
Effet de génération et mutations culturelles : l'exemple de l'actrice Kalki Koechlin 
Issue d'une dynastie mulhousienne dont de nombreux représentants se sont illustrés dans l'industrie 
et en politique, Kalki Koechlin est une descendante de Maurice Koechlin (1856-1946), ingénieur 
franco-suisse, à qui l'on doit notamment l'idée de la construction de la Tour Eiffel. Le père de Kalki, 
Joël Koechlin, a travaillé comme ingénieur en Inde, notamment dans la construction d'ULM, avant 
de se consacrer à la photographie. Ce routard voulait initialement se rendre en Nouvelle-Zélande ; il 
avait fait étape à Auroville, la cité expérimentale de Sri Aurobindo, où il avait rencontré Françoise 
Armandie, une enseignante française, et il est finalement resté en Inde. « Pur produit de la décennie 
1965-1975 », « totalement inadapté au concept métro-boulot-dodo », Joël affirme qu'il ne reviendra 
« jamais » en France.  
Né à Pondichéry en 1984, Kalki (un prénom qui renvoie au dernier avatar de Vishnou), fille de 
Françoise et Joël, est devenue une star que, selon son père, « même les conducteurs de rickshaw 
connaissent », avec Dev.D, le film qui l'a révélée au grand public en Inde en 2009. Kalki y joue le 
rôle d'une étudiante issue d'un couple indo-européen de Dehli dont le père s'est suicidé après avoir 
appris  que  sa  fille  apparaissait  dans  un  clip  à  caractère  sexuel  (un  clip  d'étudiants  qui  a 
effectivement circulé en 2004) ; se prostituant ensuite pour pouvoir payer ses études, elle arrange 
les  affaires  de  cœur  de  l'un  de  ses  riches  clients.  Le film  avait  reçu une critique  positive voire 
enthousiaste de la part de la presse indienne.   
Partie à Londres à 18 ans, Kalki y avait appris le métier d'actrice. Elle parle le français, l'anglais, le 
tamoul et, pour jouer dans Dev.D, avait appris l'hindi « en quelques semaines » selon les médias. 
Jusqu'à ce film, sa peau blanche l'avait reléguée à ses rôles de second plan. Elle a été mariée un 
temps au réalisateur de Dev.D, Anurag Kashyap, très populaire à Bollywood, chevalier des Arts et 
des Lettres en France (« chef de file de la nouvelle vague du cinéma indien, vous contribuez à la 
naissance d’un cinéma urbain et novateur, socialement et politiquement engagé », selon la ministre 
Aurélie Filippetti) et membre du board d'une association de protection de l'enfance, Aangan. En 
2015, Kalki Koechlin présente sa première pièce de théâtre, qu'elle a écrite et mise en scène. Selon 
son père,  « elle  est  arrivée  au bon  moment.  Le  cinéma  indien commençait  à sortir des  sentiers 
battus ».  
Sources :  L'Alsace  du  25  juillet  2015,  http://www.culturecommunication.gouv.fr,  différents  sites 
wikipedia.