V. J. M. J
Grugliasco, le 24 mai 1928.
Fête de Notre-Dame
Mes très chers Frères,
Je viens de nouveau vous rappeler le retour de l’époque de nos retraites annuelles. La
première; celle des membres de l'administration générale et des autres Frères qui y seront
convoqués, aura lieu à la maison-mère du 3 au 10 juin.
Comme ce passage rapide des années qui se pressent est bien de nature à maintenir
chez ceux qui réfléchissent la pensée habituelle de la brièveté de notre vie et le souvenir des
vérités éternelles! Nous sommes des voyageurs à destination d'une demeure permanente
qui ne finira pas nous posséderons Dieu parfaitement. C'est la parole de la Sainte Ecri-
ture : L'homme s' en va dans la maison de son éternité (Eccl. XII, 5). - Saint Paul rappelle
aux Hébreux la même vérité Nous n'avons pas ici de cité permanente; nous cherchons
celle qui est à venir » (Hébr. XIII, 14). « Poussés par une main invisible, dit saint Augustin,
nous avançons tous; bons et mauvais, tous nous passons; le juste ne demeure pas pendant
que le pécheur avance. Le passage est plus ou moins rapide; mais il s'effectue par chacun
de nous, et par le même chemin qui est celui de la lutte et de la souffrance ».
Si tous, justes et pécheurs, passent, ils ne marchent pas tous vers le même but. Le terme
de la route est pour tous l'éternité; mais il y a l'éternité bienheureuse où l'âme est unie à son
Dieu, et l'éternité malheureuse où elle en est séparée: le ciel et l'enfer. « Entre nous et l'enfer
ou le ciel, il n'y a que la vie entre deux qui est la chose du monde la plus fragile » (Pascal,
Pensées).
Le souvenir des vérités éternelles éclaire l'âme, la purifie et l'élève. En l'éclairant, il lui ins-
pire la crainte de Dieu et du péché, en la purifiant et en l'élevant, il la rapproche de Dieu et
fortifie son union avec lui.
Pour conserver leur cœur pur de tout péché, les saints tenaient leur attention constamment
fixée sur l'éternité. On rapporte que saint: Charles Borromée avait sur sa table de travail une
tête de mort; le cardinal Baronius avait fait graver sur son anneau pastoral ces mots: Me-
mento mori.
Sans doute, au cours de l'année, nous n'omettons pas de méditer sur les grandes vérités; il
est d'usage d'y consacrer une méditation chaque semaine. A la récollection mensuelle, nous
faisons pieusement l'exercice de la préparation à la mort. Mais les occupations de notre vie
active parfois surmenée ne nous laissent pas toute la facilité désirable, tout le calme néces-
saire pour nous appliquer comme il con-viendrait à ces graves pensées. De là, la nécessi
de la retraite annuelle prescrite par nos constitutions et nos règles.
Parmi les bons chrétiens dans le monde, les meilleurs et en particulier ceux qui se dé-
vouent aux oeuvres sociales ont reconnu les avantages de ces jours de flexion, de recueil-
lement et 'de prière qu'ils passent dans des maisons de retraites fermées dont le nombre va
augmentant depuis des années, et où se mûrissent ces belles initiatives de charité et d'apos-
tolat, du peuple grâce auxquelles la foi se maintient et se fortifie en opposant des barrières
infranchissables à l'erreur, au vice et à l'esprit du mal.
Le 9 janvier 1927, dans une allocution aux représentants de la Fédération universitaire ca-
tholique italienne, le Pape, en détaillant et commentant les divers articles de leur programme
de vie spirituelle, les félicitait d'avoir placé au premier rang les saints exercices de la retraite.
Le 1ier février suivant, le Souverain Pontife recevait trois cents membres de l’œuvre des
Retraites des jeunes ouvriers: Il se déclare très heureux de faire connaissance avec cette
institution qu'il appelle l’œuvre des œuvres, et il félicite les Pères Jésuites et les religieuses
qui s'en occupent avec tant de dévouement. Il rappelle ensuite comment on peut facilement
faire de son travail : une prière en le sanctifiant ses intentions et en l'offrant à Dieu : Notre
Seigneur Jésus-Christ nous en a fourni le meilleur exemple.
Enfin le 19 mars toujours de la même année, à deux cents dirigeants de la jeunesse catho-
lique réunis à Rome pour deux jours de prières et d'études, le pape rappelle combien est
nécessaire une forte vie spirituelle de prière et d'étude à la base de toute oeuvre si l'on veut
vraiment qu'elle donne des fruits abondants et durables, et il recommande en outre deux ver-
tus qui sont fort utiles à tout apostolat : la prudence et le courage.
Mais si le recueillement, la réflexion et les saints exercices de la retraite sont si avanta-
geux aux gens du monde qui s'occupent d’œuvres, combien ne sont-ils pas indispensables
aux religieux dont toute l'existence doit tendre à leur propre perfection en même temps
qu'elle vise à l'utilité du prochain. Aussi exigerons-nous plus d'eux que des simples chrétiens
dans le monde.
Nous admettons avec les saints Pères que la vie contemplative consiste dans l'union habi-
tuelle explicite avec Dieu; mais quelle est la place de la contemplation dans la vie active?
L'action a pour objectif le bien, disent-ils, comme la contemplation a pour objectif la vérité.
Or, on peut travailler à acquérir le bien pour soi-me ou travailler à amener au bien les
autres hommes. De là, deux parties dans la vie active: la première, dans laquelle on s'exerce
pour sa propre et spéciale utilité à se corriger, à s'amender de ses fautes et à se former aux
vertus; l'autre, dans laquelle on tour-ne son propre exercice à l'utilité du prochain: c'est entre
ces deux parties de la vie active que se place la vie contemplative.
Par rapport à la vie active, en tant qu'exercice de notre zèle envers le prochain, l'union ha-
bituelle et explicite avec Dieu est une disposition préalable nécessaire: c'est elle qui enve-
loppe l'apôtre, l'homme d’œuvres d'une certaine immunité contre le poison de l'amour-propre
et la corruption contagieuse du monde au milieu duquel il est appelé à vivre; c'est elle qui
assurera à toutes ses démarches, à toutes ses entreprises l'assistance et la bénédiction de
Dieu sans qui tout labeur demeure vain et infécond.
« Afin que le commerce des hommes ne nous soit pas nuisible dans les fonctions que nous
remplissons à leur égard pour les gagner à Dieu, il faut remarquer, dit le Père Lallemant, que
notre vie doit être tellement mêlée de l'action et de la contemplation que celle-là soit animée,
dirigée, ordonnée par celle-ci; que, parmi les travaux de la vie extérieure, de la vie active,
nous jouissions toujours du repos Ultérieur de la contemplation, et que nos emplois ne nous
empêchent pas de nous unir à Dieu, mais plutôt qu'ils servent à nous lier plus étroitement et
plus amoureusement avec Lui ».
Après avoir consacré une partie de la retraite annuelle à la parfaite mise en ordre des af-
faires de notre conscience par une confession très parfaite par l'humilité des aveux, par la vi-
vacité du repentir et par la fermeté du bon propos, il sera très utile de nous examiner sur la
manière dont nous pratiquons la vie d'union à Dieu et de fixer le degré où nous sommes arri-
vés. Alors, il nous sera possible de voir ce qui nous reste à-faire et de déterminer les moyens
les plus propres à assurer notre progrès dans cette voie.
Afin d'obtenir ce résultat si désirable qui doit nous procurer une augmentation de mérites et
rendre notre apostolat plus efficace, je vous propose à tous, mes chers Frères, les trois pra-
tiques suivantes pour l'année qui suivra la retraite
La sainte présence de Dieu tant recommandée par la Sainte Ecriture et si souvent rap-
pelée par notre Vénérable Fondateur;
2° Le renouvellement de l'offrande de nos actions à Dieu, faite le matin, à des moments de
la journée que nous aurons fixés à cet effet,
Une grande fidélité à nous acquitter chaque jour, avec méthode et activité de l'examen
de conscience et de l'examen particulier, et à les contrôler en inscrivant soigneusement les
résultats.
Daignent Jésus, Marie et saint Joseph bénir nos retraites, et nous donner à tous l'énergie
surnaturelle de tenir les résolutions que nous y aurons prises !
Cause du Vénérable Père Champagnat.
Déjà près de huit années se sont écoulées depuis la date mémorable du 11 juillet 1920
le Souverain Pontife Benoît XV, de sainte mémoire, ordonna la publication du décret décla-
rant, solennellement qu'il est démontré que le Vénérable serviteur de Dieu Marcellin Joseph
Benoît Champagnat a pratiqué au degré héroïque les vertus théologales de foi, d'espérance
et de charité envers Dieu et envers le prochain; ainsi que les vertus cardinales de prudence,
de justice, de force et de tempérance et les autres vertus qui en dépendent.
Des procès apostoliques qui conduisent à la béatification, la cause de notre Vénérable
Fondateur sortait victorieuse de l'épreuve de l'héroïcité des vertus.
A l'annonce de cet heureux événement, ce fut dans toute la congrégation une explosion de
joie; et comme un courant d'enthousiasme parcourut toutes nos provinces. Nous arrivions à
la dernière étape: obtenir des miracles et en faire la preuve devant la Sacrée Congrégation
établie par la sainte Eglise pour les reconnaître.
Nous possédons, à la vérité, le récit de faveurs assez nombreuses attribuées au Vénérable
Père; mais aucune jusqu'ici ne réunit tous les caractères exigés par l'Eglise pour le vrai mi-
racle. Et nous attendons que Dieu veuille bien attester, par ces signes, la sainteté de son
serviteur. Mais, comme je vous l'écrivais à la date du 13 août 1920, si la Providence gou-
verne et conduit tous les événements, la bonté de Dieu a admis de tout temps que la prière
des hommes et les bonnes oeuvres constitueraient un des facteurs déterminants de cette
action dans les sociétés comme pour les individus. Les promesses de Notre-Seigneur en fa-
veur de la prière et l'intervention divine prouvée par les faits de l'histoire à toutes les époques
proclament la certitude de cette vérité élémentaire.
Nos communautés n'ont sans cloute pas manqué de recourir â ce puissant moyen de la
prière pour l'avancement de nos causes de béatification. D'ailleurs la pensée nous en est
suggérée chaque matin à l'offrande journalière de nos actions; dans les maisons de forma-
tion, la prière approuvée par l'autorité ecclésiastique pour obtenir la béatification du Véné-
rable Père Champagnat est régulièrement ré-citée à la visite au Saint Sacrement: et assez
fréquemment, le calendrier religieux rappelle nos causes à l'intention de la communion. Mais
il y a la routine qui tend à relâcher la ferveur même de ceux qui sont attentifs à s'en dé-
fendre. Il y a aussi les exceptions constituées par les communautés peu ou moins ferventes;
il y a les manques de générosité, les abus, les irrégularités, les fautes des particuliers et des
collectivités qui ralentissent la dispensation des grâces divines ou qui sont des obstacles aux
faveurs célestes.
Pour quels motifs souhaitons-nous et poursuivons-nous la béatification de notre Vénérable
Fondateur ? Ni la vanité ni l'honneur humain qui en pourrait résulter pour la congrégation n'y
sont pour rien. La gloire de Dieu éclate dans ses saints: c'est la plus grande gloire de Dieu
que nous nous efforçons de faire paraître par la sainteté de son Serviteur; et les miracles
que nous sollicitons et que l'Eglise juge nécessaires, nous les considérons comme le contre-
seing de la toute-puissance de Dieu sur la vertu de son Serviteur.
Pourquoi encore désirons-nous la béatification de notre Vénérable Fondateur? Parce que,
clans la proclamation d'un Bienheureux par le Souverain Pontife, chef visible et infaillible de
l'Eglise, nous voyons l'exaltation de l'Eglise catholique qui a donné au monde tant de saints
clans les siècles passés et qui continue toujours d'en produire: elle est donc elle-même
sainte. Voici, sur ce sujet, une belle page du Père Monsabré, le docte et éloquent prédica-
teur de N. D. de Paris: « Oui, elle est sainte cette Eglise qui produit les apôtres, généreux et
intrépides propagateurs de la vérité clans tous les âges et sous tous les climats, conquérants
des âmes partout et toujours fidèles à ce programme d'un des premiers rauts de la doc-
trine catholique : « Nous voici jetés dans le monde et voués à la mort, souffrant la faim et la
soif, nus et honteusement maltraités. On nous maudit, nous bénissons; on nous persécute,
nous l'endurons patiemment ; on blasphème contre nous, nous prions » (I Ep. S. Paul, Co-
rinth., IV, 9). Race immortelle à qui l'Orient et l'Occident doivent leur conversion ,et qu'on voit
encore de nos jours quitter joyeusement les rivages du monde civilisé, pour aller annoncer
aux barbares et aux sauvages l'avènement du royaume de Dieu.
« Oui elle est sainte cette Eglise qui a enfanté des millions de martyrs, hommes, femmes
enfants, patriciens et plébéiens, savants et ignorants, riches et pauvres, signant de leur sang
chaque article du Credo catholique, Tour à tour moissonnés par les pouvoirs ennemis de la
vérité chrétienne et de l'intégrité de la foi, ils remplissent tous les siècles de l'histoire de leur
sublime confession, et nous en-voient encore, chaque année, des royaumes lointains où sé-
vit la persécution, le glorieux témoignage de leur vie immolée.
« Oui elle est sainte cette Eglise tant de fois illustrée par les vertus héroïques de ses con-
fesseurs; cette Eglise où les rois abaissent devant les petits la dignité du rang suprême, ser-
vent les pauvres et se mettent â genoux pour laver leurs pieds, panser et baiser leurs plaies;
le génie s'oublie dans une profonde et. touchante humilité; les pécheurs expient leurs
fautes par d'épouvantables châtiments; les innocents, amoureux de la croix jusqu'à la fo-
lie, inventent des supplices et demandent à Dieu des souffrances pour ressembler au divin
patient qui a racheté le monde, et pour épargner à leurs frères les austères visites de la jus-
tice divine.
« Oui elle est sainte la mère auguste et féconde de ces milliers de vierges qui renoncent
aux noces terrestres pour se vouer au culte de l'Epoux. céleste, ou pour dépenser, sur les
misères humaines, les dévouements d'une chaste maternité:
« Remarquez, je vous prie, pour mieux accentuer la note caractéristique qui distingue
l'Eglise catholique de toutes les sociétés religieuses que la sainteté n'est pas seulement,
chez elle un fait. particulier qui se répète en une foule d'individus isolés; elle en a fait un état.
public, en créant des familles spirituelles d'hommes et. de femmes qui s'engagent, par vœu,
à la pratique des conseils évangéliques Les ordres religieux, ouvriers approuvés de la per-
fection chrétienne, sont devenus des collèges de sainteté l'Eglise a pris ses plus illustres
lauréats Leur devise commune est: pauvreté, chasteté et obéissance; mais chacun d' eux se
propose un but d'amour qui puisse satisfaire son ardeur à se donner à Dieu et aux hommes.
De là cette multiplicité d’œuvres grandioses destinées à adoucir la rigueur des lois de péché
et de douleur qui pèsent sur l'humanité. Que de compensations mystérieuses aux blas-
phèmes de l'impiété, aux oublis de l'indifférence, dans la perpétuelle prière des contempla-
tifs! Que de précautions prises contre les châtiments de la justice divine, tant de fois mérités
par nos crimes privés et publics, clans la constante immolation des victimes volontaires du
cloître! Quel exemple polit ceux qui souffrent que le libre supplice qu'elles s'infligent! Quel
déluge de bienfaits pour les ignorants. les malades, les infirmes. les pauvres, les opprimés.
les vieillards, les abandonnés, les déshonorés, les désespérés dans ces .oeuvres de charité
qui toutes ont eu des saints pour fondateurs et des saints pour ministres! Quelle émulation
d'amour chrétien elles entretiennent clans la société catholique!
« Ah! les ennemis de Dieu savent bien ce qu'ils font en expulsant d'une main sacrilège les
familles saintes que l'Eglise a enfantées! Ils espèrent effacer un des plus glorieux signes de
sa divine origine, pour se donner du cœur à l'écrasement final qu'ils méditent. Mais le bras
de l'homme est impuissant contre le doigt du Christ qui a écrit sur le front de son Eglise le
caractère de sa propre sainteté. Que les décrets liberticides suppriment les familles reli-
gieuses, que la force avilie viole leurs demeures et les disperse; un jour viendra les
l'amines d'Etat répéteront ce qu'ils ont dit sur les ruines faites par la révolution du dernier
siècle: « I l y a des oeuvres sociales qui ne peuvent être que des oeuvres chrétiennes, et
pour lesquelles le dévouement religieux est indispensable ».
« La sainteté manifestée par des actes héroïques et des oeuvres grandioses est une pro-
priété de l'Eglise catholique, voilà ce que disent les faits » (Conférences de N. D. de Paris,
Carême de 1881).
Enfin, nous désirons avec ardeur voir placer sur les autels le Fondateur d'une congrégation
enseignante pour le plus grand bien des écoles catholiques. Les mtres et les élèves ont
besoin d'un saint patron qu'ils aiment et qu'ils vénèrent, et d'un protecteur qu'ils connaissent
et en la puissante intercession duquel ils ont pleine confiance. L’œuvre elle-même de l'en-
seignement catholique si importante que Benoît XV a pu écrire: « Former l'esprit et le cœur
des enfants au moyen de l'enseignement est une oeuvre telle qu'aucune autre ne nous pa-
raît intéresser davantage la société humaine »; cette oeuvre réclame un intercesseur puis-
sant auprès de Dieu. Ses ennemis sont les ennemis de Dieu même et de sa loi; et nous sa-
vons avec quel acharnement ils poursuivent la suppression des libertés qui permettent en-
core à cet enseignement de vivre. et dans certains pays, au moins de ne pas mourir.
Et quel patron peut mieux nous convenir, mes chers Frères, que le fondateur de la Con-
grégation à laquelle nous avons été appelés par le choix dont nous avons été l'objet de la
part de Dieu? Vers quel protecteur notre cœur peut-il nous porter avec plus d'amour et de
confiance que vers celui que le Seigneur lui-même a établi notre père, et qui en a rempli
d'une manière si éminente les obligations à l'égard de notre famille religieuse?
Et ces milliers d'enfants qui nous doivent le bien-fait de l'instruction et de l'éducation chré-
tienne, avec quelle ardeur et quelle joie n'invoqueraient-ils pas le patron et l'insigne protec-
teur de leur école et de leurs maîtres?
Ces brèves considérations n'ont pas seulement pour but de raviver chez tous nos Frères le
désir de voir bientôt notre Vénérable Fondateur placé sur les autels; elles aboutissent à la
conclusion pratique suivante: Pour hâter la béatification du Vénérable Marcellin Champa-
gnat, une neuvaine sera instituée dans toutes nos communautés et maisons de formation du
3 au 11 juillet, jour anniversaire de la proclamation de l'héroïcité des vertus du Serviteur de
Dieu, ou à une autre date si la circulaire arrivait trop tard pour celle indiquée ici.
Deux choses sont demandées:
Obtenir la béatification de notre Vénérable Père sera l'intention principale de la messe,
de la sainte communion et de tous les exercices de la journée;
Chaque jour de la neuvaine, on récitera trois fois: après la prière du matin et du soir et
avant. l'Angélus de midi, la prière dont le texte se trouve ci-après.
il ne manquera pas de fervents religieux qui voudront, à l'occasion de cette croisade de
prières, joindre la pénitence à leurs supplications, et s'imposer quelques pratiques de mortifi-
cation. C'est l'enseignement de l'Evangile que les pénitences et les mortifications complètent
les heureux effets de la prière. Ii n'est personne parmi les religieux et même les simples
chrétiens, qui n'ait eu recours à ce puissant moyen dans une circonstance grave ou pour ob-
tenir une faveur ardemment désirée.
De plus, vous serez certainement d'avis, mes très chers Frères, que le concours de nos
120.000 élèves doit nous assurer le meilleur résultat pour la lin que nous nous proposons;
nous les associerons donc à cette neuvaine. Autant que les circonstances le permettront, il
leur sera demandé d'assister à la sainte messe, de faire la communion une ou plu-sieurs fois
à cette intention; et l'on récitera dans les classes, trois fois chaque jour, la prière pour obtenir
la béatification du Vénérable Père Champagnat.
Pour mieux disposer les enfants et les jeunes gens à prier avec ferveur et confiance, il sera
utile de leur faire connaître, en un ou deux catéchismes bien préparés, la sainte vie et
l’œuvre du Vénérable, sans omettre de leur donner communication du jugement de la sainte.
Eglise sur sa cause de béatification, jugement si magistralement exprimé dans les décrets
pontificaux du 9 août 1896 et du 11 juillet 1920.
Sans qu'il soit besoin de le dire, nous ferons passer nos prières par la Sainte Vierge: par
une mystérieuse disposition de la Providence, .Jésus-Christ ne communique aucun secours
à aucun homme sans la médiation de la Sainte Vierge. Bossuet, dans un sermon pour la fête
de l'Immaculée Conception exprime comme il suit la même opinion: « Il est et sera toujours
véritable qu'ayant reçu une fois par la Sainte Vierge, le principe universel de la grâce, nous
en recevions encore, par son entremise, Ies diverses applications. Sa charité maternelle
ayant tant contribué à notre salut par le mystère de l'Incarnation, elle y contribuera éternel-
lement dans toutes les autres opérations qui n'en sont que des dépendances ».
Prière pour obtenir la béatification
du Vénérable Marcellin Joseph Benoît Champagnat.
O Jésus, qui avez tant aimé les enfants, faites, nous vous en supplions, que bientôt, l'au-
réole des Bienheureux rayonne au Pont du Vénérable Marcellin Champagnat à qui vous
avez inspiré la pensée de foncier un Institut voà l'éducation chrétienne de la jeunesse.
Nous vous le demandons pour la plus grande gloire de votre saint Nom, pour l'exaltation de
la sainte Eglise et pour le plus grand bien des écoles catholiques.
Vierge Sainte, notre bonne Mère, daignez nous obtenir au plus tôt la glorification de votre
fidèle serviteur. Ainsi soit-il.
Nihil obstat.
CAROLUS SALOTTI, S. C. Adv.
S. C. Congreg. Assessor.
Romae, die 10 aprilis 1916.
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