6) Séparatismes et volontés autonomistes.
En Europe de l’ouest, les nationalismes s’expriment aussi, depuis plusieurs décennies au Royaume-Uni (Irlande du nord catholique,
Ecosse…), France (Corse, Bretagne…) et Espagne (pays basque), pacifiquement, démocratiquement ou par le terrorisme. Ailleurs,
des régions riches rechignent à maintenir l’unité et la solidarité avec d’autres régions plus pauvres d’un même état (Padanie en Italie
du Nord, Flandres en Belgique, Suisse romande…)
7) La construction européenne.
L’idée d’une Europe unie apparaît dès le 19ème siècle. Une première tentative d’union se fait au travers de la CECA en 1951. Le traité
de Rome (1957) institue la CEE qui est une union économique entre 6 pays (France, RFA, Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg).
Mais dès les années 60, la question de la supranationalité se pose : faut-il créer une fédération avec une instance supranationale ou
une confédération ? Les accords de Maastricht signés en 1991 remplacent l’union économique (CEE) par l’union politique (UE),
mettent en place l’Euro. Aujourd’hui l’Europe s’est agrandie vers l’est intégrant 10 nouveaux pays en 2004.
III) Dictatures et démocraties
Jusqu’en 1917 : l’autocratie russe. Le tsar, empereur de Russie, détient tous les pouvoirs ? Il tient son pouvoir de Dieu et le sacre
confirme son autorité absolue. Le règne d’Alexandre II (1855-1881) tente de moderniser le pays (abolition du servage), mais ses
successeurs, en particulier Nicolas II, le dernier des Romanov, tournent le dos à cette libéralisation. Fin 19ème, la révolution
industrielle commence en Russie, créant une classe d’ouvriers dont les conditions de travail et de vie sont lamentables. Ils forment une
masse prompte à la révolte. Ainsi se développent des courants d’opposition révolutionnaires, dont le mouvement bolchevik de Lénine.
En octobre 1905, des grèves sont réprimées par les armes et Nicolas II refuse d’accorder des réformes demandées par le peuple. Le
régime tsariste survivra encore 12 ans avant d’être renversé en 1917.
Le Reich allemand. Le régime impérial est jeune (1872). Ce n’est ni une démocratie (le système électoral avantage les régions
conservatrices) ni un régime parlementaire (déséquilibre des pouvoirs). L’opposition socialiste existe mais progresse difficilement car
Bismarck met en place de nombreuses réformes sociales. Toutefois, la montée des oppositions (socialistes, catholiques, minorités)
fragilise l’empire à la veille de 1914.
3) L’U.R.S.S. En 1917, épuisé par la guerre, l’empire russe et le Tsar sont renversés par une révolution emmenée par Lénine et les
bolcheviks communistes. Le successeur de Lénine, Staline, joue un rôle majeur dans l’évolution du régime soviétique. Il impose la
collectivisation des terres, l’industrialisation planifiée (plans quinquennaux), l’élimination des opposants (procès et purges), le culte de
la personnalité, la propagande et la terreur. En 1945, il ressort auréolé de gloire par sa victoire sur l’Allemagne nazie. Après Staline,
malgré la dénonciation de ses crimes par Khrouchtchev, le régime n’évolue pas. Ce n’est que dans les années 80 que Gorbatchev,
premier secrétaire du PCUS, lance la perestroïka et la glasnost (réformes économiques et démocratiques). En supprimant le parti
unique, il met fin au régime soviétique et ne s’oppose pas à la chute du boc de l’est.
4) L’Allemagne nazie. Porté par la honte du diktat et la crise économique, Hitler arrive légalement au pouvoir en janvier 1933 et
organise un état totalitaire, le IIIème Reich. Entre janvier 1933 et juin 1934, il réduit à néant la république de Weimar et installe par la
violence le parti nazi au pouvoir. L’idéologie hitlérienne peut se résumer ainsi : un empire (Reich) à conquérir sous la conduite de son
chef ou guide (Führer) pour donner au peuple (Volk) aryen son espace vital (Lebensraum). Comme en URSS, la population est
embrigadée, la propagande se développe, intellectuels et artistes sont censurés… Les premiers camps de concentration sont ouverts
dès 1933 (Dachau). Les 2 totalitarismes, stalinisme et nazisme partagent le mépris du droit, le culte du chef et de la violence, mais le
régime nazi se singularise par son projet raciste et antisémite, alors que le projet communiste était à l’origine social (une société sans
classe).
5) 1850-1914 : Les démocraties s’affirment. Fondée en 1787, la démocratie américaine repose sur la souveraineté des Etats et
l’existence d’un pouvoir fédéral au niveau de l’union. Le système électoral favorise la domination de deux grands partis : républicains
et démocrates. La démocratie existe mais elle est limitée à cette époque par la ségrégation raciale et le manque de progrès social.
Pendant cette période, la France connaît deux régimes républicains : la 2nde et la 3ème république. La première (1848-1851) est
renversée par le coup d’état de son président élu, Louis-Napoléon Bonaparte qui se proclame empereur. La 2nde (dont la constitution
n’est approuvée par référendum qu’en 1875) met en place une république parlementaire : Etat centralisé, conscription, laïcité et
instruction publique sont ses valeurs. Cependant, le monde ouvrier, soutenu par les syndicats et les socialistes réclame des réformes.
6) 1918-1939 : les démocraties face à la crise. La crise de 1929 et la montée des dictatures sont des épreuves pour les
démocraties. Aux Etats-Unis où 1/3 des actifs sont au chômage, Roosevelt fait intervenir l’Etat dans l’économie, une première dans ce
système ultralibéral. Il donne ainsi naissance à l’état providence aux EU. En France, le Front Populaire (alliance des partis de gauche,
radicaux, socialistes et communistes) gagne les élections en 1936 (Léon Blum). Là aussi, l’Etat intervient dans l’économie et met en
place de nombreuses réformes sociales (congés payés, semaine de 40h…). Cette expérience est de courte durée (opposition de la
bourgeoisie et de l’extrême-droite). à Alors que les démocraties d’Europe centrale ont été emportées par le fascisme, les démocraties
française et américaine ont réussi à se moderniser. Cependant cela se traduit aussi par des politiques étrangères qui n’empêcheront
pas la marche vers la guerre (défensive en France, isolationniste aux EU).
7) Depuis 1945. Les démocraties américaine et française, face à de nouvelles crises, ont montré depuis 1945 leur aptitude à se
maintenir et se réformer : passage de la IVème à la Vème république en France lors de la guerre d’Algérie, mai 68, cohabitations
gauche-droite, scandale du Watergate (qui oblige le président Nixon à démissionner, révélant ainsi un nouveau pouvoir, celui de la
presse)… La démocratie fonctionne, animée par le pluralisme des partis politiques, les syndicats, les groupes de pression (lobbies aux
EU), les médias. Toutefois les démocraties restent confrontées à des défis : intégration, immigration, ségrégation raciale et sociale aux
EU, égalité sociale, chômage…