soi, en particulier dans sa dimension sociale, l’enfant se montrant très
préoccupé de sa popularité. L’avis des parents reste important dans les
domaines de la conformité comportementale et de la réussite scolaire.
o Par contre, c’est l’avis des pairs qui est principal en ce qui concerne
l’aspect physique, les compétences athlétiques, et la popularité.
E) Importance de la place dans la fratrie :
La naissance d’un sœur ou d’un frère cadets représente toujours un coup porté à
l’estime de soi de l’aîné qui, souvent, s’inquiète et souffre d’avoir perdu son statut
d’objet d’amour unique. Selon le profil psychologique, cette souffrance prend
différents visages : opposition ouverte, conduites régressives, recherche d’attention,
etc.... Dans tous les cas, elle témoigne des doutes de l’enfant quant à l’amour que lui
portent ses parents. Que vienne au monde un troisième et c’est au tour du cadet de
changer de statut. L’aîné, lui, a déjà passé le cap, et son prestige d’aîné peut y
gagner.
D’après les recherches actuelles, pour répondre aux attentes des parents, l’aîné
investirait son estime de soi dans la réussite et la performance, tandis que la place
du bon élève étant déjà prise, le cadet privilégierait le relationnel. Les deux auraient
donc des estimes de soi de types différents.
Pour un aîné, l’estime de soi est d’abord très fortement « nourrie » par les parents
qui lui consacrent plus de temps etc... Puis cela doit être partagé, car même si
parfois l’amour parental peut être sans limites, le temps parental lui en a. D’où un
sentiment de menace, une conscience plus aiguë qu’il est possible de perdre ce
qu’on avait, et une estime de soi moins stable.
Pour un cadet, l’affection reçue est partagée dès la naissance. La menace d’une
perte possible est moins présente. D’autre part, il se tourne plus spontanément vers
l’autre nourriture relationnelle de l’estime de soi, l’approbation et l’estime des pairs.
L’aîné, lui s’appuie sur celles des parents. Le cadet a donc un sentiment de menace
moindre, une meilleure diversification des sources de valorisation ce qui va entraîner
une estime de soi plus stable.
Miller et Naruyama en 1976, Falbo et Polit en 1986.
F) Le choc de la scolarisation :
Entre la vie à la maison et à l’école, le changement peut être très brutal pour l’enfant
et avoir des répercussions sur son estime de soi.
Cf. Document 1 : Impact de la scolarisation sur l’estime de soi
D’après de nombreux spécialistes, plus l’estime de soi d’un enfant est élevée,
meilleurs seront ses résultats scolaires. D’autres observations plus intéressantes ont
été faites : le niveau d’estime de soi prédit assez bien la valeur des stratégies qui
seront mises en place par l’enfant lorsqu’il rencontrera des difficultés scolaires : une
estime de soi élevée est associée à des comportements plus adaptés, comme la
recherche de soutien social, une relative confiance dans l’avenir, des capacités de
remise en question, une confrontation active à la réalité etc...
Une basse estime de soi est en revanche plus facilement corrélée à des attitudes
peu productives et qui risquent d’aggraver la situation : fatalisme, évitement du
problème, anticipations négatives....