux Européens.
 Appropriation et ajout de nouveaux savoirs.
 Traduction en latin de certains ouvrages : à Tolède et à Palerme surtout.
 Rôle de Constantinople visitée par des marchands et des lettrés de l'Occident latin qui ont rapporté des
copies de livres en grec ancien qui sont rapidement traduits.
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