
1) Les activités marchandes sont des productions de biens et/ou de services en vue de les vendre sur un marché,
à un prix qui couvre au moins les coût de production. Une voiture, du beurre, un vêtement… sont des
exemple de biens marchands ; une coupe de cheveux chez un coiffeur, l’ouverture d’une ligne téléphonique,
la vente par correspondance… sont des exemples de services marchands.
Les productions de biens et services non marchands se définissent quant à elles par le fait qu’elles sont
fournies aux utilisateurs gratuitement ou quasi-gratuitement (c’est à dire à un prix qui ne couvre pas les coûts
de production). Ces productions sont le fait des administrations publiques ou des associations. On peut citer
le service d’éducation dans une école publique, les soins hospitaliers d’un hôpital public, un repas aux restos
du cœur… comme exemple d’activité non-marchande.
2) La création de richesses est mesurée en € pour pouvoir additionner des biens et des services très différents.
La monnaie sert ici d’unité de compte. Pour les productions non marchandes, on considère les richesses
créées comme étant égales aux valeurs ajoutés des SF et SNF. La VA correspond au montant des ventes
(Chiffre d’affaire) auquel on a soustrait les richesses incorporées dans la production mais ayant été créées
par d’autres unités productives en amont (Consommations intermédiaires).
Pour les productions non-marchandes il n’y a pas de vente : on ne peut pas calculer de chiffre
d’affaire et donc pas de valeur ajoutée. On estime alors la valeur de ces richesses par leur coût de production.
Le PIB est donc égal à la somme des VA (des SF et des SNF) et des coûts de productions des activités non-
marchandes (APU et associations) des unités résidentes.
3) En 2003, en France, les richesses créées par les unités résidentes en volume (PIB) s’élevaient à 1 399
milliards 900 millions d’€, en prix constant de 1995. Cette somme a donc été calculée en éliminant les effets
de l’augmentation des prix depuis 1995.
Les unités productives résidents en France ont créé l’équivalent d’1 399,9 milliards d’€ de richesses, en € de
1995, au cours de l’année 2003. Le PIB français, en 2003, s’élevait à 1 399,9 milliards d’€ de 1995.
4) La croissance de l’économie française correspond au taux de variation du PIB.
Entre 1995 et 2003, la croissance de l’économie française, en valeur, a été de 31,8 % [taux de variation =
[(1557,2 – 1181,8) / 1181,8] * 100]. Le PIB français en € courant, a augmenté de 31,77 % entre 1995 et
2003. Cependant, durant cette même période, les prix ont augmenté de 11,2 % ce qui fait mécaniquement
augmenté le PIB sans pour autant que cette augmentation corresponde à des richesses supplémentaires
créées. C’est pour cela qu’il est préférable de calculer la croissance de l’économie française en neutralisant
les effets de l’inflation (afin de mesurer une réelle augmentation des quantités produites). C’est la croissance
du PIB en volume. Entre 1995 et 2003, le PIB français en volume n’a augmenté que de 18,5 %. [TV =
[(1399,9 – 1181,8) / 1181,8] * 100]
5) Le PIB comptabilise toutes les productions réalisées à l’aide de facteurs rémunérés sans se préoccuper de
leur utilité sociale ou de leur nocivité. En effet certaines productions sont comptabilisées dans PIB, elles font
donc croître l’indicateur des richesses créées par un pays, alors qu’elles détruisent l’environnement (ex : une
usine très polluante, les productions industrielles qui rejettent des hydrocarbure dans la nature, une centrale
nucléaire, une agence de publicité consommant de grande quantité de papiers…). Peut-on réellement
considérer ces activités comme une richesse ? De plus ces activités font ensuite augmenté le PIB par les
dépenses nécessaires pour « réparer » les dégâts occasionnés. Ex : garagiste suite aux accidents de la route,
entreprise de recyclage, de dépollution de rivière, secours en montagne, dépenses de médicaments…
Une multitude d’activité stimulent donc la croissance alors qu’elles peuvent être au contraire le signe de
dégâts importants sur l’environnement ou sur la santé humaine.
6) Le PIB surestime toutes les activités marchandes puisqu’elles sont évaluées à partir de leur prix de vente
(plus un produit est cher, plus il fait augmenté la richesse nationale) et il sous-estime toutes les activités non-
marchandes qui ne sont évaluées qu’à partir de leur coût, alors même qu’elles peuvent être (justement par
leur gratuité) un indicateur de bien être d’une société (exemple : les dépenses de santé sont quasi-gratuites en
France ce qui a des conséquences positive sur l’espérance de vie et sur les inégalités).
Le PIB sous estime également les richesses créées dans le cadre de l’économie informelle (activité légales
non déclarée telles que le travail au noir, fraudes fiscales…) ou dans le cadre domestique (taches ménagères,
production alimentaires, bricolage…). Le PIB ne prend pas non plus en compte certains éléments du bien
être d’une société (conception élargie de la richesse) telle que la liberté d’expression, de circulation, le droit
de vote…