Sommaire
Bibliographie
Qu'est-ce que la comédie ? La comédie est-elle un genre ? Tentative de définition de la
comédie.
La comédie grecque
La comédie latine
La comédie élizabéthaine
La comédie espagnole : la "comedia"
La farce : étude synchronique du genre
La farce : étude diachronique du genre
La femme dans la comédie
études comparatives des trois pièces
Bibliographie
sur le théâtre
Une histoire de théâtre de Pignare, Que sais-je.
Introduction à l'analyse du théâtre de JP Ryngaert, Bordas, 1991.
Lire le théâtre (en trois volumes) de A.Ubersfeld.
sur la comédie
La comédie (ouvrage qui ne concerne que la Frce) de Pierre Volz, 1964.
La comédie de M. Cl. Canova, Hachette sup, 1993.
Lire la comédie de Michel Corvin, 1994.
sur la comedia espagnole
La comedia espagnole en France (plus édité) de Ernest Daniel, 1994.
sur le comique
Le rire, essai sur la signification du comique, de Bergson.
Le rire, essai d'interprétation générale de J. Emelina, Sedes, 1997.
Psychocritique du genre comique de Mauron.
De l'essence du rire, Curiosités esthétiques de Baudelaire, la Pléïade.
sur le baroque
La littérature baroque de Didier Soulier, PUF, 1988.
Qu'est-ce que la Comédie ? La Comédie est-elle un genre ?
Le sens du mot "comédie" varie d'un pays à l'autre (ex : la comedia espagnole est très proche
du drame) mais aussi d'une époque à l'autre : en grec, le mot "comédie" signifie "chant du cosmos".
Le mot disparaît pendant tout le Moyen-Age (fabliaux, farces...). Il renaît au XVI° siècle dans
presque tous les pays européens, s'appliquant alors à toutes les pièces : aller à la comédie signifie
aller au théâtre. La comédie française est une société des comédiens français ou du Théâtre
français, née de la fusion, en 1680, de la troupe de l'Hôtel de Bourgogne et des comédiens de
Molière, ordonnée par Louis XIV pour faire face aux comédiens-italiens.
la mise en évidence de points communs pose des problèmes. Il n'y a pas une seule
comédie mais plusieurs : comédie d'intrigues, de moeurs, de caractères, comédie sérieuse,
larmoyante, plaisante, classique, galante, comédie-balai... On éprouve le besoin de mettre un
déterminatif afin d'être précis.
* définition par négation, opposition :
- opposition à la tragédie :
Aristote : "C'est l'imitation d'une action noble conduite jusqu'à sa fin ayant une certaine
étendue et qui par l'entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation des émotions".
la
Cartharsis. Corneille y ajoute l'action noble, la tristesse majestueuse, Racine la passion violente.
Aristote : "La comédie, c'est la représentation d'hommes bas mais pas de toutes les
bassesses". La comédie s'intéresse à une humanité inférieure à la moyenne. Elle suscite chez le
public de l'infériorité.
La comédie suscite le rire mais attention, il y a des comédies sérieuses.
- par rapport à la farce : la farce est populaire, sans prétention, improvisé : c'est une histoire de
trompeurs et de trompés, la mise en scène d'un bon tour que l'on joue à quelqu'un.
La comédie, au contraire, n'est pas populaire : elle a une prétention littéraire et n'est pas
improvisée mais construite et rédigée. Il faut toutefois faire attention : certaines oeuvres se situent
entre la comédie et la farce (ex : chez Molière), car on trouve de nombreuses histoires de bons tours
(trompeurs et trompés) dans des comédies.
- par rapport au drame : le drame est la représentation de la vie dans toute sa complexité : il est
comique et tragique à la fois.
* définition de façon positive :
- Le rire : Mais Le rire ne caractérise pas uniquement la comédie : il caractérise plus
généralement le genre comique. Définir la comédie comme étant le rire ne permettrait pas de le
distinguer de la farce, la tragi-comédie, la pastorale dramatique, etc.
"Movere risum non constituit comsediam" (Susciter le rire ne constitue pas la comédie),
Heiusius.
- Le dénouement est heureux. Ceci n'est vrai qu'en partie seulement : on trouve souvent le
triomphe de l'amour et du mariage, le triomphe d'Eros sur Thanatos. Mais par exemple, le schéma
est renversé dans Don Juan qui termine par une mort.
- intention moralisatrice : la comédie doit corriger les moeurs.
"Castigat ridendo mores" (Elle corrige les moeurs par le rire), Sauteul, XVII°s.
Rousseau, au contraire, prétendait que la comédie pousserait aux vices.
La comédie corrige mais au niveau de la société : elle crée un sentiment de supériorité
chez le public, qui pense savoir ce qui est bien ou non, à l'opposé des personnages.
Mais ces trois points, le rire, l'intention moralisatrice et le dénouement heureux ne
suffisent pas à définir la comédie.
* Pour Michel Canova (La Comédie) : il faut abandonner l'idée de genre afin d'utiliser la
comédie comme une forme. On peut ainsi trouver des points de rupture : le gros rire de la farce
s'oppose au le pathétique. Le registre est soit populaire, soit mondain. Ainsi, on peut pratiquement
tout trouver dans la comédie.
* Pour Corvin (Lire la comédie) : "la comédie, c'est l'autre, c'est l'histoire d'un autre".
L'autre est celui qui est différent de nous et qui suscite un jugement, soit un sourire, soit un rire, soit
de la condescendance. L'autre, c'est l'intrus par rapport à une norme qui est fluctuente selon les
époques (ce qui a pu être comique à une époque ne l'est plus forcément aujourd'hui).
L'histoire de Don Juan est tragique du fait de sa mort. C'est un héros du mal. Mais Molière
en a fait un ridicule car il était le provocateur rejeté par le public : on le juge comme quelqu'un qui
enfreint la norme (cf l'idéal de "l'honnête homme" au XVII°s, l'homme du juste milieu).
La comédie ouvre la porte à la transgression des tabous. Le rire est soit un réflexe
d'exclusion, soit un rire de connivence vis à vis d'une transgression (morale, sexuelle...) que l'on
refoule. Emelina : "La comédie, c'est ce qui rend inutile et frivole ce qu'on ne croyait pas pouvoir
l'être".
La comédie se divise en deux mondes : celui qui fait rire et celui qui rit. C'est un genre
protéiforme qui doit être envisagé selon la diachronie (c'est-à-dire qu'il faut l'analyser avec le
temps). On gardera la notion de comique : il est un élément de la comédie dont la nature et la
distribution sont extrênement variables. La comédie montre la présence d'une humanité moyenne.
C'est essentiellement une affaire privée. Le personnage crée un déséquilibre : situation de
disconvenance à laquelle on répond très souvent par le rire.
Il est impossible de donner une définition de la comédie univoque (selon époque, lieu,
public). C'est un genre qui se prête à une étude comparative.
LA COMEDIE
GRECQUE
I) Origine de la comédie
Le mot "comédie" vient du latin "comoedia" et du grec "Komos" (ode, chant).
Cela signifie : bourg et procession (procession qui va de bourg en bourg) ; chant du comos ;
procession d'ivrognes.
Il s'agissait d'une procession consacrée à Dionysos. Le cortège chante, se moque des spectateurs
qui le regardent passer, et porte des masques (d'animaux,...). Dionysos, dieu du vin, est entouré de
satyres.
évocation de scènes de joueurs de pipeau et d'acrobates (Corinthe).
dans les pays doriens : tradition de la farce (scènes burlesque : dieux, personnalités qui se
comportent bassement. Par exemple Ulysse est présenté comme un lâche).
La comédie se trouve au carrefour de ces trois traditions.
II) Spécificité de la comédie
grecque
1. Représentation
Les comédies sont présentées une fois par an lors des concours de théâtre, concours ayant
lieu au mois de mars, s'étalant sur quatre jours et mettant en concurrence trois auteurs. La
représentation des comédies se fait plutôt en fin de journée, en plein air, au théâtre d'Athènes (15000
spectateurs).
Les acteurs sont tous masqués, ce qui est essentiel pour traduire les sentiments du
personnage. Les acteurs, au nombre de quatre, sont uniquement des hommes (les rôles féminins sont
joués par des hommes). Ils portent des tuniques couleur chair jugées indécentes et une reproduction
de phalus en cuir de 80 cm. Il n'y a pratiquement pas de décor, très peu de mise en scène mais une
machine ("mechane" en grec), une grue, sert à faire atterir les dieux au milieu de l'action.
C'est un théâtre qui coûte cher : il est essentiellement organisé par l'état qui désigne un riche
habitant d'Athènes pour s'occuper du concours. Le sujet est très souvent imposé. On est encore très
loin de la salle d'art et d'essai.
2. La comédie
a) Comédie ancienne : Aristote
La comédie ancienne traite d'un sujet politique lié à la vie de la cité (guerre, éducation..) et
se déroule toujours à Athènes. De très nombreuses allusions nous échappent.
* Elle n'est pas réaliste : les dieux viennent se mêler à l'action. La comédie est le lieu des
solutions invraisemblables.
* Une grande place est réservée aux évolutions du choeur (Parabase : le choeur sort de son rôle
dramatique et va dire quelque chose au public. Agon : combat d'idées).
* La langue et le style sont très divers : mélange de genres (poésie, grossièreté, vulgarité). Les
métaphores y prennent vie. Les auteurs utilisent des mots qui n'existent pas : univers de fantaisie, de
liberté. Il n'y a que deux limites : un auteur ne doit pas remettre en cause la démocratie et la piété.
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