3 -- les crises financières
Depuis une vingtaine d'années, la libéralisation et l'accroissement des mouvements internationaux de capitaux,
associés à la croissance mondiale, entraînent une euphorie financière difficile à contrôler. Les prix des actions
grimpent parfois de façon irraisonnée (sans cohérence avec les profits futurs des entreprises), le prix des
propriétés immobilières est beaucoup plus élevé que la valeur réelle des biens. Une bulle spéculative se forme
sur le marché.
La mauvaise évaluation des risques, les excès du crédit dus à la situation d'euphorie, les titres dont la valeur
s'effondre, fragilisent les banques. Un climat d'incertitude psychologique s'établit. Les prix ne peuvent que
s'effondrer.
Lorsque la bulle spéculative éclate, les pertes peuvent être très importantes.
Ces situations entraînent des crises financières qui peuvent affecter les banques et les marchés boursiers, les
marchés immobiliers, les marchés des changes, etc.. Ces dernières années, les crises financières ont frappé, en
premier lieu, les pays en développement : le Mexique en 1994, le sud-est asiatique en 1997, la Russie en 1998
puis le Brésil et l'Argentine...
Mais les risques de contagion existent. La crise asiatique, par exemple, a entraîné un ralentissement temporaire
de la croissance mondiale, faible aux États-Unis et en Europe, mais beaucoup plus sensible au Japon.
II - Les déséquilibres sociaux
A. -- Le chômage
Le chômage est la situation des personnes en âge de travailler, disponibles, sans emploi mais à la recherche d'un
emploi. Les demandeurs d'emplois sont toutes les personnes inscrites à ce titre à l'ANPE. Le bureau international
du travail ( B. I. T.) définit le chômeur comme une personne qui n'a pas occupé d'emploi même temporaire, la
semaine précédant l'enquête, qui est disponible pour occuper un emploi dans les quinze jours et qui cherche
activement un emploi.
Il existe différents types de chômage :
-- le chômage frictionnel qui résulte de l'inadéquation entre l'offre et la demande de travail.
-- le chômage naturel qui existe dès que le nombre de jeunes qui entrent sur le marché du travail est supérieur
aux départs en retraite.
-- le chômage structurel qui est la conséquence des mutations technologiques, des évolutions de fond de l'activité
économique.
-- le chômage conjoncturel qui est lié aux difficultés d'adaptation des entreprises aux fluctuations du marché.
Les causes du chômage sont diverses. Les explications traditionnelles d'inspiration libérale ou keynésienne
présentent aujourd'hui peu d'intérêt face aux causes profondes du chômage :
-- les causes internes : l'innovation technologique (automatisation, robotisation, changements structurels et
organisationnels), les lourdeurs institutionnelles (le poids des charges sociales) et les facteurs psychologiques et
sociologiques (difficultés d'adaptation aux nouveaux métiers, difficultés de réinsertion après le chômage de
longue durée, etc.).
-- les causes externes : la mondialisation (la concurrence internationale, l'interdépendance des entreprises, les
délocalisations).
Le chômage est un phénomène inégalitaire : le taux de chômage augmente au fur et à mesure que l'on descend
dans la hiérarchie sociale. Les populations qui appartiennent aux professions et catégories socioprofessionnelles
ouvrières et employées sont les plus vulnérables. Le taux de chômage des femmes reste supérieur à celui des
hommes et celui des jeunes de moins de 25 ans est toujours plus élevé que celui des adultes. Le niveau de
qualification reste une bonne arme contre le chômage. Au total, les principaux critères de discrimination sont
l'âge, le sexe, la qualification, la nationalité et la région.
B. -- Les inégalités sociales et leurs conséquences
Dans les pays industrialisés, les inégalités sociales se développent et les risques d'une société duale
apparaissent, avec d'un côté, les bénéficiaires de la croissance, bien intégrés à l'économie de marché et de
l'autre les exclus de la croissance, dont les conditions de vie et de travail se dégradent.
1 -- la marginalisation et l'exclusion
L'accès à l'emploi et au système de formation constituent les raisons principales des inégalités en France et dans
la plupart des pays développés.
Lorsque le chômage diminue, ce sont les chômeurs les plus armés et les mieux formés qui profitent de la reprise
et non ceux qui sont le plus en difficulté. Ce sont aussi les jeunes issus des milieux favorisés qui profitent le