il ne s'agit plus d'avoir une simple démarche de communication mais bien d'adopter une posture
informationnelle énergique voire «agressive».
Sur ce sujet, qu'en ces temps d'influence, il faut noter que les recours jadis efficaces aux communiqués
étatiques, même frappés du sceau de l'autorité officielle, ou les recours aux importants cabinets de
communication ont perdu de leur portée.
En tous cas, cette protection dynamique du state branding revêt actuellement une importance d'autant plus
particulière que de plus en plus d'Etats ou d'acteurs privés importants utilisent des outils sophistiqués pour
mener de véritables guerres informationnelles afin de saper l'image d'adversaires étatiques et in fine de les
affaiblir économiquement.
Monter sur le ring diplomatico-économique
De façon quasi-inédite, pour la Tunisie en tous cas, le chef du gouvernement Youssef Chahed s'est lancé,
depuis janvier 2017, dans un véritable marathon diplomatico- économique en direction des pays africains
subsahariens. L'objectif étant de renforcer les liens avec ces pays, dont le potentiel économique était jusque-là
peu exploré. Et les enjeux sont clairs, davantage exister sur ces marchés dans le cadre d'un jeu
gagnant/gagnant.
Ainsi, si le dossier tourisme, en raison de son importance, notamment sur le marché de l'emploi et les recettes
en devises, reste une priorité pour les décideurs tunisiens, il ne s'agit plus de s'y cantonner. Tunis, par cette
démarche diplomatico-économique active, sort définitivement de sa zone traditionnelle de confort.
Mais là aussi, il faut viser juste dès le départ. En effet, si la démarche est à souligner positivement, elle doit se
faire selon une méthodologie précise. L'Afrique n'est pas un farwest vide de toute concurrence. La Chine s'y
active, les pays d'Europe y sont traditionnellement présents ainsi que les Etats Unis. Quant à la Russie, elle s'y
développe. Ainsi que l'Inde et la Turquie.
Quand les responsables de ces pays se rendent dans les pays africains, ils y vont avec les fleurons de leur
économie : ces entreprises vitrines qui serviront ensuite d'«ouvreurs de portes» aux plus petites PME qui
suivront.