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« En 1942, personne n’aurait misé un sou sur le fait que je devienne grand-père
un jour. »
Parce que soudain, acculée par l’urgence du temps qui passe, émerge une génération
qui ne commence qu’aujourd’hui à comprendre de quel traumatisme elle est issue,
nous avons décidé de nous lancer dans l’aventure qu’implique la création d’un texte
sur un sujet aussi dangereux (dans tous les sens du terme) que la transmission d’un
passé déchiqueté par le plus grand drame du XXe siècle... Car parmi ces voix qui
veulent à tout prix éviter les clichés et le pathos, qui oscillent, toujours en équilibre
instable, entre embarras, rire et larmes et peuvent se briser à chaque pas, il y a la
nôtre tentative de mettre en mots une famille anéantie, une mémoire qui se
reconstruit.
L. Sendrowicz et N. Salah
Le spectacle est produit par la Compagnie Bessa, fondée en 2005 et qui a produit Que
d’espoir !, cabaret de Hanokh Levin mis en scène par Laurence Sendrowicz au théâtre
de la Tempête.
Durée du spectacle : 1 heure
La pièce
1942 Léon, 10 ans, est caché avec son petit frère chez une dame à Bruxelles.
Commence alors pour lui un périple qui ne finira jamais. En 1946, rebaptisé Léo (il a
perdu le « n » de son prénom en même temps que ses parents), il est devenu, comme
des milliers d’autres, un enfant sans ombre.
2009 - Mickaël, son petit-fils, 17 ans, monte sur scène dans la ferme intention de faire
un spectacle de stand up... mais il est affublé d’une histoire familiale broyée par la
grande Histoire. Alors, au lieu d’enfiler les blagues, il se retrouve emporté par un
passé qui ne peut s’apaiser.
Solo interprété par son auteur, ce texte tisse deux voix d’aujourd’hui, celle du petit-
fils et celle du grand-père avec une voix d’hier, celle de l’enfant caché puis ballotté
de homes en maisons d’enfants.
Ces voix s’entremêlent, se complètent ou se démentent, sous le regard totalement
démuni de la mère deuxième génération, réduite à un rôle muet dans ce passage de
relais.
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« Moi, à deux ans, tout à coup, j’ai lancé à ma mère : « Les parents de pépé ont
été tués ». Vous vous rendez compte ? J’avais que deux ans ! Mozart composait
de la musique à cinq ans, et ben moi, à deux ans j’ai dit : « Les parents de
ont été tués », ça m’est venu comme ça, tout naturellement.(…) Il paraît que ça
passe dans les gènes… N’importe quoi… n’empêche, on l’a vraiment échappé
belle. »
CV
Laurence Sendrowicz - Auteur et Comédienne
Née en 1958 à Paris, Laurence Sendrowicz quitte la France pour Israël en 1975. En
1976, elle entre à l’école supérieure de théâtre de Nissan Nativ, à Tel-Aviv. De 1979 à
1988, elle travaille comme comédienne au théâtre et au cinéma.
En 1983, elle écrit les sketches d’un spectacle de cabaret politique, Tirez pas, je suis
pacifiste, monté au théâtre Beith Lessin (Tel-Aviv).
En 1984, elle intègre comme comédienne la compagnie du Théâtre haNoded à
Jérusalem, dirigée par Nafi Salah et montera dans ce cadre plusieurs de ses textes.
En 1988, elle rentre en France, passe un an au CNSAD et, tout en poursuivant son
travail d’écriture dramatique, elle commence à traduire de la littérature et du théâtre.
À partir de 1991, elle entreprend la traduction du théâtre de Hanokh Levin, qu’elle
contribue à faire connaître et à diffuser dans les pays francophones. En 2005, elle a
mis en scène au théâtre de la Tempête (Paris) Que d’Espoir !, un spectacle de cabaret
qu’elle a adapté à partir de textes courts et de chansons de Hanokh Levin.
Elle est l’auteur de Versus ou l’Histoire clarifiante de la famille Eglevau, mise en scène
Bruno Netter, th. du Chadron, 1990 ; Vendu, mise en ondes Roland Manuel, France-
culture 1991 ; Echec et Mat, mise en scène I. Weingarten, th. Beith Lessin, Tel Aviv
1992 ; Comme un Tango, mise en lecture Laurence Sendrowicz, th. des Cinquante
1999; Grand Hôtel d’Argentine, 2004 ; Emile et Sam (anciennement Emile et Raoul) 2008,
lecture au marathon des auteurs, décembre 2009.
En 2008, elle obtient le soutien de la fondation Beaumarchais pour Les Cerises au
kirsch, qui a fait l’objet d’une lecture publique au Théâtre du Ring (Avignon).
« Mon passé a le goût sucré de l’alcool qui se répand sur la langue. Il y en a
dont la mémoire est beaucoup plus amère... »
Note du metteur en scène
Nafi Salah
En entendant pour la première fois Laurence Sendrowicz me lire son texte, j’ai tout
de suite su : elle devait incarner les personnages à qui elle avait donné vie par ses
mots.
Après des années j’ai choisi de m’écarter de la mise en scène au profit des arts
plastiques, je n’y serais pas revenu si je n’avais vu dans Les Cerises au kirsch,
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interprété par son auteur, la possibilité de faire naître sur une scène quelque chose
qui participe de la transmission d’un monde intérieur, d’une histoire personnelle
heurtée et hantée par la grande Histoire ; une course pour la survie vers et avec le
public. Que ce soit à travers le théâtre ou la peinture, tel est le matériau qui a toujours
nourri ma démarche.
Ce texte, Laurence Sendrowicz n’a pu l’écrire qu’en imaginant un comédien très
jeune, seul sur scène, petit-fils qui incarnerait les générations précédentes. La tension
générée entre cette vision première et la réalité du plateau à laquelle, devenue
comédienne, elle se trouve soudain physiquement confrontée est pour nous une
expérience unique.
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CV
Nafi (Naftali) Salah - Metteur en scène et Plasticien
au Kurdistan irakien, Nafi Salah immigre à l’âge de deux ans à Jérusalem avec sa
famille. Après une enfance dans un quartier difficile, il choisit de rejoindre un
kibboutz à l’âge de 14 ans. Il y restera jusqu’à ses 18 ans. C’est là qu’il s’initie au
théâtre en participant aux spectacles montés par l’atelier théâtre du kibboutz Beit-
Oren.
Il entame une carrière d’acteur puis de metteur en scène au début des années 70 et
est l’un des fondateurs du théâtre de Quartiers en Israël, un théâtre
fondamentalement social, tourné vers des jeunes en difficulté. C’est avec eux qu’il
représentera Israël en 1974 au festival Interdrama de Berlin.
De 1977 à 1980, il vit au Canada (Toronto), il suit les cours de cinéma et d’arts
plastiques au Ontario Collège of Art.
De retour à Jérusalem en 1980, il est sollicipar différents théâtres à Jérusalem et
Tel-Aviv et choisit en parallèle à ses mises en scène professionnelles, de continuer à
travailler au sein de populations spécifiques.
Au cours de ces années-là, il fait plusieurs séjours à New York, durant lesquels il
approfondit sa connaissance de l’art africain et travaille, au sein du projet English
through Drama avec des groupes de Sud-Africains noirs subissant alors la loi du
régime d’apartheid.
Il commence aussi à exposer à Jérusalem.
En 1983, il fonde sa propre compagnie, le Théâtre haNoded, basée à Jérusalem et,
dans ce cadre, montera des spectacles qui seront tous des créations originales.
En 1988, il quitte Jérusalem pour Paris, où il se forme à la technique de la gravure.
Son installation en France correspond aussi à un tournant dans sa vie d’artiste,
puisqu’à partir de ce moment, il décide de se consacrer totalement à la peinture.
Les Cerises au Kirsch marque son retour au théâtre.
Contact compagnie Bessa
Emilie Lacrampette, Chargée de Production
06 84 61 48 61
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