millions. Il devrait atteindre les 2 milliards vers 2050, moment où pour la première fois de l’histoire la
population de personnes âgées sera supérieure à celle des enfants (0-14 ans).
Au niveau national, les projections démographiques sont sans équivoques : le poids démographique des
personnes âgées de plus de 65 ans passerait de 16 % en 2000 à 25 % en 2030 et 29 % en 2050 ; celui des plus de
85 ans de 2 % à 4 % et 8 % respectivement.
Notre pays compte aujourd’hui plus de 12 millions de personnes âgées de plus de 60 ans – dont plus de
800.000 sont en perte d’autonomie –, et 2,3 millions de personnes âgées de plus de 80 ans. La proportion des
aînés (plus de 60 ans) dans la population française ne cesse de croître. De 20 % en 1990, elle est passée à 21,8 %
en 2004. Cette classe d’âge comptera 17 millions de personnes en 2020, dont 4 millions d’octogénaires et
plusieurs dizaines de milliers de centenaires. Dès 2010, les plus de 60 ans seront plus nombreux que les moins de
20 ans et il y aura alors 1,7 million de personnes de plus de 85 ans.
Une personne sur dix a 75 ans ou plus, soit deux fois plus qu’en 1962. Les plus de 60 ans représentaient 16 %
de la population française totale en 1950. Ils seront 33 % à l’horizon 2040. Il y aura alors 21,6 millions de
personnes âgées, plus d’un français sur quatre, dont 7 millions auront plus de 80 ans, soit 3,2 fois plus
qu’en 2000. À cette même date, environ 150 000 personnes vivront centenaires.
En un siècle, de 1950 à 2050, le nombre des plus de 60 ans aura été multiplié par 3,4, celui des plus de 75 ans par
7,4 et celui des plus de 85 ans par 22 ! A l’horizon 2050, Les plus de 60 ans représenteront 46 % de la population
, contre 25 % en 2005. La population active, elle, connaîtra une évolution inverse, pour avoisiner 55 %.
Cette évolution démographique pose de graves difficultés économiques et budgétaires. De 1960 à 2005, le poids
des dépenses de santé est passé de 3,5 à 9 % du PIB. (Voir tableau La santé : un coût toujours plus élevé)
Une récente étude de l’agence Standard & Poor's, publiée en juin 2006, montre que pour financer des dépenses
de plus en plus lourdes, les Etats devront emprunter et s'endetter massivement, au risque de mettre en péril leur
solvabilité. "Sans réformes budgétaire et politique concertées, la pression des dépenses de retraites et de santé
sur les dépenses publiques et sur la notation de nombreux pays développés ira s'intensifiant au cours des
prochaines années, relèvent les experts de l'agence. Pour l'échantillon de pays retenus dans cette étude, le ratio
dette/PIB (produit intérieur brut) moyen atteindra 180 % du PIB, contre 33 % en 2005."
Selon cette étude, "certains pays d'Europe continentale, comme la France et l'Italie, verraient leur ratio de dette
franchir nettement la barre des 200 %". Si la tendance actuelle se poursuivait, la dette française représenterait
223,4 % du PIB d'ici à 2050, contre 57,2 % aujourd’hui.
La plupart des économistes ont évalué à 0,9 point de PIB en 2020 l'impact de ce vieillissement, sans compter les
maladies de longue durée. Sans compter non plus les coûts liés à la dépendance qui, de l'avis général, vont
exploser : il faut en effet rappeler que la démence concerne 40 % des nonagénaires et 70 % des centenaires selon
l'Inserm.
1/Le maintien à domicile des personnes âgées : un enjeu humain et
économique majeur
La vie à domicile reste très majoritaire chez les personnes, même très âgées. D'après les enquêtes EHPA et
HID, on peut estimer que 87 % des personnes de 75 ans et plus et 73 % de celles de 85 ans et plus vivent
chez elles. Environ 6000 personnes âgées sont par ailleurs hébergées dans une famille d'accueil à tire onéreux.
Environ 3 % des personnes de 75 ans et plus et 5 % de celles de 85 ans et plus vivent en foyer logement. 9 % des
personnes de 75 ans et plus et 19 % de celles âgées de 85 et plus sont hébergées en maison de retraite. Les
services de soins de longue durée des hôpitaux accueillent, quant à eux, 3% des 85 ans et plus.
A partir de 80 ans, 28 % des personnes qui vivent chez elles manquent d'autonomie pour certains gestes
de la vie quotidienne et 72 % ont besoin d'aide pour un certain nombre de tâches domestiques.