LA CATARACTE (II)
Le risque zéro en chirurgie n'existe malheureusement pas, y compris pour la chirurgie de la cataracte.
Certains problèmes exceptionnels et imprévisibles peuvent ainsi être observés au moment de l'intervention ou pendant la
période postopératoire. La rupture capsulaire postérieure (1%) peut parfois imposer un changement de stratégie opératoire,
l’ablation partielle du vitré, la mise en place d'un implant devant l'iris c'est à dire dans la chambre antérieure de l'œil, voire
dans les cas les plus graves renoncer à toute implantation. L’œdème rétinien postopératoire est exceptionnel, en général
spontanément régressif, et survient plus souvent lorsque la capsule postérieure a été rompue. Rare mais grave, l'infection
postopératoire (1 à 3 / 1000) se manifeste par un œil douloureux, et de très nombreuses sécrétions ; elle nécessite une
consultation urgente et un traitement énergique. Une hémorragie intra-oculaire peut parfois être observée, retardant la
récupération visuelle, mais disparaît en général spontanément dans la majorité des cas. La perforation du globe oculaire au
cours de l'anesthésie locale, ainsi que l’hémorragie expulsive per-opératoire qui entraînent toutes deux la perte définitive
de toute vision sont quant à elles devenues heureusement plus qu'exceptionnelles. L'intervention sur la cataracte comporte
un risque postopératoire de décollement de rétine très faible (1/2 % à 2 % selon les cas) ; ce risque est accru chez le fort
myope, chez le sujet jeune, et en cas de rupture de la capsule postérieure. L’erreur de calcul de puissance du cristallin
artificiel est rare, compte tenu de la réalisation systématique d’une échographie préopératoire, mais peut éventuellement
nécessiter une ré intervention.
D’autres complications sont moins sévères. Il peut s’agir par exemple d’une cicatrice insuffisamment
étanche, d’une chute partielle de la paupière supérieure, d’un hématome du blanc de l’œil ou de la paupière, de la
perception de mouches volantes, d’une inflammation transitoire de l’œil opéré pouvant s’accompagner d’une augmentation
de la pression intra-oculaire
Le problème le plus fréquent, survenant en moyenne chez un patient sur trois à un patient sur deux dans les 5
ans qui suivent l'intervention, et l'apparition de ce que l'on appelle une cataracte secondaire, c'est à dire une opacification
tardive de l'enveloppe dans laquelle se trouve placé l'implant ; dans ce cas, après un résultat visuel postopératoire immédiat
tout à fait satisfaisant, l'acuité visuelle se remet à baisser, comme si réapparaissait la cataracte ; une telle survenue ne
nécessite pas de ré intervention et est très facilement résolue par l'ouverture secondaire de la capsule postérieure au laser
YAG. Cette dernière procédure est indolore, dure environ une minute et a pour effet de dégager à nouveau l'axe visuel,
entraînant de ce fait une restauration définitive et quasi immédiate de l'acuité visuelle obtenue en postopératoire.
La chirurgie de la cataracte a fait aujourd'hui la preuve de sa maturité. Si comme pour tout autre acte
chirurgical quel qu'il soit elle peut se heurter à des problèmes de cicatrisation inadéquate , à un risque infectieux, et à
l'éventualité toujours possible d’un aléa imprévisible ou d'une ré intervention , elle procure en règle générale une très
grande satisfaction parmi les patients opérés.
Toute cette information ainsi délivrée n'est en aucune manière destinée à vous inquiéter mais à vous
informer, comme l'exigent aujourd'hui la législation et la jurisprudence. N'hésitez pas à consulter mon équipe et moi-
même pour toute précision complémentaire.
Docteur Gilles CYROT
MEMBRES D'UNE ASSOCIATION AGREEE. LE REGLEMENT DES HONORAIRES PAR CHEQUE EST ACCEPTE.