OBJET DU CHAPITRE
Ce chapitre présente les notions relatives à l’évaluation des titres et au taux de rendement.
Nous nous intéresserons particulièrement aux actions ordinaires, aux actions privilégiées et
aux obligations. Nous examinerons aussi la notion du rendement attendu ou espéré.
CONTENU DU CHAPITRE
I. Rendement espéré
A. Le produit (ou revenu) que l’on prévoit tirer d’un investissement s’exprime dans les
rentrées de fonds attendues de cet investissement.
B. D’ordinaire, on mesure les rentrées de fonds espérées, au moyen de la formule suivante :
où N = le nombre d’états possibles pour l’économie
Xi = les rentrées de fonds associées à l’état i
P(Xi) = probabilité de réalisation des rentrées de fonds associées à l’état i.
II. Incertitude des rentrées de fonds
A. Le risque peut être défini comme la possibilité qu’il y ait un écart entre les rentrées de
fonds réelles et les rentrées de fonds espérées.
B. Statistiquement, le risque peut se mesurer par l’écart type qui sépare la valeur observée de
la valeur attendue.
C. Risque et diversification
1. La variabilité totale peut se décomposer ainsi :
a. La variabilité des revenus propre au titre (risque ¨diversifiable¨ou non systématique)
b. La variabilité liée aux fluctuations du marché (risque ¨non diversifiable¨ ou systématique).
2. Grâce à la diversification, l’investisseur peut éliminer le risque ¨propre au titre¨; toutefois, il
ne peut se soustraire au risque systématique.
3. La courbe caractéristique décrit la variation moyenne du cours des actions d’une entreprise
en fonction de la variation de l’ensemble du marché, telle qu’elle est mesurée, par exemple,
par l’indice S&P 500. La pente de la courbe caractéristique, que l’on a appelé bêta, est une
mesure du risque systématique associé aux titres d’une entreprise. Elle est définie simplement
comme le rapport de la ¨variation en y¨ à la ¨variation en x¨.
4. Un coefficient bêta égal à un pour un titre donné signifie qu’une augmentation (diminution)
de 10 pour cent du rendement général des titres sur le marché se traduira par une
augmentation (diminution) de 10 pour cent en moyenne du rendement de ce titre.
5. Les titres à coefficient bêta élevé sont plus volatils, et donc plus risqués, que les titres à
coefficient bêta plus faible.
6. Le coefficient bêta d’un portefeuille de titres est égal à la moyenne des coefficients bêta des
titres qui constituent le portefeuille.
III.. Taux de rendement requis
A. Le taux de rendement requis est le taux minimum qu’un investisseur est prêt à accepter en
contrepartie du risque qu’il associe à l’achat et à la possession d’un actif.
B. Deux facteurs déterminent le taux de rendement requis pour l’investisseur :
1. Le taux hors risque, qui tient compte de la valeur temporelle de l’argent.
2. La prime de risque, qui tient compte du degré de risque de l’actif (variabilité des revenus
d’investissement) et de l’attitude de l’investisseur à l’égard du risque.
C. Modèle d’évaluation des actifs financiers (MEDAF)
1. On peut exprimer le taux de rendement requis pour un titre donné au moyen de l’équation
suivante :
Taux requis = taux hors risque + coeff. bêta (taux de rendement du marché - taux hors risque)
ou
kj = krf + bj (km - krf)
2. Courbe du marché des valeurs mobilières (CMVM)
a. Elle est la représentation graphique du MEDAF.
b. Elle décrit la relation linéaire qui existe sur le marché entre le risque et le taux de
rendement, le risque étant défini ici par le coefficient bêta, tel qu’il figure dans l’équation du
MEDAF.
3. Critiques portant sur le MEDAF
a. Pour mesurer le risque, le modèle repose essentiellement sur la sensibilité des titres aux
fluctuations du marché (b).
b. Il est difficile à tester empiriquement.
IV. Données chronologiques sur le rendement de portefeuilles
A. Ibbotson et Sinquefield ont rassemblé des données sur le rendement réel de divers
portefeuilles de titres pour la période de 1926 à 1990.
B. Les portefeuilles étudiés sont les suivants :
1. Actions ordinaires de petites entreprises
2. Actions ordinaires de grosses entreprises
3. Obligations à long terme de sociétés
4. Obligations à long terme du gouvernement des États-Unis
5. Bons du Trésor des États-Unis.
C. Les investissements ayant un niveau de risque plus élevé ont toujours eu un taux de
rendement plus élevé, exception faite des obligations du gouvernement américain.
D. Les seuls portefeuilles dont le taux de rendement excédait constamment le taux d’inflation
étaient les portefeuilles d’actions ordinaires.
V. Risque et diversification
A. Le marché récompense la diversification. En effet, grâce à celle-ci, il est possible de
réduire le risque sans affecter le rendement attendu, ou encore il est possible de hausser le
rendement attendu sans avoir à courir un plus grand risque.
B. L’opération qui consiste à répartir les fonds investis entre différentes catégories d’actifs est
appelée répartition de l’actif. Cette forme de diversification est beaucoup plus avantageuse
que celle qui consiste à répartir les fonds entre les actifs d’une même catégorie.
VI. Risque et patience
A. Le détenteur d’actions ordinaires tirera un meilleur rendement de son investissement que le
détenteur d’obligations, mais il devra souvent être plus patient.
B. La patience, aussi bien que la diversification, est récompensée par les marchés financiers.
En effet, les rendements tendent vers la moyenne à mesure que s’allonge la période de
conservation des titres.
VII. Modèle d’évaluation par arbitrage
A. Le rendement réel d’un titre diffère du rendement espéré à cause des changements
imprévus que subissent des facteurs économiques importants comme la production
industrielle, l’inflation et la structure des taux d’intérêt.
B. On peut exprimer le modèle d’évaluation par arbitrage (MEA) par l’équation suivante :
= krf + (Sil) (RP1) + (Si2) (RPi2) + ...+ (SiN) (RPN)
où = le rendement espéré pour l’actif i
krf = le taux hors risque
Sij = la sensibilité du rendement des actions aux variations imprévues du facteur économique
j
RPi = la prime de risque du marché liée aux variations imprévues du facteur économique j
N = le nombre de facteurs économiques pertinents.
Remarque :
Les dividendes sont versés aux actionnaires sur le bénéfice net de la société, déduction faite
des impôts. La législation fiscale permet aux investisseurs de demander un crédit d’impôt
pour dividendes a.n que l’impôt ne soit pas préle deux fois sur ce revenu une fois au
niveau de la société et de nouveau entre les mains de l’investisseur.
Remarque :
Le taux de rendement d’un placement moins le taux d’in.ation représente le « taux de
rendement réel ».
Le présent guide donne un aperçu des types de titres les plus courants en fonction de trois
critères de base la liquidité, le rendement espéré et le risque.
Liquidité
( ou facilité de négociation )
Représente la facilité avec laquelle vous pouvez transformer votre placement en espèces, au
cours du marché ou au cours le plus près.
Certains titres, comme les fonds communs de placement, offrent une bonne liquidité car ils
permettent aux investisseurs de les faire racheter (les retourner à l’émetteur) très facilement.
Pour les titres non rachetables, la liquidité dépendra de la capacité du détenteur à vendre les
titres à d’autres investisseurs sur le marché public. Un titre coté en Bourse pourrait être plus
facile à liquider, mais l’inscription à la cote n’est pas une garantie en soi. La capacité des
investisseurs à revendre certains types de titres peut être restreinte, par la loi ou par un contrat,
et ce pour plusieurs mois, voire des années.
Les investisseurs peuvent également se rendre compte qu’il n’existe pas de marché pour le
titre qu’ils désirent vendre.
Rendement espéré
Représente le profit total que vous pourriez vous attendre à recevoir de votre placement que
ce soit sous forme de revenus, d’intérêts, de dividendes ou de gains (ou pertes) en capital
provenant des variations de la valeur marchande du titre. En principe, plus le taux de
rendement espéré du titre est élevé, plus le risque est élevé.
Risque
Désigne le degré d’incertitude lié au rendement espéré d’un placement, y compris la
possibilité qu’une partie ou la totalité du placement soit perdue. Certains types de titres, tels
que les Obligations du Québec, comportent peu de risque que les investisseurs perdent une
partie de leur placement initial. Par contre, d’autres titres comportent un risque de perte
pouvant être très élevé.
En plus de ces éléments, vous devez également prendre en considération vos besoins et vos
objectifs financiers, votre tolérance au risque et d’autres facteurs tels que l’impôt, avant de
prendre une décision de placement.
Il est important de tenir compte des incidences fiscales puisque celles-ci influeront sur le
rendement net de votre placement. Les intérêts, les dividendes, les gains en capital et les
pertes en capital sont traités différemment aux fins de l’impôt. Par exemple, si le rendement
de votre placement est sous la forme suivante :
Intérêts : le profit sera généralement traité comme un revenu ordinaire aux fins de l’impôt et
sera imposable au même taux que les revenus provenant de votre emploi;
Dividendes versés par une société canadienne : vous pourrez généralement demander un
crédit d’impôt pour dividendes grâce auquel les dividendes seront imposables à un taux plus
favorable que des intérêts ou qu’un autre revenu imposable ordinaire;
Gains en capital : vous aurez généralement le droit d’exclure une partie de votre gain en
capital de votre revenu aux fins de l’impôt;
Pertes en capital : vous ne pourrez généralement utiliser les pertes en capital que pour
compenser des gains en capital.
La législation fiscale procure des avantages fiscaux importants aux particuliers qui effectuent
des placements admissibles dans des régimes à imposition différée comme les Régimes
enregistrés d’épargne-retraite (REER), les Fonds enregistrés de revenu de retraite (FERR) et
les Régimes enregistrés d’épargne-étude (REEE).
Consultez votre conseiller financier pour savoir si vous êtes admissible à contribuer à l’un de
ces régimes
et s’ils conviennent à vos besoins ainsi qu’à vos objectifs financiers.
Certains types de titres, comme les parts de fonds des travailleurs et les actions accréditives,
bénéficient également de mesures fiscales particulières instaurées par les gouvernements
fédéral et provincial.
Les incidences fiscales de ces titres, pour les particuliers, peuvent être complexes et il est
toujours recommandé de consulter un expert.
Rappelez-vous que les incidences fiscales ne sont pas le seul élément dont il faut tenir compte
lorsque vous prenez des décisions de placement. Chaque placement éventuel devrait tout
d’abord être analysé selon ses propres qualités, son incidence sur le risque et sur le rendement
global espéré de votre portefeuille de placement, son harmonie avec vos objectifs personnels
et vos horizons de placement.
Les descriptions des titres suivants ne sont pas exhaustives. Il est toujours préférable de
demander l’avis de conseillers professionnels qualifiés avant d’investir.
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