fiche de lecture du chapitre 8

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Structures des constituants et de la phrase Chapitre 8 Moeschler et Auchlin
Les différentes étapes de la grammaire générative
La théorie standard (TS) = Structures syntaxiques et Aspects de la théorie syntaxique (Chomsky)
Fondements descriptifs et théoriques du paradigme de la grammaire générative.
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la langue comme une grammaire formelle (générative), qui comporte un système de
règles syntagmatiques (réécriture) produisant les structures profondes, et un ensemble
de règles de transformation produisant les structures de surface;
autonomie de la syntaxe par rapport à la sémantique;
la compétence linguistique des sujets parlants comme relevant de la faculté de langage;
recherche d’universaux linguistiques de substance (traits phonologiques, catégories
syntaxiques) et de forme (types de règles).
Principe de base de l’analyse: application des méthodes formelles des langages artificiels aux
langues naturelles, permettant de dériver les représentations linguistiques (= générer des suites
de morphèmes ou phrases). Le système a pour but de ne générer que les suites bien formées
(phrases grammaticales).
La théorie standard étendue (TSE) = Questions de sémantique, Réflexions sur le langage, Essais
sur la forme et le sens (Chomsky)
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Le rejet des hypothèses de la sémantique générative, qui fait des représentations
profondes de la syntaxe des représentations logiques ou sémantiques (de type prédicatargument : l’hypothèse performative assigne un prédicat performatif à la structure
profonde des phrases pour expliquer leur valeur pragmatique.
La contribution des représentations superficielles (structures de surface) à
l’interprétation sémantique.
L’établissement de contraintes sur les transformations, notamment les contraintes de
cyclicité (déjà présente dans la TS), la contrainte de c-commande, la contrainte de
préservation des structures, ainsi que l’indication des traces (catégories vides) laissées
par les constituants après mouvements (transformations).
La formulation d’une hypothèse générale sur la structure des constituants, la théorieXbarre, propres aux constructions endocentriques (syntagmes vs phrase).
La théorie des principes et paramètres = Théorie du gouvernement et du liage (Chomsky)
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passage d’une théorie fondée sur des règles formelles à une théorie des principes et des
paramètres. La grammaire est organisée autour de principes universels, communs à
toutes les langues, qui définissent la grammaire universelle (GU). Les principes de la GU
font partie du dispositif biologique d’acquisition du langage propre à l’espèce humaine.
Les paramètres caractérisent la manière dont les langues satisfont ces principes;
la grammaire comme un ensemble de modules autonomes. Les règles de réécriture,
définissant la base dans la TS et la TSE, constituent le module X-barre. Autres modules :
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théorie du liage (relations entre antécédents, anaphores et réfléchis), théorie du
gouvernement (relations structurales entre les constituants), théorie du cas (attribution
de cas abstraits ou morphologiques aux arguments), théorie des fonctions thématiques
(attribution de fonctions sémantiques ou thématiques aux arguments), théorie du
contrôle, théorie des barrières.
imitation à 4 niveaux de représentation linguistique : les structures-D (anciennes
structures profondes), les structures-S, résultat de l’application d’une unique opération
(anciennes transformations) de déplacement (« déplacer α»), la forme phonétique et la
forme logique.
Le programme minimaliste = The Minimalist Program (1995)
Tentative d’économie et d’optimisation formelle et cognitive de la théorie. Des principes
d’économie gèrent les computations syntaxiques (recherche des dérivations les plus simples).
Les représentations (formes phonétiques et formes logiques) doivent satisfaire des conditions
d’interface imposées par le système articulatoire et perceptif d’une part et le système
conceptuel/intentionnel d’autre part.
La théorie X barre
Tentative pour remédier aux faiblesses des modèles classiques, et faire des hypothèses
générales qui alimentent les principes de la GU. Idée fondamentale : les syntagmes ont une
structure à niveaux.
(1) le fils de mon voisin
(2) bien manger une pomme (3) très content de son fils
(4) juste devant la maison
XP = SpecX + X + Complément (les 4 types de syntagmes sont tous organisés autour d’une tête
lexicale, la tête lexicale donne le nom du syntagme, ils ont tous la même structure - la tête est
précédée d’un spécifieur et est suivie d’un complément).
Méthode : définir tout syntagme de type XP comme la projection maximale de la tête X;
définir la structure commune sur la base d’une hiérarchie de relations.
(6)
a. XP = {X’,φ}
b. X’= {X°, ψ}
φ est le spécifieur de X, ψ son complément, X’ la projection intermédiaire de X, X° la projection
minimale (la tête lexicale). φ et ψ sont des projections maximales et peuvent être nulles.
Principe de projection : les informations lexicales (notamment la sous-catégorisation,
l’assignation de rôle thématique) sont conservées dans les dérivations syntaxiques :
l’information lexicale est représentée syntaxiquement.
Dans la structure des projections maximales, il y a des éléments invariants, constants,
représentés en (6a-b). Il y a aussi des paramètres variables, qui concernent l’ordre entre la
projection intermédiaire X’ (invisible en surface) et le spécifieur de X d’une part, entre X et son
complément d’autre part
(6)
c. X’ précède/suit φ.
d. X° précède/suit ψ
Constructions endocentriques et exocentriques
La tradition de l’analyse linguistique a généralement considéré que la phrase est une
construction exocentrique et non endocentrique: elle n’est pas organisée autour d’un noyau, ou
d’une tête, mais résulte de la construction de différentes types de catégories syntagmatiques,
qui sont, elles, des projections maximales de têtes, à savoir des constructions endocentriques
(S→ NP + VP). la tradition grammaticale a défini la phrase comme s’organisant autour d’un
noyau, représenté par le verbe : si le verbe subit l’accord de son sujet, il régit ses arguments,
notamment ses arguments internes (compléments directs et indirects) et externe (sujet), en ce
qu’il en détermine l’assignation du cas. Il ne serait, dès lors, pas aberrant de définir la phrase
comme un constituant endocentrique, à savoir comme la projection maximale d’une tête. Mais
la tête de cette projection maximale ne peut pas être lexicale, comme c’est le cas pour le verbe :
elle est au contraire fonctionnelle. C’est l’hypothèse des projections fonctionnelles.
La phrase comme projection maximale de I
Nouvelle catégorie fonctionnelle, I ou INFL, pour inflexion. I est une projection minimale, à
savoir une catégorie de type X°, qui correspond à l’inflexion verbale. Sous cette position seront
marquées les flexions verbales, les auxiliaires, les différents verbes modaux. L’hypothèse de la
phrase comme projection maximale de I suppose que l’argument externe du verbe (son sujet)
occupe la position de Spécifieur de IP, que le syntagme verbal (VP), constitué du verbe et de son
ou ses arguments internes, occupe la position de Complément de I. Représentation hiérarchique
de la structure de IP : (12) a. IP = NP + I’
b. I’= I + VP
L’hypothèse est que le verbe se déplace en position I pour recevoir les marques morphologiques
de l’accord. Le prédicat verbal (V) se déplace en I et, par incorporation, se compose avec la
marque de temps. L’accord verbal se produit à la suite d’un mouvement (déplacement) de tête
à tête.
Pour que le verbe puisse être en relation avec son argument interne, il faut qu’il puisse lui
attribuer une fonction thématique (un rôle-θ). Le prédicat (verbe), détermine lexicalement la
nature et le nombre de ses arguments, ce qui est spécifié dans sa grille thématique : Critère-θ:
a. Chaque argument reçoit l’assignation d’un et d’un seul rôle-θ.
b. Chaque rôle-θ est assigné à un et à un seul argument
Pour distinguer les différentes formes des pronoms, notamment la distinction entre il et le, il
faut assigner à l’argument du verbe un cas (NOMINATIF pour il, ACCUSATIF pour le).
L’assignation d’un cas est liée au filtre du cas : tout argument doit recevoir un cas. Il faut que le
cas NOMINATIF soit assigné par I
La phrase comme projection maximale de C
L’hypothèse de la phrase comme projection maximale de l’inflexion (I) n’est pas suffisante pour
représenter la structure de la phrase. Elle nous permet ni d’expliquer la présence de
complémenteurs (mots subordonnants comme que et si), ni d’expliquer l’antéposition des mots
interrogatifs ou des pronoms relatifs. On note C la projection fonctionnelle minimale que peut
occuper un complémenteur. Si C est une projection fonctionnelle minimale, il doit satisfaire les
principes de la théorie X-barre. Il doit donc être possible de
postuler une projection maximale CP, un spécifieur de C et de
déterminer la nature du complément de C. L’hypothèse est que le
complément de C est IP, à savoir la projection maximale de
l’inflexion.
C n’est pas nécessairement occupé par du matériel morphologique interprété phonétiquement,
mais CP ne peut être occupé que par un seul morphème fonctionnel (complémenteur). Lorsque
la phrase subordonnée ne contient pas de complémenteur, un mot interrogatif peut se déplacer
dans CP.
Structure endocentrique de la phrase : La phrase est une projection maximale de la catégorie
fonctionnelle Inflexion, qui est interprétée syntaxiquement comme le complément de C, dont la
projection maximale, CP, est le niveau de représentation supérieur de la phrase.
Le syntagme nominal comme projection maximale de D
Un argument pour décrire la structure du syntagme nominal comme la projection maximale
d’une tête fonctionnelle, le déterminant (D), est morphologique, et lié au processus
d’incorporation. L’incorporation à + le, comme de + le, concerne des têtes fonctionnelles (et non
lexicales), respectivement P et D. Pour rendre compte de ce processus morphologique, on
représentera la structure du syntagme nominal comme la projection maximale de D, le NP
devenant son complément.
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