Irréalis dans le discours: la fonction dialogique du subjonctif français et du conditionnel finnois subordonnés Rea Peltola, Université de Helsinki 1. Introduction 1.1 Objectifs de l’étude Cette communication étudie les modes verbaux subordonnés. L’étude portera sur le conditionnel finnois et le subjonctif français, dans les compléments d’objet directs ou indirects du verbe. D’après les grammaires françaises, l’emploi du subjonctif dans un complément est motivé par une expression de doute, possibilité, nécessité, volonté ou émotion, ainsi que par une interrogation ou négation, dans la proposition principale (v. Grevisse 1993, § 1072). La grammaire finnoise ne connaît pas de catégorie verbale ainsi spécialisée. Cependant, Kauppinen (1998, p. 164) considère la capacité d’apparaître dans une position subordonnée comme caractéristique du conditionnel finnois. De même, Vilkuna (1992, p. 85) et Pajunen (2001, p. 315) ont fait remarquer que certaines fonctions du conditionnel finnois correspondent à ceux des conjonctifs et subjonctifs d’autres langues, Helkkula, Nordström & Välikangas (1987) ayant comparé le conditionnel finnois au subjonctif français. En effet, Setälä (1887) avait déjà nommé certains modes verbaux finno-ougriens, tels le conditionnel et le potentiel finnois, conjonctifs. L’objectif de la présente étude est de contribuer à ces observations sur les fonctions subjonctives du conditionnel finnois en mettant en avant un rôle discursif commun au conditionnel finnois et au subjonctif français : sous la portée d’une négation, les deux modes peuvent fonctionner comme indications d’un dialogue entre deux points de vue. Pour commencer, je passerai en revue des caractéristiques sémantiques et pragmatiques des deux modes. Afin de démontrer qu’il y a un certain parallélisme sémantique entre le conditionnel finnois et le subjonctif français, je présenterai le résultat d’un calcul mené sur un corpus finnois, témoignant que le conditionnel finnois, comme le subjonctif français, a tendance à apparaître dans les compléments des verbes exprimant l’irréalis1. J’utiliserai le terme irréalis comme synonyme de non-factualité, c’est-à-dire pour désigner les énoncés où la vérité d’un événement n’est pas présupposée. Ainsi, les verbes qui ne présupposent pas la vérité de l’événement exprimé par leur complément sont appelés verbes non-factifs (Kiparsky & Kiparsky 1971). Le terme contrefactualité sera réservé aux énoncés qui présupposent la fausseté d’un événement (v. Lyons 1977, p. 820). 1 1 Je me pencherai plus particulièrement sur les contextes d’irréalis constitués par la négation. L’étude se fondera sur les approches dialogiques de langue, inspirées par l’œuvre de Bakhtin (Bahtin 1991 [1963]), et développées par Ducrot (1984) et Linell (1998). S’appuyant sur les observations de Thompson (2002) sur les propositions complétives dans la conversation en anglais, l’analyse mettra en valeur que les structures négatives peuvent se construire d’une manière différente dans la conversation en temps réel et dans le discours non-conversationnel. 1.2 Corpus L’analyse portera sur des corpus de presse quotidienne, d’un côté, et de conversations, de l’autre. Les données finnoises sont tirées du corpus électronique de textes de presse Suomen kielen tekstikokoelma (désormais Ftc), ainsi que du corpus de conversations du département de la langue et littérature finnoises de l’université de Helsinki. Les données françaises proviennent d’un corpus de presse collecté dans le journal Le Monde (du février 2006) et des archives électroniques du journal Ouest-France (durant 2000–2005), ainsi que du corpus oral des langues romanes C-ORAL-ROM. Les références des corpus utilisés se trouvent à la fin de l’article. Les extraits finnois, présentés au cours de l’analyse, seront accompagnés d’une traduction morphémique interlinéaire et d’une traduction plus libre. Les transcriptions des exemples tirés de conversations se basent sur celles utilisées dans les corpus, mais elles sont complétées par la suite. Pour uniformiser la méthode de transcription, les exemples tirés du C-ORAL-ROM ont été modifiés selon les conventions présentées p. ex. dans Schegloff (2007). Les abréviations utilisées dans les traductions, ainsi que les conventions de transcription, sont expliquées à la fin de l’article. Les caractères gras et les italiques dans tous les exemples sont utilisés par l’auteur à des fins de l’analyse. 2. Modes verbaux et subordination 2.1 Le conditionnel finnois La grammaire finnoise connaît quatre modes verbaux: l’indicatif, l’impératif, le potentiel et le conditionnel. L’indicatif est un mode non-marqué qui exprime une affirmation catégorique, alors que l’imperatif et le potentiel portent les valeurs modales déontique et épistémique, respectivement (Hakulinen et al. 2004, pp. 1510–1511). Le conditionnel, marqué par l’affixe 2 -isi-, s’est vu attribuer des valeurs multiples : la condition, la contre-factualité et l’incertitude ont été considérées comme ses valeurs de base (Penttilä 1957 ; Hakulinen & Karlsson 1979). D’après Lehtinen (1983), le sémantisme du conditionnel provient de l’origine étymologique de l’affixe -isi-, qui dérive d’un morphème ayant exprimé des valeurs de fréquence, de durée et de futur. L’expression du futur est la cause de la valeur de non-factualité du conditionnel en finnois contemporain : le futur est non-factuel en soi2. L’emploi du conditionnel comme futur du passé fait la preuve de cette évolution (op. cit.). Kauppinen (1998) a classé les valeurs du conditionnel finnois sous les concepts d’intention et de prédiction (v. Bybee, Perkins & Pagliuca 1994). En effet, dans une proposition indépendante, le conditionnel peut exprimer, d’une part, la volonté ou le souhait, c’est-à-dire la valeur intentionnelle (ex. 1). (1) Ottaisin osaa viime aikojen keskusteluun turkistarhoista. prendre.COND.1SG part.PART dernier temps.PL.GEN débat.ILL fourrure.ferme.PL.EL Voin sanoa oman mielipiteeni, joka on samalla monen pouvoir.1SG dire.INF propre.ACC opinion.ACC.POSS.1SG REL être.3SG en.même.temps beaucoup.GEN muunkin, emme tarvitse turkistarhoja! (Ftc, Aamulehti 1999.) autre.GEN.CLT NEG.1PL avoir.besoin.NEG fourrure.ferme.PL.PART ‘J’aimerais prendre part au débat de ces derniers temps sur les fermes d’élevage d’animaux à fourrure. Je peux dire mon opinion à moi, qui est en même temps celle de beaucoup d’autres, nous n’avons pas besoin de fermes d’élevage d’animaux à fourrures !’ D’autre part, le conditionnel peut indiquer la conséquence d’un événement qui n’est pas réalisé, c’est-à-dire la valeur prédictive (Kauppinen 1998, pp. 163–167, 194). Cette interprétation est activée par des facteurs contextuels tels un syntagme nominal ou adpositionnel ou une proposition conditionnelle introduite par la conjonction jos (‘si’) (ex. 2) (op. cit., pp. 199–200). Ces signaux contextuels posent les circonstances sous lesquelles l’événement exprimé par la forme verbale conditionnelle se réalise. Etudiant le conditionnel français, Haillet (2002) a utilisé le terme cadre hypothétique pour désigner ces circonstances. En effet, le conditionnel finnois partage cette valeur avec le conditionnel français. (2) Lalli äänesti nuijalla englantilaisen piispan Henrik Pyhän hengiltä. Jos Henrik PRP voter.IPF.3SG masse.AD anglais.ACC évêque.ACC PRP saint.ACC vie.PL.ABL CONJ PRP olisi voittanut Lallin, Suomea hallitsisi Englannin kuningatar. AUX.COND.3SG vaincre.PCP PRP.ACC finlande.PART régner.COND.3SG angleterre.GEN reine (Ftc, Aamulehti 1999.) ‘Lalli a voté avec une massue en tuant l’évêque anglais Saint Henri. Si Henri avait vaincu Lalli, Finlande serait régie par la reine d’Angleterre.’ 2 Cette explication est parallèle à celle donnée par Wilmet (1997) au conditionnel français. 3 Dans l’exemple (2), le conditionnel apparaît dans sa forme composée : olisi voittanut (‘avait vaincu’). Dans ce conditionnel passé, l’irréalis se combine avec une distance temporelle, en résultat duquel l’énoncé peut être pragmatiquement inféré comme contre-factuel (Lyons 1977, p. 820 ; Lehtinen 1983). Setälä (1883) a fait remarquer que le conditionnel passé finnois ne détermine pas un point temporel spécifique dans le passé, ce qui évoque d’une manière intéressante les analyses faites sur les temps du subjonctif français (v. ci-dessous). Outre ces emplois dans les propositions syntaxiquement indépendantes, le conditionnel finnois est sémantiquement apte à apparaître dans des positions subjonctives (Kauppinen 1998, p. 164). Une de ces positions est présentée ci-dessus dans l’exemple (2), où le conditionnel se trouve dans la partie protasis, introduite par la conjonction jos (‘si’), d’une construction conditionnelle. La présente étude se penche sur les subordonnées introduites par la conjonction että, fonctionnant comme complément de verbe. Du fait de cette multiplicité des fonctions, l’interprétation du conditionnel finnois est particulièrement liée à la construction syntaxique de la phrase et au contexte discursif. Pour couvrir tous les emplois du conditionnel finnois, Kauppinen (1998) utilise le concept d’espaces mentaux : dans le discours, le locuteur construit, par des moyens linguistiques, des domaines d’interprétation, appelés espaces mentaux, avec lesquelles il peut parler d’événements parallèles et alternatifs à la réalité actuelle (op. cit., pp. 166–167 ; Fauconnier 1984)3. Les temps et modes verbaux indiquent le domaine d’interprétation qui est pertinent pour un énoncé donné (Fauconnier op. cit., pp. 52–54). Le subjonctif français a également été analysé sous la perspective d’espaces mentaux, comme nous le verrons ci-dessous. 2.2 La subordination et le subjonctif français La subordination est une relation intraphrastique où une proposition constitue un élément syntaxique et sémantique dans une autre proposition. Sur un plan typologique, il est rare que cette position subordonnée ne se reflète pas sur la structure de la proposition : la relation asymétrique entre les deux propositions peut être marquée, dans la proposition subordonnée, par une conjonction, par un ordre de mots spécial ou bien par l’absence de certains éléments temporels, aspectuels ou modaux (Feuillet 1992, p. 9). Cette étude s’intéresse à ces derniers, c’est-à-dire aux propriétés temporelles, aspectuelles et, avant tout, modales de la forme verbale d’une proposition subordonnée. 3 Par la réalité actuelle on entend « la représentation mentale de la réalité chez le locuteur » (Fauconnier 1984, p. 30). 4 En effet, le verbe d’une proposition subordonnée peut se comporter différemment de celui d’une proposition principale. En premier lieu, le temps, l’aspect et le mode du verbe subordonné peuvent renvoyer soit au moment de l’énonciation, soit au moment de référence de la proposition principale. En deuxième lieu, si les valeurs temporelles, aspectuelles et modales de la proposition subordonnée sont prédéterminées par le sémantisme de la proposition principale, le verbe subordonné peut être privé des marqueurs de ces valeurs (v. Cristofaro 2003, pp. 53–64). En français, le mode subjonctif est le mode par excellence dans ces contextes prédéterminés par le sémantisme de la proposition principale. Dans le cas des structures complétives, les propositions principales portant les valeurs modales de doute, possibilité, nécessité, volonté et émotion, ainsi que les modalités phrastiques interrogatives et négatives, reçoivent un complément au subjonctif (Grevisse 1993, § 1072). Le temps, l’aspect et le mode de la proposition complétive sont imposées par le moment de référence de la proposition principale, le subjonctif ne pouvant en soi les exprimer (Gosselin 2005, pp. 94–96). En effet, les formes qu’on appelle « temps » du subjonctif n’expriment guère une périodisation temporelle, mais virtuelle, ce qui explique la morphologie réduite du subjonctif comparée à celle de l’indicatif, très complexe (Guillaume 1929 ; Soutet 2000, pp. 144–147). Laissant indéterminée la relation de l’événement exprimé dans la complétive à l’égard du moment de l’énonciation, le subjonctif indique que l'événement est considéré comme relatif à un espace mental autre que la réalité actuelle (Achard 1998, ch. 6), cet espace étant mis en place par le sémantisme de la proposition principale (Fauconnier 1984, 53–54). Ainsi, reflet des valeurs modales de la proposition principale, le subjonctif français peut être considéré comme la manifestation de la cohésion entre les deux propositions (Tanase 1943, pp. 241–242). 2.3 La motivation sémantique de l’emploi du conditionnel finnois dans les propositions complétives En finnois, la distinction entre les fonctions de l’indicatif et du conditionnel dans les positions subordonnées ne s’est pas grammaticalisée de la même manière que celle de l’indicatif et du subjonctif en français. Il arrive que l’un ou l’autre de ces modes apparaissent dans une proposition complétive, le contraste sémantique étant parfois difficile à déterminer. Par conséquent, je me suis posée la question de savoir si, en effet, l’on pouvait constater une motivation sémantique quelle qu’elle soit derrière l’emploi du conditionnel finnois dans les 5 propositions complétives. J’ai recueilli 2063 structures complétives dans le corpus éléctronique de textes de presse Ftc4, en étudiant les verbes qui se construisent le plus souvent avec un complément au conditionnel. Le résultat est présenté ci-dessous (Tableau 1). Pour comparaison, les verbes qui reçoivent le plus souvent un complément à l’indicatif sont également présentés (Tableau 2). Après chacun des verbes est indiquée la proportion des occurrences du verbe par rapport à toutes les structures complétives avec le mode en question. L’indication NEG signifie que la proposition principale porte la valeur négative. Tableau 1. Les verbes finnois recevant le plus souvent un complément au conditionnel. VERBE toivoa (’espérer’, ’souhaiter’) esittää (’proposer’) tarkoittaa-NEG (’signifier-NEG’) uskoa-NEG (’croire-NEG’) sanoa (’dire’) uskoa (’croire’) ehdottaa (’proposer’) odottaa (’attendre’) arvioida (’estimer’) epäillä (’douter’) epäillä-NEG (’douter-NEG’) % 15.3 8.0 3.6 3.5 3.1 2.5 2.5 1.7 1.5 1.5 1.5 L’étude compte 1101 complétives au conditionnel et 962 à l’indicatif. Les structures complétives au conditionnel sont recuillies dans les données de textes de presse suivants : Aamulehti 1999, Demari 2000, Hämeen Sanomat 2000, Kaleva 1998-1999, Karjalainen 1999 et Keskisuomalainen 1999. Pour recueillir les structures complétives à l’indicatif, seule Aamulehti 1999 était utilisée. J’ai exclu de ce calcul les structures où la proposition complétive contient une proposition conditionnelle, une interrogation indirecte ou un verbe modal. La proposition conditionnelle et le verbe modal peuvent motiver l’emploi du conditionnel, le rôle du sémantisme de la proposition principale étant difficile à discerner (v. aussi Kauppinen 1998, p. 167). En ce qui concerne la combinaison de että et de l’interrogation indirecte, ces structures peuvent être considérées comme des cas de discours rapporté directe (Hakulinen et al. 2004, p. 1405). 4 6 Tableau 2. Les verbes finnois recevant le plus souvent un complément à l’indicatif. VERBE sanoa (’dire) kertoa (’dire’, ’raconter’) todeta (’constater’) tietää (’savoir’) uskoa (’croire’) ilmoittaa (’annoncer’) muistuttaa (’rappeler’) vakuuttaa (’assurer’) myöntää (’admettre’) toivoa (’espérer’) osoittaa (’prouver’) % 9.9 7.2 5.8 3.4 3.2 2.3 2.2 2.2 1.9 1.9 1.8 Le résultat de ce calcul témoigne d’une tendance nette du conditionnel finnois à apparaître dans les compléments des verbes non-factifs, alors que les compléments au mode indicatif sont le plus souvent précédés d’un verbe factif. La plupart des verbes recevant le conditionnel dans leur complément portent, d’une part, les valeurs modales étroitement enlacées de temps futur, de volonté et de degré de certitude. Tel est le cas du verbe odottaa dans l’exemple (3). D’autre part, on trouve dans le Tableau 1 un nombre relativement élevé de verbes exprimant ou impliquant la négation. Dans ces cas, le complément du verbe peut dénoter un événement contre-factuel (ex. 4) (3) Olen vuosia odottanut, että leipomot aloittaisivat jakelun AUX.1SG année.PL.PART attendre.PCP CONJ boulangerie.PL commencer.COND.3PL distribution.ACC samaan tapaan kuin Tapolakin jakaessaan mustaamakkaraa. même.ILL manière.ILL CONJ PRP.CLT distribuer.INF.IN.POSS.3SG boudin.PART (Ftc, Aamulehti 1999.) ’J’ai attendu depuis des années que les boulangeries commencent la distribution de la même manière que Tapola en distribuant le boudin.’ (4) En NEG.1SG silti usko, että romanikulttuuri häviäisi. (Ftc, Hämeen Sanomat 2000.) pour.autant croire.NEG CONJ rom.culture disparaître.COND-3SG ’Pour autant, je ne crois pas que la culture rom disparaisse.’ Les contextes non-factuels sont également propres au subjonctif français, ce qui est démontré dans les exemples (5) et (6), où le subjonctif apparaît dans les compléments des verbes attendre et croire, ce dernier étant à la forme négative. (5) Nous attendons du ministère de la Justice qu'il établisse le nombre précis des détenus gravement malades ou grabataires, – –. (Ouest-France, 5/10/2002.) (6) Elle ne croit pas, cette fois, que le mal vienne d’un insecte – –. (Le Monde, 23/2/2006.) 7 Ainsi, comme le subjonctif français, le conditionnel finnois apparaît dans les propositions complétives exprimant l’irréalis, tandis que les verbes recteurs des compléments à l’indicatif ont tendance à impliquer que l’événement exprimé par le complément s’est réalisé. Contrairement au subjonctif français, toutefois, le conditionnel finnois ne peut être motivé par les verbes exprimant l’émotion, ce qui est témoigné par les exemples (7) et (8). Dans l’exemple français, le verbe de la proposition principale est regretter, dans l’exemple finnois olla pahoillaan (‘regretter’, ‘être désolé’). (7) Antoine regrette que l’expérience ne soit pas mieux structurée : – –. (Le Monde 23.2.2006, p. 3.) (8) He mittailivat näyteikkunoita uusia laseja varten sekä pesivät 3PL mesurer. IPF.3PL vitrine.PL.PART nouveau.PL.PART vitre.PL.PART pour CONJ laver.IPF.3PL graffiteja ja saivat avukseen rauhallisina pysyneitä graffiti.PL.PART CONJ recevoir.IPF.3PL aide.TRANS.POSS.3PL calme.PL.ESS rester.PCP.PL.PART mielenosoittajia, jotka olivat pahoillaan siitä, että anarkistit manifestant.PL.PART REL.PL être.IPF.3PL désolé.POSS.3PL DEM.EL CONJ anarchiste.PL keskittyivät asian sijasta vandalismiin. (ftc, Aamulehti 1999.) concentrer.IPF.3PL affaire.GEN au.lieu.de vandalisme.ILL ’Ils mesuraient les vitrines pour [l’installation] des nouvelles vitres et enlevaient les graffiti, et ont été aidés par des manifestants restés calmes, qui regrettaient le fait que les anarchistes se concentraient sur le vandalisme au lieu de l’essentiel.’ L’emploi du conditionnel finnois n’est pas possible, dans ce contexte. En effet, dans l’exemple (7), le sentiment de regret porte sur un événement qui est en train de se dérouler. Dans l’exemple (8), l’événement sur lequel le regret porte s’est déjà terminé. Par conséquent, dans les deux cas, l’événement s’est réalisé. L’événement est donc factuel, l’emploi du conditionnel, dans l’exemple finnois, étant ainsi exclu. Achard (1998, pp. 248–251) a expliqué l’emploi du subjonctif dans les compléments des verbes d’émotion par le fait que, dans ces structures, l'essentiel n'est pas la relation de l’événement avec la réalité actuelle, mais la relation du sujet avec cet événement. Le subjonctif indique donc ici aussi que l'événement est considéré comme relatif à un espace mental autre que la réalité actuelle. Par conséquent, on peut constater que la valeur modale du subjonctif français dans les propositions complétives est plus étendue que celle du conditionnel finnois, qui est avant tout l’expression de l’irréalis. 3. Le mode subordonné comme marqueur du dialogue Comme nous l’avons vu ci-dessus, un des contextes d’irréalis, dans lesquels le conditionnel finnois est fréquent, est constitué par les énoncés négatifs. Dans ce qui suit, je me pencherai sur les structures négatives pour démontrer que le conditionnel finnois et le subjonctif français 8 partagent une fonction dialogique dans le discours non-conversationnel5 : sous la portée d’une négation, ils marquent un point de vue autre que celui du locuteur. Je commencerai par une brève présentation des principes d’une conception dialogique du discours. Ensuite, en premier lieu, je mettrai en avant que, dans une conversation en temps réel, la relation entre l’énoncé négatif et l’énoncé sur lequel la négation porte peut être exprimée par des moyens basés sur le système des tours de parole. En deuxième lieu, je proposerai que, dans le discours non-conversationnel, le conditionnel finnois et le subjonctif français peuvent, sous la portée d’une négation, marquer l’émergence du dialogue. 3.1 Discours dialogique Selon une conception dialogique du discours, toute communication suppose un interlocuteur, le sens même d’un énoncé étant le résultat de plusieurs voix. En effet, dans la conversation en temps réel, un tel dialogue est inhérent, puisqu’au moins deux participants sont physiquement présents dans l’interaction. Néanmoins, selon la perspective de cette étude, s’appuyant sur les théories de polyphonie linguistique d’Oswald Ducrot (p. ex. 1984) et du dialogisme de Per Linell (1998), le discours prononcé par une seule personne fait aussi entendre plusieurs voix, le sens d’un énoncé étant le produit du chevauchement de ces voix multiples. Toutefois, dans un discours non-conversationnel, ces voix n’appartiennent pas forcément aux auteurs d’un discours effectif, mais à des êtres du discours construits dans le discours même (Ducrot 1984, en particulier pp. 189–210). Ces voix sont intériorisées par le locuteur, pour son propre usage : le locuteur crée le dialogue au cours de son discours, et s’adresse ainsi à son interlocuteur virtuel, en anticipant les réactions de celui-ci. L’organisation de ces points de vues peut évoquer celle des contributions des participants d’une conversation à temps réel (Linell 1998, pp. 196–197, 267–268). Par conséquent, le discours non-conversationnel, quoique faiblement dialogique dans une perspective interpersonnelle, est intrapersonnellement dialogique (op. cit.). Comme le phénomène étudié est plutôt une question de propriétés dialogiques de l’interaction que celle de mode de communication, j’ai choisi d’utiliser ici le terme non-conversation au lieu de langue écrite. Par conversation, j’entends une activité au cours de laquelle celui qui parle change à plusieurs reprises, alors que le discours nonconversationnel est prononcé par un seul locuteur. La division n’est toutefois pas absolue : à l’intérieur même d’une conversation, il y a bien entendu des passages plus ou moins étendus prononcés par un seul locuteur. 5 9 3.2 Enoncé négatif dans la conversation Dans la conversation en temps réel, l’énoncé exprimant l’attitude n’est pas toujours associé à un deuxième énoncé. Si l’énoncé sur lequel la négation porte est toutefois présent dans le contexte, l’énoncé négatif ne le précède pas forcément : il peut aussi prendre une position médiane ou finale (v. Thompson 2002). Les deux parties peuvent aussi se trouver dans des tours de parole différents. Regardons l’extrait de conversation dans l’exemple (9), où une étudiante (S), venant de France du Sud, interviewe un commerçant (E). La discussion a lieu dans le magasin de E, en Normandie. Avant le début de cet extrait, E a donné S une caractérisation négative de son ancien employeur. Il a aussi décrit les gens du type de son employeur d’une manière plus générale. Dans l’extrait présenté ci-dessous, S propose qu’il s’agirait d’un caractère propre aux normands. (9) C-ORAL-ROM: ffamdl02 VENDEUR DE MAGIE 1 2 3 4 5 6 7 8 S: c’était pa:s quand même u:n caractère rev(h)enir(h)= ((bruit de cuillère dans une tasse)) S: =[au:(h) .hh (.) E: [.mth S: au [pr(h)ofil (de votre pa-) E: [moi j’espère pa:s.= S: =ah ↑b(h)on hehehehehe.hh( ) >j’allais dire< nor↑mand pour Après le tour de parole de S (lignes 1–6), E exprime son attitude (moi j’espère pas, ligne 7), S ayant proposé un point de vue que E rejète. Les tours de S et E forment une paire adjacente dont le tour de S est le premier, et le tour de E le seconde élément. L’énoncé de E s’oriente vers celui de S, la négation exprimée dans le tour de E portant sur l’énoncé de S, et non pas sur un complément subséquent. En effet, l’énoncé de E ne peut être perçu comme projetant une continuation sous forme d’un complément : il se termine par une intonation descendante, et il est suivi d’une prise de parole par S, sans chevauchement. Ainsi, l’énoncé négatif se trouve ici dans une position finale à l’égard de l’énoncé sur lequel la négation porte, et ne peut être considéré comme une proposition principale introduisant une proposition complétive. Dans l’exemple (10), nous avons un énoncé négatif postposé en finnois. Il s’agit de l’extrait d’une conversation où deux amis discutent au téléphone de leur voyage en Laponie et de leurs rencontres avec les habitants locaux. 10 (10) SG 094-097 MAHATAUTI 1 S: = .hh 2 ei me oikeestaa niinku (.) niide (.) riesana oltu. NEG 1PL vraiment PTL POSS.3PL ennui.ESS être.NEG on les a pas vraiment ennuyés (1.2) 3 V: ° .e:m mäkää usk(h)o.° mhh ((en baîllant)) NEG.1SG 1SG.CLT croire.NEG je crois pas non plus 4 (0.8) 5 S: päiv vastoi mehän jelpittii niitä, (.) au.contraire 1PL.CLT aider.IPF 3PL.PART au contraire on les a aidés Dans cet extrait, S affirme que, pendant leur visite en Laponie, S et V ne gênaient guère les habitants locaux. Après une pause, V donne sa réponse sous forme d’un énoncé négatif. L’énoncé de V est prononcé avec une intonation descendante et suivi d’une prise de parole par S. Le tour de parole de V est donc traité par les participants comme terminé. Notons que, puisque l’énoncé de S est aussi négatif, V ne s’oppose pas à la position prise par S, mais au contraire, s’y accorde. Néanmoins, comme dans l’exemple français (9), ici aussi l’énoncé exprimant l’attitude est en position finale à l’égard de l’énoncé sur lequel l’attitude porte. Enfin, exemple (11) témoigne que, dans la conversation, l’énoncé négatif peut apparaître dans une position finale même si l’énoncé sur lequel la négation porte est prononcé par le même locuteur. Il s’agit de la suite immédiate de l’échange présenté dans l’exemple (9). (11) C-ORAL-ROM: ffamdl02 VENDEUR DE MAGIE 8 9 10 11 12 13 14 15 S: E: S: E: S: E: =ah ↑b(h)on hehehehehe.hh [( ) [non parce que moi j’aime [bien= [oui =ma région quoi [et= [oui: [: (s-/c- ) [=↓si: les Normands sont comme ↑ça:eu, non non non j’pense pas, .h, par contre:eu, (0.2) .h quand tu dis qu’ils sont crainti:fs, méfiants, et cetera? >ça c’est complètement vrai< Suivant l’echange analysé ci-dessus, le tour de S (ah ↑b(h)on – –, ligne 8) exprime que l’information donnée par l’énoncé de E est nouvelle (v. Schegloff 2007, p. 157). Ainsi, E continue par une explication (non parce que moi – – ), que S soutient en prononçant deux fois oui. Par la suite, E résume le point de vue que S a initialement proposé : ↓si: les Normands sont comme ↑ça:eu,. Il prononce le début de cet énoncé à un niveau considérablement plus bas que les énoncés environnants, ce qui est une façon de marquer cet 11 énoncé comme citation (v. Klewitz & Couper-Kuhlen 1999). Ensuite, E repète son attitude négative : non non non j’pense pas,. De même que son énoncé négatif précédent moi j’espère pa:s., la négation j’pense pas suit l’énoncé exprimant le point de vue rejeté. Cette fois-ci, les deux énoncés sont cependant prononcés par le même locuteur : E reproduit une séquence précédente de l’échange. Les énoncés négatifs exprimant une attitude fonctionnent donc, dans la conversation, comme des cadres épistémiques, évidentiels et évaluatifs pour d’autres énoncés (Thompson 2002). Ces énoncés sont syntaxiquement indépendants de l’énoncé qu’ils encadrent – et vice versa, pouvant de cette manière s’orienter sur des extraits de parole plus étendus qu’un seul énoncé (cf. Goodwin & Goodwin 1987). 3.3 Enoncé négatif dans le discours non-conversationnel Dans le discours non-conversationnel, la relation entre un énoncé négatif et l’énoncé sur lequel la négation porte est essentiellement exprimée par une phrase complexe où l’énoncé négatif se met en position initiale, suivie d’un complément exprimant le point de vue rejeté. Cette positionnement est susceptible de motiver le choix du mode verbal dans la proposition complétive, comme nous le voyons dans l’exemple (12). Il s’agit d’un extrait d’article de presse. (12) Le dimanche après-midi, s'ils [les SDF] ne sont pas admis au Relais, ils boivent de l'alcool, sont ramassés par des patrouilles de police... Je ne crois pas que cela aille dans le sens de la réinsertion. (Le Monde, le 21 décembre 2002.) Dans cet extrait, le locuteur commence par décrire une certaine situation, notamment celle des problèmes vécus par des sans-domicile-fixe. Ensuite, il conclut son argument avec une structure négative : l’énoncé négatif est suivi d’un complément exprimant le point de vue rejeté par le locuteur cela aille dans le sens de la réinsertion. Notons que le verbe de la proposition complétive est au mode subjonctif (aille). Comparons cet exemple français à un extrait de corpus de presse en finnois : (13) Ainakin osa [romanien] tavoista lähenee valtaväestön au.moins partie rom.PL.GEN coutume.PL.EL s’approcher.3SG majoritaire.population. GEN kulttuuria. culture.PART En silti usko, että romanikulttuuri häviäisi. Tai, että NEG.1SG pour.autant croire.NEG CONJ rom. culture disparaître.COND CONJ CONJ romaniväestö vähitellen sulautuisi kokonaan valtaväestöön. rom.population peu.à.peu s’assimiler.cond.3sg complètement majoritaire.population. ILL (Ftc, Hämeen Sanomat 2000.) 12 ’Au moins une partie des coutumes [des Roms] s’approche de la culture de la population majoritaire. Pour autant, je ne crois pas que la culture rom disparaisse. Ou que la population rom peu à peu s’assimile complètement à la population majoritaire.’ Une structure similaire à celle de l’exemple français se trouve dans cet extrait. Après avoir constaté une certaine situation, ‘au moins une partie des coutumes des Roms s’approche de la culture de la population majoritaire’, le locuteur admet que la situation n’implique pas la disparition ni l’assimilation totale de la culture rom. Cette concession est faite par un énoncé exprimant attitude négative en silti usko (‘pour autant, je ne crois pas’) et deux compléments exprimant les points de vue rejetés par le locuteur romanikulttuuri häviäisi (‘la culture rom disparaisse’) et romaniväestö vähitellen sulautuisi kokonaan valtaväestöön (‘la population rom peu à peu s’assimile complètement à la population majoritaire’), les verbes des propositions complétives se trouvant au mode conditionnel. Je propose que l’emploi d’un mode autre que l’indicatif dans les exemples (12) et (13) contribue au contexte dialogique ouvert par la négation. Le subjonctif français et le conditionnel finnois ont respectivement été décrits comme expressions d’un espace mental autre que la réalité actuelle (Kauppinen 1998, Achard 1998). Sous la portée d’une négation, cet autre peut être interprété comme un point de vue que le locuteur présente mais auquel il n’adhère pas. En effet, d’après Ducrot (1984, pp. 215–218), dans un énoncé négatif, deux points de vue se heurtent, l’un positif, l’autre le refus de celui-ci. Ducrot considère ce type d’énoncés négatifs comme des cas de « négation polémique », et les présentent comme des exemples de la polyphonie linguistique. Sous la portée d’une négation, le subjonctif français et le conditionnel finnois marquent la distinction entre le point de vue anticipé, mais rejeté par le locuteur, l’irréalis, et celui auquel il adhère, le factuel. Ces deux voix superposées appartiennent, dans la terminologie de Ducrot (1984), à deux êtres du discours différents. Ainsi, le conditionnel finnois et le subjonctif français fonctionnent, dans cette figure discursive, comme signes de l’émergence d’un dialogue entre deux voix intériorisées par le locuteur. 4. Conclusion Avec cette analyse, je me suis intéressée au parallélisme sémantique et pragmatique entre certaines occurrences des modes subjonctif français et conditionnel finnois, en participant ainsi à la discussion sur les fonctions subjonctives de ce dernier. Les deux modes apparaissent dans les propositions complétives lorsque la valeur modale prédéterminée par la proposition 13 principale est l’irréalis. Contrairement au subjonctif français, le conditionnel finnois ne peut cependant marquer la relation émotionnelle d’un sujet à un événement. Les deux modes ont été analysés comme expressions d’un espace mental autre que la réalité actuelle. J’ai proposé que, lorsque le conditionnel et le subjonctif se trouvent sous la portée d’une négation, cet autre s’interprète comme la voix d’un autre être du discours, d’un locuteur second. Ainsi, les deux modes fonctionnent comme indications de l’émergence d’un dialogue entre deux points de vue, dans le discours non-conversationnel. Dans la conversation en temps réel, l’expression d’attitude négative envers un point de vue se base sur le système de tours de parole. Symboles de transcription [ = (0.5) (.) . , ? : mot ° ↑↓ >< hh (hh) .hh (( )) ( ) énoncés en chevauchement absence de pause silence en dixièmes de seconde micro-pause intonation descendante intonation continue intonation montante extension du son emphase volume bas intonation fortement montante/descendante prononciation rapide aspiration prononciation aspirée inhalation remarque du transcripteur incertitude du transcripteur Abréviations utilisées dans les traductions interlinéaires ABL ACC AD AUX CLT COND CONJ DEM EL ESS GEN ILL IN ablatif accusatif adessif auxiliaire clitique conditionnel conjonction démonstratif élatif essif génitif illatif inessif INF IPF NEG PART PCP PL POSS PRP PTL REL SG TRANS 14 infinitif imparfait négation partitif participe pluriel possessif nom propre particle relatif singulier translatif Corpus C-ORAL-ROM. 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