FICHES DE RÉVISIONS BACPRO / BMA - HISTOIRE Attention, ces fiches ont été rédigées pour achever votre préparation et vos révisions ; elles ne dispensent en aucun cas de revoir les traces écrites vues pendant le cycle de Bac Pro (1ère et Terminale). Utilisez-les pour vous remémorer les éléments importants la veille de l’examen. I) L’évolution des rapports de puissance dans le monde depuis 1850 On distingue 4 périodes : 1) 1850-1914 : L’Europe domine le monde. Elle est la première à connaître la révolution industrielle (dès la fin du 18ème siècle) et sa population commence à s’accroître du fait de son entrée dans la transition démographique. Par la négociation (protectorats) ou par la guerre, l’Europe, Royaume-Uni et France en tête, part à la conquête du monde à travers ses colonies dès 1870. Ces territoires, Africains et Asiatiques pour la plupart, sont en totale dépendance vis-à-vis des métropoles européennes. Cette course aux colonies engendre des rivalités entre puissances européennes et les tensions se généralisent, encouragées par le nationalisme. A côté de l’Europe, deux puissances émergent en suivant leur modèle : les Etats-Unis qui ont achevé leur conquête de l’ouest, et le Japon qui entre dans l’ère Meiji. 2) 1918-1939 : Les crises de l’entre-deux-guerres. La signature des traités de paix renforce les rancunes des vaincus. L’Europe sort divisée et très affaiblie démographiquement et économiquement par la 1ère guerre mondiale, au profit des Etats-Unis à qui l’Europe doit les remboursements de la guerre. La crise de 1929 qui débute aux Etats-Unis touche le monde entier, faillites et chômage se multiplient et les états se replient sur eux-mêmes (isolationnisme). Dans ce cadre, les états dépourvus de colonies sont désavantagés et se lancent dans une politique de conquête agressive. 3) 1945-1990 : La guerre froide. L’Europe sort de la 2nde guerre mondiale meurtrie, sans prestige, et coupée en 2 par le rideau de fer. Les peuples colonisés en profitent pour réclamer l’indépendance : c’est le début de la décolonisation, qui se fera pacifiquement pour certains pays, par la guerre pour d’autres. L’aspiration à l’indépendance des peuples colonisés est encouragée par les Etats-Unis (sui ont eux-mêmes été une colonie britannique) et par l’autre grand, l’URSS, qui y voit de potentiels futurs alliés dans le bloc communiste. La place hégémonique de l’Europe est définitivement passée à deux superpuissances : l’URSS et les EU. Les deux pays ont des doctrines politiques radicalement différentes : dictature communiste pour la 1ère, démocratie libérale et capitaliste pour la seconde. Le monde va vivre divisé entre ces puissances de 1945 à 1990 et la chute du bloc communiste. Cette période se nomme la guerre froide (opposition entre les deux pays par tous les moyens sauf confrontation militaire directe). On distingue dans cette guerre froide une période de 1945 à 1962 qui correspond à une période de très forte tension, et, après la crise des missiles de Cuba, une période de réchauffement (détente) où l’ont commence à parler de désarmement et de coexistence pacifique. 4) Depuis 1990 : le désordre mondial. Après la chute du mur de Berlin (novembre 1989), tout le bloc communiste d’effondre laissant les Etats-Unis seule superpuissance. De nos jours, les armes nucléaires prolifèrent dans de nouveaux pays, les guerres civiles, massacres, génocides (Ex-Yougoslavie / Rwanda…), conflits locaux se généralisent sans que l’ONU semble pouvoir y mettre fin. II) Territoires et nations en Europe depuis 1850 1) 1850-1871 : La construction de l’Europe des nations. Deux nations en Europe vivaient encore morcelées en plusieurs états : L’Allemagne réalise son unité en 1871 sous l’impulsion de son plus grand royaume, la Prusse grâce à Bismarck. Le 2ème Reich est proclamé et le roi de Prusse devient empereur d’Allemagne (Guillaume II). En Italie, le ministre du royaume de Piedmont-Sardaigne Cavour, et le républicain Garibaldi, avec le soutien de la France, unifient eux aussi la péninsule en 1870. L’Italie devient un royaume. 2) 1871-1914 : les nationalismes déstabilisent l’Europe. Après 1871, les nations entrent dans l’engrenage de la violence : les grands empires multinationaux (Autriche-Hongrie, empires ottoman et russe) voient se développer des agitations, en particulier dans les Balkans. Le nationalisme devient exacerbé et donne aux nations voisines le sentiment d’être menacé. 3) 1918-1945 : Remodelage de l’Europe. Pour faire barrage à l’URSS, les vainqueurs de la guerre donnent aux minorités leur indépendance (Pologne, états baltes…) selon le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les nouveaux états créés sont tout aussi multinationaux que l’ancien empire austro-hongrois ; l’équilibre est précaire. Les nationalismes frustré de l’Italie (terres irrédentes non acquises) et humilié de l’Allemagne (séparée par le couloir de Dantzig) alimentent les idéologies fasciste et nazie. Le nationalisme devient agressif : l’Allemagne nazie, maîtresse de l’Europe pendant la guerre déporte et déplace les populations. 4) 1945-1990 : Pendant la Guerre Froide. Pendant la guerre froide, les pays de l’Europe de l’est, soumis à la dictature et à la présence constante de l’armée rouge sur le sol, ne peuvent pas exprimer leur nationalisme. Le communisme est internationaliste, c’est-à-dire qu’il nie les nations et veut ne former qu’un seul peuple. Tout change à la chute du rideau de fer. 5) Recomposition de l’Europe de l’est. A la chute des régimes communistes, les nationalismes s’expriment à nouveau, pacifiquement (pays baltes, séparation de la Tchécoslovaquie…) ou lors de conflits (ex-Yougoslavie). 6) Séparatismes et volontés autonomistes. En Europe de l’ouest, les nationalismes s’expriment aussi, depuis plusieurs décennies au Royaume-Uni (Irlande du nord catholique, Ecosse…), France (Corse, Bretagne…) et Espagne (pays basque), pacifiquement, démocratiquement ou par le terrorisme. Ailleurs, des régions riches rechignent à maintenir l’unité et la solidarité avec d’autres régions plus pauvres d’un même état (Padanie en Italie du Nord, Flandres en Belgique, Suisse romande…) 7) La construction européenne. L’idée d’une Europe unie apparaît dès le 19ème siècle. Une première tentative d’union se fait au travers de la CECA en 1951. Le traité de Rome (1957) institue la CEE qui est une union économique entre 6 pays (France, RFA, Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg). Mais dès les années 60, la question de la supranationalité se pose : faut-il créer une fédération avec une instance supranationale ou une confédération ? Les accords de Maastricht signés en 1991 remplacent l’union économique (CEE) par l’union politique (UE), mettent en place l’Euro. Aujourd’hui l’Europe s’est agrandie vers l’est intégrant 10 nouveaux pays en 2004. III) Dictatures et démocraties Jusqu’en 1917 : l’autocratie russe. Le tsar, empereur de Russie, détient tous les pouvoirs ? Il tient son pouvoir de Dieu et le sacre confirme son autorité absolue. Le règne d’Alexandre II (1855-1881) tente de moderniser le pays (abolition du servage), mais ses successeurs, en particulier Nicolas II, le dernier des Romanov, tournent le dos à cette libéralisation. Fin 19ème, la révolution industrielle commence en Russie, créant une classe d’ouvriers dont les conditions de travail et de vie sont lamentables. Ils forment une masse prompte à la révolte. Ainsi se développent des courants d’opposition révolutionnaires, dont le mouvement bolchevik de Lénine. En octobre 1905, des grèves sont réprimées par les armes et Nicolas II refuse d’accorder des réformes demandées par le peuple. Le régime tsariste survivra encore 12 ans avant d’être renversé en 1917. Le Reich allemand. Le régime impérial est jeune (1872). Ce n’est ni une démocratie (le système électoral avantage les régions conservatrices) ni un régime parlementaire (déséquilibre des pouvoirs). L’opposition socialiste existe mais progresse difficilement car Bismarck met en place de nombreuses réformes sociales. Toutefois, la montée des oppositions (socialistes, catholiques, minorités) fragilise l’empire à la veille de 1914. 3) L’U.R.S.S. En 1917, épuisé par la guerre, l’empire russe et le Tsar sont renversés par une révolution emmenée par Lénine et les bolcheviks communistes. Le successeur de Lénine, Staline, joue un rôle majeur dans l’évolution du régime soviétique. Il impose la collectivisation des terres, l’industrialisation planifiée (plans quinquennaux), l’élimination des opposants (procès et purges), le culte de la personnalité, la propagande et la terreur. En 1945, il ressort auréolé de gloire par sa victoire sur l’Allemagne nazie. Après Staline, malgré la dénonciation de ses crimes par Khrouchtchev, le régime n’évolue pas. Ce n’est que dans les années 80 que Gorbatchev, premier secrétaire du PCUS, lance la perestroïka et la glasnost (réformes économiques et démocratiques). En supprimant le parti unique, il met fin au régime soviétique et ne s’oppose pas à la chute du boc de l’est. 4) L’Allemagne nazie. Porté par la honte du diktat et la crise économique, Hitler arrive légalement au pouvoir en janvier 1933 et organise un état totalitaire, le IIIème Reich. Entre janvier 1933 et juin 1934, il réduit à néant la république de Weimar et installe par la violence le parti nazi au pouvoir. L’idéologie hitlérienne peut se résumer ainsi : un empire (Reich) à conquérir sous la conduite de son chef ou guide (Führer) pour donner au peuple (Volk) aryen son espace vital (Lebensraum). Comme en URSS, la population est embrigadée, la propagande se développe, intellectuels et artistes sont censurés… Les premiers camps de concentration sont ouverts dès 1933 (Dachau). Les 2 totalitarismes, stalinisme et nazisme partagent le mépris du droit, le culte du chef et de la violence, mais le régime nazi se singularise par son projet raciste et antisémite, alors que le projet communiste était à l’origine social (une société sans classe). 5) 1850-1914 : Les démocraties s’affirment. Fondée en 1787, la démocratie américaine repose sur la souveraineté des Etats et l’existence d’un pouvoir fédéral au niveau de l’union. Le système électoral favorise la domination de deux grands partis : républicains et démocrates. La démocratie existe mais elle est limitée à cette époque par la ségrégation raciale et le manque de progrès social. Pendant cette période, la France connaît deux régimes républicains : la 2nde et la 3ème république. La première (1848-1851) est renversée par le coup d’état de son président élu, Louis-Napoléon Bonaparte qui se proclame empereur. La 2nde (dont la constitution n’est approuvée par référendum qu’en 1875) met en place une république parlementaire : Etat centralisé, conscription, laïcité et instruction publique sont ses valeurs. Cependant, le monde ouvrier, soutenu par les syndicats et les socialistes réclame des réformes. 6) 1918-1939 : les démocraties face à la crise. La crise de 1929 et la montée des dictatures sont des épreuves pour les démocraties. Aux Etats-Unis où 1/3 des actifs sont au chômage, Roosevelt fait intervenir l’Etat dans l’économie, une première dans ce système ultralibéral. Il donne ainsi naissance à l’état providence aux EU. En France, le Front Populaire (alliance des partis de gauche, radicaux, socialistes et communistes) gagne les élections en 1936 (Léon Blum). Là aussi, l’Etat intervient dans l’économie et met en place de nombreuses réformes sociales (congés payés, semaine de 40h…). Cette expérience est de courte durée (opposition de la bourgeoisie et de l’extrême-droite). à Alors que les démocraties d’Europe centrale ont été emportées par le fascisme, les démocraties française et américaine ont réussi à se moderniser. Cependant cela se traduit aussi par des politiques étrangères qui n’empêcheront pas la marche vers la guerre (défensive en France, isolationniste aux EU). 7) Depuis 1945. Les démocraties américaine et française, face à de nouvelles crises, ont montré depuis 1945 leur aptitude à se maintenir et se réformer : passage de la IVème à la Vème république en France lors de la guerre d’Algérie, mai 68, cohabitations gauche-droite, scandale du Watergate (qui oblige le président Nixon à démissionner, révélant ainsi un nouveau pouvoir, celui de la presse)… La démocratie fonctionne, animée par le pluralisme des partis politiques, les syndicats, les groupes de pression (lobbies aux EU), les médias. Toutefois les démocraties restent confrontées à des défis : intégration, immigration, ségrégation raciale et sociale aux EU, égalité sociale, chômage… LES NOTIONS D’HISTOIRE A CONNAÎTRE Relations internationales : Rapports politiques que les états entretiennent entre eux. Puissance : capacité d’un état à exercer son rayonnement dans le monde à travers plusieurs facteurs (économiques, militaires, technologiques, culturels, diplomatiques, stratégiques…). Lorsqu’une puissance domine dans tous les domaines, on parle de superpuissance. Indépendance : Rupture entre un territoire dominé et sa métropole à souveraineté. Etat : espace limité par des frontières, territoire. Nation : communauté humaine qui possède une unité culturelle, qui vit sur un même territoire, ayant une langue, une histoire, voire une religion communes. Etat-nation : Etat qui renferme dans ses frontières un seul peuple (ex : la France). Etat multinational : Etat qui renferme dans ses frontières diverses nations (ex : l’Autriche-Hongrie) Nationalisme : terme ambigu car ils prend plusieurs significations : - le premier sens est la revendication d’un peuple qui veut obtenir son indépendance au sein d’un empire multinational. - Un 2nd sens s’est développé à la fin du XIXème siècle = exaltation de la nation et de sa supériorité (nationalisme agressif). Patrie/patriotisme : Littéralement « terre des pères ». Le patriotisme est l’amour exalté de la terre où l’on vit et qui conduit à accepter de mourir pour la défendre des attaques. Fédération : Association d’états qui disposent d’autonomie importante mais qui délègue par ailleurs à l’état fédéral des compétences larges (diplomatie, armée…) Confédération : Association d’états qui délèguent à un état fédéral une partie de leurs compétences mais qui conservent une souveraineté plus grande que dans la cadre d’une fédération. Supranationalité : Principe selon lequel l’autorité des institutions fédérales (ou supranationales) est supérieure à celle des Etats membres (une fédération est supranationale). Autocratie : Régime politique dans lequel le pouvoir est exercé par un seul homme (pouvoir absolu). Totalitarisme : Régime politique dans lequel le pouvoir est exercé par un nombre restreint d’hommes, en général un parti politique unique. Dictature : Régime politique instauré par un dictateur qui gouverne non démocratiquement, sans contrôle, en s’appuyant sur l’armée et la propagande. Impérialisme : politique agressive mise en œuvre par un état pour en dominer d’autres. L’impérialisme peut être militaire, économique, culturel, financier… Propagande : Action exercée sur l’opinion pour faire accepter certaines idées ou doctrines. Communisme : Doctrine développée par Marx et Engels visant à la collectivisation des terres et des moyens de production et à la disparition des classes sociales et des inégalités. Syndicat : Groupement constitué pour la défense d’intérêts professionnels communs. Libéralisme : Doctrine économique de la libre entreprise selon laquelle l’Etat ne doit pas intervenir dans l’économie et fausser le jeu de la concurrence. Capitalisme : Système économique et social fondé sur la propriété des biens de production et d’échange. Pour les communistes, il s’agit d’un système régi par la recherche du profit par les propriétaires obtenu grâce à l’exploitation de la classe ouvrière (prolétariat). Démocratie : Système politique reposant sur la souveraineté du peuple (par le droit de vote et le suffrage universel), l’égalité des droits et les libertés individuelles. Racisme : Théorie en contradiction avec la science, qui prétend hiérarchiser les races et donne à une race dite supérieure le droit de dominer les autres. Xénophobie : Hostilité à l’égard des étrangers. Antisémitisme : Forme de racisme s’exprimant contre les Juifs, considérés à tort comme une race. Séparation des pouvoirs : Dans le principe, ceux qui font la loi (législatif) ne sont pas ceux qui l’appliquent (exécutif) ni ceux qui jugent (judiciaire). La séparation des pouvoirs empêche la dictature. Libertés individuelles : Droits inaliénables reconnus à chacun : droit de se déplacer, droit à la sécurité et au domicile, liberté de correspondance, droit de suffrage, liberté de pensée, de religion, d’expression, d’enseignement et d’association. Pluralisme : Système politique dans lequel existent plusieurs partis politiques.