Objectif - Qualité à l`officine

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4) Attitude spécifique du pharmacien face aux symptômes oculaires
ÉVALUATION DE L’URGENCE OPHTALMOLOGIQUE
ŒIL ROUGE
 Peu ou pas de douleur
 Pas de baisse de l’acuité visuelle
ni de trouble visuel
 Présence de signes associés
(maux de tête, nausées, vomissements)
 Baisse de l’acuité visuelle ou douleur
 Trouble de l’acuité visuelle
 Traumatisme de l’œil
- Plaie ou contusion par impact
- Brûlure par un acide ou une base
Fiche 12 : les blessures oculaires
Urgences ophtalmologiques
 Kératite bactérienne
Arbre de décision ci-après du conseil officinal
Fiche 4 :
Fiche 5 :
Fiche 6 :
Fiche 7 :
Fiche 8 :
Conjonctivite virale
Conjonctivite bactérienne
Conjonctivite allergique
Conjonctivite par sécheresse oculaire
Kératite phototraumatique (ophtalmie des neiges,
de la soudure à l’arc)
Fiche 9 :
Conjonctivite irritative
Fiche 10 : Hémorragie sous-conjonctivale
Fiche 11 : Lentilles de contact
Glaucome aigu
 Début brutal
 Oeil rouge (généralement un seul)
 Douleur vive étendue à la face
 Cornée trouble
 Pupille en mydriase
 Photophobie
 Globe oculaire dur
 Possibilité de nausées et de vomissements
Risque de perte définitive de l’œil en quelques heures
 Délivrer 2 cp d’acétazolamide = Diamox® pour diminuer la pression de l’œil
(N.B. : Contre indications absoluesdu Diamox® = hypersensibilité au produit ou aux sulfamides,
insuffisances hépatique, rénale ou surrénale sévères et antécédents de coliques néphrétiques)
ou
 Mettre quelques gouttes d’un collyre à la dorzolamide = Trusopt ®
(N.B. : contre indications du Trusopt® = hypersensibilité au produit, insuffisance rénale sévère et
acidose hyperchlorémique)
1/18 Mars2009 - A. Boscher - M. Boulet - F. Dumetz - C.Vermesse - H. Wickaert - T. Dupin-Spriet – P. Wierre - Pharmacie clinique – Lille 2
ARBRE DE DECISION DU CONSEIL OFFICINAL
PAUPIÈRES
Traumatisme des paupières : plaies
Inflammation des paupières
Tumeurs
Localisée
(sur une paupière)
Chirurgie
Généralisée
(aux deux paupières)
Si muscle releveur Si bénin désinfection
ou canaux lacrymaux
et protection
touchés
Au bord de la paupière
Chirurgie
- Furoncle à la base d’un cil :
point jaunâtre
- Douleur vive au toucher (à éviter)
- Œdème rougeâtre
+ chaleur
- Sensation de gêne
Fiche 1 : Orgelet ou Compère Loriot
Dans l’épaisseur de la paupière
- Tuméfaction assez ferme
- Douleur si aigue
- Indolore si chronique
Fiche 2 : Chalazion
2/18 Mars2009 - A. Boscher - M. Boulet - F. Dumetz - C.Vermesse - H. Wickaert - T. Dupin-Spriet – P. Wierre - Pharmacie clinique – Lille 2
Œil non atteint
- Paupières (rouge- violacées)
- Présence de squames à la base
des cils
- Origine infectieuse ou allergique
Fiche 3 : Blépharite ciliaire
Œil atteint
ŒIL ROUGE
ARBRE DE DECISION DU CONSEIL OFFICINAL
PAS DE DOULEUR OCULAIRE
PAS DE VISION PERTURBEE
Avez-vous déjà pris quelque chose pour ça ?
OUI
NON
 Vérifier que l’on pouvait
utiliser ce produit selon
le diagnostic posé (voir fiche)
 Attention aux interactions médicamenteuses
si utilisation d’un collyre contenant
un vasoconstricteur (voir annexe)
Y - a - t - il des secrétions ?
OUI
NON
Œil atteint
Rougeur diffuse uni- ou bilatérale
Rougeur diffuse bilatérale
+ larmoiement
Rougeur diffuse légère uni- ou bilatérale
Rougeur localisée
en nappe unilatérale
 Sécrétions séreuses
transparentes
 Œil très larmoyant
 Oedème palpébral
 Notion d’épidémie,
rhume, angine
 Sécrétions purulentes
abondantes
 Pus dans l’angle interne de l’œil
 Cils agglutinés
 Paupières collées au réveil
 Prurit très important
paupières + angle interne de l’oeil
 Saison pollinique
 Rhinite allergique
 Œdème palpébral
 Sensation d’œil sec,
grain de sable
 Picotements
 Clignement des paupières
 Photophobie
 Symptômes 4 à 5 h
après exposition solaire vent
 Larmoiement
 Photophobie
 Rétraction des paupières
 Exposition à 1 agent
irritant ? (soleil, piscine)
 Petit larmoiement réflexe
 Picotements
 Fatigue oculaire
Conjonctivite
Conjonctivite bactérienne
Conjonctivite allergique
Conjonctivite par
sécheresse oculaire
Kératite photo-traumatique
Conjonctivite irritative
Fiche 4
Fiche 5
Fiche 6
Fiche 7
Fiche 8
+ Lentilles de contact (Fiche 11)
+ Blessures oculaires (Fiche 12)
3/18 Mars2009 - A. Boscher - M. Boulet - F. Dumetz - C.Vermesse - H. Wickaert - T. Dupin-Spriet – P. Wierre - Pharmacie clinique – Lille 2
Fiche 9
 Rougeur
d’apparition brusque
sans traumatisme
ni douleur,
ni larmoiement
Hémorragie
sous-conjonctivale
Fiche 10
FICHE 1 : Orgelet ou Compère Loriot
Ophtalmo si récidives
fréquentes
Signes cliniques
Inflammation localisée au bord libre d’une seule paupière.
Petit furoncle de la paupière développé à partir d’une glande pilo-sébacée d’un cil.
-
-
Evolution
 1/ œdème rougeâtre avec chaleur (stade inflammatoire) provoquant une induration arrondie
 2/ tuméfaction laissant place à un bourbillon (suppuration localisée à la base d’un cil).
Sensation de gène locale.
Douleur à l’examen, à la palpation (on déconseille en général la palpation pour éviter que l’infection se propage).
Infections plus fréquentes en cas de diabète, immunodépression, état hyperséborréique (acné), traitement par
corticoïdes.
Remarque
On distingue :
- l’orgelet externe superficiel et bien localisé
- l’orgelet interne plus profond, visible à travers la conjonctive.
Etiologie
Infection essentiellement staphylococcique d’une ou plusieurs glandes de Zeiss, du follicule ciliaire (orgelet externe) ou,
rarement, des glandes de Meibomus (orgelet interne ou meibonite). A tout âge mais bien souvent chez l’adulte.
Conduite à tenir
-
-
L’application de compresses chaudes, pendant environ 10 minutes 3 à 4 fois par jour, permet d’accélérer la
maturation de l’abcès.
L’orgelet se rompt spontanément en général, cependant pour accélérer la guérison, dès que le bourbillon apparaît,
l’orgelet peut être incisé avec un bistouri pointu. Cette manipulation ne peut être décidée et réalisée que par un
ophtalmologiste
S’il existe un œdème facial, consulter un médecin (prescription d’antibiotiques par voie orale, ex : Pyostacine®
500 mg 2 cp 2 fois / jour pendant 15 j).
Ne remettre les lentilles qu’une fois le traitement terminé.
Remarque
En cas de récidives fréquentes (un diabète peut-être recherché) ou d’immunodépression, consulter un médecin pour
obtenir un traitement antibiotique par voie orale.
Produits utilisés
Voir annexe 1 : collyres et pommades antibiotiques prescrit par un médecin.
N’appliquer des pommades antibiotiques actives sur le staphylocoque telle que Rifamycine® que chez les sujets à
risque. Une application 3 fois /j sur la lésion.
4/18 Mars2009 - A. Boscher - M. Boulet - F. Dumetz - C.Vermesse - H. Wickaert - T. Dupin-Spriet – P. Wierre - Pharmacie clinique – Lille 2
FICHE 2 : Chalazion
Ophtalmo si kyste
persistant ou récidive
Médecin pour prescription
Signes cliniques
Inflammation localisée dans l’épaisseur d’une seule paupière.
- Petit nodule inflammatoire, rouge, souple siégeant dans l’épaisseur de la paupière.
- Susceptible de surinfection (douleur si surinfection).
- Fait souvent suite à un orgelet avec œdème et irritation.
- Chaleur locale.
- Courbure externe de la paupière.
Etiologie
- Tuméfaction (kyste) inflammatoire se formant à cause de l’obstruction d’une glande de Meibomus (située dans la
paupière) suite à un orgelet ou à l’accumulation de substances non purulentes ou se formant à cause de l’obstruction
du canal d’évacuation d’une glande lacrymale accessoire.
Conduite à tenir
L’intérêt des antibiotiques n’est pas démontré (ASSAPS, juillet 2004).
- Appliquer des pommades à base de corticoïdes donc adresser à son médecin pour une prescription médicale.
- L’application de compresses chaudes pendant 10 à 15 minutes, 3 à 4 fois / jour, peuvent accélérer la guérison.
- Le chalazion peut se résorber totalement ou laisser place à un nodule enkysté, blanc, ferme et indolore qui doit être
retiré chirurgicalement s’il est gênant (irritation du globe oculaire).
- Si les traitements locaux ne suffisent pas, on doit recourir à la chirurgie par voie conjonctivale, sous anesthésie locale.
- Attention : si récidives, penser à rechercher un diabète ou une anomalie de réfraction.
- Ne remettre les lentilles qu’une fois le traitement terminé.
Produits utilisés
Voir annexe 2 : pommades à base d’oxyde mercurique
5/18 Mars2009 - A. Boscher - M. Boulet - F. Dumetz - C.Vermesse - H. Wickaert - T. Dupin-Spriet – P. Wierre - Pharmacie clinique – Lille 2
FICHE 3 : Blépharite ciliaire
Ophtalmo si suspicion
de blépharite virale
Signes cliniques
- Inflammation du bord libre des deux paupières.
- Démangeaisons.
- Rougeur, brûlure, tuméfaction du bord libre des paupières.
- Perte de cils.
- Irritation conjonctivale avec larmoiement et photophobie.
- Si blépharite ulcérante : petites pustules au niveau des follicules ciliaires qui finissent par se rompre en laissant des
ulcérations superficielles, croûtes très adhérentes (leur ablation provoque un saignement), et paupières collées au
réveil du fait des sécrétions séchées pendant la nuit.
- Si blépharite séborrhéique : squames ou manchons blancs gras aisément détachables, sur les bords libres des
paupières.
Etiologie
Difficulté à trouver une cause précise mais certains facteurs peuvent favoriser la blépharite, comme :
- astigmatisme
- hétérophobie (trouble fonctionnel de la vision binoculaire lié à une variation de l’équilibre des muscles de l’œil).
- irritations chroniques (poussières)
- certains cosmétiques (vernis à ongle, teintures capillaires)
- infections chroniques bactériennes (staphylocoques), virales (herpès virus) ou parasitaires (poux).
- affections dermatologiques (rosacée) et allergiques.
Remarque
La blépharite ulcérante est souvent provoquée par une infection bactérienne (staphylocoque) et la blépharite
séborrhéique est souvent associée à une dermite séborrhéique du visage et du cuir chevelu.
Conduite à tenir
Traitement général
- Suppression des sources d’irritations (vent, poussières, atmosphère viciée, cosmétiques).
- Soins des paupières.
- Traitement des lésions de voisinage : conjonctivites et infections lacrymo-nasales, affections cutanées (séborrhée
du cuir chevelu).
- Lutte contre le terrain allergique (éviction du produit responsable de la réaction allergique).
Traitement local
Si blépharite ulcérante : appliquer une pommade ou mieux un gel à base d’antibiotique 4 fois / j pendant 7 à 10 jours
(acide fusidique, tétracyclines, aminosides). Attention, l’usage de la rifamycine au long cours sélectionne des germes
mutants résistants.
Si blépharite séborrhéique
- Hygiène des paupières +++ : nettoyer tous les jours le bord de la paupière avec un coton tige imprégné d’un
shampooing dilué pour bébé (2 à 3 gouttes dans un demi verre d’eau chaude) ou utiliser un gel nettoyant
(Blephagel®) ou masser à l’huile d’amande douce.
- Les blépharites séborrhéiques imposent également de se préoccuper du visage et du cuir chevelu.
Si blépharite parasitaire : appliquer une pommade antiseptique.
Si blépharite virale : se limiter au nettoyage des paupières + voir un médecin pour déceler la présence ou non d’herpès.
En cas de chronicité : masser le tarse de la paupière pendant 4 à 5 minutes, éventuellement avec du Bléphagel
Remarques
- Dans le cas de blépharites rebelles, qui sont en général d’origine allergique, nécessité d’une désensibilisation
spécifique.
- Les séquelles de blépharite (ectropion, entropion) relèvent de la chirurgie.
Produits utilisés
Voir annexe 1 : Collyres et pommades antibiotiques.
6/18 Mars2009 - A. Boscher - M. Boulet - F. Dumetz - C.Vermesse - H. Wickaert - T. Dupin-Spriet – P. Wierre - Pharmacie clinique – Lille 2
FICHE 4 : La conjonctivite virale
Signes cliniques
- Conjonctive gonflée
- Oedème des paupières
- Adénopathie en avant du pavillon de l’oreille
Si conjonctivite herpétique
- Rougeur diffuse unilatérale (voire bilatérale)
- Eruption vésiculeuse
- Oeil très larmoyant mais sécrétion d’abondance variable.
Ophtalmo si
conjonctivite
Etiologies
- Virus adénopharyngo-conjonctivaux dans les fosses nasales, le pharynx, les amygdales sont les réservoirs.
- Contamination par sécrétions conjonctivales à partir de mains souillées, flacons de collyre.
- Herpès, virus varicelle zona.
- Contexte épidémiologique.
Premier conseil : ne pas utiliser de collyre antibiotique (si pas de surinfection) ni cortisonique (soulage mais ne
modifie pas l’évolution et en cas d’usage prolongé risque d’engendrer un glaucome cortisonique).
Conjonctivite à adénovirus
-Nettoyer les sécrétions matin et soir au sérum physiologique.
-Instiller un collyre antiseptique
 1 goutte 6 à 8 fois / jour pendant 48h,
 puis 4 fois / jour pendant 5 à 8 jours.
Conjonctivite herpétique (présence d’une éruption vésiculeuse au niveau des paupières)
- Nettoyer les sécrétions matin et soir au sérum physiologique,
- Utiliser un antiviral à usage local jusque 3 jours après la cicatrisation.
Médicaments sur prescription
Aciclovir = Zovirax® : pommade ophtalmique (tube de 4,5 g)
et non dermique (tube de 10 g) Attention
aux confusions avec les génériques)
Idoxuridine = Iduviran® (collyre)
Ganciclovir = Virgan® (gel)
Trifluridine = Virophta® (collyre)
5 fois / jour jusqu’à 3 jours
après la cicatrisation
Effets indésirables : sensation de brûlure, picotement transitoire
Très contagieux donc mesures d’hygiène RIGOUREUSES : un patient atteint de conjonctivite virale est contagieux
pendant les 10 à 12 jours après l’apparition des symptômes.
- Généralement : guérison en une semaine. Si délai dépassé : consulter un ophtalmologiste.
- Séparer le linge de toilette de la personne atteinte.
- Privilégier l’utilisation de mouchoirs jetables.
- Ne pas se frotter les yeux pour éviter l’extension de la conjonctivite à l’œil non atteint.
- Se laver les mains régulièrement avec du savon.
- Ne pas toucher les paupières ou les cils avec l’embout du collyre, de la pommade.
- Retirer les lentilles pendant la durée du traitement.
- Ne pas interrompre prématurément le traitement.
- Ne pas diminuer la posologie ni le rythme d’administration.
Produits utilisés
Voir Annexe 3 : Les collyres antiseptiques
7/18 Mars2009 - A. Boscher - M. Boulet - F. Dumetz - C.Vermesse - H. Wickaert - T. Dupin-Spriet – P. Wierre - Pharmacie clinique – Lille 2
FICHE 5 : La conjonctivite bactérienne
Signes cliniques
- Secrétions purulentes
- Secrétions abondantes (1)
- Pus dans l’angle interne de l’œil
- Cils agglutinés
- Paupières collées au réveil
- Rougeur diffuse uni- ou souvent bilatérale
- Conjonctive gonflée
- Œdème des paupières (1)
- Absence de prurit
- Photophobie (1)
- Larmoiement important (1)
- Parfois, baisse de l’acuité visuelle (1, même légère)
Ophtalmologiste recommandé
si critères de gravité (1) ou
facteurs de risque (2)
Etiologies
- Cocci gram (+) : Staphylocoque doré, Streptocoque ß hémolytique, Pneumocoque
- Gram (-) : Entérobactéries, Pseudomonas, Haemophilus.
Conduite à tenir
- Respecter des mesures d’hygiène très rigoureuses de lavage oculaire.
Conjonctivites bactériennes non graves ou en absence de facteurs de risque
- Nettoyer les sécrétions oculaires au sérum physiologique matin et soir (ou plus selon l’intensité des sécrétions).
- Utiliser un collyre antiseptique : 6 à 8 fois / jour pendant 48 h puis 4 fois / jour pendant au moins 6 jours.
Conjonctivites bactériennes graves ou en présence de facteurs de risque
- Orienter vers un ophtalmologiste pour une prescription d’une antibiothérapie locale
Produits utilisés
Voir Annexes 1 et 3 : Les pommades antibiotiques (Liste 1)
Les collyres antiseptiques
Facteurs de risque (2)
- immunodépression
- diabète mal équilibré
- greffe de cornée, chirurgie oculaire récente
- corticothérapie locale
- lentilles de contact
- pathologie sous jacente : syndrome sec
- obstruction des voies lacrymales
8/18 Mars2009 - A. Boscher - M. Boulet - F. Dumetz - C.Vermesse - H. Wickaert - T. Dupin-Spriet – P. Wierre - Pharmacie clinique – Lille 2
FICHE 6 : La conjonctivite allergique
Ophtalmo
si douleur ou
photophobie
Rare
Signes cliniques
- Prurit très important sous les paupières et dans l’angle interne de l’œil
- Œdème des paupières
- Rarement : photophobie et douleur
- Rougeur diffuse bilatérale
- Larmoiement, éternuements
- Sensation de corps étranger
Etiologies
- Notion de terrain atopique (eczéma, urticaire, asthme …)
- Pollens des graminées, d’herbacées, d’arbres sont à l’origine de conjonctivites allergiques intermittentes
(saisonnières).
- Acariens, moisissures, phanères d’animaux, cosmétiques sont à l’origine de conjonctivites allergiques perannuelles.
- Farines, latex, produits de coloration, produits d’entretien sont à l’origine de conjonctivites allergiques
professionnelles.
- Certains conservateurs de collyres (ammoniums quaternaires, amidines, dérivés alcooliques…).
Conduite à tenir
- Aider à la recherche étiologique avec le pharmacien.
- Supprimer le ou les allergènes en cause.
- Eviter de se frotter les yeux.
- Laver abondamment les culs-de-sac conjonctivaux avec du sérum physiologique 4 fois / jour.
- Instiller un collyre anti-allergique pendant 20 à 30 jours.
- Laver les fosses nasales à l’eau de mer.
- Administrer un anti-H1 (2ème génération) par voie générale si les signes cliniques sont importants.
- Consulter un médecin si persistance des symptômes au delà de 48 h.
Produits utilisés
Voir Annexe 4 : Les collyres antiallergiques
+ Une prescription occasionnelle de très courte durée d’un collyre aux corticoïdes peut se justifier pendant la phase
aiguë.
ATTENTION : l’utilisation prolongée expose à la corticodépendance de l’affection et au glaucome cortisonique.
9/18 Mars2009 - A. Boscher - M. Boulet - F. Dumetz - C.Vermesse - H. Wickaert - T. Dupin-Spriet – P. Wierre - Pharmacie clinique – Lille 2
FICHE 7 : La conjonctivite par sécheresse oculaire
Signes cliniques
- Sensation de grain de sable
- Picotement voire larmoiement réflexe
- Photophobie
- Rougeur diffuse uni- ou bilatérale
- Clignement réflexe des paupières
Etiologies
-
-
Âge : tarissement physiologique des sécrétions, ménopause
Médicaments entraînant une sécheresse oculaire :
- Atropiniques,
- Psychotropes (hypnotique, neuroleptique, benzodiazépine) et antiH1
- Antiparkinsoniens,
- ß-bloquants,
- Certains immunosuppresseurs,
- Certains contraceptifs oraux,
- Isotrétinoïne et similaires
- Photosensibilisants
- Buséréline
Syndrome de Gougerot-Sjögren (touche surtout les femmes après 40 ans).
Polyarthrite rhumatoïde (PAR), lupus érythémateux disséminé (LED), maladie de Hodgking.
Port de lentilles de contact.
Carences en vitamine A.
Facteurs environnementaux (fumée de cigarette, pollution, air conditionné).
Conduite à tenir
-
Faire un lavage oculaire au sérum physiologique.
Instiller des larmes artificielles ou de gel plusieurs fois par jour.
En parler avec le médecin et se poser la question :
-du changement de classe pharmacologique,
-du surdosage,
-de l’adaptation posologique.
si cause
iatrogène
Produits utilisés
Voir annexe 5 : Les suppléments lacrymaux
Horaires d’administration
Débuter les instillations de collyre ou de gel ophtalmique le matin car les symptômes augmentent dans la journée.
10/18 Mars2009 - A. Boscher - M. Boulet - F. Dumetz - C.Vermesse - H. Wickaert - T. Dupin-Spriet – P. Wierre - Pharmacie clinique – Lille 2
FICHE 8 : Kératite photo traumatique
(Ophtalmie des neiges, ou kératite d’altitude,
ophtalmie de la soudure à l’arc ou coup d’arc)
Ophtalmologiste si
symptômes > 24 h
Signes cliniques
- Apparition après un délai d’exposition (de 2 à 8 h)
- Rétraction des paupières
- Photophobie
- Douleur +++
- Yeux rouges
- Larmoiement
Etiologie
Exposition solaire ou à des lampes à bronzer sans protection oculaire efficace ou problème liés au poste de soudure
Conduite à tenir
- Mettre les yeux au repos dans la quasi-obscurité pendant plusieurs heures (cicatrisation en 24 à 36 h).
- Instiller un collyre anti-irritation dans les 2 yeux.
- Prendre un antalgique (type paracétamol) en cas de maux de tête, douleurs oculaires.
- Appliquer 1 compresse imprégnée d’eau de bleuet ou de rose sur les 2 yeux fermés pendant 10 minutes puis un
pansement occlusif pour fermer l’œil (compresse pliée en 2 et adhésif microporeux)
- Appliquer une pommade cicatrisante à la vitamine A dans le cul-de-sac conjonctival avant de se coucher.
- Protéger les yeux par des lunettes de soleil fermées sur les côtés les jours suivants.
- Si douleur intense prendre un antalgique de type paracétamol.
Produits utilisés
Voir annexe 6 : Les collyres anti-irritation
11/18 Mars2009 - A. Boscher - M. Boulet - F. Dumetz - C.Vermesse - H. Wickaert - T. Dupin-Spriet – P. Wierre - Pharmacie clinique – Lille 2
FICHE 9 : La conjonctivite irritative
Signes cliniques
- Sensation de corps étranger
- Léger picotement
- Fatigue oculaire, trouble d’accommodation
- Rougeur diffuse uni- ou bilatérale
- Petit larmoiement réflexe
Etiologies
- Agents irritants présents dans l’environnement (produit chimique, fumée, piscine, pollution, vent, poussière, tabac,
mauqillage).
- Fatigue, déficit de sommeil, travail sur écran, conduite automobile sur de longs parcours.
- Exposition solaire sans lunettes de soleil ou avec des lunettes de mauvaise qualité.
- Œil sec.
- Port prolongé de lentilles de contact.
- Verres correcteurs insuffisants, trop forts ou mal centrés.
Conduite à tenir
- Faire un lavage oculaire au sérum physiologique.
- Instiller un collyre anti-irritation sans vasoconstricteur : 1 goutte 2 à 4 fois / jour.
- Instiller éventuellement un collyre antiseptique en complément afin d’éviter toute surinfection.
- Penser aux lunettes de soleil ou de plongée, surtout si le patient est sensible au chlore des piscines.
- Eviter les zones enfumées.
- Limiter les heures passées devant un écran de télévision ou d’ordinateur.
- Vérifier la bonne humidification de l’atmosphère.
Produits utilisés
Voir annexes 3 : Les collyres antiseptiques et 6 : Les collyres anti-irritation
12/18 Mars2009 - A. Boscher - M. Boulet - F. Dumetz - C.Vermesse - H. Wickaert - T. Dupin-Spriet – P. Wierre - Pharmacie clinique – Lille 2
FICHE 10 : L’hémorragie sous-conjonctivale
Ophtalmo si récidive
ou doute de la présence
d’un corps étranger
ou bilatéralité
Signes cliniques
- Rougeur d’apparition brutale, en nappe au niveau de la conjonctive
- Pas de douleur ni de larmoiement
La rougeur est due à une fragilité capillaire locale (un vaisseau a saigné). Elle se résorbe spontanément en 10 à 15
jours. Ne pas confondre avec un corps étranger intraoculaire ayant induit ce saignement. Faire consulter en cas de
doute car risque de complication.
Etiologies
- Trouble de la coagulation
- Effort physique
- Episodes de toux ou d’éternuement
Conduite à tenir
- Interroger le patient : ● Hypertension artérielle ?
● Diabète ?
● Prise d’anticoagulant ? d’aspirine à haute dose ?
● Microtraumatisme par corps étranger, éclat métallique ou de verre ?
consultation ophtalmologique dans ce cas.
- Faire un lavage oculaire au sérum physiologique.
- Rassurer le patient, généralement inquiet.
- Si utilisation fréquente d’aspirine pour la douleur ou la fièvre : remplacer par du paracétamol.
13/18 Mars2009 - A. Boscher - M. Boulet - F. Dumetz - C.Vermesse - H. Wickaert - T. Dupin-Spriet – P. Wierre - Pharmacie clinique – Lille 2
FICHE 11 : Lentilles de contact
Ophtalmo
si kératite bactérienne
Signes cliniques
- Sensation de gêne (grain de sable, poussière dans les yeux), de picotements ou de brûlures oculaires
- Œil rouge et larmoyant ou œil sec
- Œdème des paupières
- Photophobie
- Sécrétions oculaires purulentes (voir fiche 5)
- Coloration de la lentille par un collyre ou une pommade ophtalmique
Conduite à tenir
- Retrait des lentilles en cas d’infection ou d’inflammation oculaire ou palpébrale :
Exemples : conjonctivite même bénigne, chalazion, orgelet (puis voir fiches correspondantes) et œil rouge et/ou
douloureux.
- Oeil rouge et/ou douloureux
Peut être dû à un rinçage insuffisant des produits d’entretien ou à une allergie à ces produits.
- Ne jamais instiller de collyre ou de pommade sur les lentilles
- Il existe des médicaments (formes orales ou ophtalmiques) qui colorent les lentilles (liste non exhaustive) :
- Rifabutine = Ansatipine® (gélules),
- Rifamycine = Rifamycine Chibret® (collyre, pommade),
- Rifampicine = Rifadine® (gélules), Rimactan® (gélules),
- Isoniazide+ rifampicine = Rifinah® (comprimés),
- Isoniazide+ rifampicine+ pyrazinamide = Rifater® (comprimés),
- Chloramphénicol = Cébénicol® (collyre),
- Chloramphénicol+ dexaméthasone = Cébédéxacol® (collyre),
- Dérivés de l’hydroxyquinoléine = Uveline® collyre,
- Oxytétracycline = Posicycline® collyre et pommade ophtalmique,
- Collyre contenant de la fluorescéine sodique*,
- Collyre contenant des sels d’argent *
- Collyre contenant de la vitamine B12 = Ecovitamine B12®, Epithéa®, Monovitamine B12®, Vitamine
B12 Allergan® (flacon et unidoses), Vitamine B12 Chauvin® unidoses, Vitamine B12 Théa®,
- Collyre contenant du rose bengale = Stillargol®,
- Collyre contenant du bleu de méthylène = Collyre Bleu ®,
- Collyre contenant des corticoïdes, de l’oxybuprocaïne, de la chlorhexidine, de l’épinéphrine,
- Collyre contenant de la phényléphrine ou de la synéphrine : voir annexe 7.
* réservés aux spécialistes.
- Il existe des médicaments dont les métabolites colorés sont partiellement éliminés dans les larmes :
- amiodarone (Cordarone® - Corbiomax®),
- chloroquine (Nivaquine®),
- caroténoïdes (Oenobiol® Phytobronz®, Doriance®),
- le fer (Tardyféron®, Fumafer®),
- l’indométacine (Indocid®),
- la chlorpromazine ou le tamoxifène.
- Il existe des médicaments qui altèrent la surface des lentilles, sans formation de dépôt :
- pilocarpine,
- et tous les collyres contenant du chlorure de benzalkonium.
- Attention : tous les bêtabloquants utilisés par voie oculaire peuvent provoquer une intolérance aux lentilles de contact
par diminution de la sécrétion lacrymale.
14/18 Mars2009 - A. Boscher - M. Boulet - F. Dumetz - C.Vermesse - H. Wickaert - T. Dupin-Spriet – P. Wierre - Pharmacie clinique – Lille 2
Conseils généraux
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Retirer les lentilles en cas de pathologie oculaire, palpébrale et pendant la durée du traitement.
Laver les mains avant chaque manipulation des lentilles avec un savon doux et les sécher avec un linge
non pelucheux.
Manipuler les lentilles délicatement avec la pulpe des doigts au-dessus d’un espace propre (éviter au-dessus
du lavabo) et bien éclairé. Eviter les ongles longs et abîmés qui peuvent rayer les lentilles.
Vérifier l’état des lentilles : pas de déchirure, de corps gras, de traces de poussière.
Rincer les lentilles avec un produit approprié avant leur pose pour les débarrasser du liquide de rinçage. Ne
pas changer de produit d’entretien sans se soucier de la compatibilité entre les lentilles et le nouveau produit
d’entretien.
Ne jamais rincer les lentilles avec de la salive, de l’eau du robinet, de l’eau minérale, de l’eau distillée
car ces liquides n’excluent pas la possibilité de favoriser la survenue de kératites bactériennes, mycologiques
ou amibiennes.
Respecter strictement la durée de port prescrite.
Garder les lentilles souples 8 heures/jour au maximum (pour permettre la réoxygénation oculaire).
Le soir, après leur retrait placer les lentilles (non jetables) dans une solution décontaminante jusqu’au
lendemain (au moins 6 heures pour être efficace).
Bien entretenir les étuis en les laissant vides la journée, les nettoyer régulièrement (toutes les semaines)
avec une brosse à dent et du savon puis les rincer avec la solution de décontamination. Il existe un boîtier
mensuel à changer régulièrement.
Jeter les produits de rinçage et de décontamination après usage. Chaque semaine procéder à un lavage plus
à fond (enlever protéine et dépôt).
Conserver les solutions de décontamination à l’abri de la chaleur et de la lumière et bien respecter leur délai
de péremption (en général, il faut les jeter un mois après l’ouverture).
Ne pas toucher avec les mains les embouts des produits d’entretien.
Changer d’étui fréquemment (tous les mois).
Eviter le port des lentilles pendant certaines activités (piscine) ou en atmosphère pauvre en O2 (voyage en
avion, séjour en altitude, plongée sous-marine).
Le tabagisme à long terme colore les lentilles.
L’utilisation de cosmétiques n’est pas souhaitable car elle favorise la formation de dépôts entre la lentille et
l’œil. S’ils sont toutefois utilisés, il faut choisir des produits hypoallergéniques non gras, non poudreux (pas de
paillettes), se maquiller après la pose des lentilles et se démaquiller après leur retrait.
Un contrôle ophtalmologique annuel est nécessaire. Un examen du fond d’œil est recommandé tous les cinq
ans pour les myopes. Toujours penser à apporter les lentilles lors des visites chez l’ophtalmologiste.
En cas de brûlures et picotement, rincer la lentille avec une solution saline stérile sans conservateur puis faire
un lavage oculaire avec du sérum physiologique. Changer de gamme de produits d’entretien.
En cas de sensation de corps étranger, vérifier que la lentille n’est pas posée à l’envers ou qu’elle n’est pas
abîmée. Une lentille à l’endroit a une forme de bol de profil. Si elle est à l’envers, ses bords se tournent vers
l’extérieur ; elle ressemble à une assiette creuse.
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FICHE 12 : Les blessures oculaires
.Ophtalmo
1 Contusion
Etiologies Balle de ping-pong, bouchon de champagne, coup de poing,…
Risques
- Hématome palpébral
- Erosion de la cornée
- Hémorragie intraoculaire (hyphema)
- Décollement rétinien
Conduite à tenir
- URGENCE OPHTALMOLOGIQUE
- Ne pas frotter l’œil.
- Ne rien mettre dans l’œil.
- Fermer l’œil en plaçant une compresse pliée sur la paupière supérieure, puis appliquer un
sec maintenu en place par une bande ou un sparadrap.
pansement oculaire
2 Plaies ou projection de particules métalliques, minérales ou végétales
Risques
- Infection du globe oculaire
- Perforation du globe
Conduite à tenir
- Voir contusion
3 Brûlures oculaires
Demander la nature, la quantité, la durée du contact du produit en cause
Etiologies
 Origines chimiques
 Caustiques : NH3, chaux, potasse, soude.
Lésions conjonctivales ou cornéennes graves,
Lésions évolutives, complications différées à craindre.
 Acides : acétique, chlorhydrique, nitrique, sulfurique.
- Coagulation des produits ce qui limite les conséquences,
- Lésions immédiates, donc pas d’extension, mais graves d’emblée.
 Solvants : acétone, trichloréthylène, white-spirit.
- Lésions bénignes en général.
 Oxydants : eau de javel, H2O2, permanganate.
Conjonctivite et douleur immédiate jusqu’à l’ulcération de la muqueuse.
 Origines physiques
 Thermique
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Atteinte des paupières et de la cornée.
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 Courant électrique
- Gros délabrement oculaire, cataracte.
 Rayonnement
- Picotement devenant vite insupportable au fil des heures.
- Douleur intense avec larmoiement et photophobie.
Conduite à tenir
- Consultation ophtalmologique.
- Ne pas frotter l’œil.
- Laver l’œil abondamment sous un filet d’eau froide, au sérum physiologique ou au Dacryoserum ® ou au
Calendulene® (Annexe 8) pendant au moins 10 minutes en faisant couler le liquide sur le nez afin de
laver l’œil de l’intérieur vers l’extérieur.
- Ne rien mettre dans l’œil.
Cas particulier du gaz lacrymogène
Signes cliniques
Larmoiement.
Sensation de brûlure.
Trouble de la vision.
Conduite à tenir
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Consultation ophtalmologique si persistance des symptômes supérieure à 2 heures.
Ne pas frotter les yeux.
Déshabiller le patient (il doit changer de vêtements le plus vite possible) et lui brosser les cheveux.
Faire un lavage oculaire à l’eau tiède pendant au moins 10 minutes.
En cas de port de lentilles de contact : les nettoyer abondamment avec leur solution d’entretien.
Nettoyer à l’eau ou au sérum physiologique les plis cutanés exposés.
Ne jamais utiliser de pommade.
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