Chapitre 3 : la détermination des grandeurs macro économiques par

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Chapitre 3 : la détermination des grandeurs macro économiques
par l’offre globale
Cette approche est apparue au 18ème siècle du fait de la volonté des premiers
économistes classiques qui ont cru entre les aspects de la demande et les aspects de
l’offre sur le plan macroéconomique.
En revanche Quesnay : « avant de consommer il faut avoir produit. » ce qui semble mettre
en premier plan le phénomène de production mais dans ses écrits, les choses sont
ambiguës : on ne produira que si on espère une consommation équivalente.
Face à la confusion, Turgot puis Smith vont imposer le principe d’une offre générale qui
est le déterminant de la demande globale et d’une offre annuelle qui est le déterminant de
la croissance de cette offre globale.
On constate que d’une part les agents économiques emploient les revenus de la
production par des opérations de consommation mais que d’autre part l’épargne va
constituer à cette occasion une autre forme de consommation, qui est celle des travailleurs
qui seront directement ou indirectement employés par ses épargnants. La totalité du
produit crée va être consommée par ceux qui reçoivent le produit, soit indirectement par
ceux qui vont être rémunérés grâce à l’emploi de l’épargne qui est donc censée être
investie. Objection faite à cette approche, c’est le risque d’absence de correspondance
entre la production réalisée et la demande des consommateurs car on peut concevoir que
certain biens ne seront pas demandés ne correspondant pas aux désirs des
consommateurs.
C’est une objection de nature microéconomique mais qui nous indique que cette
approche par l’offre globale n’a pu être envisagée que dans un cadre économique où les
producteurs sont contraints de produire en fonction des goûts des consommateurs
exprimés par les marchés. Les producteurs adaptent en permanence leur production au
désir des consommateurs. Ce modèle suppose un cadre de libre concurrence où les
producteurs adaptent en permanence leur production aux désirs des consommateurs. Sur
un plan microéconomique, c’est la demande des consommateurs qui est déterminante. Mais
sur un plan macroéconomique, puisque tout produit est adapté au goûts des
consommateurs il va pouvoir être vendu à condition que les revenus tirés de la production
soit intégralement dépensés or Turgot garantit cette correspondance du fait que même
l’épargne est intégralement dépensée.
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L’hypothèse de libre concurrence est admise par Keynes dans la théorie générale ce qui
explique que lui non plus ne se pose pas la question des produits aux goûts des
consommateurs mais juste l’adéquation de l’offre globale et de la demande globale. C’est
Turgot qui a véritablement intégré l’hypothèse de libre concurrence à l’analyse
macroéconomique.
I. La formation du produit national et sa croissance dans les modèles
classiques
A. La macro dynamique classique de l’épargne
Smith parle de la formation du produit national et de l’origine de sa croissance. Cette
simplicité n’est pas toujours évidente en lisant A. Smith, mais en ce qui concerne l’époque
moderne il n’y a aucun doute sur le mécanisme fondamental de l’économie, en effet la seule
production est celle qui a lieu grâce au capital accumulé, la terre ne produit rien sans être
cultivée. Et le travail est généralement inefficace lorsqu’il est pas mobilisé et assisté par le
capital.
Le produit annuel de la terre et du travail pour Smith est le résultat de la mise en œuvre
du capital disponible et le premier emploi de ce produit c’est selon A. Smith c’est le
remplacement du capital usé qui prend la forme de rémunération des salariés productifs.
Il y a deux sortes de travailleurs dans la société :
- les productifs
- les improductifs
On voit que c’est une sorte d’adaptation du modèle de Quesnay qui distinguait l’activité
productive qu’était l’agriculture et les activités improductives qui étaient tout le reste. Ce
qui est productif pour Smith c’est tout ce qui est associé au capital car le capital ne peut
être employé que productivement que parce qu’il est censé rapporté un profit, la formation
du produit national : produit annuel de la terre et du travail.
Ce produit national qui émane de l’agriculture et de l’industrie est affecté au paiement des
travailleurs productifs, au profit et à la rente foncière. Le profit est le véritable motif du
capital et la rente foncière résulte de l’obligation d’utiliser les terres pour toute activité
importante.
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Il y a deux catégories de revenus, dont l’emploi n’est pas à priori prédéterminé, les
propriétaires fonciers sont réputés être des consommateurs, mais ce sont surtout des
consommateurs de services de travailleurs improductifs, ils emploient toute sorte de
salariés. En ce qui concerne les propriétaires de profits, ils sont plus engagés dans la vie
économique, et ils vont former une épargne sur une partie de ces profits en consommation
improductive.
Cette épargne sera réinvestie et servira dès la période où elle se forme à payer des
salariés productifs. Il y a identification entre capital et rémunération des salariés
productifs.
Donc le nombre va augmenter pour s’ajuster à la demande de travail.
On a aussi : A productivité par travailleur ; W taux de salaire soit :
Yt+1= [Yt(cp) A]/W
Donc [(Yt+1 - Yt )/Yt] = [(cp . A)/W] - 1 ;
Peut s’écrire : ((cr + cs) /W) A - 1
Comme par définition : (Yt . cr . A)/W = Yt , (cr . A) /W= 1 et ý = (cs/W) A
Avec cp = cr = 0,7 ; A = 1,43 ; W = 1, Yt+1 = Yt ; ý = 0 ;
Avec cs = 0,02, on a ý = cs. A = 2,86 %
Produit
annuel
de la
terre et
du
travail
Rente
Profit
Remplac
ement du
capital
Salaires des
travailleurs
improductifs
Épargne
Salaires
producti
fs
Yt-1
T
T+1
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L’accumulation du capital par l’épargne va provoquer une réponse démographique de la
part des travailleurs dont le nombre va augmenter pour s’ajuster à la demande de travail qui
émane du capital. La croissance a lieu à condition que le taux d’épargne soit positif et que
le taux de cette épargne va déterminer le rythme de la croissance.
En ce qui concerne le coefficient de productivité « a » et le taux du salaire, la réponse d’A.
Smith est la théorie de l’extension de la division du marché du travail lié à la taille du
marché. La production tend à augmenter et la productivité par travailleurs va augmenter
aussi. Il y a la contrainte que l’épargne soit positive pour que les quantités produites
augmentent et que la productivité s’améliore. La productivité elle-même ne peut augmenter
que s’il y a formation d’une épargne positive et elle devrait intervenir pour accélérer la
croissance économique. La croissance de la productivité va être compensée par la hausse
des rémunérations des travailleurs car la demande de travail augmente, donc le taux de
salaire compensera l’effet des gains de productivité, ce qui laisse la croissance suivre le
rythme du taux d’épargne. L’épargne reste le moteur de la croissance et son régulateur.
Il y a une simplification excessive, il y a une confusion entre l’accumulation du capital et
l’accumulation du capital circulant et une confusion entre le capital circulant et la
rémunération des travailleurs productifs. Les néoclassiques n’admettront pas cette
conclusion : le capital représentatif de la vie est le capital fixe, il intervient dans la
production en complémentarité avec le travail, on n’a plus un seul facteur de production,
mais 2 :
- travail
- capital
B. La conception néoclassique de la croissance à long terme
Par rapport au modèle proposé par Smith, l’approche néoclassique modifie sensiblement
les hypothèses utilisées tout en restant dans un cadre d’offre globale et de capacité
d’offre dont l’évolution va établir la croissance. La différence principale est qu’au lieu de
ramener cette capacité d’offre à un facteur dominant, le capital et son accumulation par
l’épargne, l’approche néoclassique prend acte des changements devenus évidents dans la
société et du fait que la force de travail obéit à une logique démographique, qui n’a pas de
rapport stricte avec la logique de l’accumulation du capital. Conformément à la loi de
Malthus, l’école classique considérait que le nombre de travailleurs était strictement
déterminé par le capital disponible pour employer ce nombre de travailleurs. Donc
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l’évolution de cette force de travail était censée suivre exactement l’évolution du capital
servant à le rémunérer, ce lien est rompu sur le plan de logique économique mais l’autre
nouveauté est que le capital qui va être pris en compte n’est plus le capital circulant et le
capital vraiment représentatif c’est le capital fixe qui apparaît comme un facteur spécifique
de production. La révolution industrielle et l’usage des machines dans la production ont
été un changement, le capital est avant tout une machine et les travailleurs travaillent en
association avec cette machine.
L’approche néoclassique en fait étudie la coordination entre agents économiques dans le
cadre de la libre concurrence et cela constituera la théorie de l’équilibre générale qui
montre comment la fixation des prix et leurs modifications va assurer cette coordination
entre agents économiques. L’aspect macroéconomique est donc plutôt implicite dans la
première approche mais il va être de plus en plus mis en avant pour appréhender les
phénomènes économiques et on va chercher la fonction qui représente le mieux l’esprit de
cette approche néoclassique : La fonction Cobb Douglas :
1. Caractères généraux de la fonction
Deux grandes fonctions d'offre :
- avec une stricte complémentarité des facteurs : reviendrait à introduire à tout moment un
facteur limitant (si c’est le capital, on revient au cadre classique)
- avec une substitution possible entre facteurs : version néoclassique : la plus habituelle
celle proposé en 1928, par Cobb et Douglas... stricte complémentarité : une certaine
substituabilité : un minimum de chaque facteur ; mais avec substitution à taux croissant
aucun accroissement de production exprimant la productivité décroissante si l’un des
facteurs est augmenté du facteur augmenté. La formule la plus simple Y = A N α K1-α
Dynamique macro-économique : fonction à accumulation selon le temps ....
Y(t) = A(t) N(t) α K(t)1-α .... Chaque variable, et le coefficient A, sont conçus comme un
flux annuel.
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