Le change et les politiques de change - Académie d`Orléans

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Le change et les politiques de change
BTS 2ème année
Economie générale
Durée : 1 h cours + 2h TD
Pré requis :
Connaître les composantes de la balance des paiements.
Principes d’un régime de change flottants
Problématique :
Peut-on agir sur le cours d’une monnaie et pourquoi ?
Contenu
La fixation du taux de change
Notion de marché d’offre et de demande de devises
Quelles sont les raisons du change ?
Comment se fixe le prix d’une monnaie ? (1)
Comment agir sur le prix d’une monnaie ?
Les banques centrales peuvent agir sur le taux de change
- Par des actions directes sur le marché des changes :
contrôle des changes (pour mémoire) et utilisation des
réserves de change
- Par une action indirecte sur le taux d’intérêt.
Les politiques de change :
- Politique de monnaie faible pour favoriser la croissance et
l’équilibre de la balance commerciale (effets prix et volume) (2)
-
Politique de monnaie forte pour favoriser la désinflation et
renforcer la compétitivité prix.
Situations d’appui
(1) Schématisation d’une balance des paiements et Déduction
impact du solde sur le cours d’une monnaie : exemple
évolution cours du yen.
(2) Exemple de calculs de solde de balance Induction : courbe
commerciale d’un pays qui laisse sa monnaie se en J, situation
déprécier
économique où elle
est préconisée
Travail à faire
Académie d’Oléans-Tours
Pourquoi le dollar est faible ? (annexe 1)
Envisagez les conséquences d’une monnaie forte (annexe 2)
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N.Barraud – P.Pichard
Première situation d’appui (1) : Comment se fixe le taux de change d’une monnaie ?
1- Rappeler la définition d’une balance des paiements et positionner les opérations suivantes dans
le schéma d’une balance en fonction du critère d’entrées ou sorties de devises
 Ex= les exportations japonaises vers l’UE génèrent une entrée de devises (€) au Japon.
Exportations de biens et services, importations de biens et services, intérêts et dividendes reçus,
intérêts et dividendes payés, Investissements directs en UE, Investissements européens au Japon,
investissements de portefeuille dans les entreprises européennes, et prise de participation
d’entreprises françaises au Japon.
Balances
(2 balances principales)
Entrées de devises
(€)
Sorties de devises
(€)
Compte des transactions
courantes
Compte de capital (pour mémoire)
Compte financier
En ne tenant pas compte du poste « avoirs de réserve qui rééquilibre la balance, la balance des paiements globale peut
être excédentaire ou déficitaire.
2En prenant comme données que la balance des transactions courantes japonaises est
excédentaire vis-à-vis de l’UE et que les flux de capitaux japonais qui se dirigent vers l’UE sont
plus importants que les flux financiers européens en direction du Japon,
 analyser les conséquences de ces déséquilibres sur le cours de l’€, et par déduction sur le cours du
Yen sur le marché des changes.
 En déduire, la relation directe qui existe entre le solde (négatif ou positif) de la balance des
paiements et le taux de change de sa monnaie.
 Justifier votre raisonnement en prenant appui sur le graphique ci-dessous.
Graphique devise Yen japonais (100) = 0.6392 € le 28/02/2007
3- En déduire, les déterminants
du taux de change en analysant
les raisons qui influencent les
équilibres des 2 balances
précédentes.
4- Au
niveau
international,
rechercher ce que signifie
l’expression « Carry trade ».
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N.Barraud – P.Pichard
Deuxième situation d’appui : Exemple simple de calculs de soldes de balance commerciale
Supposons qu’au 1er janvier N, les relations commerciales entre l’UE et le Japon se résument aux
importations et exportations ci-dessous et que la cotation de 1€=140yen sur le marché des changes.
S1. Calculez le solde de la balance commerciale du Japon par rapport à l’UE
Au Japon
Importations de l’UE
Quantités
importées
Produit a
Produit b
500
200
Soit en yen
Prix U.
en €
Exportations vers l’UE
Montant
1.0 €
3.0 €
Quantités
exportées
Produit c
Produit d
1000
800
Prix U
en yen
Montant
solde
A
calculer
140
70
S2. Trois mois plus tard, la cotation s’établit à 1 €= 150 yen
- Le yen s’est-il apprécié ou déprécié par rapport à l’€ ?
- Calculez le nouveau solde de la balance commerciale du Japon sachant que les quantités échangées
sont restées identiques : constatez l’effet « prix »
Au Japon
Importations de l’UE
Quantités
importées
Prix U.
en €
500
200
1.0 €
3.0 €
Produit a
Produit b
Exportations vers l’UE
Montant
Quantités
exportées
Produit c
Produit d
1000
800
Prix U
en yen
Montant
solde
A
calculer
140
70
Soit en yen
S3. Quelques mois plus tard, la connaissance du nouveau taux de change modifie les
comportements :
- Les quantités importées ont baissé de 10 %, et les exportations ont augmenté de 20 %, calculez le
nouveau solde de la balance commerciale après ces effets « volume ».
Au Japon
Importations de l’UE
Quantités
importées
Prix U.
en €
Montant
1.0 €
3.0 €
Produit a
Produit b
Exportations vers l’UE
Quantités
exportées
Produit c
Produit d
Prix U
en yen
Montant
solde
A
calculer
140
70
Soit en Yen
S4. Supposons que la connaissance du nouveau taux de change ait peu modifié les comportements :
Les quantités importées ont baissé de 5 %, et les exportations ont augmenté de 1 %,
- calculez le nouveau solde de la balance commerciale après ces effets « volume ».
Au Japon
Importations de l’UE
Quantités
importées
Produit a
Produit b


Prix U.
en €
1.0 €
3.0 €
Exportations vers l’UE
Montant
Quantités
exportées
Produit c
Produit d
Prix U
en yen
Montant
solde
A
calculer
140
70
Synthétiser l’évolution du solde en S2, S3 à partir de la situation S1 ; De quelle politique de change
s’agit-il et dans quels objectifs est-elle menée ?
Envisagez l’évolution du solde en S2 et S4 à partir de la situation S1 : que constatez-vous ? Trouvez
les raisons qui peuvent empêcher cette politique de réussir.
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Eléments de corrigé
S1 : situation initiale
Au Japon
Importations de l’UE
Quantités
importées
Produit a
Produit b
Prix U.
en €
Exportations vers l’UE
Montant
Quantités
exportées
500
1.0 € 500.00 Produit c
200
3.0 € 600.00 Produit d
Soit en JPY(*140) 154000
1000
800
Prix U
en yen
140
70
Montant
solde
A
calculer
140000
56000
196000 +42000
Soit un excédent de balance commerciale
S2 : le yen est déprécié par rapport à l’€ ; (on peut résonner à partir de 100 yen =0.64 €)
L’excédent est réduit car le prix des importations est majoré alors que les volumes sont inchangés
Au Japon
Importations de l’UE
Quantités
importées
Prix U.
en €
500
200
1.0 €
3.0 €
Produit a
Produit b
Soit en JPY(*150)
Exportations vers l’UE
Montant
Quantités
exportées
500.00 Produit c
600.00 Produit d
165000
1000
800
Prix U
en yen
Montant
140
70
140000
56000
196000
solde
A
calculer
31000
S3 : le prix des importations étant majoré, les quantités importées sont réduites, la baisse des prix
des produits exportés (un produit exporté au prix de 140 yen arrive en UE à 0.93 € au lieu de 1 € en
S1) favorise les exportations donc l’excédent commercial et la croissance économique : objectifs
recherchés d’une politique de monnaie faible.
Au Japon
Importations de l’UE
Quantités
importées
Prix U.
en €
450
180
1.0 €
3.0 €
Produit a
Produit b
Soit en JPY (*150)
Exportations vers l’UE
Montant
Quantités
exportées
450.00 Produit c
540.00 Produit d
148500
1200
960
Prix U
en yen
140
70
Montant
solde
A
calculer
168000
67200
235200 +86700
S4 : les quantités importées et exportées ne varient que si elles sont assez élastiques par rapport au
prix, les exportateurs peuvent profiter de cette dépréciation par accroître leur marge, auxquels cas
l’amélioration est moindre, voir inexistante
Au Japon
Importations de l’UE
Quantités
importées
Produit a
Produit b
Prix U.
en €
475
1.0 €
190
3.0 €
Soit en JPY (*150)
Exportations vers l’UE
Montant
Quantités
exportées
475.00 Produit c
570.00 Produit d
156750
1010
808
Prix U
en yen
Montant
140
70
141400
56560
197960
solde
A
calculer
41210
Induction : la courbe en J correspond aux situations S1, S2 et S3 : après une aggravation du déficit, (ou
diminution de l’excédent dans l’exemple), le déficit se transforme en excédent commercial (ou l’excédent est
fortement augmenté dans l’exemple)
Le principe de cette courbe reste valable dans un système de taux de change flottants.
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Travail à faire:
le change et les politiques de change
1- En vous appuyant sur l’annexe 1, vous présenterez les facteurs explicatifs de la faiblesse du cours du
dollar.
2- Vous réfléchirez sur les conséquences d'une monnaie forte comme l'euro à partir de l'annexe 2.
Annexe 1
Annexe 2
La Banque centrale européenne a porté son principal
taux directeur de 2% à 3,5 % sur un an, malgré l'euro fort.
La politique de la BCE pénalise-t-elle la France ?
Pour expliquer le plongeon du billet vert, les
économistes mettent en avant les immenses
déséquilibres de l'économie américaine, qu'il s'agisse
du creusement historique du déficit budgétaire ou de
l'accroissement vertigineux du solde négatif de la
balance commerciale. Le déficit budgétaire
américain pour l'année fiscale 2004 s'est établi à
412,55 milliards de dollars, un nouveau record après
celui qu'avaient constitué les 377,14 milliards de
dollars de 2003. La balance commerciale n'a pas
connu une évolution plus favorable sous le mandat
de Mr .BUSH. Les Etats-Unis devraient enregistrer
en 2004 un déficit supérieur à 500 milliards après un
trou, là encore record, de 496,5 milliards de dollars
en 2003.
Au-delà du déséquilibre de ses comptes
intérieurs et extérieurs, ce sont aussi les failles
apparues dans l'économie américaine sous le mandat
de Mr. BUSH, qui, selon les spécialistes,
expliqueraient le recul du billet vert. L'éclatement de
la bulle spéculative boursière, les déboires de la
nouvelle économie, la faillite frauduleuse du géant
ENRON,les démissions en chaîne des dirigeants des
organisations de tutelle et de contrôle, ont du même
coup rendu le dollar moins attractif auprès des
investisseurs internationaux. A cela s'ajouteraient
l'impact, sur le marché des changes, du rejet de la
politique étrangère de Washington et la sanction de
la situation chaotique en Irak (...).
De fait, le plongeon du billet vert au lendemain
de la réélection de Mr. BUSH apparaît d'origine
avant tout politique. Les opérateurs du marché des
changes sont persuadés que la Maison Blanche, au
cours des prochaines années, s'emploiera à faire
fortement baisser le dollar afin de favoriser les
intérêts de l'économie américaine (freiner la
délocalisation et la désindustrialisation, stimuler les
exportations et rééquilibrer la balance commerciale).
Marc TOUATI de la banque NATEXIS répond :
Marc TOUATI : depuis deux ans, la France réalise une
croissance inférieure à celle de la zone euro : cela
n'arrange pas les choses. La BCE n'aide pas les
gouvernements à faire des réformes en menant une
politique trop restrictive. Pour autant, elle n'est pas
responsable de tous nos maux en matière de fiscalité, de
droit du travail, de réglementation ou de politique
budgétaire.
Comment les décisions de la BCE se traduisent-elles sur
l'activité ?
M.T. : D'abord la hausse des taux directeurs renchérit le
coût du crédit, surtout à la consommation. Or les ménages
prennent de plus en plus de risques pour faire face à la
faiblesse de leur pouvoir d'achat. Le taux d'épargne est au
plus bas depuis 1994 et les Français sont endettés à
hauteur de 67% de leurs revenus, un record historique.
Ainsi la hausse des taux à court terme à 3,50 %, et qui
risque de se poursuivre, peut leur être dommageable. Le
second vecteur, c'est le niveau de l'euro(...). Mais en
nourrissant les anticipations de la hausse des taux
d'intérêt, la BCE donne aussi son blanc-seing au marché
pour valider l'appréciation de l'euro face au billet vert.
Quelles en sont les conséquences ?
M.T. : la valeur d'équilibre de l'euro est d'environ 1,15
dollar. Au-delà de ce seuil- que nous avons largement
franchi-, l'euro fort pénalise les exportations françaises, ce
qui joue négativement sur l'investissement et l'emploi.
D'autre part, l'euro fort réduit aussi le prix des
importations en France, ce dont on se réjouit parfois. Mais
cela introduit une distorsion de concurrence pour les
entreprises produisant sur le territoire national. Enfin,
l'euro fort réduit l'appétit des investisseurs étrangers pour
l'Hexagone et à l'inverse encourage les entreprises
françaises à investir dans la zone dollar. L'euro fort
devrait amputer la croissance française de 0,3 point en
2007- nous réduisons d'ores et déjà notre prévision de 2,1
% à 1,8 %-. S'il se maintenait durablement au-dessus de
1,32 dollar, nous devrions abaisser encore de 0,3 point
notre prévision.
Le Monde « Dossiers et documents » n°337 - 12/2004.
Le Monde 12/12/2006.
Académie d’Oléans-Tours
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