1. Philosophie, Van Eynde, mardi 14 heures et mercredi 11 heures.
Philosophie
Introduction.
1. Problème de la définition de la philosophie.
La philosophie n’est pas très clairement définie, c’est une science humaine, un savoir,
une connaissance ancienne remontant à l’Antiquité grecque, au VI ième siècle avant Jésus
Christ (Thalès de Milet: un présocratique).
Elle a accompagné le développement des sciences en Occident et peut être considérée
comme la matrice des sciences.
C’est un discours qui propose une vision du monde sur les plusieurs possibles
dépendant du contexte historique, culturelle et religieux. Elle accompagne les croyances, il y a
donc une philosophie chrétienne, juive(Levinas), … . Il est donc possible de la qualifier et non
de la définir à partir d’une croyance, car la foi religieuse et subjective. La philosophie serait
alors différente partout au monde.
Il est impossible de la considérer comme un objet (# à une impression ou une humeur
subjective), faisant face à un sujet avec une prise de distance (extérieur).
La philosophie a fondé les mathématiques, la physique, et les autres sciences. C’est
par exemple René Descartes qui a rendu possible la physique de Newton en disant qu’il fallait
partir de la subjectivité, le cogito ergo sum. C’est en imaginant, en concevant l’esprit que
Galilée à découvert le principe de l’inertie. Le savoir doit se referer au sujet.
La psychologie faisait même partie de la philosophie jusqu’à la fin du 19 ième siècle.
Conclusion : Il est difficile de définir la philosophie car on ne peut pas la mettre à distance.
Il y a aussi une polarisation interne: un discours descriptif décrire la réalité
un pole scientifique
un discours narratif donner une loi
un pole etico religieux
Essayons donc de trouver une définition de l’intérieur, une définition des philosophes
eux-mêmes avec une approche progressive. La philosophie devient une science circulaire.
Edmund Husserl (1859-1938 Universitaire) écrivit en 1911 dans la revue logos: «La
philosophie comme science rigoureuse définit son propre projet philosophique en relation
avec l’ensemble de l’histoire philosophique» une vision unitaire. La philosophie d’Husserl
la phénoménologie: remonte de l’objet au sujet (Fink, Heidegger, Merleau-Paty, Sartre).
La science du phénomène ou du paraître ne prétend pas dire le principe des choses mais
s’interroge sur le fait que le réel apparaît, et sur le mode de relation entre les choses et la
conscience. C’est une philosophie du sujet. La capacité de voir, de percevoir en comprenant
le mode de relation du sujet à l’objet. Nous comprenons tous différemment le monde qui nous
entoure. A cause des impressions subjectives l’objet disparaît. Mais la subjectivité
qu’intéresse Husserl est le sujet transcendal et non pas le sujet empirique individuel (ou
chacun est unique à l’autre). /-> Nous sommes tous des sujets différant mais nous
sommes tous des sujets au même titre, des ego qui rendent possible les sujets individuels. La
subjectivité est supposée mais n’est pas un fait. La science du phénomène est donc le savoir
du mode de relation de la subjectivité du général au monde qui nous entoure. L’objet n’est
pas soumis aux aléas des subjectivités individuelles, mais est pris dans sa dimension
d’apparaître pour pouvoir accéder à leur être.
2. Philosophie, Van Eynde, mardi 14 heures et mercredi 11 heures.
2. La philosophie comme science rigoureuse.
2.1 Projet phénoménologique.
L’intentionnalité (de la conscience(Bewusstsein)).
Pour qu’il y ait l’apparaître, il faut que la conscience ne soit pas refermée sur elle-
même (conscience de). > < Descartes.
D’après Descartes on peut douter de tout pour chercher une évidence qui fonde
toutes les sciences. Il y a 2 étapes, la première est la mise en doute de
l’existence (nos sens peuvent nous tromper et tout ne peut être que rêve), la
deuxième étape est la mise en doute de l’essence (Dieu peut être trompeur, un
malin génie: de ce fait 1+1 ne font pas nécessairement 2 et la cause n’est pas
nécessairement plus grande ou égale à l’effet). Pour la première méthode il
utilise le doute Méthodique et Hyperbolique (douter 1 fois → douter toujours ,
et pour la deuxième étape il y rajoute le doute Métaphysique (Dieu est
trompeur)). Et si l’on doute de tout, seul le cogito résiste. Si je doute, je pense
(donc je suis). Il faut donc fonder une science sur le cogito. Le problème est
que le cogito (la conscience) est refermé sur lui-même. L’idée de Descartes est
que la conscience qui est limitée à une idée d’infini qui selon lui ne peut venir
que de l’infini lui-même donc dieu existe et n’est pas un Malin Génie et de
cette base là il peut reconstruire une science. Mais il commet là une erreur car
pour sortir du cogito il présume que la cause est plus grande que l’effet ce dont
il n’était pas assuré.
Chez Descartes il y a donc 1. le doute de l’existence/de l’essence
2. le cogito qui résiste
3. l’existence de Dieu
4. l’erreur est quand même possible car la volonté
l’emporte sur l’entendement.
5. le savoir de l’essence
6. le savoir de l’existence
Husserl lui doit se passer de Dieu et donc essaye de faire sauter l’isolement du cogito qu’il
dirige vers le sujet. Dès qu’il y a conscience, il y a l’intention d’apparaître. La dynamique
n’est pas ponctuelle mais donne une vue d’ensemble.
A. Les 3 modes canoniques de l’intentionnalité
la perception
l’imagination
la signification
→ la phénoménologie statique
B. L’intérêt phénoménologique s’intéresse à l’enchaînement intentionnel. La manière dont
temporellement les visées de conscience s’enchaînent. Ce qui amène la conscience à une visée
intentionnelle (genèse de l’acte).
→ phénoménologie génétique
Le projet philosophique d’Husserl est de dégager les structures ultimes de la conscience
(conçue comme foyer d’articulation du réel). Nous devons comprendre le temps comme une
force de structuration.
Le temps est généralement représenté comme une ligne continue.
passé présent futur
-----------.----------------------------.------------------------.------------------------->
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Chez Descartes le temps est représenté comme des points non continus.
……………………………………………………………………………….>
Par contre chez Husserl le temps se représente comme
ça.
Le temps présent est façonné par le passé, mais ce que je retiens de mon passé s’enfonce petit
à petit.
rétention: Ce que je retiens de mon passé, sans le viser explicitement.
pro tension: Je suis en projet sans le viser explicitement.
ressouvenir: Le passé viser explicitement.
anticipation: Le futur viser explicitement.
La philosophie du point de vue d’Husserl ne semble rien à voir avec le singulier. Seul la
structure l’intéresse, la rationalité.
2.2 Oppositions d’Husserl.
Dans son texte de 1911 Husserl s’oppose à certains point de vue de la philosophie.
A. L’opposition au naturalisme
Dans le naturalisme, la conscience se naturalise et devient une variante de la nature.
Husserl critique la psychologie génétique qui c’est séparée de la philosophie au 19ième siècle.
En 1874 Willem Wundt a publié les principes de psycho philologique. Il observe les
phénomènes psychiques comme des réponses à des stimulis extérieurs. La psychologie
génétique réduit les phénomènes psychiques à des variantes de phénomènes physiques.
Husserl s’inspire de Franz Brentano (1839-1917) pour critiquer Wundt. Il pense que ce que dit
Wundt rend impossible toutes études des lois de la conscience elle-même. La conscience
retombe dans l’empirico individuel, elle n’est rien, elle reçoit des informations. Par exemple
Hume dit qu’il peut voir de l’eau qui arrive à 100° et puis entre en ébullition, je ne vois pas la
causalité, c’est l’habitude qui fait que je pense que c’est de la causalité. La conscience ne
développerai donc des lois que par habitude, il n’y aurait donc pas de lois universelles
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soumises à la pensée. La science logique (les lois les plus universelles de la pensée →
indépendamment de tout contexte) devient impossible. Car la conscience serait un
prolongement du monde physique, il n’y aurait alors pas non plus de non-contradiction, il
quelque chose pourrait alors être un prédicat et ne pas l’être. Husserl défend la philosophie
comme une science abstraite, indépendante (des aléas des variantes naturelles et du temps) et
universelle. C’est la science des sciences qui recherche les principes premiers. La philosophie
est une science première et irréductible à tout autre.
B. L’opposition à la philosophie de la vie (Lebens philosophie)
C’était la philosophie dominante lors que Husserl à écrit son livre. W Dilthey est le principal
est le principal représentant de la philosophie de la vie. C’est une philosophie de l’urgence.
Une philosophie qui veut répondre dans l’immédiat aux problèmes du moment (temps de
crise), elle doit s’accorder aux soubresauts de l’histoire. La philosophie dés lors ne cherche
plus de vérités anhistoriques, mais se remet à des valeurs sous la pression du temps. Dilthey
et d’autres comme Spengler et Simmel assume le rôle qu’ils ont pris, ils renoncent à
l’anhistorique de la philosophie. Husserl reproche aux idéalistes de ne pas l’avoir assuré, ils
prétendent d’avoir fondé des théories éternelles mais elles dépendent d’un contexte historique.
Par exemple Fichte: « Le moi pose le non-moi », Schelling: « l’Art de l’organum de la
philosophie » et Hegel: « Le réel est rationnel, tout le réel est régi par l’esprit.
Husserl défini sa théorie comme la théorie la plus radicale. Une philosophie de la vie se veut
apaisante, elle diffère toujours le moment de sa constitution comme science anhistorique. Le
projet philosophique d’Husserl est une visée d’éternité. Ce n’est qu’à ce prix que l’on
échappera au relativisme. La philosophie à certes une responsabilité mais à l’égard de
l’humanité entière quel que soit le vécu historique. La philosophie est fonctionnaire de
l’humanité en l’éclairant. Ce terme apparaît dans un texte tardif (la crise des sciences
européenne et la phénoménologie transcendantale) Husserl considère que répondre à
l’urgence du temps c’est en fait céder à la nécessité pratique. La lebens philosophie soumet la
philosophie aux exigences immédiates de l’action. Husserl refuse la réduction de la
philosophie a la pratique. Elle doit rester théorique, c’est un savoir technique qui ne cesse de
se creuser lui-même. Sa pensée est représentative de l’histoire de la philosophie occidentale.
Toute philosophie a cherché à se constituer en science religieuse, mais ce fut chaque fois un
échec.
2.3 Les rapports à l’histoire de la philosophie.
A. La phénoménologie husserlienne s’inscrit comme une tradition homogène, mais il y
a eu échec jusqu’à Husserl, échec qu’il veut dépasser.
B. La scientificité, ce savoir ultime, la connaissance des premiers principes par delà les
autres sciences s’interroge sur le rapport sujet/objet → c’est la nature épistémologique.
L’être comme telle c’est la nature ontologique. Et comment agir, quel est le but c’est la
nature éthique.
C. Ce savoir ultime on y accède par l’enchaînement de raison, la philosophie doit
produire un discours clair et précis. Par exemple Kant à pris le modèle strict de la scientificité
(Newton), il lui fallait les mêmes certitudes que la physique donne.
D. La dimension de l’etico-religieux: comment l’entendre.
2.4 Le choix de la science rigoureuse.
La philosophie est donc une raison universelle anhistorique ou le théorique surmonte la
pratique. En face de ça il y a une vision du monde (Weltanschauungen), une idéologie avec
une irraison contextualisée qui de sorte est anhistorique. Et la pratique surpasse le théorique.
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Mais au départ il y a du avoir une décision pratique entre les deux, ce qui fait qu’à la base de
toute philosophie il y a donc un peu d’idéologie. L’option philosophique relève d’une
question d’ordre pratique. La tache du philosophe c’est faire le pari d’élaborer un savoir qui
va participer à la constitution d’une histoire partagée → progrès de l’humanité, déjà durant
Les Lumières (Aufklarung) on pensait que l’humanité était une et pouvait progressée. L’acte
libre que l’on pose a un sens religieux, mais religieux dans le sens d’un acte de transcendance.
On décentre la philosophie. Mais le thème dominant reste le discours théorique. A l’origine
du rationnel il y a une force d’immortalité. La philosophie se représente comme monolithique
mais ne l’est pas.
3. Détour par la littérature (Husserl vu par Fuentes).
Dans « Les années avec Laura Diaz » de Carlos Fuentes, Husserl est un personnage de roman.
Le personnage principal est Laura Diaz qui au fil de ses rencontres traverse le siècle. Une de
ses rencontres est par exemple celle de Diego Rivera, mais celui qui nous intéresse tout
particulièrement est Jorge Maura qui c’est réfugié au Mexique durant Franco. Avant ça il fut
élève de Ortega Y Gasset (aussi formé à la phénoménologie) et aussi de Husserl. Il y a là une
exploitation littéraire de Husserl. Mais l’arrière-plan chez Husserl devient l’avant-plan.
3.1 La « foi » en la philosophie.
3.2 Le dialogue émancipateur.
Il guidait la pensée de ses élèves. Husserl est même mis en dialogue avec autrui, il éveille à la
liberté, il est un émancipateur, c’est une convocation à la vie libre et réfléchie
3.3 La puissance dynamique de l’histoire.
Il prend la liberté de prendre la décision de servir l’humanité. Il revendique la vie contre tout
ce qui la menace, car la raison peut menacer la vie européenne. La philosophie de Husserl est
un moyen de relancer une culture, de réouvrir l’histoire de l’Europe. Ce qui est aussi un enjeu
de la littérature de Fuentes
Le propre du roman est une puissance d’ouverture de l’histoire. Tant au futur qu’au passé.
Pour le futur: le roman présente une grande liberté formelle qui permet de faire entendre
plusieurs voix. C’est Mikhaïl Bakhtine qui a formulé le principe dialogique, le ventre du
roman se trouve dans les dialogues. Il y a donc plusieurs voix et la vérité est entre L’histoire
est toujours affaires, personne n’a jamais dit le dernier mot, la vérité n’est jamais achevée, il y
a une ouverture de l’histoire. Il y a une dynamique de l’histoire, le roman est censé avoir une
puissance historique. Pour le passé: c’est la réinvention du passé historique. La vérité n’est
pas effective, elle est encore à faire.
Le roman de Fuentes et la philosophie d’Husserl disent la même chose. Donc la philosophie
rencontre l’imaginaire sur le terrain de la littérature. Il ne faut pas que l’homme soit déterminé
par son passé. Il doit y avoir une projection dans le futur, cela n’est possible que si le passé
reste à être déterminé car il faut le réinventer, se réapproprier l’histoire. L’homme doit trouver
dans on passé que l’histoire est encore ouverte. Par exemple le roman d’Henri IV de Heinrich
Mann, l’histoire de l’Europe aurait pu être autre → nous sommes libres par rapport à notre
passé. Le cours de notre histoire ne devait pas forcément nous mener là où nous sommes.
Donc Husserl revient à l’origine de la conscience, il fait une recherche archéologique, il
réinterprète le passé.
D’après Francis Bacon « la raison doit devenir efficace ». L’homme doit devenir maître de la
nature → c’est une raison émancipatrice, il faut constituer une humanité une et libérée.
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