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Il existe principalement deux espèces d’éperviers. Celui d’Europe, qui vit dans toute l’Europe,
évidemment, excepté tout au Nord, il fait vraiment trop froid pour lui. La deuxième espèce est
l’épervier d’Hartalaub, qui vit en Afrique du Nord et de l’Ouest, ainsi que dans une grande partie de
l’Asie ; on le trouve en Chine, en Inde (et dans les pays voisins de l’Inde), en Russie (mais pas trop au
Nord ni trop au Sud) et tout à l’Est de l’Asie. On peut encore en trouver dans d’autres régions
éparpillées entre l’Europe et l’Asie.
Le nom scientifique de l’épervier d’Europe, dont nous allons principalement parler (ses caractéristiques
ne diffèrent pas beaucoup de son cousin asiatique), est Accipiter nisus. On trouve environ cinquante
autres rapaces portant Accipiter comme premier nom. Il fait partie de l’ordre des accipitriformes et de la
famille des accipitridés. N’oublions pas que c’est un rapace ! Finissons par ajouter que son
embranchement est « animaux vertébrés » et il appartient, précisons-le tout de même pour ceux qui ne
suivraient pas (attention ! Max vous surveille) à la classe des oiseaux.
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L’épervier n’est pas petit, mais on ne peut pas dire qu’il soit grand non plus avec une taille qui varie
entre trente et quarante centimètres. Son envergure est, quant à elle, tout à fait impressionnante : de
cinquante-cinq à septante centimètres.
Le mâle pèse de cent à deux cents grammes et la femelle de cent quatre vingt à trois cents cinquante
grammes. Pas très lourd !
On peut immédiatement remarquer un détail frappant : la femelle, pour une fois, est plus lourde que le
mâle, et elle est aussi plus grande, environ un tiers de plus, ce qui a justement donné le nom du
tiercelet au mâle (voir dessin à gauche). En fait, chez tous les rapaces, c’est pareil : la femelle est plus
grande que le mâle.
Leurs couleurs, elles aussi, sont différentes. Le mâle a des poils gris ardoise sur le dos, sur le ventre,
la couleur est plutôt blanchâtre avec de nombreuses barres rousses sur la poitrine. Ses joues sont
rousses, sa gorge est blanche est du roux. Pour la femelle, c’est un peu différent : sur le dessus gris-
brun, dessous également blanchâtre, mais tout de même écaillé de brun.
L’épervier d’Europe possède des serres sur lesquelles on trouve quatre doigts fins (trois devant et un
derrière) et de longs ongles très acérés parfaits pour capturer les proies (c’est donc avec ses pattes
qu’il les saisit, ses serres faisant ainsi office de pinces et l’animal prit au piège se trouve dans
l’impossibilité de se dégager), s’alliant à un bec très crochu, mais aussi relativement court (seulement
de douze à quatorze millimètres à peine) qui lui sert à plumer les oiseaux et à en déchirer leur chair, et
une excellente vue comme tous les rapaces pour chasser ses proies petits oiseaux, etc…
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L’épervier d’Europe est redevenu, ces dernières années, l’un des rapaces les plus connus d’Europe
(notamment, ajoute Max, grâce à moi qui anime un petit journal de ce nom, rendu célèbre par ma
propre personne, Max le Modeste).
Comme tous les rapaces, l’épervier, chasseur aérien, est équipé de façon parfaite pour voler. Sa longue
queue (celle de la femelle est d’ailleurs plus longue que celle du mâle et le bout est carré) lui sert de
gouvernail, tandis que ses ailes arrondies (celles du mâle sont cette fois plus longues que celles de la
femelle) et plutôt courtes lui permettent de manœuvrer avec une excellente technique les obstacles
forestiers qu’il rencontre tout au long de son vol. Contrairement à d’autres oiseaux de la même famille
qui préfèrent se tenir à une forte distance du sol, l’épervier, lui, a plutôt l’habitude de rester à faible
hauteur et de passer au ras des haies, jusqu’à qu’il aperçoive une proie et qu’il lui fonde dessus.
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L’épervier niche dans les bois, dans un buisson épais ou sur un conifère. On le trouve essentiellement
en plaine, même si on peut en voir quelques-uns à la montagne. En hiver, dans le Jura, on voit souvent
arriver de jeunes éperviers migrateurs qui arrivent tout droit du Nord de l’Europe il fait évidemment
beaucoup plus froid. Mais en France, dans le midi, les éperviers sont normalement sédentaires.
Tu peux essayer d’apercevoir un épervier, mais tu auras de la peine car il est très vif et que dans le
feuillage, il est difficile de le repérer. De plus, tu peux aussi le confondre avec un autre rapace si tu n’es
pas un pro dans la matière.
Maintenant que le printemps arrive, je te conseille de scruter le ciel pour apercevoir un mâle en pleine
parade nuptiale. Tu pourrais le repérer grâce à son cri qui lui est bien personnel et qui ressemble à
« kikikikiki », puis au nid plutôt « ».
D’ailleurs, il arrive que dans une poursuite acharnée (quelques fois durant l’accouplement), un épervier
percute un obstacle en pleine vitesse et reste étourdi. Il peut même se briser le cou.
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Dès l’âge de un ou deux ans – le plus souvent vers deux ans l’épervier a atteint l’âge qui lui permet de
se reproduire. C’est ainsi qu’au début de l’été, parfois plutôt au printemps, commence la parade
nuptiale qui unira deux êtres, mais attention, pas pour la vie, seulement le temps de l’accouplement et
de l’élevage des jeunes, bien entendu. Pourquoi cette saison ? Pour que, lorsque les jeunes naissent, il
y ait de nombreux passereaux à chasser.
Le mâle établit donc son territoire et s’efforce, par de nombreux cris et figures acrobatiques, d’attirer
une femelle. Lorsqu’une feint de s’intéresser à lui, il redouble d’efforts et commencent alors des vols
nuptiaux qui se déroulent au-dessus des arbres, s’alternant de vols planés ou de piqués vols qu’il
utilise pour fondre sur une proie lorsqu’il l’a repérée.
C’est la femelle qui se charge de la construction du nid, appelé également aire. Il se trouve dans un
arbre, de préférence sur une branche de conifère, près du tronc et dans un endroit sombre du bois pour
ne pas se faire repérer. Le mâle, lui, se contente d’apporter les éléments qui serviront à l’édifier. Les
matériaux principaux se composent de brindilles sèches et vertes mêlées. Il mesure de vingt-cinq à
quarante centimètres de large et de cinq à sept centimètres environ de profondeur.
La femelle va y pondre de quatre à six œufs, blanc bleuté et tachés de brun, de roux ou encore de
mauve. Il faut savoir que la femelle n’a qu’une seule portée par an.
Elle couve les œufs durant une trentaine de jours environ cela peut aller jusqu’à trente-six jours. C’est
le mâle qui est chargé de l’apport de la nourriture tout au long de la saison. Puis, les oisillons sortent de
leur coquille et sont directement pourvus de la vue, leurs yeux étant ouverts à la naissance. Le papa
apporte des oiseaux morts dont la femelle sera responsable : elle les déchire et nourrit ses petits. Ce
n’est qu’à partir de dix-huit jours que les jeunes seront capables de se nourrir seuls. Le nid reste
toujours propre car la femelle jette les déchets.
Au bout de quatre semaines, les petits sont déjà couverts de plumes et apprennent à voler. Mais ils
resteront encore quatre autres semaines dans leur nid, avant de quitter leurs parents pour suivre leur
propre chemin.
Hélas, environ 70 % de ces jeunes mâles mourront au cours de leur première année, tués par des
femelles qui les prennent comme proie à cause de leur petite taille.
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Tu as pu le comprendre : les éperviers d’Europe adorent manger de petits oiseaux, tels que le moineau,
l’étourneau, la grive, le merle, ou encore le pinson, qu’ils chassent avec grande adresse. Mais leur plat
préféré est encore le passereau. Quelques fois, ils mangent quand même des petits rongeurs ou
dégustent de succulents insectes !
Lorsqu'un épervier cherche sa nourriture en forêt, il se dissimule derrière un arbre, la plupart du temps,
quelques fois un buisson, puis fonce sur sa cible. Il l’attrape avec ses serres et cet impact suffit, le plus
souvent, à tuer l’animal.
Par contre, lorsqu’il chasse dans la campagne bocagère (milieu composé de petites haies), l’épervier se
familiarise d’abord avec les contours du terrain puis vole près du sol, frôlant les clôtures et les haies,
puis, comme n’importe où, fond sur sa proie.
La femelle, elle, étant plus grosse, ne recule pas devant des oiseaux plus gros, tels que la grive litorne,
le pigeon ramier, les jeunes faisans, des geais ou même des poulets, pour lesquels elle réserve une
technique spéciale : après les avoir précipités au sol, elle les maîtrise puis les tue à l’aide de ses
puissantes serres et de son bec.
L’épervier a l’habitude de plumer ses proies avant de les manger. De préférence, il le fait à terre pour
les grosses proies, mais pour les plus petits oiseaux, il emporte sa proie sur un perchoir et la
déchiquette (voir photo). Après que son repas est terminé, son estomac rejette une pelote composée
d’os et de duvet.
L’épervier mange souvent beaucoup en peu de temps puis jeûne ensuite plusieurs semaines. Mais
lorsqu’il mange régulièrement, deux proies de la taille d’un moineau lui suffisent tout à fait largement
pour une journée. Sa présence est indispensable pour la nature car il empêche certaines espèces
d’oiseaux de trop se multiplier. C’est un régulateur. Il élimine aussi les faibles et les malades d’abord,
car ils lui échappent moins facilement.
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L’épervier d’Europe est menacé, mais heureusement, sa situation n’est pas extrêmement grave. En
1960, les populations ont recommencé à augmenter grâce à l’arrêt de l’utilisation des pesticides comme
le DDT.
C’est le défrichement, les câbles à haute tension, les voitures et les collectionneurs qui posent des
pièges qui lui ont fait du tort. Il a également eu des ennuis avec les insecticides. En effet, lorsqu’il
capture des passereaux empoisonnés par des graines, des fruits traités, des insectes ou encore des
poisons chimiques, il devient comme fou : il brise ses œufs, devient stérile et ne se nourrit plus.
Heureusement, maintenant, il est sur la liste des animaux protégés ! ! !
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Les éperviers, ça te passionne ? Tu as sûrement envie d’en savoir plus. Alors, n’hésite plus et achète
ou emprunte à la bibliothèque ces deux livres et va un peu surfer sur Internet pour tout, tout, tout savoir
sur les éperviers (site de recherche : www.yahoo.fr).
LES RAPACES : un bon livre fait par différents naturalistes, bien écrit qui parle des rapaces
avec professionnalisme et simplicité. Accessible à n’importe qui, il nous ouvre les portes sur le
monde des rapaces et nous dévoile tous leurs secrets. Malheureusement, il n’y a pas de précision
sur certaines espèces ! A savourer, Les rapaces, rie « Comment vivent-ils ? », Atlas Visuels
Payot Lausanne.
LE GRAND CATALOGUE DES RAPACES DU MONDE : un grand livre qui
nous présente tout d’abord les rapaces en général, détaillant leur physique et leurs mœurs, puis qui
explique leurs sens (vue, odorat, etc…). Ensuite, il nous présente, pour notre plus grande joie, les
plus de quatre cents espèces de rapaces diurnes (comme l’épervier) et nocturnes après nous
avoir expliqué les familles et les groupes de rapaces au fait l’épervier fait partie de la troisième
famille et du sixième groupe qui comprend aussi les autours. A ne pas manquer ! Le Grand
Catalogue des rapaces du monde, Guilhem Lesaffre, édition Milan.
Nadège Hirsch
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