T@pa*: Un concept novateur pour rompre l`isolement des personnes

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E Domicile 69
Comité stratégique du lundi 4 septembre 2006
Présentation des expérimentations TIC innovantes au service des personnes
âgées
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Sommaire
Introduction : notre société face au défi du vieillissement
1/Le maintien à domicile des personnes âgées : un enjeu humain et
économique majeur
2/Maladie d'Alzheimer, accidents domestiques et suicide : trois fléaux à
prévenir chez les personnes âgées
3/ Les expérimentations étrangères de maintien à domicile
4/Europe : Medical Care Continuity, un projet européen de service de
maintien médicalisé à domicile
5/ Les expérimentations en France
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Introduction : notre société face au défi du vieillissement
Avant de présenter quelques expérimentations remarquables et innovantes, tant à l’étranger qu’en France, dans
le domaine du maintien à domicile et de la téléassistance aux personnes âgées, il nous a semblé utile de replacer
cette question dans le cadre plus large du vieillissement accéléré de notre population et de l’accroissement
corrélé de nos dépenses de santé.
Au niveau mondial, la proportion de personnes âgées n’a cessé de croître durant le 20ème siècle, et l’on prévoit
que cette tendance se poursuivra au 21ème siècle. Elle est passée de 8 % en 1950 à 10 % en 2000 et devrait
atteindre, d’ici à 2050, 21 %. Aujourd’hui, on estime que le nombre de personnes de 60 ans ou plus s’élève à 629
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millions. Il devrait atteindre les 2 milliards vers 2050, moment où pour la première fois de l’histoire la
population de personnes âgées sera supérieure à celle des enfants (0-14 ans).
Au niveau national, les projections démographiques sont sans équivoques : le poids démographique des
personnes âgées de plus de 65 ans passerait de 16 % en 2000 à 25 % en 2030 et 29 % en 2050 ; celui des plus de
85 ans de 2 % à 4 % et 8 % respectivement.
Notre pays compte aujourd’hui plus de 12 millions de personnes âgées de plus de 60 ans dont plus de
800.000 sont en perte d’autonomie , et 2,3 millions de personnes âgées de plus de 80 ans. La proportion des
aînés (plus de 60 ans) dans la population française ne cesse de croître. De 20 % en 1990, elle est passée à 21,8 %
en 2004. Cette classe d’âge comptera 17 millions de personnes en 2020, dont 4 millions d’octogénaires et
plusieurs dizaines de milliers de centenaires. Dès 2010, les plus de 60 ans seront plus nombreux que les moins de
20 ans et il y aura alors 1,7 million de personnes de plus de 85 ans.
Une personne sur dix a 75 ans ou plus, soit deux fois plus qu’en 1962. Les plus de 60 ans représentaient 16 %
de la population française totale en 1950. Ils seront 33 % à l’horizon 2040. Il y aura alors 21,6 millions de
personnes âgées, plus d’un français sur quatre, dont 7 millions auront plus de 80 ans, soit 3,2 fois plus
qu’en 2000. À cette même date, environ 150 000 personnes vivront centenaires.
En un siècle, de 1950 à 2050, le nombre des plus de 60 ans aura été multiplié par 3,4, celui des plus de 75 ans par
7,4 et celui des plus de 85 ans par 22 ! A l’horizon 2050, Les plus de 60 ans représenteront 46 % de la population
, contre 25 % en 2005. La population active, elle, connaîtra une évolution inverse, pour avoisiner 55 %.
Cette évolution démographique pose de graves difficultés économiques et budgétaires. De 1960 à 2005, le poids
des dépenses de santé est passé de 3,5 à 9 % du PIB. (Voir tableau La santé : un coût toujours plus élevé)
Une récente étude de l’agence Standard & Poor's, publiée en juin 2006, montre que pour financer des dépenses
de plus en plus lourdes, les Etats devront emprunter et s'endetter massivement, au risque de mettre en péril leur
solvabilité. "Sans réformes budgétaire et politique concertées, la pression des dépenses de retraites et de santé
sur les dépenses publiques et sur la notation de nombreux pays développés ira s'intensifiant au cours des
prochaines années, relèvent les experts de l'agence. Pour l'échantillon de pays retenus dans cette étude, le ratio
dette/PIB (produit intérieur brut) moyen atteindra 180 % du PIB, contre 33 % en 2005."
Selon cette étude, "certains pays d'Europe continentale, comme la France et l'Italie, verraient leur ratio de dette
franchir nettement la barre des 200 %". Si la tendance actuelle se poursuivait, la dette française représenterait
223,4 % du PIB d'ici à 2050, contre 57,2 % aujourd’hui.
La plupart des économistes ont évalué à 0,9 point de PIB en 2020 l'impact de ce vieillissement, sans compter les
maladies de longue durée. Sans compter non plus les coûts liés à la dépendance qui, de l'avis général, vont
exploser : il faut en effet rappeler que la démence concerne 40 % des nonagénaires et 70 % des centenaires selon
l'Inserm.
1/Le maintien à domicile des personnes âgées : un enjeu humain et
économique majeur
La vie à domicile reste très majoritaire chez les personnes, même très âgées. D'après les enquêtes EHPA et
HID, on peut estimer que 87 % des personnes de 75 ans et plus et 73 % de celles de 85 ans et plus vivent
chez elles. Environ 6000 personnes âgées sont par ailleurs hébergées dans une famille d'accueil à tire onéreux.
Environ 3 % des personnes de 75 ans et plus et 5 % de celles de 85 ans et plus vivent en foyer logement. 9 % des
personnes de 75 ans et plus et 19 % de celles âgées de 85 et plus sont hébergées en maison de retraite. Les
services de soins de longue durée des hôpitaux accueillent, quant à eux, 3% des 85 ans et plus.
A partir de 80 ans, 28 % des personnes qui vivent chez elles manquent d'autonomie pour certains gestes
de la vie quotidienne et 72 % ont besoin d'aide pour un certain nombre de tâches domestiques.
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La perte d'autonomie se traduit surtout par des difficultés à marcher qui affectent 26 % des personnes de
70 à 74 ans et près de 57 % des plus de 80 ans. Plus de 30 % des octogénaires restent ainsi confinés chez eux
et 8 % ne quittent pas leur fauteuil ou leur lit… 11 % des personnes de plus de 60 ans qui vivent en logement
ordinaire et non en institution sont physiquement dépendantes : 1,7% sont très dépendantes.
En France métropolitaine, 475 000 personnes résident dans les établissements pour personnes âgées, 80 000 dans
ceux pour adultes handicapés et 46 000 dans ceux pour enfants handicapés.
En 15 ans, de 1985 à 2000, la durée moyenne d’hospitalisation en court séjour a ainsi baissé de plus d’un tiers
(de 9 à 6 jours), avec une baisse absolue du nombre de journées (-20 %). Dans le même temps le coût moyen des
soins délivrés au cours d’une journée d’hospitalisation a presque doublé.
Le maintien et l’hospitalisation à domicile des personnes âgées présentent deux avantages majeurs :
- permettre au malade de rester dans son environnement habituel, de ne pas se trouver « déraciné » de son milieu
de vie.
- permettre à la société des économies de dépenses de santé, le coût d'une journée de prise en charge à domicile
restant dans la plupart des cas inférieur au coût d'une journée d'hospitalisation dans un établissement de santé.
Une étude du Credes a estile coût moyen global de l’hospitalisation à domicile (HAD) à environ 140
par jour. (Voir étude complète http://www.irdes.fr/Publications/Bulletins/QuestEco/pdf/qesnum67.pdf). A titre
de comparaison, dans les pitaux publics, le coût moyen journalier d'un patient serait de l’ordre de 800
euros !
Ce coût englobe les prestations incluses dans le prix de journée des structures d’HAD (119 €) et les éventuelles
consommations remboursées en sus par l’Assurance maladie (21 €, soit 15 % du total). Le coût médical direct,
c’est-à-dire le coût des soins délivrés au patient, représente environ 70 % du coût global, soit 98 €. Les 30 %
restants se répartissent entre la coordination médico-sociale (temps consacré par l’équipe de l’HAD aux tâches
de coordination) et les frais de fonctionnement de la structure d’HAD. Les soins infirmiers rassemblent 39 % du
coût médical direct, suivis de la pharmacie (21 %) et du matériel médical (18 %)
Une autre étude réalisée par la CRAM des Pays de Loire a évalué le coût moyen d’une journée de prise en
charge en HAD. Celui-ci s’élèverait à 158 € dans la région des Pays de la Loire.
Cette estimation est un coût moyen qui ne tient pas compte des variations dues en particulier aux pathologies
traitées et à la durée de présence. 27 % de ce coût représentent des frais de structure, 73 % correspondent à des
dépenses directement liées aux soins. Les dépenses liées aux soins se répartissent de la manière indiquée par le
diagramme ci-dessous. (Voir étude de la CRAM des Pays de Loire http://www.cram-
pl.fr/affaires/Synthese_had.pdf#search=%22cout%20journ%C3%A9e%20hospitalisation%22)
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2/Maladie d'Alzheimer, accidents domestiques et suicide : trois fléaux à
prévenir chez les personnes âgées
La maladie d'Alzheimer : un fléau social qui touche un nombre croissant de personnes âgées
En France, près de 800 000 personnes sont atteintes de la maladie dont les trois quarts se trouvent en situation de
maintien à domicile. La maladie d'Alzheimer touche aujourd'hui près de 10% des plus de 65 ans. On dénombre
actuellement 9,4 millions de personnes de plus de 65 ans en France, et ce nombre devrait atteindre près de 13,9
millions de personnes (+48 %) en 2025. le taux de "fugue" ou d'"errance" pour les personnes atteintes de la
maladie d'Alzheimer atteint près de 60 %, avec un risque élevé d'issue fatale si les personnes ne sont pas
retrouvées rapidement.
Les accidents domestiques touchent principalement les personnes âgées
On estime que les accidents de la vie font globalement 20.000 morts par an, en comptant la pratique des sports et
des loisirs. Les chutes et les suffocations sont les principales causes de décès (71 %). Sur ce total, 12.000 décès
sont dus à des accidents domestiques stricto sensu. Sur ces 12.000 décès dus à des accidents domestiques, 9300
environ concernent des personnes âgées de plus de 65 ans.
La chute est l’ennemie jurée des personnes âgées. La quasi-totalité des décès concernant les personnes de
plus de 65 ans est dus à des chutes, dans la maison pour trois accidents sur quatre. 68 % des victimes sont
des femmes.
Les seniors sont près de trois millions par an à tomber. Ce risque augmente avec l’âge. Il est deux fois plus
important chez les femmes que chez les hommes avant 85 ans. Après une première chute, le risque de retomber
dans la même année est multiplié par 20 indique l’INPES et le risque de décès dans l'année qui suit la chute est
multiplié par 4.
Hors décès, la chute est responsable de graves lésions, généralement irréversibles pour les personnes âgées de
plus de 75 ans.
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Comme chez les jeunes enfants, la partie la plus touchée du corps est la tête (un accident sur deux). Viennent
ensuite les sions aux jambes, notamment la fracture du col du fémur. Et les conséquences sont lourdes : 42 %
des personnes âgées doivent être hospitalisées plus de huit jours consécutifs, puis bénéficier d’un suivi de soins.
Les principaux risques pour les personnes âgées sont :
La chute : les troubles de la vision et de l'équilibre, l'isolement, un habitat peu adapté sont des facteurs de risque
de chute chez le sujet âgé. En outre, la fragilité des os, en particulier chez la femme, expose à un risque accru de
fracture ;
La suffocation : entre 1982 et 1999, le nombre de décès de personnes âgées de plus de 65 ans par suffocation a
été multiplié par près de trois. Les maladies du système nerveux sont des facteurs d'accroissement important du
risque de suffocation chez la personne âgée ;
L’intoxication : le nombre d'intoxications de personnes âgées a presque doublé entre 1982 et 1999 ; ce sont
surtout des intoxications médicamenteuses résultant de surdosages et d'erreurs d'administration.
Le suicide des personnes âgées : un drame méconnu
En 2001, sur 10 440 décès, déclarés en suicide, 3 542 concernaient des personnes âgées de soixante ans et
plus. En 2001, les chiffres de l'Inserm comptent près de deux fois et demi plus de suicides d'hommes (2 508) que
de femmes (1 034) parmi les soixante ans et plus. L'âge le plus critique se situe entre quatre-vingt-cinq et quatre-
vingt-neuf ans. Les taux de décès doublent après vingt-cinq ans et restent stables jusqu'à soixante-quatre
ans, puis progressent à nouveau après quatre-vingt-cinq ans. Ils sont six fois plus élevés après cet âge
qu'entre quinze et vingt-quatre ans (et dix fois plus pour les hommes).
Le phénomène suicidaire reste très présent notamment dans la catégorie des hommes de plus de 75 ans avec un
taux de mortalité de 150 pour 100.000 habitants, soit le plus important d'Europe, a expliqué Michel Walter,
professeur au centre hospitalier universitaire (CHU) de Brest (Finistère). Toutes tranches d'âge confondues, les
décès par suicide avoisinent 20 pour 100.000 habitants.
64 % des suicides des personnes âgées sont déclarés à domicile, 32 % en d'autres lieux et 4 % en maison
de retraite. Compte tenu de la répartition de la population vivant à domicile et en maison de retraite, le taux de
suicide en maison de retraite est plus élevé qu'à domicile (50 %), pour les hommes comme pour les femmes.
Unanimes, les spécialistes désignent ainsi la dépression comme premier facteur explicatif du suicide chez
les sujets âgés. Avant même l’isolement ou les douleurs physiques dues à la maladie.
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