Sujet résumé :
Facteurs génétiques et sélection naturelle impliqués dans la faible stature des
populations Pygmées d’Afrique Equatoriale.
Les Pygmées ont notamment été définis comme les populations de petite taille d’Afrique
Equatoriale, on connaît actuellement environ 20 populations Pygmées réparties de l’Ouest du
Bassin Congolais à la région des grands lacs. Notre projet d’étude de la diversité génétique et
linguistique (ACI Prosodie) nous a permis d’analyser les parties neutres du génome chez une
vingtaine de populations Pygmées et non-Pygmées de l’ouest du Bassin Congolais. Les
résultats démontrent clairement l’origine commune de ces groupes Pygmées, et des échanges
complexes avec leurs voisins non-pygmées.
Cette question de la faible stature des Pygmées intéresse les endocrinologues depuis plusieurs
décennies. Les mutations dans les gènes candidats sont maintenant bien caractérisées d’un
point de vue fonctionnel et les interactions entre les gènes sont bien décrites. Nous disposons
d’un grand corpus de données : nous avons échantillonné environ 25 populations humaines
dont 12 Pygmées (total 600 individus) pour lesquels nous avons mesuré les tailles et les
proportions oxométriques. En collaboration avec le Professeur Yves le Bouc (Directeur
INSERM Equipe Inserm n° 2 "système IGF :croissance, développement et tumeurs"
INSERM UMR S 893 Hôpital Saint-Antoine - Paris), nous proposons une étude d’association
pour identifier la ou les mutations de plusieurs gènes candidats impliquées dans la petite
stature des Pygmées : STAT5B, promoteur et exon 1 de IGF1, deux promoteurs d’IGF2, les
polymorphismes de GH…..
Une fois ces mutations identifiées, nous appliquerons les méthodes de la génétique des
populations pour mesurer l’influence de la sélection naturelle sur la distribution de cette
variabilité. En effet, notre projet de diversité génétique nous donne la distribution de la
variabilité génétique attendue sous l’hypothèse neutre avec laquelle nous pouvons comparer la
variabilité de ces gènes sous sélection potentielle.
Ces analyses devraient nous permettre de mieux répondre aux questions suivantes : quel(s)
facteur(s) génétique(s) sont impliqués dans la faible stature des Pygmées, existe-t-il des
pressions de sélection sur ces gènes cibles (que la sélection soit sexuelle ou
environnementale), la plus grande taille relative de certains groupes Pygmées s’explique-t-elle
par des flux de gènes plus importants avec les grands voisins ?
Principales références récentes du Directeur de thèse :
Evelyne Heyer
a1. Etienne Patin, Hélène Magalon, Frédéric Austerlitz, Tatyana Hegay, Almaz Aldashev, Lluís Quintana-
Murci, Evelyne Heyer (2008) Population genetic diversity of the NAT2 gene supports a role of acetylation
in human adaptation to farming in Central Asia. European Journal of Human genetics Feb;16(2):243-251.
a2. Quintana-Murci L, Quach H, Harmant C, Luca F, Massonnet B, Patin E, Sica L, Mouguiama-Daouda P,
Comas D, Tzur S, Balanovsky O, Kidd KK, Kidd JR, van der Veen L, Hombert JM, Gessain A, Verdu P,