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L’âme le sait, aucun malheur ne peut désormais lui arriver :
C’est pourquoi je suis réconfortée. »
— Mathilde de Magdebourg (1210-1285)
« Et à présent, en toute affection, toute dévotion, toute ferveur, puissiez-vous vous unir à Dieu en prière,
comme si vous voyiez l’Époux, Jésus Lui-même, présent. Lequel assurément est présent dans votre âme. »
— Gertrude the Great (1256-1302)
“Viens, ma fille, tu as maintenant trouvé ton Dieu, après lequel ton cœur a si longtemps soupiré. Puis
regarde en haut, les yeux étincelants, le visage radieux et le cœur en liesse, regarde-Le et, tendant vers Lui
les bras infiniment chaleureux de ton âme et de ton affection, étreins-Le. Remercie-Le et offre-Lui tes
louanges, à Lui qui est le noble Prince de toutes créatures. ― Henri Suso ((c. 1295-1366)
En même temps, notre Seigneur me montra une vision spectrale de Son amour si avenant. Je vis qu’Il
était pour nous tout ce qu’il y a de bon et d’agréable ; Il est notre vêtement qui, par amour, nous enveloppe,
nous étreint, et nous imprègne d’amour tendre, de sorte qu’Il ne puisse jamais nous quitter. » ― Lady Julian
of Norwich (1342-1416)
Au chapitre 35 de l’autobiographie de Margery Kempe, cette dernière affirme qu’elle a atteint le
paroxysme de la sensation lorsque Dieu lui a proposé un mariage avec la divinité, après lequel elle « eut
grand peine » à regarder les hommes bien faits, tant elle « était attirée par la masculinité de Christ » (par.
16). Après qu’elle eut accepté cette proposition en mariage, Dieu récite à son âme les serments de mariage
et, à la suite de cette cérémonie, Margery semble consommer le mariage à travers plusieurs de ses sens
réunis : l’odorat, l’ouie et la vue. « Elle sent de doux parfums » et elle entend « des mélodies si belles…
qu’elle ne pouvait prêter attention à ce qu’on lui disait » (par. 20,21). Cette mélodie dépassait même la
première qu’elle avait entendue alors qu’elle était allongée dans son lit, car « elle était si douce qu’elle
surpassait toute mélodie qu’il serait possible d’entendre ici-bas ». — (c1373 - après 1438)
« Ah, mon Saint Amant, quand Tu viendras dans mon cœur, tout ce qui est en moi se réjouira. Tu es ma
gloire et l’exultation de mon cœur. Tu es mon espoir et mon refuge au jour de ma tribulation… Si quelqu’un
aime, il reconnaîtra le son de cette voix. Car cette chaude affection de l’âme est une voix forte criant aux
oreilles de Dieu : « Mon Dieu, mon amour, Tu es tout à moi et je suis tout à Toi. Donne-moi un supplément
d’amour, afin qu’avec les lèvres intérieures de mon cœur, j’apprenne à savourer la douceur d’aimer, et
combien il est doux de se fondre et de se baigner dans l’amour. Ravis-moi par l’amour. Fais que je
transcende mon individualité en grande ferveur et en émerveillement. Aide-moi à chanter l’hymne de l’amour
et permets-moi de Te suivre, mon Amour, jusque dans les hauteurs. Que mon âme s’épuise en louanges
pour Toi, tout à la joie de l’amour. Fais que je T’aime plus que moi-même ; et si je m’aime, fais que ce soit
seulement par amour pour Toi. En Toi, fais que j’aime tous ceux qui T’aiment vraiment, comme la loi
d’amour, qui émane de Toi, le commande. »
― Thomas a Kempis (1380-1471)
À propos de cette union et conformité de l’âme avec Dieu, Saint Paul dit ceci : Qui adhaeret Deo, unus
spiritus est cum illo : « Si quiconque, » par le ravissement de l’amour, « est uni à Dieu, alors Dieu et son
âme ne sont pas deux, mais ne font plus qu’un ― non pas un dans la chair, mais un dans l’esprit. Et, en
vérité, dans cette union, un mariage s’effectue entre Dieu et cette âme, lequel ne sera jamais dissous. »
― Walter Hilton (d.1395)
« … Alors courage, Ô âme d’une beauté sublime, tu sais maintenant que ton Bien-aimé, Objet de ton
désir, demeure caché dans ton sein. Fais en sorte, par conséquent, de te cacher avec Lui pour de bon, et
alors tu L’étreindras, et tu prendras conscience de Sa présence et de Sa tendre affection. »
— St Jean de la Croix (1542-1591)
J’ai vu Jésus uni à Son épouse dans l’union la plus intime qui soit, reposant Sa tête sur celle de Son
épouse, Ses yeux plongés dans les siens, Sa bouche, Ses mains, Ses pieds, tous Ses membres recouvrant
ceux de Son épouse, de sorte que celle-ci ne faisait plus qu’un avec Lui, et qu’elle voulut tout ce que l’Époux
voulait, et qu’elle vit tout ce que l’Époux voyait, et qu’elle goûta tout ce que l’Époux goûtait. Et Dieu ne veut
rien d’autre que cette union : que l’âme s’unisse avec Lui, et que Lui s’unisse entièrement avec elle. Et
lorsque l’âme repose sa tête contre celle de Jésus, elle devient capable de ne rien désirer d’autre que de
s’unir avec Dieu, et que Dieu s’unisse avec elle.
— Maria Maddalena dé Pazzi (1566-1607)
Telle est l’union intime et sublime que l’Épouse supplie l’Époux de lui accorder avec insistance. Elle Lui
demande cette union comme si elle s’adressait à un autre ; dans un sursaut d’amour, dans lequel elle donne
libre cours à sa passion, sans se préoccuper de l’identité de son interlocuteur. Qu’Il m’embrasse, dit-elle,