LA CITE-JARDIN COMME ALTERNATIVE A LA PROMISCUITE URBAINE
La reconstruction des villes sinistrées est un des principaux problèmes de l’après-
guerre. S’inspirant des exemples réalisés en Angleterre et en Hollande, les architectes
belges choisissent le modèle de la cité-jardin comme double solution au problème de
la reconstruction et de l’habitation ouvrière. Parmi eux Antoine Pompe, Victor
Bourgeois, Lucien François, L.-H. De Koninck et Jean Jules Eggerickx.
IL FAUT ETRE MODERNE
Dans les années 1925, les architectes modernistes centrent leur action sur la maison
particulière. Dans la plupart des cas, il s’agit de petites habitations « entre mitoyens »
construites sur une parcelle de 5 ou 6 m de façade. Louis-Herman De Koninck, Victor
Bourgeois, Jean Canneel et Charles Colassin font de leurs maisons personnelles des
manifestes et les étudient comme des types de logement minimum.
ART DECO ET ART DE VIVRE
L’Art Déco tourne la page de l’époque 1900 et satisfait les aspirations de
représentation et de confort domestique d’une bourgeoisie cosmopolite séduite par le
luxe parisien vu à l’Exposition des Arts Décoratifs de 1925. Le langage de l’Art Déco,
fait de cubes et de prismes qui s’interpénètrent, se décline dans des villas lumineuses,
dans des hôtels, cinémas, garages, hôtels de ville, immeubles à appartements, où
excellent des Paul Hamesse, Antoine Courtens, Maxime Brunfaut, Maurice Gaspard,
Lucien François, Henry Lacoste et Gaston Ide.
LA VILLE COMME MACHINE A VIVRE
Le Corbusier voit la ville comme un paysage qu’il faut mettre en ordre, une machine à
vivre composée de fonctions indépendantes séparées par des espaces verts ; ville
dense, construite en hauteur et faite de gratte-ciels. En Belgique au début des années
30, René Braem, disciple du Corbusier, s’attache à dessiner une ville linéaire
productiviste de 100 kilomètres de longueur, à ériger entre Anvers et Liège. D’autres
adeptes du rationalisme contribuent à modeler une nouvelle image de la ville : Gaston
Brunfaut, Georges Ricquier, Lucien De Vestel et Victor Bourgeois.
LE RENDEZ-VOUS MONDIAL DE LA PAIX
Dans les années 50, après la peur du déclenchement d’un troisième conflit mondial,
l’optimisme est de rigueur pour la première exposition universelle et internationale de
l’après-guerre. Un « style 58 » va naître, caractérisé par l’abandon des symétries
monumentales des années d’avant-guerre et le recours à l’oblique et aux courbes, aux
murs de verre, aux matériaux lisses et colorés comme l’eternit émaillé ou encore
marqué par l’apparition des structures tendues, des coques hyperboliques… . Parmi
les architectes qui construisent des œuvres spectaculaires, René Braem, Emile
Goffay, Sta Jasinski, Maxime Brunfaut, Charles Van Nueten et Charles De Meutter.
A L’ASSAUT DU CIEL
Capitale provisoire de l’Europe en 1958, Bruxelles va devoir s’adapter à sa nouvelle
vocation internationale. Peu de responsables imaginent alors le développement que
vont prendre les institutions européennes localisées rue de la Loi à proximité du parc
du Cinquantenaire. La capitale structurée en communes autonomes n’est pas
préparée à affronter un changement de cette importance. Chaque bourgmestre rêve
de son gratte-ciel qui tantôt écrase la maison communale, tantôt le site d’une abbaye
ou d’un parc public. Dans les seventies, le développement des institutions
européennes aux alentours de la rue de loi, a dirigé la ville de Bruxelles vers un plan
d’aménagement pour les grands investisseurs. Le projet « Manhattan », conçu comme
un quartier d’affaires, occupe l’emplacement du Quartier Nord. Les visiteurs pourront
voir pour la première fois l’immense maquette de l’Espace Nord (3 x 6 mètres) prêtée
exceptionnellement par le groupe CDP.