Conformément au désir de la Sainte Eglise, qui est celui de Notre-Seigneur lui-même, nous avons le
bonheur de communier fréquemment, même journellement pour le plus grand nombre d'entre nous. Mais,
M: T. C. F., ce bien infiniment précieux qu'est la sainte communion, nous ne devons pas être seuls à en
jouir. Voués à l'éducation de la jeunesse, faisons ce qui est en notre pouvoir pour porter les enfants de nos
écoles à la communion fréquente, en conformité du décret pontifical qui a été inséré dans la circulaire du
30 mai dernier.
Dans le paragraphe 7 de ce décret, Notre Saint-Père le Pape Pie X, après avoir recommandé la
communion fréquente et quotidienne dans les instituts religieux de tout genre, ajoute qu'on doit s'efforcer
également le plus possible de la promouvoir dans les séminaires, de même dans les autres maisons
d'éducation chrétienne, quelles qu'elles soient. Exhortons donc souvent nos élèves, petits et grands, - à se
nourrir fréquemment du Dieu de l'Eucharistie. « Quelle aberration, dit Mgr de Ségur, d'interdire la
communion aux enfants parce qu'ils sont légers ! Autant vaudrait la leur interdire parce qu'ils sont enfants.
» Soyons persuadés que la ferveur chrétienne de nos écoles croîtra avec la fréquente communion, et
qu'elle atteindra son apogée quand les confesseurs et les directeurs spirituels seront les apôtres de la
communion fréquente et quotidienne.
Ici, M. T. C. F., je crois devoir vous avertir que nous avons à nous tenir en garde contre un abus
auquel nous expose l'inappréciable faveur qui nous est accordée, comme serait d'aller à la Table sainte
pour suivre l'usage ou par des motifs humains, et de faire des communions de routine.
Communions pour nous conformer au bon plaisir de Dieu, pour répondre au désir et à l'amour de
Notre-Seigneur Jésus-Christ, nous unir plus étroitement à lui par la charité, nous remplir de son esprit et
régler notre vie sur ses maximes et ses exemples. Efforçons-nous de rendre nos communions ferventes et
fructueuses; rappelons-nous fréquemment dans la journée la communion du matin; pensons à ce que
Notre-Seigneur demande de nous dans l'accomplissement de nos devoirs, et dans les occasions qui se
présenteront de faire tel sacrifice ou tel acte de vertu ; faisons de nos occupations de la journée, de nos
exercices de règle, de nos prières, autant d'actions de grâces pour la communion du matin, ou d'actes de
préparation à la communion future. La veille du jour de communion, formons nos intentions pour le
lendemain ; renouvelons ces intentions dans notre préparation immédiate, à laquelle il faut apporter toute
l'application dont nous sommes capables. N'oublions pas que nos intentions doivent se rapporter à la gloire
de Dieu d'abord, puis à nos besoins personnels, à ceux de la sainte Eglise, de notre Institut, de nos
parents, de nos Supérieurs, de nos bienfaiteurs, à la conversion des pécheurs, au soulagement et à la
délivrance des âmes du purgatoire. Ne nous bornons pas aux intentions recommandées et exprimées dans
notre calendrier religieux : il en est beaucoup d'autres qui méritent notre attention, telles que celles qui ont
pour but de remercier Dieu des grâces, du bonheur et du pouvoir qu'il a accordés à ses saints ou à tel
saint en particulier, ou de lui demander qu'il nous fasse application des grâces et des fruits spécialement
attachés à telle ou telle fête.
Apportons à l'action de grâces toute l'attention, toute la dévotion, toute la ferveur recommandées par
les maîtres de la vie spirituelle. Adorons, louons, remercions Notre-Seigneur Jésus-Christ, son divin Père et
le Saint-Esprit; prions la sainte Vierge de nous prêter son cœur, de nous faire part de son amour, pour
nous acquitter de nos devoirs envers Jésus dans la sainte Eucharistie, et unissons-nous aux adorations,
aux louanges et aux actions de grâces des anges du sanctuaire, des âmes pieu se s qui sont sur la terre et
de toute la cour céleste. Offrons-nous sans réserve à Notre-Seigneur, avec tout ce que nous avons et tout
ce que nous pouvons. Exposons-lui nos besoins avec une simplicité, une confiance, un abandon tout filial.
Demandons-lui tout ce qui peut contribuer à notre avancement spirituel, à notre union de plus en plus
parfaite avec son cœur adorable ; et prenons à cette fin des résolutions pratiques.
Parmi les intentions que nous devons nous proposer, M. T. C. F., non seulement dans la sainte
communion, mais encore à la sainte messe et dans tous nos exercices de piété, je crois devoir insister
spécialement sur les besoins de la sainte Eglise. Prions, prions beaucoup pour notre Saint-Père le Pape
Pie X, le Pontife bien-aimé, si bon, si doux et à la fois si ferme, que Dieu, dans sa miséricorde, a donné à
son Eglise dans les mauvais jours que nous traversons. Prions Dieu de le conserver, de l'éclairer, de le
fortifier, de l'aider à porter sa pesante croix, et de lui accorder la consolation de voir l'Eglise trompher de
ses persécuteurs.
Recommandons de même au bon Dieu et à la très sainte Vierge l'épiscopat, le clergé, les religieux,
les missionnaires, tous ceux qui, à un titre quelconque, défendent la religion, enfin tous les catholiques
fidèles, afin que tous ne faisant qu'un cœur et qu'une âme, tous soumis au Souverain Pontife et animés de
la même foi, unissent leurs prières, leurs sacrifices et leurs efforts pour résister avec courage et fermeté
aux ennemis de Jésus-Christ et de son Eglise.
C'est bien le cas de rappeler ici l'exhortation que l'apôtre saint Paul adressait aux Ephésiens, laquelle
nous convient à tous en tout temps, mais particulièrement en celui où nous vivons.