Sommaire Bibliographie Qu'est-ce que la comédie ? La comédie est-elle un genre ? Tentative de définition de la comédie. La comédie grecque La comédie latine La comédie élizabéthaine La comédie espagnole : la "comedia" La farce : étude synchronique du genre La farce : étude diachronique du genre La femme dans la comédie études comparatives des trois pièces Bibliographie sur le théâtre Une histoire de théâtre de Pignare, Que sais-je. Introduction à l'analyse du théâtre de JP Ryngaert, Bordas, 1991. Lire le théâtre (en trois volumes) de A.Ubersfeld. sur la comédie La comédie (ouvrage qui ne concerne que la Frce) de Pierre Volz, 1964. La comédie de M. Cl. Canova, Hachette sup, 1993. Lire la comédie de Michel Corvin, 1994. sur la comedia espagnole La comedia espagnole en France (plus édité) de Ernest Daniel, 1994. sur le comique Le rire, essai sur la signification du comique, de Bergson. Le rire, essai d'interprétation générale de J. Emelina, Sedes, 1997. Psychocritique du genre comique de Mauron. De l'essence du rire, Curiosités esthétiques de Baudelaire, la Pléïade. sur le baroque La littérature baroque de Didier Soulier, PUF, 1988. Qu'est-ce que la Comédie ? La Comédie est-elle un genre ? Le sens du mot "comédie" varie d'un pays à l'autre (ex : la comedia espagnole est très proche du drame) mais aussi d'une époque à l'autre : en grec, le mot "comédie" signifie "chant du cosmos". Le mot disparaît pendant tout le Moyen-Age (fabliaux, farces...). Il renaît au XVI° siècle dans presque tous les pays européens, s'appliquant alors à toutes les pièces : aller à la comédie signifie aller au théâtre. La comédie française est une société des comédiens français ou du Théâtre français, née de la fusion, en 1680, de la troupe de l'Hôtel de Bourgogne et des comédiens de Molière, ordonnée par Louis XIV pour faire face aux comédiens-italiens. la mise en évidence de points communs pose des problèmes. Il n'y a pas une seule comédie mais plusieurs : comédie d'intrigues, de moeurs, de caractères, comédie sérieuse, larmoyante, plaisante, classique, galante, comédie-balai... On éprouve le besoin de mettre un déterminatif afin d'être précis. * définition par négation, opposition : - opposition à la tragédie : Aristote : "C'est l'imitation d'une action noble conduite jusqu'à sa fin ayant une certaine étendue et qui par l'entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation des émotions". la Cartharsis. Corneille y ajoute l'action noble, la tristesse majestueuse, Racine la passion violente. Aristote : "La comédie, c'est la représentation d'hommes bas mais pas de toutes les bassesses". La comédie s'intéresse à une humanité inférieure à la moyenne. Elle suscite chez le public de l'infériorité. La comédie suscite le rire mais attention, il y a des comédies sérieuses. - par rapport à la farce : la farce est populaire, sans prétention, improvisé : c'est une histoire de trompeurs et de trompés, la mise en scène d'un bon tour que l'on joue à quelqu'un. La comédie, au contraire, n'est pas populaire : elle a une prétention littéraire et n'est pas improvisée mais construite et rédigée. Il faut toutefois faire attention : certaines oeuvres se situent entre la comédie et la farce (ex : chez Molière), car on trouve de nombreuses histoires de bons tours (trompeurs et trompés) dans des comédies. - par rapport au drame : le drame est la représentation de la vie dans toute sa complexité : il est comique et tragique à la fois. * définition de façon positive : - Le rire : Mais Le rire ne caractérise pas uniquement la comédie : il caractérise plus généralement le genre comique. Définir la comédie comme étant le rire ne permettrait pas de le distinguer de la farce, la tragi-comédie, la pastorale dramatique, etc. "Movere risum non constituit comsediam" (Susciter le rire ne constitue pas la comédie), Heiusius. - Le dénouement est heureux. Ceci n'est vrai qu'en partie seulement : on trouve souvent le triomphe de l'amour et du mariage, le triomphe d'Eros sur Thanatos. Mais par exemple, le schéma est renversé dans Don Juan qui termine par une mort. - intention moralisatrice : la comédie doit corriger les moeurs. "Castigat ridendo mores" (Elle corrige les moeurs par le rire), Sauteul, XVII°s. Rousseau, au contraire, prétendait que la comédie pousserait aux vices. La comédie corrige mais au niveau de la société : elle crée un sentiment de supériorité chez le public, qui pense savoir ce qui est bien ou non, à l'opposé des personnages. Mais ces trois points, le rire, l'intention moralisatrice et le dénouement heureux ne suffisent pas à définir la comédie. * Pour Michel Canova (La Comédie) : il faut abandonner l'idée de genre afin d'utiliser la comédie comme une forme. On peut ainsi trouver des points de rupture : le gros rire de la farce s'oppose au le pathétique. Le registre est soit populaire, soit mondain. Ainsi, on peut pratiquement tout trouver dans la comédie. * Pour Corvin (Lire la comédie) : "la comédie, c'est l'autre, c'est l'histoire d'un autre". L'autre est celui qui est différent de nous et qui suscite un jugement, soit un sourire, soit un rire, soit de la condescendance. L'autre, c'est l'intrus par rapport à une norme qui est fluctuente selon les époques (ce qui a pu être comique à une époque ne l'est plus forcément aujourd'hui). L'histoire de Don Juan est tragique du fait de sa mort. C'est un héros du mal. Mais Molière en a fait un ridicule car il était le provocateur rejeté par le public : on le juge comme quelqu'un qui enfreint la norme (cf l'idéal de "l'honnête homme" au XVII°s, l'homme du juste milieu). La comédie ouvre la porte à la transgression des tabous. Le rire est soit un réflexe d'exclusion, soit un rire de connivence vis à vis d'une transgression (morale, sexuelle...) que l'on refoule. Emelina : "La comédie, c'est ce qui rend inutile et frivole ce qu'on ne croyait pas pouvoir l'être". La comédie se divise en deux mondes : celui qui fait rire et celui qui rit. C'est un genre protéiforme qui doit être envisagé selon la diachronie (c'est-à-dire qu'il faut l'analyser avec le temps). On gardera la notion de comique : il est un élément de la comédie dont la nature et la distribution sont extrênement variables. La comédie montre la présence d'une humanité moyenne. C'est essentiellement une affaire privée. Le personnage crée un déséquilibre : situation de disconvenance à laquelle on répond très souvent par le rire. Il est impossible de donner une définition de la comédie univoque (selon époque, lieu, public). C'est un genre qui se prête à une étude comparative. LA GRECQUE COMEDIE I) Origine de la comédie Le mot "comédie" vient du latin "comoedia" et du grec "Komos" (ode, chant). Cela signifie : bourg et procession (procession qui va de bourg en bourg) ; chant du comos ; procession d'ivrognes. Il s'agissait d'une procession consacrée à Dionysos. Le cortège chante, se moque des spectateurs qui le regardent passer, et porte des masques (d'animaux,...). Dionysos, dieu du vin, est entouré de satyres. évocation de scènes de joueurs de pipeau et d'acrobates (Corinthe). dans les pays doriens : tradition de la farce (scènes burlesque : dieux, personnalités qui se comportent bassement. Par exemple Ulysse est présenté comme un lâche). La comédie se trouve au carrefour de ces trois traditions. II) Spécificité grecque de la comédie 1. Représentation Les comédies sont présentées une fois par an lors des concours de théâtre, concours ayant lieu au mois de mars, s'étalant sur quatre jours et mettant en concurrence trois auteurs. La représentation des comédies se fait plutôt en fin de journée, en plein air, au théâtre d'Athènes (15000 spectateurs). Les acteurs sont tous masqués, ce qui est essentiel pour traduire les sentiments du personnage. Les acteurs, au nombre de quatre, sont uniquement des hommes (les rôles féminins sont joués par des hommes). Ils portent des tuniques couleur chair jugées indécentes et une reproduction de phalus en cuir de 80 cm. Il n'y a pratiquement pas de décor, très peu de mise en scène mais une machine ("mechane" en grec), une grue, sert à faire atterir les dieux au milieu de l'action. C'est un théâtre qui coûte cher : il est essentiellement organisé par l'état qui désigne un riche habitant d'Athènes pour s'occuper du concours. Le sujet est très souvent imposé. On est encore très loin de la salle d'art et d'essai. 2. La comédie a) Comédie ancienne : Aristote La comédie ancienne traite d'un sujet politique lié à la vie de la cité (guerre, éducation..) et se déroule toujours à Athènes. De très nombreuses allusions nous échappent. * Elle n'est pas réaliste : les dieux viennent se mêler à l'action. La comédie est le lieu des solutions invraisemblables. * Une grande place est réservée aux évolutions du choeur (Parabase : le choeur sort de son rôle dramatique et va dire quelque chose au public. Agon : combat d'idées). * La langue et le style sont très divers : mélange de genres (poésie, grossièreté, vulgarité). Les métaphores y prennent vie. Les auteurs utilisent des mots qui n'existent pas : univers de fantaisie, de liberté. Il n'y a que deux limites : un auteur ne doit pas remettre en cause la démocratie et la piété. b) Comédie moyenne La comédie moyenne est plus sociale. Elle réduit la place du choeur et priviligie les intrigues amoureuses. Elle introduit des types comme le poltron. c) Comédie nouvelle (la néa) : Ménandre * La nouvelle comédie correspond à un changement dans la ville. Le théâtre n'est plus une affaire d'état et elle a donc comme public le bourgeois aisé. * Les situations changent, les problèmes de la vie de tous les jours sont abordés (ce qui est d'ordre privé, tout ce qui a trait à la vie familiale). * Réalisme psychologique et dramaturgique : source de naturel et de vraisemblance càd une langue adoptée au personnage. Il y a une diminution très nette des vulgarités. * La comédie nouvelle n'est plus guère comique : elle se rapproche de la comédie sérieuse. Elle se construit en cinq actes ce qui est une nouveauté. III Deux comédies anciennes 1. Les Nuées, 423 av JC. Résumé : Strepsiade est un athénien de la campagne. Il est heureux mais il épouse une femme dépensière. Ensemble, ils ont un fils, Phédippide, qui est tout le portrait de sa mère : il ruine son père. Celui-ci prend la décision d'envoyer son fils à l'école de Socrate qui parle du raisonnement juste pour combattre le raisonnement injuste. Mais son fils refuse d'aller à l'école. Strepsiade s'y rend à sa place (école des nuées), dans le but de trouver le moyen de se renflouer. Très vite, il est mis à la porte. Il oblige alors son fils à y aller. Celui-ci apprend comment le raisonnement juste gagne contre le raisonnement injuste, il l'explique cela à son père, et, ainsi, ce dernier parvient à ne pas payer ses impôts. Mais Phédippide commence à frapper son père en lui expliquant qu'il a raison de le faire. Le père se retourne contre Socrate. Celui-ci, comprenant ses erreurs, brûle son école. C'est un sujet de société (éducation, dettes). Socrate représente ici le philosophe obscur. Il y a beaucoup de vulgarité (sexe, sodomie...). 2. Lysistrata, 411 av JC. Cette comédie a pour sujet politique la guerre et la paix. Résumé : Après un échec retentissant, les athéniens dépensent toute leur énergie et tout leur argent pour construire une flotte. Les hommes ne pensent qu'à faire la guerre mais les femmes aimeraient faire l'amour. Lysistrata a fait venir à Athènes des femmes de toutes les régions de la Grèce et a comme idée de faire la grève du lit : pas question d'offrir la paix du guerrier. Lysistrata incite les femmes à s'enfermer à l'acropole où il y a de l'argent. Le choeur de vieillard se moque des femmes et veut mettre le feu à l'acropole. Le choeur des vieilles femmes arrive avec des seaux d'eau, prêt à défendre les jeunes femmes. Lysistrata est trahie par ses propres compagnons. Mais les hommes reviennent suppliant. Deux hommes de deux cités ennemies discutent quand arrive la déesse de la consiliation qui se met nue. Ils font la paix. Les femmes sortent du temple. Les couples se reforment. La pièce se termine par des chants. C'est une pièce audacieuse. On y voit le triomphe des femmes sur les hommes. Elle marque une évolution légère vers la comédie nouvelle. Le choeur a une place moins grande et la parabase disparaît. LA LATINE COMEDIE I) Une comédie typiquement latine Il y a une vieille tradition de la bouffonerie dans l'antiquité latine (histrion + musicien + danseur) dont on n'a plus de textes. Tite-Live prétend que c'est une tradition essentielle pour l'évolution de la comédie latine. Il y a aussi la tradition des Atellanes (du village d'Atella). Ce sont des farces irrespectueuses, fondés sur des types (ex : le couple de Laurel et Hardie). Ce sont des saynètes (pas de véritable comédie construite). 1. Introduction du monde latin à la comédie grecque : C'est la conséquence des guerres puniques : elles ont ouvert les romains à la société grecque et ont entrainé une libération des moeurs (découverte du plaisir des spectacles). De plus, l'athmosphère de la guerre a développé le goût pour le luxe (surtout chez les femmes) ainsi que le goût du spectacle. 2. Les conditions du spectacle : La comédie latine suit les schémas de la comédie grecque. Les représentations ont lieu lors de fêtes païennes qui accompagnent des rites religieux. Elles vont être ensuite reprises par des hommes politiques qui veulent se faire accepter (cursus honorus). Lors de la République, on en arrive à cinquante fêtes dans l'année. Les comédies sont jouées dans des lieux quelconques : la scène disparaît, est plus proche de la nôtre (estrades). Tous les publics y assistent (populaire et aristocratique). 3. Nature de la comédie : La comédie étant empruntée à la Grèce, on retrouve les mêmes intrigues, les mêmes personnages, les mêmes types. * Les sujets relèvent de la vie privée ; ce sont des sujets stéréotypés fondés sur des conflits (conflit père / fils ; conflit mari / femme - mari infidèle ou femme riche qui fait subir milles cruautés à son mari pauvre ; conflit esclave / maître ; conflit riche / pauvre...). * Les types : jeune homme amoureux généralement très pâle - vieillard grincheux et lipidineux le "miles gloriosus" (le soldat glorieux) - la "leno" (l'entremetteuse en prostitution) - le marchand d'esclaves. II) La comédie "polliata-tagata" 1. Atmosphère : on parle d'intrigues à la grecque (manteau grec) c'est ce qu'on appelle "polliata". Plaute et Terence (qui ne fait que des comédies grecques) en usent. Il n'y a pas de soucis de décors, de vraisemblance : on est dans un ailleurs, c'est tout. 2. Evolution : le personnage sort du petit peuple romain, il porte une toge romaine. C'est ce qu'on appelle une comédie "tagata" : elle reprend quelques traits de la civilisation latine. III) Spécificité 1. Il n'y a pas de soucis de mimésis. C'est une comédie d'imagination et d'artifices. En conséquence, les dénouements sont extraordinaires. 2. Forme propre : il n'y a plus de choeur. Mais chez Plaute, on trouve encore un prologue dans lequel un personnage qui explique la situation. C'est avant tout un spectacle d'alternance : * de dialogue avec des appartés ou du monologue ; * de récitatif (texte lu sur une musique) ; * de chant et parfois de danse. Chez Terence, il n'y a plus ni prologue, ni chant ni musique : c'est la forme que nous connaissons chez Molière. Il n'y a pas non plus de découpage en acte. 3. Développement du rôle de l'esclave intriguant : l'esclave est l'ancêtre de ce que sera le valet (cf Zanni, chez Molière). Terence propose une comédie de peinture des moeurs au détriment du comique : "comédie sérieuse". IV) Une comédie latine : de Plaute (cf L'Avare de Molière) Résumé : Euclion est avare. Il cache une marmite pleine d'or. Il chasse sa servante qu'il soupçonne de chercher quelque chose. Mais il la rappelle, ne pouvant se passer de quelqu'un pour garder la maison. Du coup, la servante, se doutant qu'Euclion cache quelque chose, cherche réellement. Euromie cherche à marier son frère Mégadore qui ne le veut pas. Il accepte enfin d'épouser Phedria, fille de l'avare, car elle semble ne pas être dépensière. Mais celle-ci est enceinte de Lyconide qui l'a violée un soir de fête (elle ignore qui c'était) et est sur le point d'accoucher. Or, Lyconide est le fils d'Euromie. Il révèle son acte à sa mère ce qui pousse alors Euromie à dissuader son frère de se marier. Pendant ce temps, l'avare fait venir des cuisiniers pour le mariage. Il entend parler de marmite et croyant qu'on parle de la sienne, il chasse le cuisinnier. L'esclave de Lyconide comprend qu'Euclion a de l'or et le vole. Il veut se racheter à son maître. Euclion devient fou. L'esclave va se vanter à son maître qui lui demande de rendre l'or. Cette intrigue n'a pas de fin. C'est une intrigue compliquée, avec des personnages typés (l'avare, le jeune homme amoureux). LA COMEDIE ELIZABETHAINE I) Le théâtre élisabéthain 1) Description On désigne sous le terme de théâtre élisabéthain la poésie dramatique qui fit la gloire littéraire du règne d'Elisabeth (1558-1603) et se prolongea jusqu'à la fermeture des théâtres en 1642, après la victoire des puritains. Toutefois, la critique anglaise utilise le terme "jacobéen" ou "stuart" quand il s'agit de pièces écrites après l'avénement de Jacques (1603) et jusqu'à sa mort (1623), date après laquelle la plupart de grands dramaturges ont disparu ou cessé d'écrire. La période florissante de ce théâtre, qu'illustre brillament l'oeuvre de Shakespeare, s'étend de 1580 à 1630 environ. 2) Ses particularités (tragique / comique) C'est la production littéraire lors du régne d'Elisabeth I. La "comedy" élizabéthaine représente toutes les classes sociales. C'est une "comedy" fondée sur le mélange du tragique et du comique. Influence des moralités, des interludes et de Sénèque qui donnent au théâtre le prestige de la haute poésie, d'une diction à la fois élégante et savante, de héros prêts à affronter leur destin, des sentiments violents et une résolution stoïque pour les tragédies. La scène : entourée de trois côtés, le public, sans décor, sans jeux de lumières, sans rideau, situe déjà la pièce dans un domaine théâtral différent. Il faut avoir d'autres recourts que ceux du réalisme. Si le théâtre élisabéthain se range, pour la tragédie dans le sillage de Sénèque, c'est de Plaute et Térence que vient la comédie. Le départ est donné à la comédie anglaise par des farces réalistes où règne la bonne humeur. 3) La scène élisabéthaine La scène élisabéthaine correspond à l'apogée de la Renaissance. Le théâtre anglais connaît une expansion prodigieuse à partir de 1580. James Bemborge vient d'ouvrir à Londres le premier théâtre public d'Angleterre. A la fin du XVI°s, Londres possède plusieurs théâtres dont le Globe, connu pour avoir joué de nombreuses pièces de Shakespeare. La scène élisabéthaine différait notoirement du théâtre moderne. Le personnage du fou était important. Loin d'être réservé à une élite, le théâtre élisabéthain attirait des représentations de toutes les couches sociales : si les dramaturges, et Shakespeare plus qu'aucun autre, n'hésitaient pas à passer, dans une même pièce du plus exquis raffinement aux plaisanteries les plus grossières, c'est qu'il leur fallait satisfaire les aspirations d'un public très composite. Shakespeare : Que Shakespeare surclasse tous ses rivaux, autant dans les comédies que dans les tragédies, n'est contexté par personne. Impressionnant par sa masse comme par sa diversité, son oeuvre dramatique a suscité et continue de susciter une poésie critique d'une abondance torrentielle. Et l'on pourra toujours interpréter et réinterpréter son oeuvre, mais l'on ne doit pas oublier que c'est sur scène, plus encore qu'à la lecture que le génie de ce dramaturge se manifeste avec éclat. Ben Jonson : Il était très présent à l'esrpit de Shakespeare tandis qu'il travaillait à Henir. Il semble même que Filon soit sa carricature (Filon, menbre de la bande de Talstaff). Ben Jonson critiquait les procédés de la pièce historique incapable, selon lui, d'accueillir le nouveau réalisme. Ben Jonson tenait le théâtre la Rose et à chaque pièce montée avec succès par la troupe de Shakespeare au Globe, Ben Jonson montait une autre pièce avec les mêmes personnages mais en redifiant leur vérité historique (ex : Falskaff). Ben Jonson, se considérait comme le meilleur écrivain de son temps et les mauvaises réactions du public et les mauvaises critiques le rendaient furieux. Il appartient à un genre de comédie satirique auquel n'adhérera jamais Shakespeare. Le jugement de Ben Jonson selon lequel Shakespeare "manquait d'art" ne peut que prêter à sourire. Ben Jonson se veut défenseur sourcilleux des règles et le disciple inconditionnel des Anciens du grec et du latin. Paradoxalement, c'est dans la comédie qu'il sera meilleur, alors que la tragédie historique est le genre qui lui tient le plus à coeur. Sa série appelée la comédie des humeurs reste son passeport à la postérité, notamment les quatres grandes comédies de la maturité : Volpone, l'Alchimiste, la foire de la Saint Barthélémy. L'auteur y peint de manière satirique et réaliste la vie grouillante des quartiers populaires londoniens. La nature humaine s'y étale dans les pires bassesses, sous le regard cynique et désabusé de l'auteur. Ben Jonson fonde ses comédies sur la théorie des humeurs : celui qui a trop de sang (sanguin) - celui qui a trop de bile (billieu /léger) - celui qui a trop de bile noire (mélancolique) celui qui a trop de pétuite (flegmatique /l'homme qui n'agit que par impulsion). Ses personnages sont donc prédéterminés. II) Shakespeare (1564-1616) Shakespeare s'efface devant les nombreux personnages auxquels il donne vie. Doué d'un extraordinaire pouvoir d'"emphatie", il devient successivement Macbeth, Hamlet, Othello, Desdémone, Ophélie, Cordélia, sans qu'aucun de ces personnages s'apparente à un autoportrait. Shakespeare a dans l'idée que le monde est une illusion : les hommes vivent dans un monde d'apparence (cf grande apparence des déguisements). Il priviligie un personnage typique qui est le personnage du fou. La chronologie du "corpus" shakespearien est sujette à caution. Les oeuvres dramatiques au nombre de 37, rassemblées sur l'in-folio de 1623 se composent de 14 comédies, 10 ??? et 13 tragédies. Mais, selon des études récentes, il aurait aussi écrit en colaboration avec Fletcher, Les deux nobles cousins. Il est d'usage de distinguer trois grandes phases dans la poésie dramatique de Shakespeare. 1. Première période : "Tout n'est qu'illusion" A la première période qui va de 1590 à 1600 de la carrière de Shakespeare appartiennent les drames historiques et les comédies. La trilogie d'Henri VI forme avec Richard III la première tétralogie qui a pour sujet l'histoire de la guerre des deux roses. Si Richard III tient à la fois de la pièce historique et de la tragédie, Henri VI flatte le goût populaire des élisabéthains qui voulaient par dessus tout une pièce qui préserve l'unité nationale. La deuxième tétralogie comprend Richard II, Henri IV et Henri V. Shakespeare y fait apparaître le personnage de Falstaff, et par là même, le comique. Parallèlement à ces oeuvres, Shakespeare a surtout écrit dans cette période des comédies. Parmis les plus connues : La Mégère apprivoisée, Le songe d'une nuit d'été, Le Marchand de Venise, Beaucoup de bruit pour rien et Les Joyeuses comères de Windsor. A signaler aussi deux t tragédies en cette même période : Titus Andronicus et Roméo et Juliette. 2. Seconde période De la seconde période de la carrière de Shakespeare (1600-1613), les oeuvres les plus notables sont les quatres grandes tragédies : Hamlet, Othello, Le roi Lear et Macbeth; les trois dernières comédies de Shakespeare Cymbeline, Conte d'hiver, et La Tempête qui récusent obstinément les exigences du réalisme, tout en affichant une tonalité plus douce et une sérénité retrouvée. Son ultime pièce, Henri VIII renoue avec l'inspiration historique de ses débuts. On peut dire que l'histoire a été pour Shakespeare une école d'imagination et lui a permis de représenter la commune humanité des êtres. Son oeuvre offre en effet une image de la condition humaine d'une diversité et d'une actualité exceptionnelle : rien de ce qui concerne l'homme ne lui est étranger. Son théâtre évoque les mille et une facettes de l'homme. Et si Shakespeare ne craignait pas de passer dans une même pièce du tragique au comique ou l'inverse, c'est entre autre parce qu'il entend suggérer la complexité du vécu qui englobe le rire aussi bien que les larmes. III) Les Joyeuses commères de Windsor 1) Description Cette comédie en prose date de 1600 : elle se situe à la charnière de la première et de la seconde période de Shakespeare mais on l'associe plus facilement à la fin de la première période avec le Marchand de Venise ou Beaucoup de bruit pour rien. Cette pièce en cinq actes a vraisemblablement été écrite en moins de quinze jours à la demande de la reine Elisabeth qui voulait voir Falstaff amoureux. Le chevalier d'Henri II se voit infligé les pires humiliations de la part de Mme Dugney et Mme Lepage dont il est donc soi-disant amoureux. On la décrit comme une comédie bourgeoise et satirique. 2) Intrigue L'intrigue se déroule dans Windsor et ses environs. Falstaff croit, sans raison fondée, que Mme Dugney et Mme Lepage (femmes de riches bourgeois) lui font les yeux doux. Pour leur faire savoir sa flamme, qui en fait brûle pour leur argent, il leur envoie deux lettres en tous points identiques. Les deux dames de sucroît amies et voisines, se rendent compte du subterfuge et décident de se jouer de Falstaff. L'époux de Mme Dugney apprend que Falstaff fait la cour à sa femme. Il se déguise en un autre courtisan de sa propre femme pour être informé de la bouche même de Falstaff du fond de ses agissements. Les deux commères vont d'abord s'amuser de Falstaff en lui donnant deux rendez-vous qui s'avèrent être des guets-appens. Mais, elles veulent lui donner une dernière leçon et pour se faire, elles préparent une énorme mise en scène qui demandera l'aide de tout Windsor. Fenton, un gentilhomme, profitera de cette gigantesque bouffonerie pour se marier avec Anne Lepage au dépit des parents de cette dernière qui voulaient qu'elle épouse des gens de la cour. On fait croire à Falstaff à une malédiction des fées et des elfes qui s'abbat sur sa luxure. Falstaff se croit maudit un instant mais tous enlèvent leur déguisement et dévoilent toute la supercherie à Falstaff qui ne s'en trouve que plus ridicule encore. Il s'excuse et promet qu'il ne recommencera plus. 3) Caractéristiques C'est une pièce qui décrit grossièrement la société anglaise, plus particulièrement la bourgeoisie de Windsor. Tout comme le personnage de Falstaff qui est ici un rustre bedonnant, caricature du même personnage dans Henri IV, le reste des personnages ne sont que les ombres d'eux-mêmes en proie à toutes les bassesses et à tout les excès de vocabulaire possibles. Et Shakespeare a dû beaucoup s'y amuser, tout comme les acteurs et le public : tout ceci n'est qu'une énorme farce qui ne doit pas être prise au sérieux mais qui doit tout de même prendre rapidement fin. Et c'est aussi la fin de la grande période des comédies par Shakespeare et il va s'atteler par la suite aux grandes tragédies qui caractérisent sa deuxième période (Hamlet, Othello, Macbeth). La comedy implique le mélange du tragique et du comique. LA COMEDIE ESPAGNOLE : LA COMEDIA Introduction : Elle naît à Madrid, à la fin du XVI°s et se developpe tout au long du XVII°s : émanation et témoignage du siècle d'or espagnole. C'est un genre qui a connu extrêmement de succès en Espagne mais qui a très mal survécu : il est mal passé à l'étranger). Son rayonnement s'est vite estompé même en Espagne. I Emanation du siècle d'or Il s'agit de la période qui recouvre le XVI°s et le XVII°s. L'Espagne est au sommet de sa puissance (première puissance au monde). Elle s'est emparée du nouveau monde (or et argent). Elle possède l'Allemagne, une partie de l'Italie, une partie de la France, l'Autriche. Mais c'est une puissance fragile car sa richesse est liée au nouveau monde. L'Espagne est également une puissance religieuse (espagne catholique) = la vraie foi. Mais elle s'épuise dans des combats contre l'Angleterre et les Pays-Bas. La puissance espagnole connaît alors son déclin. "Siècle d'or" est le nom qu'on a donné à l'Espagne pendant cette période de puissance économique. La comedia s'est développé au moment du déclin du pays avec Le Greco, Velasquez, Cervantes. Cultivisme (ou gorgorisme) = raffinement des moeurs et de l'écriture qui est à rapprocher de la préciosité. Il y a eu développement d'une idéologie commune fondée sur des valeurs aristocratiques et religieuses qui sont : 1. Le sens de l'honneur : fidélité à un sang, à la gloire de ses ancêtres, à une gloire personnelle. Pour la jeune fille, il y a préservation de sa vertu. Mais très vite, à l'être succède le paraître : on parle alors d'étiquette et non plus du sens de l'individu. 2. le pouvoir royal : on ne remet pas en question la place du roi = justification du code d'honneur. On est honoré de le servir. Celui qui le trahit est puni. 3. la toute puissance divine : Dieu est présent dans le langage et dans les engagements. Il est tout puissant et soumet le monde à sa volonté et à sa justice. II) La Comedia Qu'est-ce que la "comedia" ? Il s'agit de tous les genres du drame, comiques ou tragiques. Mais il y a quelques exceptions comme les "auto sacramentales" (pièces religieuses joué lors de cérémonies), les "intermeses" (farces) et la "zarzuela" (vaudeville). La "comedia" est un genre mixte qui mêle les nobles et le peuple. On la rapproche de la comédie française ou de la tragédie. 1) L'arte nuevo de Lope de Vega Le genre est définit par Lope de Vega dans un traité : l'arte nuevo. Ce traité s'adresse à une élite intellectuelle. Cet art poétique est problématique : Lope de Vega ne fait pas ce qu'il dit dans son traité. * La "comedia" implique la fusion des genres. Il faut mêler le tragique et le comique parce que ça plaît au public et que c'est ainsi dans la réalité : forme de mimésis; imitation du réel. * L'unité d'action est présentée comme indispensable (mais il y a souvent deux intrigues dans les "comedia" : ça n'est pas respecté). * Ni l'unité de temps, ni l'unité de lieu n'ont d'importance. Il faut que les écoulements de temps se fassent pendant les intermèdes. Les lieux sont très divers : il ne peut pas y avoir de décors réaliste ; il faut donc que les paroles des personnages suggèrent le décor. * L'action est divisé en trois journées (chaque journée = 1000 vers). Il faut maintenir l'intérêt. * La comedia doit être écrite en vers (de mètres variés) et disposer de strophes variées : les plaintes = dizain; pensée grave = tercet. Utilisation de l'équivoque (impression de comprendre ce que les autres ne comprennent pas). * Il faut élargir le choix des sujets : il faut s'inspirer de l'histoire et des moeurs contemporaines. * Il faut considérer les personnages comme des types (le commandeur = le mal). 2. caractéristiques de la "comedia" * Forme : la "comedia" commence par une "loa", court intermède présentant la troupe et la pièce ; trois journées de 1000 vers (entre 1et 2 = intermède comique : intermeses ; entre 2 et 3 = épisode lyrique, chants, danses : un baile). A la fin, l'acteur se tourne vers le public pour lui dire que ce qu'il vient de voir n'est qu'une fantaisie. + spectacle supplémentaire : mascarade comique. * Public : il est composé du "vulgo" (le peuple, petites gens, bourgeois), des "mosqueteros" (l'épée, très exigeante sur le spectacle) et de l'élite. * Salle : on joue dans des corrales (cours d'immeuble bordé par des maisons). Le décor passe au second plan. * Fond, contenu : il est fortement marqué par l'Espagne : * le sujet est espagnol (ce qui fait que la "comedia" passera mal dans les autres pays) * sujet moderne * la "comedia" développe des types. * elle dépeint l'Espagne comme on la rêve. * elle est édifiante, moralisatrice. III) Oeuvres et auteurs * Fr. de Rojas, La Célestine (1490-1500): c'est la comédie de Calixte et Mélibée. C'est une pièce injouable : elle s'étale sur 21 journées ; la narrative priviligie le dialogue. Calixte est un jeune homme de niveau noble, pauvre et paresseux. Il tombe amoureux d'une roturière très belle et très riche, Mélibée. Il va voir Célestine (maquerelle) pour qu'elle lui amène Mélibée. Ca marche. Calixte va mourir en montant à l'échelle de Mélibée. Mélibée va mourir aussi en se suscidant de désespoir puis de déshonneur. La Célestine a des complices qui vont la supprimer. * Montemagor, Diana : pastorale Cervantes , Galaté Lope de Vega, Le fingido verdadero (le feint véritable, saint Genest) Tinso de Molina, El barlador de Sevila Guilhem de Castro Pedro Calderon de la Barca, La vie est un songe LA FARCE, étude synchronique du genre Didactique : - miracle - mystère - moralité (classé dans le genre comique) Divertissant : - sermon joyeux - monologue dramatique - la sautie (souvent mélangée à la farce) - la farce : elle se base sur le quotidien. La farce de l'aveugle et du garçon Définition de la farce : - Peu de personnage (de deux à six). - Courte (équivalente à un acte). - Très mysogyne. On trouve souvent le type du mari trompé (personnage médiocre). - Elle utilise la ruse. - Elle est extrêmement gestuelle mais n'a pas de didascallis. - Le comique : Il y a un certain comique dans les déguisements. Comique du langage : emploi du latin dans des endroits pas religieux - vocabulaire scatologique - vocabulaire cru. La farce répond à l'humour de base de l'être humain. La farce répond à l'humour de base des êtres humains. - Les joueurs n'étaient pas des professionnels et les femmes étaient jouées par des hommes. - On est à peu près sûr que les farces avaient des chansons. Ex : le prêtre paillard chez Rabelais ; Les fourberies de Scapin de Molière. La farce : Petite pièce bouffonne qui prend naissance au XV°s. Ainsi nommée probablement parce que cette pièce était introduite dans la représentation d'un mystère, de la même manière que la farce est introduite dans le corps d'une volaille. La farce ne comprend que trois ou quatre personnages, définis par leur condition sociale : le mari, la femme, l'amant et, parfois, le valet. L'intrigue, même rudimentaire, met en scène la bêtise humaine dans son affrontement inégal avec la ruse. Le plus souvent, le trompeur est trompé à son tour par un plus rusé que lui : renversement de situation qui se produit à la fin de la pièce et en fournit le dénouement. Le but principal est de faire rire, par tous les moyens : déguisements, jargon, coups, violences, accumulation d'injures, situations incongrues, procédés qui seront repris et développés dans les farces et même les comédies de Molière. LA FARCE, étude diachronique du genre I) L'essence de la farce Définition : on la définit par opposition à d'autres genres. On peut aussi la définir à l'aide d'une totologie : ce que joue les farceurs. Dès que les grands farceurs ont disparu, il n'y a plus eu de farce. Mme Bernadette Rey-Blaud a fait un répertoire de toutes les farces afin de découvrir le mécanisme de la farce. Elle s'intéresse à l'étymologie du mot. "facire" = bourrer ce que l'on bourrait dans une comédie ; tromper. Il y a donc présence d'une tromperie, d'une ruse. C'est la dramatisation d'un bon tour joué à quelqu'un. C'est la mise en action d'une ruse dans un univers de trompeur et de trompé. La ruse est au coeur de la farce et en justifie l'évolution. La psychologie des personnages n'a pas d'importance. La farce est une machine (quelque chose qui se monte et se démonte). Schéma : La farce est constituée autour de trois moments : la situation initiale - l'action : ruse - la situation finale. Les Symboles : F+ (action initié) ou F- (action subie) ont des variantes : Z = ruse de destin (deus ex machina) Q = le quiproquo (la tromperie non-voulue) V = personnage victorieux = personnage défait Il y a deux possibilités de schémas : V F- ; F+ V. Exemples : * La Farce du cuvier (XV°s) : un brave homme, Jacquinot, a une épouse acariâtre qui a fait toute une liste des corvées de la maisonn appelée un "rollet". S'il ne les fait pas, sa femme le bat. La situation de départ nous montre un personnage défait. La femme s'approche du cuvier et bascule dedans (eau chaude) : Z (f). Elle a besoin de son mari. Il lui répond que l'aider à sortir du cuvier n'est pas dans son rollet. Il n'accepte de la sauver qu'à la condition qu'elle aie, elle aussi, sa part de corvée : V. * La farce du maître Pathelin (XV°S) : Pathelin, avocat véreux, parvient à obtenir d'acheter à crédit de l'étoffe chez le drapier Guillaume. F+. Il l'invite chez lui pour lui régler son dû. Avec sa femme Guillemette, Pathelin organise une mise en scène pour faire croire au drapier qu'il est gravement malade. Lorsque le drapier arrive chez Pathelin, celui-ci délire dans un jargon incompréhensible. Le drapier, persuadé que Pathelin est possédé par le diable, ne tarde pas à déguepir, très content de s'en tirer à si bon compte. V. Sur ces entrefaites, Thibaud, l'Agnelet, un berger, vient demander à Pathelin de prendre sa défense dans un procès où il est accusé d'avoir tué et mangé les brebis de son maître. Au tribunal, on découvre que le maître en question n'est autre que le drapier Guillaume, qui reconnaît, dans le défenseur de l'Agnelet, Pathelin, plus vivant que jamais. Au cours d'un quiproquo ahurissant, Guillaume, aux questions posées par le juge concernant l'affaire de l'Agnelet, rétorque en évoquant son étoffe impayée. F-. Quant à l'Agnelet, pour toute réponse, il bêle, comme le lui avait recommandé Pathelin. Pathelin gagne le procès, mais, dès qu'il réclame ses honoraires à l'Agnelet, celui-ci continue de bêler en guise de paiement. Sans jamais tomber dans la vulgarité, le comique de cette farce est irrésistible, il propose déjà tous les ressorts du rire qui feront la gloire de Molière (comique de situations, de répétitions, de mots). Farce et morale : Mikaïl Baktine met en évidence le fait que la farce est liée au carnaval (renversement systématique des valeurs). La farce n'a pas d'enseignement moral. L'agnelet a volé des moutons et il n'est pas puni. Le drapier s'est fait voler ses moutons et ses draps et il n'avait rien fait pour mériter ça. La farce montre un monde renversé : refus des valeurs établies, des hiérarchies sociales. Elle montre tout ce qui est interdit avec une prédilection pour ce qui est bas, sexuel. Elle montre un monde de séparation. Ses deux ennemis sont l'Eglise et l'Etat (bêtes noires de la farce). La farce remet en question les valeurs établies. En voyant la farce, nous nous résignions à vivre dans un monde corrompu : sorte de réflexion sur la société. II) Caractères spécifiques La farce est populaire. Son introduction dans les salles existe mais elle est tardive (désir des gens de s'encanailler). Elle met en oeuvre des personnages populaires. Le personnage type fait partie du bas monde, à la rigueur de la petite bourgeoisie mais jamais de l'aristocratie. La farce priviligie le scatologique. Les moines sont paillards. La farce a souvent été improvisé. La farce était le plus souvent rédigée par les acteurs eux-mêmes (nombreuses fautes). Quand les gens de lettre s'y sont mis, ils les ont rédigés en octosyllabe. La farce primitive est en prose. Elle fait appel à des types de situation et des types de personnages : le mari cocu, impuissant; la femme acariatre, super-sensuel; le moine paillard (profite de la confession), le médecin charlatan, le pédant, le capidant. Elle fait appel à un gros comique : coups de bâtons, jeux de mots équivoques. En guise de conclusion : * La farce de celui qui se confesse à sa voisine : Un brave homme, généralement aigri, rentre un jour tout guilleret. Sa femme subodore alors que son mari la trompe. Elle va voir sa voisine qui lui conseille de faire confesser son mari (pas à un prêtre). Les femmes décident de ruser. La voisine met une soutane et s'habille en prêtre. Le mari ne veut pas se confesser. Elles lui font croire qu'il est gravement malade. Il va se confesser. Il avoue à la voisine qu'il a une liaison. Cette dernière lui demande avec qui et elle apprend que c'est avec sa fille. La voisine roue de coups le mari. * Un brave paysan qui va à la ville au marché pendant que sa femme s'occupe avec son amant. Mais le mari arrive plus tôt. Sa femme lui fait croire que c'est un client pour la cave mais qu'il ne veut pas pour l'instant l'acheter car elle est trop sale. Le mari va nettoyer pendant que sa femme et son amant continue leur amour. "La femme dans la comédie n'est qu'un objet de désir, au mieux d'amour. Elle n'a guère d'envergure" I) La comédie donne une image dépréciée de la femme * Présence secondaire / nombre restreint des rôles féminins - petit nombre de ses retours sur scène. - Sa qualification de fille de, de femme de : elle est toujours considérée par rapport à un autre personnage. * rôle parfois très discret : rôle de Jacinthe qui fuit ; rôle de Georgette qui ne sert qu'à faire rire; rôle d'Esméraldine, au moins, au début de la pièce. * image dépréciée liée au désir, à l'amour FO : toutes les femmes sont l'objet du désir du commandeur L'Ecole des femmes : Agnès est un objet du désir lubrique d'Arnolphe. Ce désir peut évoluer en amour : Laurence, Horace découvrent l'amour; Agnès devient amoureuse d'Horace. * manque d'envergure chez les femmes. Laurence met longtemps à s'affirmer. Agnès n'a pas d'envergure du tout (fille longtemps recluse). Béatrice symbolise le manque d'envergure d'une autre façon : elle se déguise en homme. La femme semble avoir un rôle très minime mais cette situation est une situation de début de pièces. Elle est très généralement le résultat d'une volonté masculine (la femme est victime. Cf Agnès). II) La comédie comme lieu de naissance d'une identité féminine * fonction dramaturgique liée à l'amour (composante essentielle de la comédie). Du refus de la femme découle le reste de la pièce : c'est la femme qui choisit. * Naissance d'une personalité : Le rôle essentiel de la femme est lié à son évolution psychologique dans la pièce .Laurence va inciter les hommes puis les femmes à la lutte. Elle mène la révolte. Agnès abuse Arnolphe. Ex de Béatrice : quand elle veut affirmer son identité féminine, elle quitte son déguisement d'homme. Ex d'Agnès : elle est morte à quatre ans (couvent qui l'a rendue stupide) : en quelque jours, elle va s'ouvrir au monde et découvrir quelque chose qu'elle ignorait * la prise de conscience de l'identité féminine passe par un ascendant sur l'homme. Laurence fait comprendre à son père qu'il est lâche. Agnès transforme Horace (petit dragueur : il devient sérieux). * cet épanouissement ne va pas jusqu'à la revendication féministe. Les femmes à la fin rentrent dans la rangs. Agnès n'a pas de revendication propre : elle veut simplement aimer. Béatrice et Clarisse ne pensent qu'à se marier pour être heureuses. III) Le personnage féminin en tant qu'émanantion d'un genre et d'une époque * Place restreinte : conséquence d'une tradition théâtrale (rire et amour). La femme contribue au rire. La "comedia" espagnole (comédie + tragédie) permet de donner à la femme plus d'envergure (situation violente). L'image de la femme est liée au genre. * La comédie de moeurs transpose sur la scène les problématiques du temps : question de la place de la femme dans le siècle d'or. Les paysannes contribuent à une réhabilitation de la terre. Chez Molière, on entre dans la pièce de plein pied avec l'éducation des filles (sujet grave) : une tendance archaïque (morale, religion, ménage, enfants : femmes). L'évolution des moeurs va être favorisé par les salons, les romans et la préciosité. Il y a plus de liberté et plus de revendication. Le manque d'envergure de la femme est une conséquence de sa situation au XVII°s (hommes + tradition). * si une des fonctions de la comédie est de corriger les moeurs par le rire, la présence de la femme dans la comédie peut s'inscrire dans une volonté de faire évoluer sa situation (cf Lope de Vega et Molière qui en montrera aussi les excès). Ca l'est moins dans la comedia dell Arte qui se rattache à la farce (le rire prime sur la morale). Conclusion : * Le misanthrope : Célimène a le plus beau rôle féminin : elle montre cette accomplissement de la femme dans la société. Elle est aussi ridicule car elle a trop confiance en elle. * Lysistrata : forme de pouvoir féminin que pour n'avoir mieux les hommes. Etude comparative de trois oeuvres : Les "couples" : Arnolphe-Horace / Le Commandeur / Frondoso Situation : Deux hommes convoitent la même femme. L'un des deux a son approbation. Schéma du bon et du mauvais; du bien et du mal. * Arnolphe et le commandeur : ils sont en position de supériorité : Arnolphe a l'ascendant que lui confèrent l'argent, l'âge et l'expérience ; le commandeur a la force, la richesse et le droit de cuisage. Sentiment de supériorité de l'homme sur la femme : ils veulent la réduire à l'état d'objet. Ils nient sa personnalité (Arnolphe cherche à rendre Agnès la plus bête possible). Ces deux personnages affirment bien haut leur supériorité. Leur différence fondamentale se trouve dans leur façon d'assumer leur vilenie : le commandeur en est fier tandis qu'Arnolphe veut s'emparer d'Agnès mais en subtilité : il ne veut pas que sa vilenie soit connue. * Horace et Frondoso : ce sont deux personnages jeunes et audacieux qui constituent l'antithèse des "méchants" (ils n'ont ni puissance ni argent). Ils n'ont pas non plus l'indélicatesse des "méchants" et ils remportent l'adhésion des jeunes filles. Mais Horace n'est pas un saint (il passait par une femme pour faire des conquêtes). Ces deux personnages découvrent l'amour au cours de la pièce : Frondoso en devient héroïque, Horace en est transformé en honnête homme. On part d'une situation initiale. La tension naît du refus des jeunes filles et de la présence des rivaux. Ceux-ci leur font un affront personnel (arbalète : F et C ; Horace demande à Arnolphe de l'argent pour séduire la jeune fille). Le dénouement est le triomphe des faibles. Ce n'est pas un triomphe de la morale mais d'un ordre naturel des choses. C'est le triomphe d'une sorte de bonheur : - individualisme chez Molière : Horace et Agnès - collectif chez Lope de Vega : Frondoso et Laurence se mêlent à la joie du village. * La peinture des moeurs : - couple le commandeur/Frondoso : ils représentent deux états de l'état espagnol : le commandeur représente l'ordre corrompu, Frondoso le paysan valereux (désir du retour à la terre). Forme de l'héroïsme propre à l'époque baroque : culte du moi, on veut se dépasser. - couple Arnolphe/Horace : la différence est marquée par l'âge : Arnolphe représente le barbon, Horace le jeune premier. C'est la victoire de la jeunesse sur la vieillesse, de la conception moderne sur une conception archaïque. conception moderne : jeunesse insouciante, amie des plaisirs mais encore vertueuse. Il n'y a pas d'héroïsme chez Horace, pas de défi grandiose. C'est l'honnête homme : il ne se soucie que d'être bien à sa place dans la société. Triomphe de la nouvelle honnêteté sur une fausse image de l'honnêteté. conception archaïque : les idées toutes faites ; religion cohersive ; la femme considérée comme une ménagère. La commedia dell'arte La commedia dell'arte est une forme de théâtre riche et féconde. Elle a débuté au XVI°s. Elle est improvisée. On l'appelle par différents noms : - commedia improvisa : à l'impromptu - commedia a sogeta : sur un sujet quelconque - commedia populare : populaire On l'oppose à la grande comédie italienne de l'époque, la commedia sostenuta ou erudita. La commedia dell'arte privilégie l'imagination et le mouvement : art de la mise en scène et du spectacle. Définition : C'est un envers de la comédie classique : triomphe de l'improvisation et du geste pur. C'est le triomphe des acteurs types et des variations sur des thèmes éculés, gardés dans des canevas. C'est le talent de l'acteur qui sauve ou perd la pièce. La commedia dell'arte est à l'époque perçue comme un genre mineur. "arte" = savoir-faire / imiter. C'est la comédie du savoir-faire. Le zannie : la présence du valet est essentiel. La commedia dell'arte est définie par Constantin Mic comme "création collective d'acteurs à partir de sujets empruntés à des comédies anciennes ou imaginées aboutissant à l'élaboration d'un canevas sur lequel chaque acteur improvise à sa guise en fonction d'un type de personnages choisis". Origine : les atellanes (farces du théâtre latin à quatre personages) sont une fausse étymologie. Le valet bouffon est le "sannio". On a pensé que le zannie venait de "sannio" mais ce mot avait disparu pendant treize siècles. XV°-XVI°s : le mot zannie viendrait du nom Giovannie / Gianni / Zanni : en français, c'est "jean" (connotation péjorative : faire le jean, c'est se comporter en marge de la société). C'est donc une origine lombarde populaire. C'est peut-être aussi un héritage du théâtre médiéval qui pour se divertir des mystères et miracles avait un théâtre populaire : aboutissement de ce théâtre populaire chassé par l'Eglise. Au XVI°s : elle est l'autre face du théâtre, s'opposant à la commedia erudita. La commedia dell'arte va se développer dans tous les pays d'Europe. Il emprunte ses types au latin et à l'espagnol (capitan : matamore). C'est un phénomène d'osmose : Molière a influencé sur la comédie italienne : cette comédie se dénature progressivement. Très vite, les italiens vont traduire leur comédie : elle va ainsi perdre une bonne partie de sa gestuelle. Il n'y aura plus la différence du langage. Les canevas sont diffusés : on passe de la liberté à la contraite (fil directeur qu'il faut respecter). Canevas et structures : les canevas comportent les péripéties de l'action, et les entrées et sorties des personnages. Le caneva est le fil conducteur les comédiens improvisent le dialogue autour de ce caneva. La structure est assez libre. A l'acte III, on voit le triomphe de toutes les embûches. La troupe et les personnages : 10 à 20 comédiens. On trouve les types suivants : le marchand riche, le Capitan (homme de guerre, fanfaron) : Scaramouche , les valets (Arlequin), les soubrettes (appelées aussi serveta), les amoureux / amoureuses (ce sont les moins typés). Ces types sont caractérisés selon leur origine locale, le caneva en circulation, le caractère des comédiens. Influence : c'est un langage accessible à tous les spectateurs d'où le rayonnement européen de la commedia dell'arte. En France, elle s'est mêlé au théâtre : comédiens et auteurs ont travaillé ensemble. LE VILLAGE EN FLAMME de Rainer Werner Fassbinder Qui est Fassbinder ? Il appartient à la nouvelle génération critique née juste après-guerre dans l'Allemagne en ruine et fait irruption dans la vie publique avec le mouvement étudiant de 67/68. Il fonde l'antithéâtre en 68 qui est spécialisé dans la transposition des classiques (notamment l'Iphigénie en Tauride de Goethe qui est son premier succès à scandale pour son adaptation irrévérencieuse). Fassb. reconnaissait qu'il avait à peine lu les pièces adaptées : il s'approprie les sujets et les pièces écrites par d'autres et il le fait en substituant à une réalité un autre réalité. Dans son adaptation de Fuente Ovejuna (le village en flamme), Fassb. utilise ce procédé d'appropriation. La pièce est transposée dans l'Allemagne des années 30-45. Il garde les mêmes personnages, parfois en fait intervenir de nouveaux, mais leurs donne des caractères proche de la caricature, du grotesque. . Laurence : elle ressemble, au début de l'adaptation, à Laurence de Lope de Vega puis devient peu à peu une hystérique qui suscite l'ivresse du sang, de la viande humaine. . Pascale est une fille dévergondée qui ne rêve que de devenir la maîtresse du commandeur dont la puissance viril devient un mythe du village. . Jacinthe devient la prostituée du village qui calme les ardeurs des célibataires et des maris insatisfaits. Elle fait figure de "sage" en fin de pièce, de courage, c'est elle qui sauve Laurence et Pascale des mains du commandeur en s'offrant à lui (exploitation érotique : dégradation du bien le plus précieux en objet consommable). . La reine Isabelle est une reine "fofolle" qui n'est jamais sortie du palais et qui prend le peuple pour des pantins distrayants (de sa vie quelque peu ennuyeuse). . Le roi ne s'occupe pas de son royaume, il préfére sa vie de luxure. . Le grand maître devient un homosexuel qui régne dans sa résidence autour d'une nuée de jeunes garçons et qui est écoeuré à l'idée de partir en guerre et de se conduire comme un homme. . Esteban est un spéculateur , un avare. Il est près de ses sous et marie sa fille sous couvert de ne rien dépenser (différent de l'oeuvre de Lope de Vega). L'appétit de profit lui fait oublier ses devoirs. . Le commandeur : personnage toujours aussi cruel et tyrannique, poussé à l'extrême. Egocentrique... il devient la réincarnation d'Hitler, mais de plus en plus grotesque. Fassb. utilise cette palette de personnages afin de provoquer et de dénoncer l'hypocrisie qui règne en Allemagne depuis les années 50. Toute l'intrigue tourne autour des années nazies et collaborationnistes. Le commandeur met en place, dans le village de Fuente Ovejuna, un régime totalitaire : il fait régner la terreur et contrôle seul toute la vie politique. Il lui faut contrôler les idées et les esprits. Toutes les libertés sont supprimées. Les droits individuels sont niés, les opposants sont traqués, emprisonnés, comme pouvait l'être les juifs pendant la seconde guerre mondiale. Fassb. créé le personnage d'Alonso qui représentera le collabo du village. Il transmet les idées totalitaires du commandeur et s'en remet à la sagesse d'Esteban pour faire entendre raison aux villageois. Dans ce passage, Fassb. recrée toute la propagande hitlérienne : faire beaucoup d'enfants afin d'en faire des bons soldats, et de les embrigader très tôt dans ses écoles; création de l'homme nouveau correspondant à l'idéologie nazie. etc... C'est Leonello (étudiant) qui souffle l'intérêt que peut avoir l'imprimerie dans leur situation (différent de l'oeuvre de Lope de Vega) : utilisation des médias comme moyen d'oppression / ou de libération (de diffusion de l'information) : on sait que la propagande d'état hitlérienne contrôlait les moyens d'information de l'époque (presse, édition, radio...) La violence et la peur réduisent toute la population à la soumission : Esteban et Juan Rojo décident d'élever la voix (alors qu'auparavant ils faisaient la sourde oreille ! ) lorsque le commandeur s'approprie par une nouvelle loi leurs biens immobiliers. C'est d'abord our leur intérêt personnel qu'ils se disent exaspérés par l'attitude du commandeur (représentent les spéculateurs de nos sociétés actuelles). A travers tout un discours sur la femme et sa liberté (à rapprocher aux années 70. MLF etc.) revendiquent les mêmes droits que les hommes car elles aussi pensent; Fassb. développe le thème de l'oppression qui se développe entre les minoritaires eux-mêmes (le peuple). La pièce se termine, non comme la conclusion apaisante de Lope de Vega qui célèbre la clémence du roi Ferdinand, mais sur le désir du roi de voir les paysans décapités lors de la grande fête qu'il veut donner pour la cour. Au lieu de quoi, les condamnés arrachent du trône le roi, la reine, les courtisans. D'autres scènes annonçaient déjà le tableau finale de la horde assoifée de sang (sc du plat de Laurence qui a le goût de chaire humaine, elle veut dévorer Frondoso...). Celles qui se révoltent sont devenus des animaux. Mais n'était-ce pas des animaux depuis le début ??? Pour conclure, il faut noter que Fassb. refusait l'américanisation, la religion du deutshmark, qu'il se révoltait contre les certitudes et qu'il se plaçait en marge de toutes les puissantes institutions : Fassb. était un agitateur, un provocateur. A COPIER DANS 1.MOLIERE Exposé : La grande comédie moliéresque et classique, d'après L'Ecole des femmes et, éventuellement d'atures pièces de Molière MOLIERE Jean-Baptiste Poquelin, dit (Janvier 1622-17 février 1673) Auteur dramatique, comédien Jusqu’à dix-sept ans, Jean-Baptiste Poquelin mène ses études chez les jésuites de l’important collège de Clermont, à Paris. Il poursuit ses études de droit jusqu’à la licence. En 1643, il renonce à la charge de tapissier du roi et signe, le 30 juin de la même année, sous le nom de Molière, les actes qui créent L’Illustre-Théâtre. C’est un immédiat échec financier. A deux reprises en 1645, Molière est emprisonné pour dettes au Châtelet. Il leur reste à partir en province, parce qu’il n’y a pas de place à Paris pour un troisième théâtre. La troupe du duc d’Epernon accueille les Béjart, Madeleine, Joseph et Geneviève restés fidèles à Molière. Le comte d’Aubijoux leur accorde, pour sa part, une importante gratification annuelle. C’est peut-être en 1653, peut-être en 1655 qu’est donnée à Lyon la première comédie de Molière qu’est L’Etourdi. Le prince de Conti devient alors le protecteur de la troupe, à laquelle il accorde son nom. Cette protection ne dure guère, puisqu’après la mort d’Aubijoux, emporté par la syphilis à la fin de 1656, Conti qui se tourne vers la religion, signifie aux comédiens qu’il leur faut « quitter son nom ». En octobre 1658, quand la troupe s’installe à Paris c’est sous le patronage de Monsieur, frère du roi. Molière joue, pour la première fois devant le roi Louis XIV au Louvre, une pièce de Corneille, Nicomède. Au même programme, une farce de Molière, Le Dépit amoureux. Séduit, Louis XIV accueille les comédiens dans la salle du PetitBourbon, voisine du Louvre où déjà jouent les italiens. Les Précieuses ridicules données en 1659 sont aussitôt un succès. Succès renouvelé dès l’année suivante avec Sganarelle ou Le Cocu imaginaire. Les travaux qui commencent pour la construction de la colonnade du Louvre, chasse les comédiens du théâtre qui doit être détruit. Louis XIV accorde alors, à Molière, la salle du PalaisRoyal. C’est en 1661 que Molière donne sa première comédie-ballet Les Fâcheux. Fabuleux succès. La même comédie-ballet est donnée à Vaux-le-Vicomte devant le roi, même lors de la somptueuse fête organisée par le surintendant Fouquet. Ce genre nouveau séduit le roi que la danse fascine. L’attention que le roi porte à Molière exaspère les jalousies et les rivalités. L’Ecole des maris est attaquée. Certain du soutien du roi, qui consent à être le parrain du premier fils de Molière, celui-ci ose écrire Tartuffe. Mais la pièce est interdite. Il ose Dom Juan. Le roi honore la troupe de Molière du titre Troupe du roi, en dépit du scandale. Tartuffe ou LImposteur est enfin donnée le 5 février 1669. Le théâtre fait alors la plus étonnante recette qu’il ait jamais fait. Les succès s'enchaînent. C’est Le Misanthrope, L’Avare, c’est Le Bourgeois Gentilhomme.... Ce sont Les Femmes savantes et, le 10 février 1673, c’est au théâtre du Palais-Royal la première du Malade Imaginaire. Huit jours plus tard, le vendredi 17 février, Molière éprouve un malaise en scène. A 10 heures du soir, il meurt chez lui. Armande Béjart obtient du roi que l’archevêque de Paris autorise le lendemain l’inhumation de celui qui n’a pu, avant de mourir, abjurer sa profession de comédien ; ce qui lui vaut d’être excommunié d’office. Introduction Molière se situe entre deux grands dramaturges : Corneille et Racine. Les pièces de Molière : commence par les farces, embraye avec les grandes comédies et finit par les comédies ballet. - farce et apparenté : la Jalousie du Barbouillé le médecin volant Les précieuses ridicules Le cocu imaginaire Les fourberies de Scapin George Dandin Le médecin malgré lui - les grandes comédies : Les femmes savantes L'école des femmes Tartuffe L'avare Le Misanthrope - les comédies-ballet : Le bourgeois-gentilhomme Psyché La comtesse D'escarbagnas Le malade imaginaire Les oeuvres de Molière coïncide de manière amusante et non innocemment avec des étapes de sa vie : L'école des femmes avec le mariage de Molière avec Armande Béjart (20 ans de moins); Le malade imaginaire qui coïncide avec ses propres problèmes de santé; ect. La condition de monarchie absolue de Droit Divin explique les comédies ballet en parti et les dénouements extraordinaires (Tartuffe). Ses sources d'inspiration sont la comedia dell arte, Plaute et le théâtre latin et aussi la commedia espagnole (cf Dom Juan). I Les caractéristiques générales 1) Les personnages A) La signification des noms n'est jamais laissé au hasard : - Tartuffe : tartuffio en italien = trompeur - Harpagon : Harpie - Philaminte : nom ronflant de celle qui aime la philosophie - Sganarelle : cocu et benet - Diafoirus : nom en -us (latin) - Purgon : purge - Trissotin : voir cotin et trois x lot - Agnès : agnur, la naïveté - Horace : Horatio : le jeune premier italien - Chrysalde : a de l'or dans la bouche - Arnolphe : patron des cocus - De la Souche : arbre coupé : stélérité B) Les cinq types de personnages 1° Les amoureux (peu de caractère) Molière n'est pas très habile dans la description des amoureux et de ces jeunes filles; on retombe souvent sur les mêmes caractéristiques (Angélique du Malade imaginaire et Mariane de Tartuffe). Pour pallier à cela, il essaye par la suite de donner une double identité et un double enjeux à ces amoureux à travers le déguisement notamment intendant (L'avare); fils du grand turc (bourgeois gentilhomme); maître de musique (le malade imaginaire). En opposition ave l'amoureux déguisé, on a le père ou la mère qui représente l'obstacle (exception pour Agnès). 2° Les valets et les servantes : fourbe ou bouffon * Les hommes sont des fourbes issus de la comedia dell arte : Mascarille (Les précieuses ridicules); Scapin (Les fourberies de Scapin. C'est un mélange de valet et d'homme d'intrigue. - Sbrigani (Pourceaugnac) : homme d'intrigue qui devient dans la pièce le valet - Scapin : un valet qui utilise son expérience d'homme d'intrigue * Les hommes peuvent aussi être bouffon issu du gracioso espagnol - Sganarelle malgré son nom de barbon ridicule est naïf, crédule, aveugle et admiratif * Pour les suivantes, c'est pareil : - les ignorantes ont plutôt un rôle accesoire : Martine, Georgette - les malines ne se montre tel qu'en l'absence d'un équivalent masculin : Dorine et Toinette 3° Les clairvoyeurs Ils annoncent généralement l'imposteur et / ou la stupidité du personnage centrale; ils finissent toujours heureux. Chrysalde retrouve sa fille et Elmire vaint Tartuffe. 4° Les imposteurs On se demande généralement comment font les personnages principaux pour se laisser berner tant ils sont stéréotypés; ils finissent toujours mal. Tartuffe (le roi); Trissotin (déchu), Béline (le malade imaginaire). 5° Les maniaques Se sont les personnages principaux d'action qu'il ne contrôle pas. - Orgon dans Tartuffe - Argon dans le malade imaginaire - Philamente dans Les femmes savantes - Arnolphe, Harpagon... Ils veulent que tout soit en accord avec leur manie et veulent toujours marier leur fille à l'homme susceptible de satisfaire cette manie. Contrairement à la farce où le maniaque est constament aveugle, le personnage ici est aveuglé par une manie précise qui autorise à côté d'autre qualité. Exception : Harpagon 2) Les différents types de pièce * La farce : entre dix scènes et III actes. C'est souvent deux histoires similaires en parallèle : - Les précieuses ridicules : Cothos-Magdelon // Mascarille-Jodelet - Les Fourberies de Scapin : Argante -Géronte // Octave -Léandre Les farces ont un rythme rapide : - acte I : mise en place de la problématique - acte II mise en place du piège - acte III : le piège se referme, les maniaques sont humiliés * La comédie ballet se rapproche de la grande comédie avec l'ajout de chant et de danse. C'est une pièce en trois actes : trois intermèdes à la fin de chaque acte C'est une pièce en cinq actes : rejet en fin de pièce. * La grande comédie est généralement en vers (sauf L'Avare) et en cinq actes. - l'acte I annonce le caractère démoniaque; mise en prudence du clairvoyeur, décision du mariage forcé avec l'imposteur; non-résolution de la fille qui a déjà un amant. - l'acte II : précision du mariage forcé, discussion du côté des amoureux; recherche d'aide extérieure. - l'acte III : tentative contre l'imposteur = échec; le maniaque est mis pour la première fois face au vrai visage de l'imposteur mais ne veut pas regarder la vie en face. - l'acte IV : deuxième tentative qui est quelque fois suivi d'une troisième : échec et précipitation du mariage. - l'acte V : le mariage va être célébré lorsque survient le coup de théâtre final toujours extraordinaire. schéma actenciel : le maniaque les valets-bouffons les imposteurs les valets-fourbes les clairvoyeurs les amoureux la jeune fille 3) Dénonciation du vice de l'homme à travers l'homme... Les maniaques se rendent compte de leur folie. - Arnolphe est puni de sa phobie et de l'emprisonnement d'Agnès - Philaminte se rend compte que Trissotin n'aimait que l'argent - les précieuses sont ridiculisées On s'enfonce plus avant dans leur délire. C'est le cas de Jourdain et de Argon. II Caractéristiques de L'Ecole des femmes Résumé Acte I : Arnolphe, un bourgeois de 42 ans, veut épouser une jeune fille, Agnès, qui a 17 ans. Celuici la tient enfermée afin de la garder naïve et ignorante sur le sujet de l'amour, car il a l'obsession du courage. Mais, les complications arrivent avec Horace, un jeune homme qui s'est épris d'Agnès et qui par un quiproquo vient se confier à Arnolphe, son rival. Acte II : Arnolphe enquête auprès d'Agnès, auprès de ses valets (Alain et Georgette) pour protéger son projet de mariage. Acte III : Arnolphe apprend d'Horace que ses précautions échouent Acte IV : Arnolphe décide de se débarasser d'Horace une fois pour toute, mais ne réussit qu'à le rapprocher un peu plus d'Agnès. Acte V : dénouvement final nous apprend que le père d'Agnès veut la marier à Horace. Tout finit bien pour le couple amoureux, tandis qu'Arnolphe quitte la scène choqué et humilié. Cette pièce appartient au schéma même de la grande comédie. 1) La pièce est composée de deux schémas dramatiques d'origine différente : la trame est celle de la comédie italienne, où on aurait eu un Scapin pour aider son maître, mais on trouve dans la pièce Arnolphe lui-même grâce à un quiproquo. : ici on rejoint la farce. Molière a d'abord écrit des farces (Les précieuses ridicules, Sganarel). Ce sont des pièces en un acte qui comportent les thèmes de la jalousie et de la tromperie comme cela a déjà été dit dans la première partie. Ces thèmes sont omniprésents dans L'Ecole des femmes, sauf que la pièce a une forme classique (5actes et en vers), mais on retrouve aussi le comique gestuel de la farce avec les serviteurs d'Arnolphe (ex : Alain et Georgette se battent pour ouvrir à leur maître quand celui-ci les menace de les faire jeûner (acte I, sc 2). L'Ecole des femmes tient aussi de la farce avec le retournement de situation qui n'arrive pas seulement au dénouement, mais à chaque fois qu'Arnolphe apprend d'Horace que ses précautions viennent d'échouer. Acte II, sc 4 : Agnès a écrit une lettre à Horace qui vient la lire à Arnolphe. Le personnage d'Uranie dans La critique de l'Ecole des femmes dit à propos d'Arnolphe "ce qui me paraît assez plaisant, c'est qu'un homme qui a de l'esprit, et qui est averti de tout par une innocente qui est sa maîtresse et par un étourdi qui est son rival, ne puisse avec cela éviter ce qui lui arrive". Le personnage d'Arnolphe vient de la farce, il est grotesque et pitoyable (tout comme Sganarelle), mais d'un autre côté, Molière dépeint ses personnages comme des gens du quotidien et les situe dans un cadre réel. On peut penser que Molière utilise certains aspects de la farce comme moyen d'expression des personnages et aussi afin d'amoindrir le tragique de la situation (acte II, sc 5 : Arnolphe interroge Agnès qui a eu un entretient avec Horace). Mais les influences de la farce se juxtaposent avec les influences de la comédie italienne, la comedia dell arte le comique de la gestuelle. 2) Mais l'ambition de Molière dépasse la farce et la comédia italienne : - sur la plan dramaturgique, l'union de la force et de la comédia italienne repose sur le conflit des générations. - sur le plan idéologique, Molière dénonce une conception de la femme où Arnolphe se range au nombre des hommes "qui ne regardent les femmes que comme les premières esclaves de leur maison" (Mme de Scudéry). Le but de la grande comédie est de "corriger les vices de l'homme" par le rire. La liberté et la tolérance sont à la base de la morale moliéresque. Le théâtre de Molière est une "comédie humaine" à cause de la satire des moeurs contemporaines. Molière aborde des problèmes comme l'éducation, le mariage, la religion... III Les grands thèmes le mariage forcé : omniprésent la préciosité : critique féroce notamment de la carte de Tendre, des bourgeois de Province le cocuage : la phobie de certains hommes la médecine : critiqué par Molière car en retard par rapport aux autres sciences la politique : à travers la religion notamment dans Tartuffe la religion : Tartuffe mais aussi L'école des femmes et Le malade imaginaire la vieillesse et la solitude : à travers la totalité des pièces, le maniaque étant très souvent seul. 1) Questionnement important : le mariage Molière a écrit L'école des maris alors qu'il était fiancé à Armande Béjart. Une fois marié, il a écrit L'école des femmes afin d'exorciser sa peur du cocuage et leur différence d'âge qui pouvait les faire paraître comme père et fille. Le problème du mariage peut être accessoire par rapport à l'intrigue (Tartuffe, Le médecin malgré lui) ou au contraire central comme dans L'école des femmes. Pour Molière, le problème du mariage n'a d'intérêt que face à l'amour. Le personnage d'Arnolphe met de côté l'amour pour assurer son avenir dans le mariage : il voit là la femme trompeuse et rusée si le mari ne la tient pas en main. Alors Arnolphe tient Agnès comme Sganarelle tient Isabelle dans L'école des maris et Adam dit "Arnolphe, c'est Sganarelle de L'école des maris, un fantoche, petit de taille, sautillant, ironique, pointu, ahuri". 2) La querelle de L'Ecole des femmes La pièce fait un triomphe : plus de 60 représentations. C'est très enthousiaste, il en est de même pour la critique. La synthèse moliéresque avec la comedia italienne et la farce ne plaît pas à tout ceux qui avaient une idée bien arrêté sur la grande comédie en cinq actes et en vers. De plus, la satire morale frappe les tenants de la morale et de la tradition religieuse. Commencera une violente querelle littéraire qui durera toute l'année 1664. Un journaliste Donneau de Visé découvre que Molière a emprunté le thème de sa pièce à un conte italien du XVI tiré des Facécieuses nuits de Straparole. Le nom d'Horace a aussi été emprunté à une pièce de la comedia delle arte : Astuta semplici di Angila. Enfin, les maximes du mariage sont empruntées à l'Institution à Olympias de Saint Grégoire de Nazianze. Puis, la querelle oblige Molière à se justifier, ce qu'il fera dans La critique de l'école des femmes : les personnages de la pièce parlent de L'Ecole des femmes, certains sont pour,d 'autres pensent différement., mais à la fin, tous restent sur leurs positions. Molière y caricaturise également ses ennemis, et les critiques contre-attaquent. Molière les parodiera encore dans l'Impromptu de Versailles et la querelle aboutira à l'avantage de celui-ci avec La guerre comique ou la défense de l'école des femmes de Philippe de la croix. Mais les ennemis de Molière sont rancuniers et la querelle reprendra pour Tartuffe et Dom Juan. Dom Juan est écrit pour provoquer les dévôts et les bien-pensants qui sont contre Tartuffe. Mais Molière laissera Dom Juan afin de se battre pour Tartuffe. Ce sera finalement grâce au roi que la pièce sera jouée et publiée. Cette querelle fut la plus périlleuse pour Molière, car il a risqué l'excommunication. Conclusion : Pour conclure, nous dirons que Molière qui voulait s'imposer comme auteur tragique se retrouve déçu à la fin de sa vie car son projet échoua. Sa seule "pièce sérieuse" (1661), Dom Garcie de Navarre fut un quasi-échec : il n'y eu que deux représentations à la cour et la pièce disparaîtra du répertoire. Pourtant, des passages entiers seront repris dans Le Misantrope, et des vers seront attribués à Tartuffe, Amphytrion, les femmes savantes. Donneau de Visé a d'ailleurs déclare: "Je crois qu'il suffit de vous dire que c'était une pièce sérieuse, qu'il en avait le premier rôle, pour vous faire connaître que l'on ne s'y devait pas beaucoup divertir". Les dernières comédies de Molière furent plutôt dse comédies-ballet données sur ordre du roi. Ce sont les oeuvres les moins connues de Molière : elles furent sous-classées car elles mêlaient le théâtre au chant, à la musique, à la danse. Molière voulait faire un grand spectacle, mais ce fut un échec. Le théâtre était la vie de Molière et l'ironie du sort a voulu que celui-ci meurt peu après avoir joué Le Malade imaginaire. Commentaire L'école des femmes, acte I, scène 1, de v82 "Epouser une sotte est" ... à ... fin de la scène Dialogue entre Arnolphe et Chrysalde. Arnolphe parle des mésaventures des maris trompés mais il est à l'abri de cela : il va se marier à une toute jeune fille idiote qui sort du couvent. Il observe depuis des années les couples mariés (v85). Les femmes intelligentes attirent les hommes cultivés. v. 124 : il veut être différent "En femme, comme en tout, je veux suivre ma mode". Il connaît très bien les femmes : il veut épouser une sotte pour ne pas être cocu. Sa future femme est donc un objet, un animal bien dressé. v. 98.99 : "Et s'il faut qu'avec elle on joue au corbillon, Et qu'on vienne à lui dire à son tour : "Qu'y met-on" Je veux qu'elle réponde : "Une tarte à la crème"; En un mot qu'elle soit d'une ignorance extrême." v 156-157 "Vous pourrez, dans cette conférence, Juger de sa personne et de son innoncence". Le principal but dans le mariage est de ne pas être cocu. Il a dit qu'il a lu le Tiers livre mais il est comme Panurge. Il n'écoute que quand ça va dans son sens. Maxime à l'égard de Chrysalde : v97-98 Commentaire : L'Ecole des femmes, acte I, sc 1 v. 123 "Chacun a sa méthode" à 154 "Et voir si de mon choix on me doit condamner". C'est la tirade d'Arnolphe. Elle montre la vision d'Arnolphe et insère la pièce dans son époque. Cela se passe sur une place publique ce qui est bizarre pour parler d'amour. Chrysalde est le raisonneur càd quelqu'un qui incarne le bon sens. Chrysalde essaye de montrer à Arnolphe qu'il risque d'être cocu et qu'il risque en plus d'être ridiculiser par le gens puisqu'Arnophe n'arrête pas de se moquer des cocus. Arnolphe ne risque rien : pendant vingt ans il a bien observer la gente féminine. Agnès ne sait pas jouer au corbillon qui est un jeu très facile (il suffit de dire un autre mot qui finit par -on) : critère pour montrer qu'elle est bête. Chrysalde essaye de lui démontrer qu'un idiote peut être dangereuse. Introduction C'est une scène de présentation : - du personnage d'Arnolphe (ce qu'il a dit, ce qu'il a fait) - du personnage d'Agnès vu par Arnolphe (v 318-327, on voit Agnès vu par Horace) C'st la peinture satirique d'un mode d'enseignement des filles au XVIII. C'est un discours adressé au public : classer Arnolphe dès le début dans le camp des ridicules; ouvrir les yeux au public. Le classicisme avait comme mission d'instruire et de plaire. 6 vers d'introduction : auto-satisfaction d'Arnolphe 20 vers : long récit de l'enfance d'Agnès 6 vers : Arnolphe renouvelle son autosatisfaction Arnolphe calcule tout : son amour et aussi ses paroles. 6vers : refus de parler; Arnolphe refuse la discussion. C'est l'homme des certitudes. Arnolphe a raison par définition. Le critère premier de ses conversations : l'argent qui lui donne des droits. En effet, Arnolphe peut se passer de dot et il en est fier : masque de son égoïsme. Il est mysogyne "en femme comme en tout" : la femme est une catégorie, un objet. Il parle de choix : je veux choisir. Il conçoit le mariage comme une soumission : "soumis et pleine dépendance" est une totologie. C'est un homme aussi terriblement fragile qui est peu sûr de lui : peur visérale d'être remis en cause par sa femme. Pourquoi se marier alors ? parce que c'est dans les moeurs : - ça va le confirmer dans ce sentiment de supériorité - il pense que le mariage peut calmer ses angoisses. Arnolphe est tenu par l'amour propre. Le seul instant où il est généreux, c'est quand il donne une bourse à Horace : façon d'affirmer sa supériorité par rapport à Horace. 20 vers : Les récits de l'enfance d'Agnès : 1) la rencontre 2) l'éducation 3) les résultats de cette éducation 4) les précautions supplémentaires 1) La rencontre : Agnès représente exactement toutes les idées qui lui sont chères. Elle a quatre ans donc toute pure et ignorante. Elle est pauvre : supériorité sur elle grâce à sa situation de bourgeois : il pourra la dominer à son gré. Il insiste sur la bonne action qu'il a accomplie afin de ne pas dévoiler ses véritables pensées à Chrysalde. 2) L'éducation : educere = faire sortir de l'enfance, de l'ignorance. Arnolphe fait le contraire. Il utilise plutôt le terme élever : il l'a nourrit, il en a fait un corps et rien d'autres. Il lui a choisi un couvent qui doit faire d'elle une bonne ménagère (ressemble au couvent janséniste). L'éducation d'Arnolphe est de priver la femme de toute ouverture d'esprit. L'éducation est une forme de coersition. En conséquence, l'éducation est un aboutissement. 3) Les résultats : elle est son objet, son jouet. Pour Arnolphe innocence est synonyme de "qui ne peut pas lui nuire". Arnolphe a comme manie d'impliquer le ciel, instrument de sa puissance : il s'en sert pour influer sur les gens. 4) Les précautions supplémentaires : il l'a placé autrepart que dans sa maison."pour ne pas gâter sa beauté naturel" : Arnolphe ne croit pas à l'éducation : il est l'opposé de son siècle. cf l'Augustine qui prône une vie austère et qui considère le monde comme une source de perdition : Arnolphe ne veut pas qu'Agnès voit le monde. L'autosatisfaction : le personnage jubile à l'idée d'avoir réussi l'éducation de sa pupille : narcissisme. Il se satisfait de ce qu'il a à dire. Il veut la montrer à Chrysalde afin qu'il voye l'objet de sa réussite. Arnolphe attend la confirmation de sa supériorité de la part de Chrysalde. Conclusion : Arnolphe est placé du côté des ridicules. C'est un personnage odieux : tyran domestique. Il se pavane devant son ami. Il montre en génie des actions malsaines : il a empêché l'épanouissement d'une jeune fille. En conséquence, le public lui souhaite des déboires càd qu'il soit cocufié. En face de lui, Agnès paraît sympathique bien qu'on ne l'est jamais vu et qu'on ne la connaisse pas. C'est une scène de peintures des moeurs : l'éducation donné à l'époque : les femmes sont soit la ménagère, l'épouse (donc pas de culture) soit une femme intellectuelle ( cf Les femmes savantes). Dans les deux cas, elles sont ridicules. Molière proposera un troisième type de juste équilibre. La question que l'on peut se poser est : Arnolphe est-il un personnage comique ou tragique ? Quand on pense à Agnès, on a tendance à ne le trouver que comique. Commentaire, L'Ecole des femmes, acte II, sc.5, v551 "Non. Mais de cette vue apprenez-moi les suites" à la fin de l'acte C'est la plus grande scène de la pièce. C'est la première fois qu'Agnès prend la parole. Elle confirme à Arnolphe la venue d'Horace. Arnolphe est un policier qui va interrogé Agnès. Il montre ainsi son infériorité; il n'arrive pas à s'affirmer. Son problème : comment faire avouer à une jeune fille ce qu'elle ignore ? C'est une scène qui nous pose le problème de la candeur d'Agnès. Agnès est -elle une fille innoncente ou une fille perverse ? I Un interrogatoire de type policier II Un interrogatoire qui touche à la farce III La peinture des moeurs I Un interrogatoire de type policier 1)Comment poser la question sans la poser ? (virginité d'Agnès). On assiste alors à un numéro de stratège d'Arnolphe de plus en plus insistant : la jeune fille feint de ne pas comprendre ou ne comprend pas. Il demande des précisions : - que faisait-il seul avec vous : isolement - vous faisait-il quelques caresses : isolement - quelque autre chose ? : sexualité "Le" plein d'équivoque : Arnolphe se fait de plus en plus pressant : il veut contraindre Agnès à parler. Eclat de rire : le ruban. 2) Il revient à la charge : est-ce qu'il n'a rien fait que de vous baiser les bras ? Comme elle lui dit que le jeune homme en question était malade à cause d'elle, Arnolphe fait des métaphores en lui demandant si le jh n'a pas exigé d'elle quelques remèdes. Arnolphe fait appel à la religion : mariage 3) Les décisions : mariage dès ce soir. Le mariage d'Arnolphe est une folie. C'est un monomaniaque, un imaginaire. Il vit avec une idée fixe : être cocu. Le mariage apparaît grotesque car il ne résoud rien : cela ne l'empêchera pas d'être cocu. On voit la candeur d'Agnès : elle dit tout ce qu'elle a sur le coeur v563 "La douceur me chatouille et là-dedans remue Certain je ne sais quoi dont je suis toute émue". Agnès est-elle candide ou perverse ? Candide : elle ignore vraiment ce qu'elle doit ignorer; perverse : une fille qui a compris Arnolphe et utilise l'arme contre lui en jouant les idiotes. II Un interrogatoire qui touche à la farce C'est véritablement une scène de farce : le quiproquo est une situation de la farce. - Agnès farce Arnolphe en lui donnant de son interrogatoire rien de ce qu'il attend : ça accroit la tension du personnage d'Arnolphe - fameuse scène du -le- : Agnès farce Arnolphe en accordant une importance démesurée au ruban - mariage : Arnolphe est abusé : tous les deux veulent se marier mais Arnolphe avec Agnès et Agnès avec Horace. C'est un équivoque sur le vocabulaire qui provoque un quiproquo. Cela finit sur un éclat d'Arnolphe : "Je suis le maître, je parle : allez, obéissez" : façon de refuser au destin de s'occuper de sa vie. C'est le hasard qui a provoqué les trois quiproquos. III La peinture des moeurs Arnolphe est un augustinien borné. Il cherche à manipuler la religion cf Tartuffe qui critique le siècle et le plaisir : hypocrisie. Ce qu'Arnolphe interdit à Agnès, il désire le faire. Agnès et Horace : concept hédoniste Conclusion : c'est une scène très caractéristique de la comédie moliéresque : peinture des caractères et des moeurs. Commentaire : L'Ecole des femmes; acte III, sc2 v675 ("Agnès, pour m'écouter"...) à 746, ("Voyons un peu si vous le lirez bien".) Sept des vers sont supprimés lors des représentations de la pièce. Ce texte reprend ce qu'Arnolphe avait dit à Chrysalde. On voit ici une tyrannie sur une Agnès ignorante. Arnolphe expose les principes du mariage en abaissant Agnès qui vient du milieu paysan pour devenir bourgeoise. C'est une ascension inespérée pour Agnès. "Qui de ce vil état de pauvre villageoise, Vous fait monter au rang d'honorable bourgeoise". Arnolphe a toujours aussi peur du cocuage : il prévient Agnès de ce qu'il ne faut pas faire . Il n'y a pas d'amour : possession physique Soumission quasi-totale de la femme : montre du mariage l'image bourgeoise traditionnelle. L'ascension d'Agnès l'amène en fait vers la servitude conjugale (v727-737) Rapprochement Don Juan et Arnolphe : mérpris des lois humaines : ils ne tiennent pas compte des sentiments mais : - pour Don Juan, la fidélité est une prison; il ne vit que pour la conquête; le mariage est un moyen pour lui de faire craquer les filles rétissantes. - pour Arnolphe, la fidelité est important : il ne veut pas être cocufier. Le mariage est donc pour lui une garantie. Arnolphe fait un sermon en parlant du diable : c'est ridicule. antithèse : noir comme du charbon / lys blanc A l'époque, le père marie souvent sa fille à un vieillard d'où de nombreuses veuves jeunes : la femme vit alors une deuxième vie. Arnolphe veut persuader Agnès qu'elle fait une affaire (20 bons parties) : il se ridiculise en se montrant séducteur. Ce n'est pas une scène indispensable mais elle nous montre un Arnolphe plus méprisant que jamais. I Une leçon de bonne conduite = sermon II Conception archaïque du mariage et de la femme III Réflexion sur les moeurs de l'époque I Une leçon de bonne conduite C'est un rapport de maître à esclave, de père à enfant. Agnès est en condition d'accusé : elle n'a rien fait mais ça peut venir. Il lui donne des conseils de tenue (v 674 et 739) Levez la tête et tournez le visage (...) Faites la révérence. Arnolphe revendique sa position de maître. Silence d'Agnès : elle ne parlera que pousser par Arnolphe. Ce sermon est fait de divers choses : * la chance qu'il l'épouse * le mariage n'est pas une plaisanterie; les deux moitiés ne sont pas égales * méfiez-vous des mauvaises femmes * le diable, l'enfer vous menace si vous ne respectez pas vos devoirs envers votre marie C'est un mélange d'égoïsme vaniteux et de morale pleine de cynique : - égoïsme vaniteux : il ramène tout à lui - morale pleine de cynisme : aspect moralisateur; élargissement que fait Arnolphe dans son discours : il lui parle du langage en général. Menace de l'enfer. Dieu sert d'auxiliaire à Arnolphe pour atteindre son but. II Conception archaïque du mariage et de la femme Le mariage est un cadeau, une récompense fait à la fille mais qui amène des devoirs et des contraintes dans les moeurs du siècle. Cela aboutira à l'affaire des poisons. On voit le ridicule d'un sens de l'honneur : il envisage la jeune fille dans sa couche et surtout dans son honneur càd réputation et amour-propre. Mais aussi le ridicule de la conception de la femme soit - blanche comme un lys si elle est fidèle - noir comme le charbon si elle est infidèle C'est d'autant plus ridicule de dire cela à Agnès qu'elle est ignorante et qu'elle a été élevé dans un couvent. Ridicule aussi dans la conception de la religion. III Réflexion sur les moeurs de l'époque Les maximes sont des parodies de l'oeuvre de Saint Grégoire de Naziance : Les préceptes de la bonne épouse. C'est un manuel des ci****************************************************************************** ******************************************************************************** ******************************************************************************** ******************************************************************************** ******************************************************************************** ******************************************************************************** ********************************** :L'Ecole des femmes, III, 4, v940 "Mais il faut qu'en ami je vous ouvre mon coeur" à la fin de la scène utilisation de l'imparfait du subjonctif : ça sens le précieux alors que pourtant Agnès est ignorante : problème de la vraisemblance et du naturel (pas même conception à notre époque). Commentaire : L'école des femmes, acte IV, scène 4, complète. C'est une scène de farce I Le comique à travers le comportement d'Arnolphe Arnolphe est un personnage du ridicule. Il choisit deux valets assez simple d'esprits afin de montrer sa supériorité mais c'est lui qui est tourné en ridicule par ses valets. v 1095-1100 : " On veut à mon honneur jouer d'un mauvais tour; / Et quel affront pour vous, mes enfants, pourrait-ce être, / Si l'on avait ôté l'honneur, à votre maître ! " : Arnolphe essaye d'intéresser Alain et Georgette à ses problèmes : il fait jouer l'amour-propre d'Alain et Georgette. C'est un principe médiévale : se battre pour l'honneur de la maison (dérision). II Les comportements d'Alain et Georgette Ce sont des personnages qui portent à rire : une caricature du monde paysan de l'époque. III Structure de la scène : le théâtre dans le théâtre Arnolphe joue le rôle d'Horace, rôle qu'il n'arrive pas à faire devant Agnès. C'est le thème de la répétition drôle. Il essaye de contrôler ses valets comme il contrôle Agnès. Arnolphe est à contreemploi dans un rôle de séducteur qui ne lui va pas du tout. Les rôles sont inversées : les domestiques insultent leur maître. Les insultes sont-elles adressées à Horace ou à Arnolphe ? Le langage utilisé par Arnolphe n'est pas celui utilisé par Horace mais bien celui d'Arnolphe ! Aveu d'impuissance d'Arnolphe : faire éliminer Horace par ses valets. Approbation d'Arnolphe : un des procédés mécaniques. Commentaire : L'Ecole des femmes , acte V, scène 4, de v. 1520 (Ah ! c'est que vous l'aimez"...) à la fin de la scène. C'est un dialogue entre le vieil Arnolphe et l'objet de convoitise, Agnès. I Arnolphe découvre l'amour : un tyran amoureux Avant, Agnès était le moyen pour Arnolphe de ne pas être cocu. Mais, en perdant Agnès, il découvre l'amour. Cela correspond à quand il lui découvre une âme. Il est début agressif mais il est désarmé par la volonté de la jeune fille. Ce n'est pas un véritable amour : cela tient du désarroi. En effet, sa déclaration se trouve assez tardive. Il a un désir perpétuel de puissance : personnages autour de lui comme des satellites. Il réagit en propriétaire frustré = tyran. Il est pathétique car il est incapable d'aimer et de se faire aimer. Il ne déclenche aucune pitié de la part du spectateur. Agnès n'a pas ce soucis de vengeance. II Eveil d'une âme Agnès veut avoir le droit d'aimer et d'exister. Elle a eu une formation autodidacte. Elle a été livré à son destin : elle a le goût du bonheur. C'est avec le contact charnel que va s'épanouir Agnès. Ses propos amoureux ont éveillés son intelligence. Sa vertu du langage est une arme. Horace lui ouvre son horizon de femme. Agnès : sournois (évolution trop spectaculaire) ou pureté ? (elle s'est laissé ravir par l'amour : émancipation). III Une satire sociale Critique d'une éducation pieuse qui innhile la femme. cf Diderot, La religieuse. critique du mariage = contrat : modélement des jeunes femmes. I Une scène conflictuelle - trois scènes entre Agnès et Arnolphe : le petit chat est mort / maximes du mariage II La naissance d'une jeune fille : la découverte du langage d'une identité, du plaisir III Les ultimes soubresaults d'un ridicule : parodie de l'amour et du langage de l'amour et de l'héroïsme. ARLEQUIN Commentaire : Arlequin serviteur de deux maîtres, acte I, sc.1, au complet C'est une scène d'introduction où l'on voit les fiançailles de Sylvion fils du Docteur, et Clarice, fille de Pantalon. I Scène dans sa structure II Les personnages et leurs caractères III une scène introductive : révelle les éléments nécessaires I Scène dans sa structure expression corporel, et improvisation; gestes exagérés; personnages types comme les deux amants spécficité linguistique - les fiançailles - l'évocation de Rasponi et de sa soeur - "le malheur n'est jamais loin" : attente de savoir qui est là. II Les personnages et leurs caractères - les amants, le docteur : rôle très discret Clarice : elle aurait obéi à son père si elle avait dû épouser Rasponi. Le docteur : il est heureux des fiançailles. Pourquoi ? - Pantalon : il est moins discret. Il parle énormément. Il apparaît comme quelqu'un de bon vivant. - ces personnages sont réunis par le hasard. Si Rasponi n'était pas mort, il n'y aurait pas de fiançailles. III Une scène introductive Ils pensent qu'ils ne vont pas être dérangés et qu'on ne peut plus revenir en arrière : Truffaldin va rompre cet équilibre. On apprend beaucoup de choses de la bouche des personnages : Béatrice aime s'habiller en homme. La pièce se termine par des fiançailles générales. On a l'impression, dans cette scène, d'asister à une pièce qui se termine : les fiançailles de Sylvio et de Clarice. Les trois coups sont la marque du destin. I L'univers de la commedia entre spectacle et langage Les personnages sont typés : on les reconnaît. Pantalon : il magnifico. Il est habillé en rouge; c'est un homme posé qui aime montré son bon sens; soupçonneux; d'ordinaire grognon.(différent chez Goldoni). C'est un homme sur lequel tombe toutes les catastrophes. Docteur : un intello qui aime parler. Ici, il est silencieux. Il parle en bolognais. Il est habillé tout en noir, grand chapeau, gros ventre, masque. Smeraldine : soubrette, fille délurée et éveillée; elle parle en toscan, elle glisse des inconvenances dans la conversation. Elle ne porte pas de masque. Elle va attiré le zanni. Brighella : c'est le second zanni. C'est un personnage statique. IL n'est pas dans son rôle de valet mais dans un rôle d'aubergiste : chemise blanche, long pantalon blanc, chapeau à plumes, gallons sous sa chemise. Il porte à sa ceinture un poignard ou un baton. Il est rusé : ici, il est rangé : c'est un personnage effacé. Les amoureux : ils sont jeunes, beaux et très élégament vétu. Ils ne sont pas masqués et ils parlent très bien. La jeune fille est très modeste. thème du mariage : les fiançailles annoncent un obstacle au mariage. Clarice veut monter seule avec Sylvio dans sa chambre = élément de la commedia. II Scène de présentation III Des difficultés à venir. Exposé : L'influence de la commedia dell'arte et celle de la comédie nouvelle dans Arlequin serviteur de deux maîtres. I Commedia dell'arte et comédie nouvelle * commedia dell'arte, 1745 : canevas d'Arlequin, serviteur de deux maîtres * comédie nouvelle, 1748 : Goldoni l'écrit cette fois. Miroir de l'homme contemporain : les personnages sont moins stéréotypés. C'est une comédie des caractères II Les personnages Il y a treize personnages : neuf nommés et quatre caractérisés par métier - valets-zannie : Truffaldin : la commedia dell'arte a deux zannies : l'intelligent, le rusé et le niais (p75 et 175). - les couples d'amoureux : * Sylvio / Clarice : arrivé de frederigo * Béatrice / Florindo : mort de frederigo p 89 C'est un parti grand , non-comique : amour traversé d'obstacle Les amoureux sont plus humanisés : p 61 et les femmes ont beaucoup de caractères (Béatrice : p91; Clarice : p133-159) - les vieillards : le parti-ridicule. On en parle peu dans Arlequin. les personnages sont caractérisés par la commedia dell'arte. III Théâtralité et réalité 1) Théâtralité - apparition de lettres - les lazzi - la tromperie : Béatrice trompe Pantalon - jeu du dédoublement - décor spécifique 2) réalité caractéristque de la comédie nouvelle p 93 : allusions aux poches d'eau p 117-87