langage. Un observateur situé au voisinage du plan de l’orbite voit donc l’étoile
périodiquement s’approcher, puis s’éloigner de lui, avec une vitesse que l’on sait très bien
mesurer grâce à l’effet Doppler que ce mouvement produit sur la lumière émise par l’étoile.
C’est là le caractère indirect de la méthode : on ne voit pas la planète, mais on détecte le
mouvement régulier que sa présence imprime à l’étoile. Jusqu’ici, personne n’a pu trouver
d’autre interprétation acceptable à ce phénomène.
Les méthodes qui marchent bien sont copiées, c’est bien connu. De nombreux chercheurs se
sont donc lancés dans la chasse aux exoplanètes. On en connaît bientôt 300, dont quelques
unes forment des systèmes de 2 ou 3 planètes. Le record est actuellement détenu par l’étoile
55 CnC (lire 55 de la constellation du Cancer !) avec ses 5 planètes, mais très probablement
encore beaucoup plus. Leur détection n’est qu’une affaire de temps. La méthode Doppler a un
grand mérite : elle donne le rayon de l’orbite et la masse de la planète, plus exactement un
minorant de cette masse, c’est déjà beaucoup. Cependant, elle présente un biais. En effet, elle
détecte de préférence les planètes massives, comme Jupiter chez nous, qui impriment plus de
mouvement à l’étoile. Elle a aussi une préférence pour les planètes proches de leur étoile, dont
la période orbitale courte est plus facile à mettre en évidence. Un observateur lointain devrait
suivre le Soleil pendant plus de 5 ans pour trouver la présence de Jupiter ! Les astronomes ne
peuvent tout de même pas vivre en permanence au pied de leurs instruments.
Que beaucoup d’étoiles aient des planètes n’est pas en soi une surprise. La théorie de la
formation des étoiles, aujourd’hui solidement établie, prévoyait très bien leur apparition dans
un disque de matière entourant la jeune étoile. En outre, le Principe Cosmologique s’oppose
formellement à l’idée que le Soleil, étoile ordinaire entre les étoiles, soit seul à être
accompagné de son cortège de huit planètes (la neuvième, Pluton, a très officiellement été
déchue de son statut de planète par l’Union Astronomique Internationale … au grand damne
des élèves de CM2 !). La surprise est plutôt venu de la découvre d’une forte proportion
d’étoiles accompagnées d’une planète massive, située sur une orbite de très petit diamètre,
donc fortement chauffée par l’étoile. On a immédiatement introduit un nouvel élément au
bestiaire cosmique : les Jupiter-chauds. Cette abondance est sûrement un effet du biais que
nous venons de mentionner, mais on n’a pas encore vraiment compris si ces objets se sont
formés là où ils sont, ou s’ils ont migré depuis une orbite à l’origine dans le système.
Beaucoup de détections, c’est une arme de l’Astrophysique, elles vont permettre de travailler
sur des échantillons significatifs d’objets. Cependant la méthode Doppler a ses limites pour
découvrir des planètes de faible masse : les tout petits mouvements qu’elles produisent
finiront par se confondre avec les pulsations naturelles de la surface de l’astre. Il faut trouver
autre chose.
Autres méthodes de détection des exoplanètes : le transit
La méthode du transit permet aussi de détecter des exoplanètes. Délicate à appliquer, elle
permet, en principe, de trouver des planètes de faible masse, donc semblables à la Terre,
complètement hors d’atteinte de la méthode Doppler. C’est bien là son intérêt. Un observateur
placé très près du plan orbital d’un système constatera une petite diminution du flux lumineux
de l’étoile quand la planète passe juste devant le disque de l’étoile, dans une sorte de mini
éclipse. Exigeant une position particulièrement favorable de l’observateur, ainsi qu’une très
grande précision photométrique, cette méthode est certes moins productive que la méthode
Doppler, mais elle est prometteuse pour des équipements embarqués dans l’espace. Ceux-ci
permettent d’atteindre la précision requise, typiquement 1/1 000 000 sur un phénomène