L’artiste a déployé tout son talent pour proposer une œuvre
destinée à transmettre aux pèlerins un message religieux : il
s’agit de montrer le chemin vers le Salut. C’est pourquoi l’œuvre
est volontairement très narrative et didactique.
Un livre à lire
L’œuvre devait certainement être commentée, détaillée, par un
clerc aux fidèles massés sur le parvis. Il disposait ainsi de
nombreuses inscriptions en latin destinées à servir de points
d’appui à sa démonstration :
inscriptions sur les bandeaux horizontaux, références à
l’évangile de saint Matthieu (« les hommes pervers sont
plongés dans le Tartare ») ;
inscriptions sur des phylactères, en particulier le rappel des
quatre vertus cardinales (foi, charité, tempérance, humilité) ;
multiples inscriptions au sein des scènes, même de façon quasi
invisible, comme sur la manche de l’ange en haut à droite.
Un livre à voir
L’œuvre était avant tout destinée à être vue et le langage
principal est celui des images. L’artiste utilise toute une palette de
techniques visuelles au service du message religieux :
répétitions : sainte Foy apparaît deux fois ;
symétrie : thème de la maison, celle de Dieu et celle de Satan,
avec le même toit ;
opposition : le bon Roi (Charlemagne, bienfaiteur de l’abbaye)
opposé au mauvais Roi (nu et privé de sa couronne d’un coup
de dents par un diable) ;
ressemblance : le Christ et Satan sur leur trône, les mains
dans une position significative ;
présence d’objets familiers pour les fidèles : lampes qui
éclairent les Limbes, modèle typique du Rouergue.