sciences sociales - ENSGSI-Promo-2013

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SCIENCES SOCIALES
Chapitre 2 : Identifier les théories économiques
Introduction
Bien que l'approche de l'analyse économique en école de pensée soit réductrice et parfois malaisée,
il est utile de resituer les principales théories économiques en « grands courants ».
Ces courants de pensée influencent en effet toujours les débats politiques et économiques et il est
utile de connaître et de comprendre les postulats fondamentaux des libéraux, des marxistes et des
néokeynésiens. Ce sera l'objet de notre première partie.
Les travaux économiques contemporains évoluent cependant dans des directions multiples et
débordent très largement du champ traditionnel de la politique économique pour aborder avec les
outils de l'analyse économique les secteurs les plus variés.
Une approche succincte de la recherche contemporaine nous permettra de rendre compte de cette
diversité d'analyse dans la deuxième partie de chapitre.
I - L’approche par école de pensée
On qualifie les hommes d’états qui ont aidés les rois à gérer leur royaume de mercantilistes
(Antoine de Montchrestien, Machiavel, Colbert). On distingue 3 types :
Mercantilistes bullionistes
proposaient d’accumuler l’or
qui pour eux était la seule
richesse
Mercantilistes industrialistes
proposaient à l’état d’investir
dans des entreprises
Mercantilistes qui proposaient
d’éditer des règles telles que
le droit de douanes ou
d’exercer une profession
A- Les libéraux
Libéralisme : thèse qui affirme la primauté des principes de liberté et responsabilité individuelles
sur le pouvoir du souverain
Libéralisme économique : application dans la sphère économique des principes du libéralisme dans
le domaine philosophique, moral ou politique ; école de pensée, née au siècle des Lumières, qui
estime que les libertés économiques (libre-échange, liberté d'entreprendre…) sont nécessaires et
que l’intervention de l’État doit y être aussi limitée que possible.
 Autrement dit, les libéraux revendiquent tous la liberté économique (suppression du droit de
douane par exemple)
1. Premier courant libéral
Début de la thèse libérale au XVIII °s.
Idée de départ : chaque être humain est seul maître de lui même et possède des droits
fondamentaux et inaliénables, comme le droit à la liberté et à la propriété.
Le rôle de l'état est limité à la protection du citoyen (pouvoirs législatifs, judiciaire,
gestion des questions internationales).
Article 4 de la DDHC : La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui
2. Les précurseurs

Les physiocrates (« amis de la nature »)
Thèse de départ : la richesse ne vient pas de l'or mais de la terre
Exemple : Quesnay (1700) : montre comment les richesses produites dans un secteur se
propagent à d’autres secteurs (1ère analyse macro-économique)
Turgot (1730): supprime les droits de douane qui existaient à l’intérieur du
royaume de France pour le commerce de grains et essaya de
supprimer les corporations (échec).
Il est le 1er à énoncer la loi des rendements décroissant (les
rendements càd la quantité produite par unité de temps sont tôt
ou tard décroissants)
Lavoisier (1750) : propose d’établir un compte général des nations
Ces deux précurseurs fondèrent avec d'autres la secte des économistes. Ils ont un rôle de
rayonnement en France et à l’étranger et ils ont influencé les auteurs classiques anglais
comme Adam Smith.

Les nouveaux classiques
Ils vont chercher à développer des théories avec une démarche scientifique, sans porter de
jugements de valeur.
Ils ont une analyse dichotomique càd qu’ils distinguent deux domaines : la valeur des biens et la
théorie de la monnaie. Pour eux, on doit travailler sur le système monétaire indépendamment.
1ère théorie : la théorie de la valeur (théorie objective de la valeur, qui ne dépend pas du sujet)
Smith (1750) écrit en 1776 « de la richesse des Nations ».
Dés l’introduction, il plaide que la richesse d’une Nation provient du travail annuel (≠
mercantilistes). Le fondement de la valeur des biens est la quantité de travail
nécessaire à leur production.
Il s’appuie sur l’exemple du daim et du castor (économie primitive) : Si il faut 2 fois
plus de temps pour chasser le daim que le castor alors on échangera 2 daims contre 1
castor.
Pa w.la

Pb w.lb
Le rapport
a et b deux produits
w le prix d'une heure de travail
l le nombre d'heures nécessaires pour produire i.
Pi prix de i
Pa
montre la différence de valeur entre les deux biens.
Pb
2ème théorie : la théorie du travail incorporée
Ricardo (1800) va modifier le modèle de Smith avec la théorie du travail incorporé.
Pb'  w.lb' r  w.lc
Pb' w.lb'r  w.lc lb' r  lc


Pb
w.lb
lb
b’ et b deux produits
c, machines incorporées dans la production de b’
r, taux de profit pour l’utilisation des machines
w le prix d'une heure de travail
Pi prix de i
 Prix de l’eau < Prix de l’or car l’eau requiert des installations fixes contrairement à l’or
 Smith et Ricardo expliquent que les œuvres d’arts (très subjectives) sont très peu nombreuses
par rapports aux biens courants et valent par leur rareté donc ne suivent pas ces théories.
3ème théorie : l’analyse de la division du travail
RQ : la théorie de la division du travail a déjà été introduite par Aristote ()
Smith () : pour fonder sa théorie, il analyse une manufacture d’épingles (l’industrie textile était
très importante à cette époque)
Il fallait 18 opérations ≠ pour faire une épingle
Si une seule personne faisait ces 18 opérations, on faisait 20 épingle/personne/jour
Smith va aussi travailler sur des théories pour améliorer la productivité.
Définitions de la productivité :
Productivité du travail = quantité produite 1 L
Productivité du capital = quantités valorisées 1 K
(avec L = travail et K = capital)
Premièrement il va étudier la division du travail, qui, pour lui, améliore la productivité car :
- Elle permet une rationalisation et évite la perte de temps
- En répétant un geste on augmente l'habileté
- La spécialisation permet d'inventer des machines adéquates
Ensuite il va travailler sur les économies d'échelle. Pour lui, si l'on augmente la taille d'une
entreprise, on augmentera encore plus la productivité, c'est l'effet cuve.
Effet cuve : Si on multiplie le rayon d'une cuve par deux, la capacité sera, elle, multipliée par
quatre. Pour Smith, c'est la même chose pour les entreprises.
Cependant, d'après lui, ces économies d'échelle sont limitées. Au delà d'une certaine taille la
productivité ne croît plus voire décroît, voire même diminue. C'est la loi des rendements
décroissants.
Les travaux des classiques ont aussi une théorie du commerce international, ou théorie des
avantages absolus. Ils estiment que ce dernier est un jeu à somme non nulle, tout les partis peuvent
en tirer des gains s'ils se spécialisent dans leurs secteurs clés.
Exemple: (soit Ld le temps mis pour obtenir du drap et Lv le temps mis pour obtenir du vin)
Sans commerce international :

Les néoclassiques : de l’analyse marginaliste aux théoriciens de l’équilibre général
B- Les socialistes
1. Les socialistes utopiques
Ils proposent un meilleur partage des richesses économiques.
Saint Simon () propose une industrialisation plus humaine, avec une meilleure répartition de la
richesse crée dans les entreprises. L’industrialisation conduit au développement des prix
Marx va s’inspirer de Proudhon ()
« La propriété c’est le vol »
Pour la liberté, contre la propriété, contre l’exploitation pour son propre compte. Père des
anarchistes, contre toute forme d’autorité.
≠ Marx car ne propose pas une analyse scientifique
Fourier ()
Les hommes peuvent s’organiser dans une société où l’or serait supprimé.
Phalanstère
Abondance
Partage
Tentative de création de phalanstère
Ex : communautés hippies comme en Australie
Ex : les kibboutz en Israël (fin xix°), communauté sans argent qui a durée environ 1 siècle. Enfants
élevé en commun…
 Ces idées utopistes ont été mise en œuvre mais pas durables
2. Les socialistes scientifiques
Marx, a la base philosophe dont la thèse porte sur le matérialisme historique.
Il s’intéresse à la base matérielle des sociétés.
Les rapports sociaux sont une conséquence du mode de production et de la société industrielle
naissante.
Nés des rapports sociaux entre les capitalistes (ceux qui possèdent) et les travailleurs, les
prolétaires.
Marx fonde le marxisme
Il fonde son analyse en estimant (comme les classiques) que le fondement de la valeur des biens est
le travail et la quantité de travail.
Tous les biens économiques sont du travail cristallisé.
En revanche, Marx observant les prix de vente sur le marché, estime que les capitalistes achètent le
temps de travail des prolétaires à sa valeur d’échange (salaire minimum pour survivre) mais que les
biens sont vendus à leur valeur d’usage.
Valeur d’usage - cout de production = plus value
Prix auquel on vend le bien - prix auquel on paye les travailleurs = profit
Pour lui les capitalistes cherchent à augmenter la plus value et pour ce faire ils ont tendance à
augmenter les machines au détriment des travailleurs et à minimiser le temps de travail à
rémunérer
Dans cette vision, l’intérêt des capitalistes (de façon à ne pas avoir de tension de salaire) est
d’avoir une armée de travailleurs à disposition (chômeurs qui veulent travailler même a un prix
minime).
Selon Marx, du fait de l’emploi, de plus en plus de machines, productivité et production
augmentent.
Classe ouvrière va s’appauvrissant. Il va alors se produire des crises de surproduction qui vont aller
s’accélérant et le capitalisme va s’effondrer sous ses propres contradictions.
L’analyse que propose Marx est rigoureuse.
Pour pallier cette violence économique, il propose de supprimer les classes sociales et d’aller vers
un nouvel état économique ou les hommes seraient égaux entre eux en socialisant les moyens de
production (supprimer la propriété individuelle).
Dès 1848 cette solution est écrite dans « le manifeste du parti communiste ».
Pour Marx, les prolétaires du monde doivent s’unir pour obtenir (au besoin par une dictature, la
dictature de prolétariat) un état d’harmonie, d’égalité ou tout le monde produira pour l’intérêt
commun.
Ses idées vont être écrites et propagées pour aboutir à la création de partis communistes (fin XIX°)
= section de l’internationale ouvrière.
Les idées marxistes vont être concrètement mise en œuvre dès le début du 20° s en Russie d’abord
avec la révolution Bolchévik qui va porter au pouvoir pour la première fois un parti communiste
Lénine met en œuvre les idées de Marx en nationalisant l’industrie puis collectiviser les terres
agricoles (sofcose, colcose)
 histoire communisme
Lénine, Staline, plans quinquennaux, CAM,
C- Les keynésiens et néokeynésiens
D- Les monétaristes
II - Les travaux contemporains
A - Les prix « Nobel » d’économie : de Samuelson à Kydland et Prescott
Mr NOBEL : inventeur du prix Nobel, pour la petite histoire, il n’y a pas de prix Nobel de maths
parce que la Mme Nobel a quitté Mr pour un professeur de maths !!!
La fondation Nobel n’a jamais reconnu le prix Nobel d’économie car il n’était pas prévu
historiquement et que l’économie n’est pas considérée comme une science.
On observe dans la distribution des prix d’économie que :
 Les Etats-Unis et le Royaume Uni sont représentés de façon écrasante puisque 80% des prix
ont été décernés à des anglophones, quelques économistes décorés sont aussi suédois,
norvégiens, et on compte un seul français.

Les prix ont consacrés certains courants économiques ; au début, les prix rattrapent
l’histoire, après les macro-économistes qui ont travaillé sur la modélisation de l’économie
ont été reconnus. A la fin du XXème siècle, les économistes libéraux comme Becker ont été
récompensés. Enfin, les prix Nobel ont été décernés à des auteurs en gestion brillants qui
ont proposés des nouvelles théories de gestion du portefeuille.
B - Les développements méthodologiques : l’utilisation de nouveaux modèles
mathématiques et de la théorie des jeux
L’économie se développe au plan de méthode, les économistes utilisent de plus en plus
systématiquement l’informatique pour les modélisations notamment.
Au plan mathématique, la théorie des sondages qui reposent sur les lois de probabilités est utilisée.
De nouveaux outils mathématiques sont testés comme la théorie des cahots.
Des modèles de simulation, basés sur la théorie des jeux, sont aussi de plus en plus utilisés (ex du
dilemme du prisonnier : 2 complices sont isolés et ont 2 choix : le premier ils se disent coupable et
sont condamnés à mort, le deuxième ils se disent innocents et écopent d’une peine allégée. Les 2
prisonniers vont chacun dénoncer l’autre, donc sont considérés comme tous les deux coupables
alors qu’il aurait été plus judicieux de se dire innocents… mmmh pas très clair tout ça !!!).
C - Les nouveaux champs de recherche et leurs enjeux ; économie de
l’environnement, de la santé, des systèmes de retraite et de répartition, de
l’éducation
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