Au sein des vertébrés, des caractères nouveaux (ou innovations évolutives), comme la patte
articulée, sont donc apparus au cours du temps. Ils résultent de la transformation d’un caractère
préexistant, comme la nageoire, et ont conduit, en s’accumulant, à la grande biodiversité actuelle du
groupe.
Ces transformations de caractères doivent avoir une origine génétique : elles traduisent certainement
une mutation des gènes contrôlant ces caractères.
Plus généralement, c’est donc le partage d’innovations évolutives qui permet de préciser la
parenté des espèces : en effet, les espèces partageant des innovations évolutives sont plus
proches entre elles qu’elles ne le sont d’autres espèces car elles ont hérité ces innovations d’un
même ancêtre commun exclusif qui les possédaient déjà et leur a transmis. Ainsi, plus le
nombre d’innovations évolutives partagées est grand, plus la parenté est étroite et plus
l’ancêtre commun est récent et inversement.
On désigne par évolution, l’ensemble des processus lents et complexes qui ont permis la
diversification des êtres vivants au cours du temps à partir d’une même espèce ancestrale.
L’évolution est donc à l’origine de la biodiversité actuelle du monde vivant.
C. Les mécanismes de l’évolution : première approche.
Au sein d’une espèce, tous les individus possèdent le même génome. En revanche, chaque individu est une
combinaison unique d’allèles, ce qui est source de variabilité génétique de l’espèce (la base de cette
diversité est la mutation des gènes). C’est cette diversité génétique des individus que les processus de
l’évolution modifient au cours du temps.
En effet, dans une population d’individus, la fréquence des allèles peut varier au cours du temps. Deux
processus peuvent expliquer cette variation :
La dérive génétique :
- C’est une variation aléatoire de la fréquence des allèles dans une population au cours du temps.
Elle est une conséquence de la reproduction sexuée : d’une génération à l’autre, seuls certains
allèles sont transmis des parents aux descendants lors de la fécondation.
- Lorsque la population est réduite (lors d’une migration, par exemple), ce processus est accentué et
certains allèles disparaissent ce qui aboutit à un appauvrissement génétique de la descendance.
- Ce processus contribue à faire diverger génétiquement les populations d’une même espèce et
ainsi, à modifier leurs caractères.
La sélection naturelle :
- C’est une variation non aléatoire de la fréquence des allèles dans une population au cours du
temps. Elle est une conséquence de la pression sélective exercée par l’environnement sur les
individus: dans un milieu donné, certains allèles confèrent un avantage aux individus qui les
expriment, d’autres les désavantagent.
- Les individus avantagés ont donc plus de chance de survivre et de se reproduire. Ainsi, d’une
génération à l’autre, la fréquence des allèles avantageux augmente.
- Ce processus explique l’adaptation des populations à leur biotope. Il contribue aussi à faire
diverger génétiquement les populations d’une même espèce vivant dans des milieux différents et
ainsi, à modifier leurs caractères.
Le processus d’évolution touche donc les espèces (un ensemble d’individus) et non les individus
eux-mêmes. Sous l’effet conjugué de la dérive génétique et de la sélection naturelle, les populations
d’une même espèce peuvent se transformer au cours du temps. Lorsque les différences génétiques
deviennent trop grandes entre deux populations, elles ne peuvent plus se reproduire entre elles : dès
lors, ce sont deux espèces distinctes et nouvelles.