Envoyé par Fleur. LE SUJET Le sujet se définit par rapport au syntagme vbal dont il est l’argument. Plutôt que de s’en tenir aux critères notionnels de la gram traditionnelle (le sujet est l’être ou la chose qui fait ou subot l’action ou qui est dans l’état exprimé par le verbe), laquelle a recours à la forme interrogative complexe « qui est-ce qui ? qu’est-ce qui ? » pour son identification, ou aux critères des grammaires anciennes d’inspiration logique ( le sujet représentait la 1ère partie de la prop : « ce dont on parle », la 2nde étant le prédicat), il vaut mieux s’appuyer sur des critères morphosyntaxiques pour étudier la fonction sujet. Le sujet est un constituant obligatoire de la phrase déclarative, le seul argument du vb nécessairement présent. Dans la phrase déclarative canonique, le sujet est toujours placé à la gauche du vb. Syntaxiquement, il est toujours de nature nominale. Il régit l’accord du vb en nombre et en personne (et parfois en genre). I] Nature du sujet La fonction sujet est essentiellement nominale A] Nom ou GN B] Equivalents du nom 1) pronom Que celui-ci soit représentant ou nominal (sans antécédent), il peut assumer la fonction sujet - personnel : conjoint (je, me, te...) disjoint (moi, toi lui..) - impersonnel - relatif : forme simple : qui représente son antécédent en genre et en nombre, que peut ê sujet réel (le tps qu’il faut pour aller là-bas) forme composée : lequel (tjs représentant), quiconque (tjs nominal) ... - démonstratif (forme simple : celui, celle, ceux, qui peuvent ê représentants ou nominaux, forme composée : avec ci ou là ) - possessif (le mien...) - indéfini : les pronoms de pluralité indéfinie (bcq, combien, certains) chacun, personne, rien, aucun, nul, plusieurs, tel, tout, quelqu’un, autrui, - numéraux cardinaux - interrogatif : qui (essentiellement nominal, sujet animé) 2) infinitif en emploi nominal, il assume les fonctions du nom 3) proposition - sub relative : introduite par pronom démonstratif « ce » - sub complétive : conjonctive introduite par « que » II] Inversion du sujet postposition totale : avec les clitiques (pronoms personnels, ce, on : inversion pronominale + inversion nominale ) postposition complexe :ailleurs. Avec redoublement du sujet. Le GN reste à gauche du verbe mais est repris par un pronom représentant postposé au vb. Le -t- euphonique est entre tiret A] Postposition obligatoire 1) modalité interrogative L’ordre des mots permet d’opposer la modalité interro à la modalité déclarative. L’élément sur lequel porte l’interro étant nécessairement en tête de phrase entraîne la postposition du sujet. 2) proposition incise et incidente L’inversion du sujet signale un décrochage syntaxique et énonciatif. La postposition est une marque syntaxique qui permet de distinguer les 2 prop : la 2nde ne s’analyse pas comme une indépendante située sur le même plan que la précédente : elle constitue une énonciation 2ndaire, située en retrait de la prop principale 3) subordination implicite La postposition est le signe du caractère incomplet, inachevé de la 1ère prop « Frapperais-tu des heures, on ne t’ouvrirait pas » Bien que sans outil subordonnant, la 1ère prop s’analyse comme une prop sub circ d’hypothèse et de concession : l’ordre des mots joue alors ce rôle de subordonnant, indiquant que les 2 prop ne sont pas sur le même plan syntaxique. Il s’agit d’une sub implicite à valeur concessive ou hypothétique qui peut commuter avec ‘même si » 4) après certains adv Ces adv présentent la caractéristique de nuancer l’énoncé ou l’énonciation, ou de rattacher l’énoncé au disc précédent. Il sont généralement placés en tête de phrase. 5) modalité exclamative l’inversion n’est jamais obligatoire 7) périphrase verbales optatives limitées à qq vb au subj sans que vive la France, advienne que pourra, puissiez vous réussir B] Facteurs stylistiques 1) en prop sub Conformément à la tendance générale du français, qui groupe de préférence les mots par masse volumétriques croissantes (cadence majeure), le sujet d’une prop sub peut éventuellement suivre le verbe « j’aime ce livre qu’a écrit cet auteur célèbre » Ds les sub, seule l’inversion nominale est possible à condition que le vb n’ait pas d’objet posposé). Ds les prop de concession et d’opp introduite par « qq..que », « tt...que », pour...que », « quel que » ... Ds les sub comparatives, les sub finales, les sub temporelles, les sub relatives 2) en prop indépendante - recherche de continuité thématique : pour préserver la progression générale de l’énoncé, seront placées en tête de phrase les éléments non informatifs, déjà évoqués précédemment (= thème). Le sujet apportant l’info nouvelle (prédicat) sera de préférence postposé au vb - recherche d’expressivité : Pour mettre en relief un autre élément de la phrase, le sujet se trouve à droite du vb : - vb en tête de phrase vb de mvt indiquant la survenue d’un événement (vint l’hiver) vb au subj indiquant une supposition (soit un triangle), sert à poser les éléments d’une hypothèse - attibut en tête de phrase le prédicat prend la 1ère place (telle est ma volonté, tendre est la nuit) - circonstant en tête de phrase (ici repose x) - certains types d’énoncés les didascalies III] Non expression 1) Impératif le sujet est implite en raison des marques flexionnelles de conjugaison 2) On ne répète pas le sujet qd 2 phrases, 2 prop, qui sont coordonnées ont le même sujet 3) Expressions figées 4) Télégrammes et petites annonces l’auteur n’exprime pas le besoin de s’identifier clairement 5) Langue pop à l’oral 6) Phrases nominales « incroyable cette histoire » : une propriété est attribuée à un élément sans l’intermédiaire d’un vb. Réécriture possible avec la copule « être ». Il s’agit d’une relation attributive qui présente la particularité de placer en tête de phrase le prédicat. IV] Cas particuliers 1) les constructions impersonnelles Il : sujet grammatical, il ne possède aucun contenu de sens et ne désigne rien. Dépourvu de rôle sémantique, il n’a qu’un statut de mot grammatical : sa présence est purement fonctionnelle. Il n’es là que pour donner au vb une assise syntaxique 2) prop sub comparative Elle peut être considérée soit : - comme un simple syntagme complément - comme une phrase à ellipse du vb non répété : le GN introduit par le « que » comparatif est sujet d’un vb sous-entendu 3) vb à l’inf « j’entends crier » : « j’entends x qui crie ». Le substantif est donné comme sujet de l’inf (sujet différent de la principale) De nombreuses constructions infinitives s’analysent comme des sub réduites dont le vb non exprimé est coréférentiel à un constituant nominal sujet ou à un complément du vb dt elles dépendent :*je veux que je parte/ je veux partir, *je te demande que tu partes/ je te demande de partir, *tu es parti sans que tu dises au revoir/ tu es parti sans dire au revoir 4) le passif On distingue le « sujet grammatical » et « l’agent de l’action » « Elsa a été opérée par Jean » Elsa : sujet, objet Paul : cplmt-agent Le sujet et l’objet de la phrase active permutent mais conservent leur rôle sémantique par rapport au procès vbal. On opp sujet actif/ complément d’agent et objet actif/ sujet passif 5) redondance du sujet : la dislocation Procédé de mise en relief. Type emphatique. Un constituant est détaché en tête ou en fin de phrase et repris ou annoncer par un pronom. Le constituant détaché occupe la place du thème, le reste de la phrase formant le propos l’auteur de X, il est... : un GN défini, détaché en tête ou en fin de phrase, est repris ou annoncé par un pronom perso c’est un plaisir de la voir/ c’est dommage qu’il ne soit pas venu : l’inf ou la complétive peuvent ê détaché en fin de phrase moi, je le sais : un pronom perso clitique reprend un pronom perso disjoint détaché partir, c’est... : le pronom ce permet le détachement du sujet du vb ê la vitesse, c’est dépassé / l’état, c’est moi/ un enfant, c’est précieux : le pronom démonstratif ce reprend ou annonce un GN