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Maladie de Huntington
Compte rendu de la conférence du Dr. Peschanski
Semaine du Cerveau, 14 mars 2005
Fabrice Chatain, élève à l'annexe Georges Dumas du lycée Champollion
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Sommaire
Introduction
A Description de la maladie
1. Présentation de la maladie de Huntington
2. Comment se manifeste la maladie ?
Exercice de type bac …
B Une tentative de traitement : la greffe de cellules souches neurales
1. Présentation
2. Les limites
C La greffe de cellules souches embryonnaires
1. Présentation
2. en est la recherche aujourd’hui ?
Conclusion
Introduction
Le Docteur Marc Peschanski, spécialiste de la maladie de Huntington et Directeur de
recherche INSERM à Paris, a donné, lundi 14 mars 2005 au CRDP de Grenoble, dans le cadre
de la 7ème semaine internationale du Cerveau, une conférence sur les différents moyens de
traiter la maladie de Huntington. Le Docteur Peschanski a tout d’abord tenté de traiter cette
maladie par la greffe de cellules souches neurales de fœtus dans le cerveau de patients
atteints, mais il a précisé lors de cette conférence les limites de cette thode. Il a ensuite
évoqué un autre type de traitement possible, la greffe de cellules souches embryonnaires.
Précisons qu’il est le seul en France à être autorisé à travailler sur des cellules souches
embryonnaires et ce depuis le 16 février 2005, contrairement aux Etats-Unis l’on
expérimente les cellules souches embryonnaires depuis environ 10 ans ! Ce retard est
principalement à l’adoption, en France, de lois bioéthiques en 1993, qui interdisaient alors
tous travaux sur les cellules souches embryonnaires. En effet les progrès récents des sciences
et techniques dans le domaine de la procréation et du génie génétique ont soulevé des
questions éthiques en France, Le Dr Peschanski s’est donc parfois inspiré des résultats des
travaux américains en matière de cellules souches embryonnaires lors de cette conférence.
Nous nous proposons de réaliser une synthèse de cette conférence en tentant de soulever les
difficultés ainsi que les espoirs de traitement de la maladie de Huntington que le Docteur
Peschanski a lui-même évoqués lors de la conférence.
Pour cela nous allons tout d’abord procéder à la description de ce qu’est la maladie de
Huntington et de ce qu’elle entraîne chez un patient atteint ; dans un second temps nous
expliquerons en quoi consiste la greffe de cellules neurales que le Docteur. Peschanski a lui-
même expérimentée et nous en montrerons ensuite les limites ; pour terminer nous tenterons
de décrire un nouveau type de greffe plus prometteur, la greffe de cellules embryonnaires, et
nous préciserons alors les limites de cette technique qui sont cette fois-ci plus encourageantes.
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A - Description de la maladie
1. Présentation de la maladie de Huntington :
La maladie, ou chorée de Huntington est une maladie d’origine génétique, qui se transmet de
manière autant chez l’homme que chez la femme et de génération en génération. Elle
symbolise l’idée même de la perte du contrôle de soi. On estime qu’il y a 300 ans la maladie
de Huntington faisait déjà des ravages, puisque l’on a découvert que certains patients ont une
descendance directe avec des femmes ayant vécu dans le fameux village de Salem et ayant
été considérées comme étant des sorcières. On sait aujourd’hui que ces femmes n’étaient
évidement pas des sorcières mais qu’elles avaient simplement perdu le contrôle d’elles
mêmes
On considère qu’une personne sur 30 000 est touchée par la maladie, soit un peu plus de
2 000 personnes atteintes en France. La maladie apparaît le plus souvent à l’âge adulte, c'est-
à-dire en moyenne à 35 ans, cela ne l’empêchant pas de s’exprimer parfois de manière
tardive ou même précoce. Une fois atteints les patients vivent en moyenne guère plus d’une
vingtaine d’années et deviennent alors rapidement dépendants du fait des conséquences que
cette maladie entraîne.
2. Comment se manifeste la maladie ?
Au niveau de l’organisme :
Les personnes atteintes de la maladie présentent des symptômes d’ordre phénotypique, (c'est-
à-dire au niveau de l’organisme) quelques années après le début de la maladie. Les malades
ont des mouvements choréiques typiques, autrement dit des mouvements involontaires,
imprévisibles, illogiques, brefs, irréguliers, arythmiques, assez stéréotypés et de grande
amplitude. Les malades donnent l’impression de danser, d’où l’appellation : « chorée de
Huntington » (chorégraphie). C’est une maladie très stigmatisante et qui a pour conséquences
des troubles de l’équilibre importants. Lorsque la maladie est avancée, la marche est
inenvisageable.
Au niveau psychique :
La maladie s’associe progressivement à d’autres signes d’ordre neuropsychiatriques. Les
malades présentent des troubles caractériels, touchant l’humeur et la personnalité. Ils sont
souvent dépressifs et caractériels car ils connaissent l’issue de leur maladie étant donné que
leurs parents ont contracté la même maladie. Précisons enfin qu’il existe un fort taux de
suicide parmi les personnes atteintes de la maladie de Huntington.
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Au niveau organique :
La maladie agit de manière générative sur les cellules du système nerveux central. Cela se
traduit par une perte neuronale (des neurones) dans des zones cérébrales précises, notamment
le striatum (putamen). Il s’agit de la zone vide dans la coupe du cerveau ci-dessous :
Il est à noter que l’avancée de la maladie détruit peu à peu les ventricules internes du
striatum. Cette même zone est le relais essentiel des informations que le cerveau traite. La
maladie agit donc comme un coupe-circuit dans un relais électrique et va provoquer
l’interruption des messages nerveux. Ainsi, de nombreux troubles d’ordre cognitif
apparaissent tout au long de l’évolution de la maladie.
Au niveau moléculaire :
La dégénérescence des cellules nerveuses est due à un désordre moléculaire.
Le gène responsable de la maladie de Huntington a été découvert en 1993. On ne connaît pas
encore clairement comment il provoque la maladie mais on sait qu'il produit une protéine
appelée "huntingtine". Le gène responsable de la maladie de Huntington a une région dans
laquelle une séquence de trois bases (triplets CAG) est répétée de nombreuses fois. Le triplet
CAG code la glutamine. Normalement, ce triplet est répété 6 à 31 fois. On sait qu’au-delà de
35 répétitions la maladie sera contractée, mais chez les plupart des malades, on observe
beaucoup plus de répétitions de ce même triplet (chez les personnes atteintes de la maladie de
Huntington, le triplet est répété 36 à 121 fois).
Au niveau chromosomique (ADN) :
Pour cette partie, on propose un exercice de type baccalauréat, spécialité :
On a localisé le gène qui code la molécule huntingtine sur le bras court du chromosome 4.
L’allèle responsable de la maladie d’Huntington est dominant, c'est-à-dire qu’il prévaut sur
l’allèle non morbide (qui n’entraîne pas la maladie).
Montrez que l’arbre généalogique du document 1 permet de valider les modalités de
la transmission de cette maladie exposées ci-dessus, puis indiquez dans lequel des
deux cas proposés (fœtus 5 et 5’) on peut envisager une interruption de grossesse.
(exercice proposé par Jean-Pierre Pally, professeur à l'annexe Georges Dumas du lycée Champollion)
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Document 1 :
Remarque :
? signifie que l’on ne sait pas si le sujet est atteint par la maladie (archives familiales
insuffisantes, mort accidentelle des individus, jeunesse de certains d’entre eux).
Document 2 :
Une interruption de grossesse peut se justifier par le risque évalué, pour le fœtus, de porter
l’allèle responsable de cette maladie. Cette évaluation peut se faire par la méthode des
marqueurs génétiques. Il existe à proximi du locus du gène une portion d’ADN qui peut
exister sous 4 formes allèliques notées A, B, C et D, et que l’on peut facilement révéler lors
d'un test génétique. Il est parfois possible d’associer une des 4 formes alléliques à l’allèle
responsable de cette maladie ; cette forme est alors un marqueur génétique, car posséder cette
forme allèlique revient à posséder l’allèle responsable de la maladie situé à proximité.
On utilise cette méthode dans deux familles, présentées dans les documents suivants :
(Voir corrigé en fin d’exposé)
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