Eudes, 1er modèle : mieux structuré que ceux de Jacques, pour être prêché le jour de la
conversion de Paul et pour recruter des croisés. Structuré autour du thème de conversion. (38)
Mt 19, 28.
Bertrand : tous les modèles autour du thème : « guidance de Dieu pendant la guerre ». (39) 1er
modèle : Dt. 20,1 ; 2e : 2 Chron 20,15 ; 3e : Jos 8,18.
Humbert (40): sermon pour croisade contre hérésie qui en livre le thème, cela sans recours à
la Bible, en développant 4 thèmes : hérésie = pire des péché ; pourquoi l’hérésie est si nocive ;
comment l’Eglise doit traiter l’hérésie ; justification de la peine capitale pour hérésie.
Structuration par comparaison :
2e modèle d’Eudes : compare la croisade à la situation des Machabées (15,16). Compare
l’épée à la croix des croisés. 3e modèle : Gn 49, 21 : comparaison allégorique du croisé à
Naphtali ; 4e modèle : Eccl. 38,5, exégèse métaphorique : la croix est le bois qui rend douce
l’amertume de la vie en général et celle du croisé en particulier. Tous probablement dérivés de
sermons préchés en 1240.
Gilbert : Ap 7,2, en inversant la métaphore : c’est le mal qui marque les pécheurs de son
sceau. Pour sermons pénitentiels, appelant à prendre la croix pour expier.
Dans tous les sermons, utilisation fréquente d’autres métaphores, p.ex. comparaisons avec
animaux, scènes de vie quotidienne, professionnelle et publique, féodale et courtoise, chez
Eudes souvent associées à une citation biblique.
Sructuration par distinction scolastiques :
Gilbert , 1er : autour du concept « saint » (46): a) l’office du saint, b) vie de vertu et c)
saint=signe de Dieu. 2e : autour de la croix comme signe a) de direction b) de distinction c)
d’union d) de recompense. 3e : Ap 7,2, croix comme signe de a) clémence b) victoire c) justice
d) gloire.
Eudes, le 5e modèle : aussi Ap 7,2-3, mais plus relié au texte biblique que les autres.
Humbert, 1er modèle : autour de « pélérinage » comme idéal de toute vie chrétienne (48) puis
comme visite au saint sépulcre. Croisade = pélérinage par excellence (ib). 2e : signe de la
croix (49)
Bertrand utilise des distinctions systématiquement pour structurer différentes parties de ses
sermons. L’ensemble mot-clé de la distinction + verset biblique + exemplum = facile à
retenir, mais en latin (jeux de mots…) et distinctions scolastiques par idéal pour population ;
probablement destinés à l’entrainement des prédicateurs.
Distinctions souvent associées à des images concrètes pour les rendre moins abstraites. (51)
Les rend de ce fait accessibles aux laïcs.
4. Portraits de croisade
Pratiquement tout le monde en Europe a eu l’occasion d’entendre des sermons de croisade,
d’où une importance considérable pour la vision du monde. Importance du rôle fédérateur de
la papauté et de l’impact de propagande des ordres mendiants. (51) Emergence d’un
vocabulaire spécifique, uniformisation conceptuelle :
« pélérinage », le moins fréquent ;
« signe de la croix », croisé=crucesignatus, ceux qui acceptent ou assument la croix ;
expression la plus fréquente ; croix symbolise puissance et gloire divine, et la protection
spéciale de Dieu durant la guerre ; signifie ensuite la rédemption matérialisée par
l’indulgence; Les sermons insistent peu sur l’aspect militaire et se concentrent sur la
valeur morale de l’engagement croisé (55). Les aspects guerriers sont comparés le plus
souvent à l’AT, moins au NT ou encore des figures de saints. AT : Jacques de Vitry
donne toute une liste de combattants ayant mis leur confiance en Dieu, surtout récits de